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Dans certaines traditions, l'univers est représenté comme une montagne au sommet de laquelle la Divinité a sa demeure, inaccessible et inviolée. Les Grecs plaçaient les dieux au sommet du Mont Olympe ; Moïse a parlé avec Dieu sur le Mont Sinaï... Les Initiés se sont toujours servis de ce symbole du sommet, même dans les contrées où il n'y avait pas réellement de montagne. La quête du sommet est la démarche la plus importante, la plus remplie de signification que l'être humain puisse entreprendre. Cela veut dire qu'il est conscient que les puissances, les vertus accumulées en lui par le Créateur peuvent l'amener au-delà de toutes les réalisations terrestres. Dans la Kabbale, l'Arbre séphirotique peut être identifié à une montagne dont le sommet est la séphira Kéther : la toute-puissance, l'omniscience, l'amour divin. Pour parvenir jusqu'à ce sommet, de grandes qualités sont nécessaires : la ténacité, la volonté, la stabilité, l'intelligence, l'audace, et surtout un désir irrésistible de la lumière et de la pureté qui sont représentées par les autres séphirot.*
Il est dans la prédestination de la terre de devenir le reflet du Ciel. Pour le moment, ce n'est pas encore le cas. La terre, c'est-à-dire le monde des humains, ne vibre pas en harmonie, en accord avec le Ciel. Quand les humains deviendront conscients de la tâche pour laquelle ils se sont incarnés, ils commenceront à travailler sur la terre, « leur » terre, c'est-à-dire eux-mêmes. Ils feront vibrer tout leur être à l'unisson avec le monde divin, afin de refléter cet ordre, cette beauté, cette lumière qui sont en haut. Et comme l'état de la terre sur laquelle nous marchons est lié à l'évolution des humains, elle aussi va changer, elle aussi deviendra subtile, vibrante, lumineuse, elle produira d'autres fruits, d'autres plantes, d'autres fleurs... Tout changera à cause de la vie des humains, simplement parce qu'ils auront compris le travail qu'ils doivent faire sur eux-mêmes pour se transformer.*
On entend parfois certains se plaindre : « Je suis seul, je n'ai pas de famille... » Comment, il n'a pas de famille ? Il a une famille immense, mais sa conscience est tellement limitée, obscurcie, qu'il ne le sent pas. Et c'est le cas de millions d'êtres dans le monde. Ils se sentent seuls, et pourtant !... Alors vous, au moins, travaillez à élargir votre conscience. Comprenez que même si vous n'aviez plus ni père, ni mère, ni frère, ni sœur, ni aucune famille par le sang, ce ne serait pas encore une raison pour vous croire seul. Il faut que vous sachiez, que vous sentiez que vous êtes tous frères et sœurs, fils et filles du même Père, l'Esprit cosmique, et de la même Mère, la Nature universelle, et que vous ne serez plus jamais abandonné ni malheureux.*
La puissance d'un Initié vient de ce qu'il sait imprégner les paroles qu'il prononce de la matière de son aura qui est abondante, intense, pure. La parole est le réceptacle d'une force, et elle produit des effets d'autant plus puissants qu'elle est davantage imprégnée de cet élément créateur, la lumière. Il n'est pas donné à n'importe qui de prononcer les mots magiques qui produiront de grands effets. Mais un Initié qui prononcera ces mêmes mots, sans forcer la voix, sans faire de gestes, par la seule force intérieure de son aura, peut commander aux forces de la nature et attirer les êtres supérieurs. Ce n'est pas la parole qui a créé le monde, c'est le Verbe. La parole est le moyen dont le Verbe se sert pour réaliser le travail de création. Le Verbe est le premier élément que Dieu a mis en action ; la parole est le moyen qui permet au Verbe de se manifester.*
