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Quand vous avez un désir très élevé, très spirituel, il se peut qu’il provoque immédiatement en vous la nature inférieure qui suscite des forces adverses. Le monde supérieur et le monde inférieur sont liés, et ce que vous souhaitez de magnifique en haut, éveille dans les racines de l’être des forces et des désirs contraires. Bien sûr, chez le disciple instruit, éclairé, ces manigances de la nature inférieure réussissent beaucoup plus difficilement, car en même temps qu’il travaille, médite, construit, il sait qu’il doit placer autour de lui des êtres qui surveillent et le protègent. Voilà un disciple évolué : il a pris des précautions. D’ailleurs, dans la franc-maçonnerie primitive dont la philosophie était basée sur une science véridique, on représentait le maçon en train de travailler avec une truelle dans une main, et dans l’autre une épée pour se défendre. Donc, le maçon travaille, mais en même temps il surveille pour être sûr qu’a la faveur de l’obscurité certains ennemis n’essaient pas de se faufiler dans la forteresse pour l’envahir.
L’intellect est une faculté qui permet à l’homme de connaître le monde physique et un peu quelque chose du monde psychique, mais pas plus. C’est donc une faculté très réduite. L’intellect seul ne peut pas connaître la vérité. La vérité, ce n’est pas seulement de percevoir la forme, la couleur, le parfum d’une rose. La vérité de la rose, c’est une âme, c’est une émanation, une existence qu’on ne peut saisir par l’intellect, car pour la connaître il faut pénétrer tout cet ensemble d’éléments qui fait une rose. Et il en est de même pour l’être humain ; la vérité sur lui englobe tout ce qui le concerne : son âme, son esprit, ses pensées, ses sentiments, ses projets… Tant que vous ne les connaissez pas, vous ne connaissez pas la vérité à son sujet. Vous connaissez une toute petite partie, l’apparence, mais pas la vérité. La vérité est une synthèse qui ne peut être connue que par l’esprit.
Pour consoler les humains l’Église leur dit : « Vous êtes pauvres, faibles, malades, mais ayez la foi, comptez sur le Seigneur et vous serez un jour à son côté droit dans le Paradis. » Alors, voilà ce que doit être l’entourage du Seigneur : de pauvres bougres, misérables, en lambeaux. Malheureusement pour les chrétiens, le Seigneur ne veut être entouré que de splendeurs, les créatures les plus lumineuses, les plus pures, les plus puissantes. Donc, il vaut mieux pour vous ne pas tellement compter que le Seigneur vous installe à son côté droit ; occupez-vous plutôt de déclencher intérieurement les puissances spirituelles qui vous permettront d’obtenir ce que vous désirez. Quand vous plantez une graine, toutes les puissances du ciel et de la terre sont là avec vous et vous aurez des fleurs et des fruits. Mais si vous n’avez rien semé, rien ne poussera, même si vous avez la foi.
Vous êtes quelque part dans la société, insignifiant, inconnu, et vous ne pouvez donc pas intervenir dans les affaires du pays. Pour avoir la possibilité d’intervenir, vous devez aller jusqu’au centre ou au sommet (c’est le même symbole), là où se trouve le roi ou le président, et devenir son ministre. À ce moment-là, oui, vous avez toutes les possibilités, parce que vous avez atteint le point central, le point culminant. Tant que vous resterez à la périphérie, personne ne vous écoutera. On retrouve la même loi dans le plan spirituel. Tant que vous n’arrivez pas à atteindre le centre, votre esprit, vous pouvez faire quelques acquisitions, c’est entendu, mais rien ne dépend vraiment de vous. Tandis que si vous touchez le centre, votre esprit, vous êtes le maître parce que ce centre vous donne toutes les possibilités, tout dépend de vous. Cessez donc de vous occuper de réalisations passagères et futiles et travaillez à atteindre le centre sans vous préoccuper du temps qu’il vous faudra pour y parvenir.