Vous dites que vous ne voyez pas autour de vous des exemples de moralité et d'élévation spirituelle que vous pourriez imiter. En êtes-vous sûr ? Et en admettant même que ce soit le cas, je vous dirai qu'il n'est pas absolument indispensable de rencontrer des êtres pareils dans le plan physique : les livres peuvent vous aider. Oui, des livres qui vous présentent la vie et le travail des sages, des saints, des Initiés et des grands Maîtres du passé, ça ne manque pas ! Lisez-les pour voir ce qu'ils ont été et ce qu'ils ont fait, et comparez avec ce que vous êtes et ce que vous avez réalisé. Et même, je vous dirai qu'il ne suffit pas de se comparer aux humains, si élevés soient-ils. Il faut aussi se comparer aux étoiles, à l'immensité, à Dieu Lui-même. C'est ainsi qu'on prendra conscience de sa petitesse, de ses insuffisances, non pour être écrasé, mais pour sentir un élan s'éveiller en soi, pour bondir, pour franchir les obstacles.*
C'est en nous liant à la Source céleste que nous ferons jaillir notre propre source. D'abord, dans notre cœur, par l'amour. Quoi qu'il arrive, quelles que soient les amertumes, les déceptions, les épreuves, nous devons garder toujours ouverte en nous la source de l'amour, car c'est ainsi que notre cœur se purifie. Dans notre intellect, la Source divine descend comme lumière.* Grâce à cette lumière, nous évitons les pièges, les obstacles, nous discernons la voie à suivre, et c'est avec assurance que nous avançons sur cette voie. Lorsqu'elle pénètre dans notre âme, la Source divine la dilate jusqu'aux confins de l'univers ; nous nous confondons avec l'immensité, nous portons toutes les créatures en nous, nous embrassons le monde entier. Et quand nous serons parvenus à faire jaillir la source dans notre cœur, notre intellect et notre âme, elle rejoindra la Source primordiale qui est notre esprit, qui est Dieu Lui-même, et c'est ainsi que nous deviendrons puissants comme Lui.
Le travail du disciple est de construire en lui-même un corps spirituel qui lui permettra de naître une deuxième fois. Il possède l'idée : le Royaume de Dieu et sa Justice, la perfection, l'harmonie céleste, et il lui reste maintenant à accumuler les matériaux pour construire le bâtiment. En réalité, du moment que l'idée est là, les matériaux viendront tout seuls. Quand vous avez l'idée, le plan, et que vous l'exposez, il attire du cosmos tous les éléments qui viennent se répartir d'après les lignes directrices de ce plan. Votre travail doit être seulement de maintenir fermement le plan dans votre cœur et dans votre âme. C'est ainsi que se forme en vous votre corps spirituel : le corps de gloire, le corps du Christ. Ce que l'on appelle la deuxième naissance est la formation par l'homme de ce corps lumineux qui lui permet de vivre et d'agir dans le plan spirituel.*
Que chacun, autant qu'il le souhaite, suive les rites de la religion à laquelle il appartient. Nous ne voulons imposer nos convictions à personne et nous laissons chacun agir selon son niveau de conscience et sa compréhension. Dans la Fraternité, nous vivons les jours des grandes fêtes religieuses comme Noël et Pâques aussi simplement que les autres jours : nous prions, nous méditons, nous chantons... et même si nous pensons plus spécialement à la naissance, à la mort ou à la résurrection du Christ, nous ne faisons rien d'exceptionnel. Catholiques et protestants, hindous et musulmans n'ont ni les mêmes croyances ni les mêmes rites. Mais est-ce une raison pour se combattre ? Non. Il n'est pas sage d'empoisonner la vie des gens sous prétexte qu'on se réclame de tel ou tel fondateur de religion. Plutôt que de déclencher sans cesse des désordres et des luttes, que tous s'embrassent, s'entraident et fraternisent. C'est ainsi que tous montreront qu'ils sont les adeptes de la vraie religion.*
Même dans les pires moments de découragement, vous devez savoir que ce découragement lui-même contient les éléments qui, si vous saviez comment les saisir et les utiliser, vous serviraient à reprendre courage. Car le découragement est un état qui possède des forces formidables. La preuve : du moment qu'il est capable de démolir tout un royaume – vous-même, avec toutes les richesses et les possibilités qui sont entassées dans votre corps, votre cœur, votre intellect, votre âme, votre esprit – c'est qu'il est vraiment très puissant. Alors, pourquoi ne pas essayer de s'emparer de cette puissance pour l'orienter dans un sens positif ? L'homme n'est pas conscient de toutes les possibilités qui sont au-dedans de lui. Même quand il se croit complètement exténué, à bout, en réalité il lui reste encore des ressources formidables capables de l'aider à continuer sa route.*