Tous ceux qui ont véritablement accepté la philosophie des Initiés se sont manifestés comme des êtres d’équilibre, de paix, de lumière, alors, pourquoi ne pas retourner maintenant vers cette philosophie ? Vous direz : « Mais c’est la philosophie que nous suivons ! » Vous croyez, mais analysez-vous et vous verrez que vous êtes encore subjugué par toutes sortes de préoccupations qui n’ont rien de spirituel. Il y a bien quelques bribes que vous acceptez des Initiés pour vous donner bonne conscience, mais vous les mélangez à toutes sortes de futilités : ce que tel homme politique, tel intellectuel, tel artiste dit, écrit ou fait… Je ne dis pas qu’il ne faut absolument pas s’y intéresser, mais il y a des choses tellement plus importantes ! Oui. Et il est plus important de s’intéresser aux créatures qui peuplent les régions lumineuses de l’espace et à leur travail, aux lois qui régissent le devenir de l’homme. Car c’est là qu’est véritablement notre vie, elle n’est pas dans ce que racontent les journaux, la radio, la télévision, etc., mais dans ce monde essentiel, éternel, auquel nous devons un jour participer.
Tout le destin de l’homme se détermine d’après son attitude envers le Ciel. Mais, de plus en plus, au lieu de s’humilier devant la grandeur de Dieu et de Le glorifier, les humains adoptent une attitude d’irrespect qui les fait contrecarrer ses desseins et introduire le désordre dans la création. Le pire ennemi de l’homme est l’orgueil ; c’est cette attitude tellement suffisante et présomptueuse qui l’entraîne à sa perte. S’il veut se sauver, il doit apprendre à avoir une attitude sacrée devant la création, à vibrer comme la harpe d’Éole à chaque souffle, à chaque courant du Ciel, à communier avec l’univers, avec l’âme du monde, avec Dieu. Dans cet échange les énergies du monde supérieur travaillent sur lui : les éléments les plus purs se déversent dans son âme, tandis que les éléments obscurs s’en vont, absorbés par l’immensité.
Tout est inclus dans une cellule, tout ce qui doit sortir et prendre forme un jour est déjà là, contenu en puissance comme dans une graine. C’est ainsi que nos organes et nos cinq sens sont apparus en nous, et beaucoup d’autres apparaîtront encore dans l’avenir. Le corps physique étant fait à l’image des autres corps, puisque nous avons cinq sens dans le plan physique, nous avons aussi cinq sens dans le plan astral, et de même dans le plan mental. Ainsi donc, quand l’être humain se sera développé, il aura des possibilités inouïes pour voir, pour sentir, pour entendre, pour goûter, pour agir, pour se déplacer. Et c’est cela la vie. L’être vivant, la cellule vivante, ou même seulement un micro-organisme contient toutes les possibilités, mais il faut des milliers d’années pour qu’elles puissent apparaître. C’est cela le mystère, la splendeur de la vie.
Tout le monde imagine, rêve, désire… Quand cette faculté se déclenche, c’est toute une série d’images qui se succèdent, l’une entraînant l’autre par association. Et puisque tout le monde imagine, tout le monde croit savoir ce qu’est l’imagination. Non, la véritable imagination telle que les Initiés la conçoivent et avec laquelle ils travaillent est une sorte d’écran situé à la limite des mondes visible et invisible où peuvent venir se refléter des objets, des entités qui échappent habituellement à la conscience. Chez certains êtres très développés et qui savent orienter leur imagination, celle-ci reçoit, enregistre beaucoup de choses qu’ils expriment ensuite ; bien plus tard, on s’aperçoit que ce qu’ils avaient ainsi imaginé n’était pas une invention de leur part, mais qu’ils avaient capté des réalités non encore manifestées dans le plan physique. Si l’homme sait comment travailler sur ses pensées et ses sentiments, il peut arriver à purifier tellement son mental que son imagination devient limpide… une pure transparence… et il commence à « voir ». À ce niveau-là, imagination et vision ne font qu’un.
Les humains ne sont pas habitués à s’arrêter sur des occupations qui pourraient changer leur vie. La méditation, la contemplation, la prière, toutes ces activités susceptibles d’améliorer leur existence parce qu’elles déclenchent en eux des forces capables de transformer et neutraliser leurs états négatifs, ils les négligent. Et pourtant, même pour la santé, c’est beaucoup mieux de vivre la vie spirituelle. Enlevez la vie spirituelle à un être, il ne lui reste plus qu’une vie végétative : il mange, il dort, il s’agite… Sans cette vibration intense au-dedans qui stimule, qui vivifie, peu à peu, même les fonctions physiques commencent à marcher au ralenti ; et ce ralentissement produit des dépôts qui encombrent l’organisme de déchets. Donc, ne serait-ce que pour rester en bonne santé, tâchez de vivre la vie spirituelle.