L'amour dilate la conscience et la sagesse l'éclaire. Sur l'écran de votre conscience, une image peut être grande mais floue, ou bien précise mais toute petite. C'est parce que dans le premier cas, vous n'avez pas su travailler avec la sagesse, et dans le deuxième cas, vous n'avez pas su travailler avec l'amour. Sagesse et amour doivent être également mis en œuvre pour que votre conscience soit vaste et éclairée. Si tant de gens ont un champ de conscience rétréci, c'est parce qu'ils ne s'intéressent à personne, ils n'aiment personne. Leur conscience ne s'éloigne même pas de quelques centimètres de leur crâne. Ils répètent : « Moi, moi, moi... » Au contraire, la conscience de celui qui aime s'élargit : elle s'en va trouver les gens pour tourner autour d'eux, rester près d'eux, les toucher, les embrasser. Regardez : tous ceux qui ont de l'amour ne restent jamais immobiles, ils vont sans cesse vers les autres, s'occupent de leurs affaires (jusqu'à les importuner parfois !) Mais la conscience peut s'élargir sans s'éclairer : les images de l'amour sont floues, elles ne vous donnent pas de précision sur la conduite à tenir. C'est pourquoi l'amour ne suffit pas, il faut que la sagesse s'associe à lui.*
Pour allumer le feu dans une cheminée, vous préparez un peu de papier, puis des brindilles sèches, et enfin du bois plus gros. Vous prenez une allumette, vous mettez le feu au papier, le papier le communique aux brindilles, et les brindilles enflamment les branches. Eh bien, toute une science est contenue dans ce simple fait d'allumer un feu, car on retrouve le même processus dans la vie intérieure. Le feu de l'allumette correspond au plan causal, le monde de l'esprit qui est à l'origine de tous les phénomènes. L'allumette enflamme le papier (le plan mental), qui enflamme les brindilles (le plan astral), qui enflamment le gros bois (le plan physique). Tout commence en haut dans le monde spirituel, puis de corps en corps le feu finit par atteindre le plan physique. Il faut comprendre qu'aucune véritable réalisation n'est possible dans le plan physique tant qu'on n'a pas commencé à travailler avec l'esprit.*
Vous n'arriverez à maîtriser vos tendances instinctives que par l'amour pour un haut idéal. Et qu'est-ce qu'un haut idéal ?* C'est une aspiration vers la beauté, la beauté spirituelle qui est faite de pureté, de lumière, d'harmonie. Vous contemplez cette beauté, et naturellement, spontanément, vous laissez de côté tout ce qui est malsain, obscur, désordonné. Cet amour pour la beauté vous protège, comme un vêtement que vous ne voudriez pas salir. Que faites-vous quand vous portez de beaux vêtements que vous aimez ? Vous ne vous lancez pas dans des activités qui vous exposent à vous déchirer, à vous tacher ; instinctivement vous faites attention à vos gestes, aux endroits où vous vous asseyez. Eh bien, voilà, si vous vous décidez à cultiver en vous le goût pour le monde de la beauté et le désir de vous en rapprocher, vous sentirez peu à peu se tisser autour de vous comme un vêtement subtil que vous voudrez protéger, et ainsi, vous serez protégé vous-même.
Si vous décidez : « Je veux faire le bien, je veux aider les autres, et tant pis si cela ne me rapporte rien, tant pis si je ne suis pas tellement récompensé », quelles seront les conséquences ? Vous allez développer la bonté, la patience, la générosité, l'abnégation, et non seulement vous sentirez que vous vous épanouissez, mais à cause de votre rayonnement, vous serez un jour apprécié et aimé de tous.* Jamais une bonne pensée, un bon sentiment ne reste sans effets, car tout s'enregistre et laisse des traces. Bien sûr, il ne faut pas vous attendre à ce que les gens autour de vous s'aperçoivent immédiatement de ce que vous portez de bon dans votre tête et dans votre cœur. Mais sachez qu'un jour ou l'autre, ce que vous aurez fait d'utile et de constructif en choisissant la bonne voie, vous apportera toutes les bénédictions. C'est une loi absolue.
Cessez de chercher l'amour, et vous verrez, c'est lui qui vous poursuivra. Et même si vous voulez vous en défaire, vous n'y arriverez pas, vous le chasserez par la porte et il reviendra par la fenêtre. Oui, dès que vous ne cherchez plus l'amour, il est là. Mais plus vous le cherchez, plus il s'éloigne. C'est comme si vous poursuiviez votre ombre : elle fuit devant vous, vous ne pouvez pas la rattraper. Chercher l'amour des autres, c'est comme courir après son ombre. Alors, ne le cherchez plus et il sera tout le temps là à vous sourire, à vous regarder gentiment. Lorsque vous cherchez l'amour des autres, vous vous concentrez sur quelque chose d'extérieur à vous et vous perdez votre amour. C'est ainsi. Donc, au lieu de le chercher, donnez-le, faites-le sortir de vous et il sera toujours présent en vous.*
Critiquer les autres, relever leurs défauts, passe chez beaucoup pour une marque de supériorité. Ils s'imaginent ainsi être lucides, perspicaces. Oui, il est possible qu'ils le soient, mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que cette habitude de critiquer les autres, de souligner leurs faiblesses et leurs lacunes, les appauvrit. Quand on garde son attention fixée sur des comportements malhonnêtes ou stupides, c'est comme si on se nourrissait de saletés et il y a quelque chose en soi qui périclite. Si vous voulez savoir pourquoi les Initiés sont tellement riches, je vous dirai que c'est parce qu'ils s'occupent de tout ce qui est le plus beau chez les humains : leur âme et leur esprit, auxquels ils veulent donner la possibilité de se manifester. Voilà le secret de la richesse des Initiés. Même s'ils voient les erreurs et les crimes des humains, ils continuent à porter leur intérêt à ce qu'il y a de meilleur en eux. C'est ainsi qu'ils les aident et qu'eux-mêmes s'enrichissent.*
Les théologiens présentent la grâce comme une manifestation arbitraire et inexplicable de la Divinité : on ne sait pas pourquoi certains êtres reçoivent la grâce et les autres non. Cela n'a aucun rapport avec leur conduite, leurs actes, et il est inutile de chercher à comprendre ; c'est comme ça. Présentée de cette façon, la grâce est incompatible avec la justice et on se demande alors s'il y a une justice divine. La justice des hommes n'est déjà pas fameuse, alors si Dieu, Lui aussi, est injuste !... Non, il y a là une très mauvaise compréhension d'une question qui en réalité est facile à comprendre. Je vous donnerai une image. Vous faites construire une maison, mais une fois les murs terminés, vous vous apercevez que vous n'avez plus d'argent pour continuer : vous vous adressez alors à une banque. Si elle constate que vous possédez un capital, elle accepte de vous prêter une certaine somme. La banque prête-t-elle à tout le monde ? Non, mais si vous avez déjà un capital, un terrain, des propriétés, elle veut bien ajouter le nécessaire. De même, la grâce ne va pas partout, mais seulement chez celui qui a déjà préparé, construit quelque chose et qui possède un capital. Elle dit : « Cet homme travaille, il prie, il médite, il construit son temple, je lui donnerai donc de quoi le terminer. » La grâce est donc quelque chose de plus que la justice, mais elle obéit cependant à une justice.*
Lorsque les enfants produisent des dégâts ou volent des fruits chez le voisin, celui-ci va se plaindre aux parents et leur demande de réparer les dommages. Supposez que les parents refusent, ils sont traînés devant la justice. Eh bien, tout se passe de la même façon en nous. Si nous nous laissons aller à émettre de mauvaises pensées et de mauvais sentiments, ils sont comme des enfants terribles qui vont partout dans le monde invisible faire toutes sortes de bêtises et commettre des dégâts. Vous direz que les pensées et les sentiments sont incontrôlables et que vous n'en êtes pas responsable. Eh bien, détrompez-vous. De même que vous êtes responsable de vos actes, vous êtes responsable de vos sentiments et de vos pensées. Il n'est écrit nulle part dans la Science initiatique que l'on soit excusable de ne pas contrôler ses pensées et ses sentiments. Au contraire, car les pensées et les sentiments sont des entités vivantes et agissantes que l'homme a le pouvoir d'éduquer en lui-même. Les lois humaines ne vous jugent que sur vos actes, c'est vrai ; mais dans un enseignement initiatique, vous devez apprendre que les lois divines vous jugent aussi sur vos pensées et vos sentiments.*