Chaque être humain est comparable à une goutte d’eau et cette goutte tombera exactement à l’endroit prévu pour elle par les décrets de l’Intelligence cosmique afin d’y accomplir sa tâche. D’une façon ou d’une autre, chaque goutte d’eau doit se sacrifier pour désaltérer celui qui a soif, rafraîchir celui qui a chaud, laver celui qu’a sali le travail de la journée, arroser le champ ensemencé… Oui, nombreux sont les sacrifices qui peuvent être demandés à l’eau : entrer dans la fabrication du pain, servir à cuire la nourriture, ou encore à dissoudre du poison… Dans tous les cas elle ne doit pas se révolter, mais accepter. Quand elle aura rempli sa mission, elle pourra remonter au ciel pour retrouver sa transparence. Il en est de même de l’être humain.
Apprenez à bénir les êtres et les objets. Quoi que vous touchiez, quoi que vous fassiez, pensez à ne répandre que des influences bénéfiques. Quand vous caressez la tête de celui ou celle que vous aimez, au lieu de chercher là un plaisir égoïste, faites un travail et dites : « Que Dieu te bénisse. Que dans cette tête-là règne la lumière, que tous les anges viennent s’y installer ». À ce moment-là, votre amour se transformera, il ne sera plus fait de sensualité, de volupté, il deviendra un sentiment extraordinaire comme vous n’en avez jamais connu. Et quand vous touchez la tête de votre enfant, ses petites jambes ou ses petits bras, pourquoi ne pas le bénir pour que les anges viennent faire de lui un être magnifique ? Il faut tout bénir, tout ce que vous touchez : les objets, la nourriture, les êtres. C’est cela la véritable magie blanche.
Pour affirmer leur liberté, les humains cherchent à faire sauter toutes les barrières morales que les Initiés du passé avaient placées pour les protéger du désordre des passions. Ils ne savent pas, ces ignorants, qu’un tel désordre est en train d’engloutir leurs énergies divines. Car pour alimenter le feu qui les possède, ils sont obligés de lui donner toutes leurs ressources, tous leurs matériaux. C’est un brasier qu’ils entretiennent de la substance même de leur être. Impossible de lui offrir les affaires du voisin ou les arbres de la forêt : il se nourrit de leurs propres réserves, de leur propre combustible, de leur quintessence. Pour se maintenir chaque jour comme ils le font dans ces effervescences et ces éruptions volcaniques, ils sont obligés de brûler leurs énergies les plus précieuses. Chaque fois, sans le savoir, ils perdent une partie de leur intelligence, de leur pureté, de leur puissance, de leur beauté, et à la fin, quand ils ont tout dépensé, ils se retrouvent abrutis, enlaidis, affaiblis et malades. Ce n’est pas pour priver les humains de leur liberté, mais pour leur éviter de tomber dans cet état déplorable que les Initiés ont donné des règles et des méthodes.
Un Maître, un Initié a des charges énormes, mais elles ne l’écrasent pas, car les charges spirituelles ne sont ni lourdes ni pesantes. Si vous voulez répandre la lumière dans le monde, en apparence vous vous surchargez, mais en réalité vous devenez plus léger. Pourquoi ? Parce que la nature de la charge est différente. La nature divine, spirituelle de certaines charges, au lieu de vous écraser, vous soulève. Donc, tout dépend des charges que vous acceptez, quelle est leur nature. Prenons l’exemple d’un bloc de pierre : il subit l’attraction de la terre et il est donc pesant. Mais si vous l’éloignez suffisamment de la terre pour qu’il échappe à son attraction, il ne pèse plus, il est léger, il flotte même. Donc, si vous savez transporter vos fardeaux au-delà de la limite de l’attraction terrestre, non seulement ils ne pèsent plus sur vous, mais c’est eux qui vous soulèvent comme un ballon, et vous montez… Quand un Maître vous demande de vous libérer, il sous-entend de vous libérer de toutes les activités prosaïques, terre à terre, pour prendre des charges divines qui vous soulèveront.