On apprend aux humains qu'ils doivent toujours se montrer objectifs, que la subjectivité est une tendance dangereuse dont il est préférable de se débarrasser parce que seul ce qui est objectif est scientifique et réel. Cela prouve seulement qu'on n'a jamais compris le sens de ces deux mots « objectif » et « subjectif ». Le monde objectif est constitué d'éléments que l'on peut étudier, mesurer, peser, parce que ce sont des éléments matériels qui se présentent toujours de la même manière et qui sont pareillement observables par tous. Tandis que le monde subjectif représente la vie, les émotions, la conscience, l'esprit ; on ne l'étudie pas, sous prétexte qu'il est variable, qu'il n'est pas perçu par tous de la même manière, et qu'il n'est donc pas possible de le saisir pour le mesurer et y opérer des classifications... Eh bien, c'est une erreur : si le côté subjectif est en perpétuel changement, c'est que tout y est vivant, et c'est donc avec la vie que vous êtes en contact.*
Respirer, ce n'est pas uniquement absorber et rejeter de l'air, mais aussi absorber et rejeter la lumière. Alors, exercez-vous : inspirez en pensant que vous attirez la lumière, et expirez en pensant que vous la projetez sur vous-même, sur vos organes, sur vos cellules. De nouveau inspirez... puis expirez... Très vite vous pourrez constater combien cet exercice agit favorablement sur vous : vous vous sentirez détendu, dans la paix. Une fois que vous avez attiré la lumière en vous, que vous l'avez inspirée, vous pouvez imaginer que vous l'expirez pour le monde entier. Évidemment, il n'est possible de faire ce second exercice qu'après avoir longtemps fait le premier et remplacé en soi beaucoup de particules ternes, maladives, par des particules de lumière. Il faut attendre de sentir que le travail de transformation et de purification ait réussi pour se permettre de donner aux autres cette lumière que l'on a reçue en soi. Ce travail avec la lumière est aussi symbolisé par la lettre hébraïque Aleph a. Aleph, c'est l'Initié qui prend la lumière céleste, la vie divine, pour la donner aux humains*
Les humains ne peuvent pas s'entendre, ils ne peuvent pas faire l'unité* si dans leur compréhension, dans leurs attitudes, ils n'adoptent pas un point de vue plus élevé. Tant qu'on se laisse mener par les instincts, les convoitises, impossible de se comprendre avec les autres ! Pour commencer à s'entendre, il faut entrer dans le domaine du sentiment. Car l'amitié, la sympathie, la compréhension contribuent à rapprocher les êtres. Pourtant, ce n'est pas dans le domaine du sentiment qu'on trouvera l'unité, car là encore les humains ont souvent pour guide l'intérêt, le plaisir. Il faut monter, monter encore pour atteindre le monde de la sagesse, de la raison, qui est le monde des principes où la vérité apparaît avec une telle évidence que tous sont obligés d'avoir la même vision des choses.
Quand on dit aux humains ce qu'ils doivent faire pour trouver l'équilibre, l'harmonie, la paix, la lumière, bien sûr la majorité ne sont pas contre, mais ils pensent qu'ils doivent d'abord goûter à tous les plaisirs, à toutes les aventures pour « connaître la vie », paraît-il. Les pauvres, comment peuvent-ils s'imaginer qu'après avoir gaspillé dans ces expériences leurs énergies physiques et psychiques, ils seront en état de faire un véritable travail intérieur ? La seule chose dont ils seront encore capables, c'est de lire quelques livres pour en faire des citations : « Moïse a dit... Bouddha a dit... Jésus a dit... » Et il leur sera évidemment impossible de réaliser ce que ces grands Maîtres ont dit. Eh bien, moi, je vous conseille de vivre l'enseignement des grands Maîtres, et pour le reste, de vous contenter de faire des citations. La littérature universelle est là pour vous apprendre ce que sont les passions humaines. II n'y a qu'à lire, il n'est pas nécessaire de faire tellement d'expériences coûteuses pour les connaître. Eh oui, vous voyez, il y a une vie qu'il est souhaitable de vivre, et une autre à propos de laquelle on peut se contenter de faire des citations !*
La terre se remplit de plus en plus de gens instruits et cultivés. Dans tous les domaines les connaissances se multiplient. Mais alors la question qui se pose, c'est de savoir pourquoi, malgré tous ces progrès, l'humanité ne s'améliore pas. Au contraire même, on voit de plus en plus de délinquants, de criminels, de malades mentaux. En réalité la réponse est très simple. Malgré leur instruction, les gens continuent à vivre de façon aussi désordonnée, malhonnête et insensée que les ignorants, et même pire qu'eux parce que leur savoir leur donne plus de possibilités. Les connaissances qu'ils accumulent restent intellectuelles, théoriques, ils ne font rien pour s'en imprégner, pour qu'elles pénètrent toutes les cellules de leur organisme et deviennent en eux chair et os. Voilà la seule connaissance qui manque véritablement aux humains : la capacité de se servir de leurs connaissances pour se transformer, pour spiritualiser, illuminer leur être. Eh oui, il y a trop de gens instruits et pas assez de gens décidés à faire un travail sur eux-mêmes.*
La musique nous parle de notre héritage céleste. Depuis l'origine, ce langage retentit à travers le cosmos et c'est par elle que Dieu manifeste son amour et sa beauté. Du point de vue initiatique, la musique suppose la connaissance de l'ordre du monde et des choses, la science des rapports harmoniques dans l'univers entier, du microcosme au macrocosme. Elle repose sur des principes immuables qu'on ne peut transgresser sans se perdre. En agissant sur nos corps subtils, elle nous permet de rétablir le contact avec notre patrie céleste.*
Les parents, les éducateurs veulent imposer aux jeunes des qualités morales qu'eux-mêmes, souvent, ne possèdent pas et dont ils ne peuvent pas donner l'exemple. Et ensuite ils s'étonnent de n'être ni obéis ni respectés ! C'est normal. Un vrai pédagogue doit vivre conformément aux qualités et vertus qu'il veut enseigner, afin qu'il émane de lui quelque chose de contagieux, de stimulant, d'irrésistible ! Un vrai poète, un vrai musicien pousse les autres à devenir poètes ou musiciens. Un véritable porteur de l'amour ouvre le cœur de tous ceux qui l'entourent. Un général audacieux, plein de bravoure, influence ses soldats : ils se jettent à l'assaut et remportent la victoire. Imaginez un poltron, un craintif, qui crie : « En avant ! » d'une voix tremblante, personne ne le suivra. Les éducateurs disent : « Il faut être bon, il faut être honnête, il faut être... », mais eux ne le sont pas ; alors comment voulez-vous que les jeunes générations soient entraînées ?*
Ce qui empêche surtout les humains de progresser, c'est qu'ils ont tendance à penser qu'ils savent tout, qu'ils sont au point. Jusqu'au jour où, ayant fait quelques expériences malheureuses, le rideau se déchire et ils se rendent compte qu'ils ne connaissaient en réalité pas grand-chose. Enfin, ce jour-là au moins il y a un espoir ! Et l’une des meilleures méthodes pour progresser, c'est de toujours penser à se comparer avec ceux qui nous ont dépassés, car c'est cette comparaison qui nous donne l'impulsion pour aller plus loin. Tant qu'on se compare avec les gens médiocres ou mauvais, on se dit qu'on est quand même quelque chose de plus ou de mieux, et on s'arrête là : puisqu'on est déjà si avancé, pourquoi aller plus loin ? Combien de gens se sont arrêtés dans leur évolution parce qu'ils ont négligé de se comparer à des êtres qui les dépassaient et à les prendre pour modèles !*
Les chimistes étudient la constitution des différents corps, les propriétés et les conditions (température, proportions...) dans lesquelles leurs transformations sont possibles. Bon, c'est très bien, mais à quoi tout cela peut-il vraiment servir aux humains s'ils ne savent pas que leur vie intérieure aussi obéit à ces mêmes lois ? Or, justement, ils ne le savent pas, et ils s'imaginent que de n'importe quelle façon, dans n'importe quelles conditions, en introduisant en eux n'importe quels éléments (pensées, sentiments, désirs) ils obtiendront tout de même ce qu'ils souhaitent. Eh non, les pensées, les sentiments, les désirs sont comme des corps chimiques, ils ont des propriétés tout aussi diverses, et leur rencontre, leur combinaison, produit également des réactions très variées. Les mêmes lois régissent le monde physique et le monde psychique, et pour notre équilibre, pour notre épanouissement, il est plus important de connaître la chimie psychique, sinon on risque de s'empoisonner, de se brûler ou de produire des explosions.*