C’est vrai que nous vivons dans une société où il y aurait beaucoup de choses à remanier. Mais cela ne doit pas se faire par la violence. D’ailleurs, ce n’est jamais par la violence qu’on réalise les véritables changements ; la violence entraîne toujours des maux pires que ceux qu’elle prétend combattre. Alors, comment changer la société ? Par notre façon de vivre. C’est en se transformant d’abord lui-même que l’homme peut remuer le monde entier. Mais pour cela il a besoin d’un Enseignement, c’est-à-dire d’un système, de méthodes. Car tout est là : il faut vivre une nouvelle vie en ayant une philosophie nouvelle appuyée, nourrie par une nouvelle compréhension de l’amour. L’harmonie commence alors à s’installer en l’homme qui devient un facteur bénéfique et constructif pour tous.
Pour un être humain la seule réalité, c’est ce qu’il vit, ce qu’il sent. Prenez le cas de quelqu’un qui a des hallucinations : il se sent poursuivi par des monstres et il est terrifié, il pousse des cris. Physiquement, visiblement, personne ne s’acharne sur lui, mais lui se sent persécuté, il souffre, et quand quelqu’un souffre, allez lui dire que c’est une illusion ! Au milieu des pires conditions il arrive aussi que certains êtres vivent des extases, des illuminations, et là aussi comment les persuader que ce n’est pas vrai ? La souffrance ou la joie qu’il éprouve sont peut-être les seules choses dont l’homme ne doute pas. On peut douter de ce que l’on voit, de ce que l’on entend, de ce que l’on touche, mais de ce que l’on ressent, de ce que l’on vit, on ne peut jamais douter, c’est la réalité.
Celui qui travaille sans cesse à tout embellir, enrichir et harmoniser en lui-même, se sent très bien chez lui, et même, dans cette demeure tellement magnifique il peut recevoir des invités. Oui, les esprits lumineux sont tellement heureux d’aller le visiter ! Regardez ce qui se passe avec les réceptions dans la vie courante : si vous recevez bien vos invités dans un endroit agréable, en leur offrant des repas savoureux, des promenades, des concerts, comment n’auraient-ils pas envie de revenir ? Eh bien, c’est ce qui se passe aussi avec les esprits lumineux : s’ils trouvent en vous une demeure où règnent la beauté, l’harmonie, la pureté, ils viendront vous rendre visite, ou même peut-être s’installer définitivement, et c’est vous qui bénéficierez de leur présence.
Se concentrer sur la lumière est l’exercice le plus efficace, le plus puissant. Mais n’oubliez jamais que les choses agissent sur vous d’après la façon dont vous les considérez. Si vous considérez qu’elles sont utiles, magiques, vous les amplifiez. C’est vous qui, par votre pensée, vos convictions, avez une influence décisive ; oui, bien plus importante que les objets ou les conditions. La lumière peut évidemment pénétrer en vous à l’insu de votre conscience, mais si vous êtes attentif, plein de bonne volonté pour participer à son travail, avec la conviction que quelque chose croît et grandit au-dedans de vous, vous sentirez peu à peu vibrer des forces nouvelles.
Plus l’homme s’approche du centre, du soleil spirituel, plus il sent la lumière, la chaleur et la vie grandir en lui. C’est une loi. C’est pourquoi si vous sentez en vous l’obscurité, le froid et la mort, il est inutile que vous vous posiez des questions, la réponse est là : vous vous êtes éloigné du centre. Dans la Science initiatique il est dit que la véritable force c’est de savoir rester au centre. Dans l’homme ce centre est le point le plus élevé de lui-même, le sommet, tandis que la périphérie est le lieu des agitations et des troubles que l’homme rencontre quand sa conscience se déplace pour aller vers tout ce qui n’est pas son véritable moi : son âme, son esprit. C’est pourquoi il faut toujours se surveiller et se dire : « Voyons, où suis-je aujourd’hui ? Oh, là là ! je me suis égaré dans la périphérie. Qu’est-ce qui m’attend ? » Rien de bon, c’est sûr. C’est pourquoi il faut se dépêcher de revenir vers le centre. Et comment ? Par la prière, par la méditation, par un lien établi consciemment avec le Centre sublime, Dieu.
Un pouvoir extraordinaire a été donné à l’amour si on sait le comprendre et le manifester. Lui seul connaît tout, remédie à tout, déclenche et projette des forces insoupçonnées. Il est dit que Dieu est Amour. Mais quand on voit les tragédies que l’amour apporte aux humains, on mesure tout le travail qu’il reste encore à faire, tout le chemin qu’il reste encore à parcourir pour s’élever jusqu’à cet amour divin. Mais cela vaut la peine, car le vrai mage, le mage tout-puissant, c’est l’amour. Vous devez l’inviter pour qu’il s’installe en vous, et alors, comme la flamme rayonnant à travers le verre d’une lampe, partout où vous irez, votre amour rayonnera et jaillira autour de vous.
C’est dans la prière que vous devez trouver votre bonheur, dans l’acte de prier, en sachant que le jour où vous serez exaucé, vous n’aurez plus le bonheur de demander. Quand les désirs se réalisent, on n’a plus de quoi se réjouir, on regrette ces beaux jours du passé où on attendait, en l’imaginant, quelque chose de merveilleux. C’est pourquoi vous devez trouver tout votre bonheur dans ce lien que votre prière crée entre le Ciel et vous, sinon ensuite, quand vous aurez obtenu ce que vous désirez, Dieu sait seulement si vous serez heureux. Celui qui a compris la véritable signification de la prière sera toujours heureux, même s’il n’a rien, parce que personne ne peut l’empêcher de créer dans le monde subtil de la pensée des choses extraordinaires qui, restant inaccessibles, seront toujours présentes en lui.
Débarrassez-vous de cette déplorable habitude de prendre, toujours prendre… Faites des efforts pour penser à donner. Essayez au moins de regarder les autres avec amour, de leur sourire, d’arracher de votre cœur quelques particules bénéfiques pour les projeter vers eux. À ce moment-là, c’est vous qui allez vous sentir riches et heureux. Les humains ont toujours peur de perdre quelque chose, de s’appauvrir, ils ne comprennent pas que c’est justement par cette attitude fermée qu’ils s’appauvrissent. Pour s’enrichir, il faut donner. Oui, en prenant on s’appauvrit, et en donnant on s’enrichit, parce qu’on déclenche en soi des forces inconnues qui somnolaient, qui stagnaient quelque part dans les profondeurs ; en voulant les projeter, elles commencent à circuler, à jaillir, et on se sent alors tellement enrichi qu’on est étonné, on se dit : « Mais comment cela se fait-il ? J’ai donné, j’ai donné, et je suis plus riche ? » Eh oui, c’est cela la nouvelle vie.
Jésus a dit : « Vous êtes les temples du Dieu vivant ». Mais les humains sont habitués à aller dans des temples de bois ou de pierre qui ne sont pas vivants, et ils ne s’occupent pas de ce temple qui est eux-mêmes, leur être tout entier. Bien sûr, grâce à la ferveur de tous les fidèles qui sont venus y prier depuis des siècles, ces édifices ont tout de même quelque chose de vivant, mais cela ne peut se comparer avec un être humain qui a su renforcer sa volonté, purifier son cœur, éclairer son intellect, élargir son âme et sanctifier son esprit, car un tel être est devenu un véritable temple. Et c’est quand vous êtes un temple, quand vous priez dans votre temple, que Dieu vous écoute et vous exauce. Et si en même temps vous avez conscience d’être dans cet autre temple, l’univers, vous devenez un être complet, vous êtes dans la plénitude.
Quand vous formez un numéro de téléphone, seule parmi des millions et des millions de personnes vous répond celle qui possède ce numéro. Les relations entre tous les êtres dans l’univers obéissent à cette loi. De même qu’une personne vous répond quand vous formez son numéro, de même une entité déterminée entre en communication avec vous parce que vous avez émis une pensée qui vibre à l’unisson avec elle ; une relation s’établit entre vous et l’être ou le lieu sur lequel votre pensée s’est fixée. Tous ceux qui n’ont que des pensées chaotiques et contradictoires sont condamnés à ne faire que des rencontres malheureuses, parce qu’ils entrent en communication avec des entités qui correspondent à ces pensées. C’est pourquoi il est très important d’avoir dans sa tête une idée céleste, car elle attirera magiquement tous les êtres et les éléments qui contribueront à la réaliser. Une idée sublime dans la tête, c’est comme un écriteau qui annonce aux esprits ténébreux : « chien méchant », « occupé », « on ne reçoit pas » et ils n’osent pas entrer, tandis qu’elle est une porte ouverte pour tous les esprits lumineux.