Tant qu'ils sont plongés dans l'atmosphère d'une communauté spirituelle, beaucoup ont clairement conscience d'être sur le bon chemin : le sens de leur vie leur apparaît plus clairement, ils font des efforts pour se perfectionner, pour devenir plus sages, plus patients, plus maîtres d'eux-mêmes. Mais quand ils retournent dans la société et recommencent à fréquenter les gens, quelque temps après, tout ce qu'ils ont appris et compris ici s'efface ; ils retrouvent leurs anciennes habitudes et façons de penser, et ils ont honte presque d'avoir été sages. Alors, comment cela se fait-il ? Pourquoi ces changements dans la conscience ?... Parce qu'en réalité ils n'ont encore ni bien étudié, ni bien compris. Quand on est vraiment éclairé, même si on fréquente les plus grands dévergondés et les plus grands criminels, on reste toujours dans la lumière. Quand la sagesse commence à paraître stupide, c'est qu'on l'a abandonnée...*
De graves malentendus seraient évités si les disciples savaient ce qu'ils ont le droit ou non d'attendre de leur Maître. Car le chemin qui mène à la perfection est infini, et pour aussi grand que soit un Maître, il n'est pas parfait. Quoi que pensent ses disciples à son sujet, lui-même sait très bien qu'il est loin d'avoir atteint la perfection absolue, qui est la perfection de Dieu Lui-même. C'est pourquoi les disciples qui aiment vraiment leur Maître doivent n'avoir pour lui que des pensées et des sentiments de la plus grande pureté, de la plus grande lumière. Ils facilitent ainsi son travail, et c'est eux qui en bénéficient, car le Maître a alors davantage de possibilités pour les aider.*
Quelles que soient nos activités physiques et psychiques, nous ne cessons de recevoir des impuretés. En mangeant, en buvant, en respirant, mais aussi en regardant, en écoutant, en fréquentant certaines personnes, en séjournant dans certaines atmosphères, nous absorbons des particules et des courants impurs qui nous alourdissent, nous obscurcissent. Pour le corps physique, il est donc souhaitable de rechercher le plus possible la nourriture et les boissons saines ainsi que l'air pur. Pour les corps psychiques, il faut n'accepter que les pensées et les sentiments purs. Mais vous pouvez faire aussi certains exercices. Par exemple, plusieurs fois dans la journée, imaginez que vous êtes transparent comme un cristal. Et quand je dis « imaginez », je veux dire que vous devez réellement vous identifier avec le cristal, avec sa transparence, jusqu'au moment où vous sentirez les courants célestes passer à travers vous, comme la lumière passe à travers le prisme en se décomposant en sept couleurs.*
Parce que les hommes ont voulu être libres, ils se sont éloignés de la Source et ils ont accepté l'esclavage et le mensonge. Mais pour justifier leurs égarements, ils prétendent que « des goûts et des couleurs on ne discute pas ».* Ce qui signifie que chacun a sa folie particulière et a le droit de se livrer à toutes les déformations imaginées par sa folie ! Non, il existe une norme pour les goûts : ce qui est réellement bon et beau est bon et beau pour tout le monde. Il faut toujours choisir ce qui est pur, lumineux, divin. Dans ce domaine-là, vous avez un choix infini et vous êtes libre. L'univers est peuplé d'une multitude d'anges et d'archanges, et personne ne vous demandera pourquoi vous avez choisi tel ange plutôt que tel autre ; et vous pourrez être avec lui autant que vous voulez. Mais si vous avez choisi un démon, alors là on vous le reprochera.
Vous ne pouvez être en sécurité qu'à condition de tout donner au Seigneur : votre esprit, votre âme, votre corps... Oui, tout, et même votre famille, votre maison, et l'argent que vous possédez... Bien sûr, le Seigneur ne va pas venir vous prendre votre argent et le mettre dans ses coffres, mais le geste, la pensée seulement que vous avez de tout Lui donner, met déjà cet argent en sécurité, et vous attendez le moment où Il vous inspirera ce que vous devez en faire. Vous êtes le banquier, le caissier, et Dieu, qui est le propriétaire, vous donnera de bons conseils grâce auxquels cet argent ne sera jamais perdu : parce qu'il Lui appartient. Si tant de gens riches perdent leur argent ou font de mauvaises affaires, c'est parce qu'ils n'avaient pas d'abord consacré leur argent à Dieu qui est le seul capable de leur conseiller comment l'utiliser pour le bien.*
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