Vous devez vous améliorer pour pouvoir améliorer vos graines. Vous direz : « Mais quelles graines ? » Vos pensées, vos sentiments. Chacune de vos pensées, chacun de vos sentiments est une graine dans laquelle se reflètent vos qualités et vos défauts, et ce sont ces graines que vous jetez à droite et à gauche en passant… Dans le plan astral, dans le plan mental, il existe des terrains où tombent toutes ces graines, et un jour, quand vous irez visiter ces régions, vous demanderez : « Mais qu’est-ce que ces chardons ? qu’est-ce que ces épines ? » Et on vous dira que ce sont vos plantations, c’est vous qui les avez semées. « Et ces roses, ces lilas, ces lys ? » Eh bien, là aussi on vous expliquera que c’est votre travail, les bonnes pensées et les bons sentiments que vous avez répandus autour de vous.
Tout dépend de l’amour : la force, l’équilibre, la paix, le bonheur. Mais il faut que vous sentiez que l’amour est là, à votre portée, qu’il est en vous, et que vous n’avez donc aucune raison de vous sentir pauvre et seul. Si vous vous sentez pauvre et seul, c’est que vous n’avez pas su vous dégager du plan physique. Dès que vous entrez dans des plans subtils, et surtout si vous entrez dans les régions de l’âme et de l’esprit, vous ne pouvez plus vous sentir seul. Car l’Âme universelle, l’Esprit universel sont toujours là autour de vous, en vous, et à tout moment vous pouvez communier avec eux. Tandis qu’un homme, une femme, même les meilleurs, êtes-vous sûr qu’à un moment ou un autre ils ne seront pas obligés de penser à autre chose et de vous laisser ? Alors, même si vous avez trouvé l’être le plus magnifique sur la terre, ne vous arrêtez pas là. Remerciez le Ciel de vous avoir fait rencontrer un être pareil, mais sachez que vous ne connaîtrez le véritable amour que lorsque vous serez arrivé à le trouver dans les régions de l’âme et de l’esprit.
Le but d’une École initiatique, c’est de faire retourner l’homme vers la maison de son Père, vers cette haute retraite dont parle le Psaume 91 : « Mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie », car c’est là qu’il sera en sécurité, les forces du mal ne pourront plus venir le surprendre. Mais on dirait que les humains font tout pour s’éloigner de cette haute retraite où ils sont sous la protection de Dieu. Ils veulent vivre leur propre vie en se détournant du Seigneur, en transgressant ses lois. Eh bien, cela prouve que ces êtres-là ont encore beaucoup à souffrir et c’est pourquoi ils ne veulent pas entrer dans la lumière divine pour être protégés. Oui, s’ils ont cette tendance d’être toujours à côté, de ne pas obéir, c’est tout simplement parce qu’il est écrit dans leur destinée qu’ils doivent souffrir. Tandis que ceux qui ont déjà beaucoup souffert et qui ont compris, font tout pour retourner auprès du Père, dans cette haute retraite… ou dans une confrérie spirituelle, dans une École initiatique qui est justement le symbole de ce retour vers un ordre divin.
Le disciple sait qu’étant venu sur la terre pour très peu de temps, cela ne vaut pas la peine qu’il gaspille ses forces à la recherche d’honneurs, de titres et de possessions qu’il devra abandonner en la quittant. Il tâche donc de se concentrer sur les richesses éternelles, indestructibles, qu’il fait fructifier jusqu’à son départ du plan physique. Il acquiert ainsi de si grands trésors dans ses corps subtils qu’il va directement dans les régions lumineuses où il a pris les particules de ces corps. Car c’est une loi : si vous attirez en vous de nombreux matériaux célestes, vous serez un jour obligé d’aller dans la région d’où ils sont venus. À cause de la loi d’affinité vous serez introduit par ces matériaux eux-mêmes dans les régions subtiles et vous y passerez une éternité de joie à découvrir les splendeurs de l’univers.
Quand le disciple embrasse sincèrement la vie spirituelle, peu lui importe que son travail soit connu ou pas, il ne tient pas à ce qu’on sache ce qu’il fait, à jouer un rôle. C’est son travail seulement qui est important pour lui, important non dans le monde humain mais dans le monde de la lumière. Beaucoup, qui ne mettent pas le travail à la première place, veulent tout de suite qu’on les considère à cause de ce qu’ils font. Ils veulent être utiles pour être glorifiés. Il y a donc là quelque chose de personnel. Bien sûr, il est difficile de vaincre tout à fait ce désir d’être apprécié. Et pourtant, c’est au moment où la gloire ne l’intéresse plus et qu’il est plongé dans ce travail merveilleux sans penser à rien d’autre, que le disciple commence à être apprécié par le Ciel qui l’admet à prendre part aux conseils d’en haut. Celui qui arrive jusque-là n’a plus rien à souhaiter.
Jamais, quoi qu’il arrive, un véritable spiritualiste n’interrompt le travail divin qu’il a entrepris. Même au milieu des pires épreuves, il se dit : « Voilà encore une bonne occasion de mobiliser et d’atteler toutes les forces hostiles au service de mon travail. » Tandis que la majorité des humains, même s’il ne leur arrive rien de mauvais, s’arrangent pour démolir par leur insouciance tout ce qu’ils ont pu gagner de bon. Alors voilà, on crée, on détruit, on crée, on détruit… et c’est pourquoi on n’obtient pas de résultats. Pour obtenir des résultats, il faut soutenir le travail spirituel qu’on a entrepris, c’est-à-dire tout mettre au service de ce travail : le bon, le mauvais, les joies, les peines, les espoirs, le découragement, oui, tout au service du travail. Voilà véritablement ce qui s’appelle construire, car chaque jour apporte des éléments nouveaux.
Tout être humain, quel qu’il soit, cherche consciemment ou inconsciemment à donner un sens à sa vie. Il a besoin d’une raison d’être, et chaque jour il essaie de la trouver à travers tout ce qui se présente à lui, dans sa vie familiale, sociale, professionnelle. Mais en réalité aucune réussite, aucune possession matérielle ne peut lui donner le sens de la vie, car justement il s’agit d’un « sens », et le sens n’est pas matériel, on ne peut le trouver que très haut, dans les plans subtils. Plus bas, on trouve seulement des formes. La forme, bien sûr, on peut la remplir d’un contenu qui est donné par le sentiment, la sensation que l’on éprouve lorsqu’on aime véritablement un objet, un être ou une activité. Mais le sentiment est passager, et un jour ou l’autre on sentira un vide et on souffrira. Il faut donc aller chercher encore autre chose au-delà du contenu : le sens. Lorsqu’on a atteint le sens, on possède la plénitude.
Hier soir, en quittant vos amis, vous leur avez dit : « Au revoir, au revoir, à l’année prochaine ! » Et l’année prochaine, c’est là, maintenant, quelques heures après. Aujourd’hui, déjà, en parlant d’hier, vous dites : l’année passée. Toute la journée d’hier, jusqu’à la dernière seconde avant minuit, oui, jusqu’à vingt-trois heures cinquante-neuf minutes, cinquante-neuf secondes, c’était encore l’ancienne année. À minuit sonnant commençait l’année nouvelle. Si l’on prend la peine de réfléchir sur ce sujet, on fera des découvertes intéressantes. Une seconde, une seule seconde, sépare une année de l’autre. Mais voilà, il faut arriver jusqu’à cette dernière seconde. Il faut parcourir tous les jours d’une année les uns après les autres pour arriver à cette dernière seconde. Eh bien, sachez que c’est ainsi que se fait la transformation de l’homme. Oui, la transformation spirituelle de l’homme se fait ainsi en un clin d’œil. Une seconde, un millionième de seconde, et il est entièrement renouvelé, régénéré. Mais avant d’arriver à cet ultime instant, il aura fallu des siècles et des siècles d’efforts, de travail. De même que pour l’année passée, on dira de la période qui a précédé cet instant de la transfiguration : c’est la vieille vie ; et de même que pour la nouvelle année, on dira de la période qui s’ouvrira alors : c’est la vie nouvelle. Combien de temps on devra attendre pour arriver à cette ultime seconde ? Ne vous en inquiétez pas, elle viendra pour chacun. Alors, soyez patient, il faut savoir attendre. Mais en travaillant.
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