/image%2F1484001%2F20201101%2Fob_4b3051_omraam-mikhael-aivanhov.jpg)
Instinctivement, les humains agissent avec une grande sagesse : lorsque l’hiver approche, ils font des provisions de bois, de charbon, etc., et préparent des vêtements chauds pour résister au froid qui va venir. Malheureusement, ils sont bien moins prévoyants quand il s’agit d’affronter les hivers intérieurs. Là ils ne se préparent pas, et lorsqu’arrive la période sombre, ils ne savent que se plaindre et dire que la vie n’a aucun sens. Vous direz que les saisons de la vie intérieure ne reviennent pas avec la même régularité que dans la nature et qu’elles ne sont donc pas prévisibles. C’est vrai, mais il faut savoir que l’hiver revient nécessairement de temps à autre, et si vous apprenez à vous observer, vous découvrirez chaque fois en vous certains signes avant-coureurs. Donc, apprenez à vous observer et dès que vous sentez que cette période de froid et d’obscurité va venir, soyez vigilant. Préparez les éléments spirituels qui continueront à entretenir en vous le feu et la lumière. Jésus disait : « Marchez pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point. » Cela signifie : profitez des bonnes conditions pour avoir des armes le jour où vous devrez affronter les difficultés qui s’approchent.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Le plan moral n’est pas séparé du plan physique, il est facile de le constater. Prenons l’exemple d’un alcoolique. C’était tout d’abord un homme cultivé, attentif, noble et généreux, rien ne lui manquait. Mais à partir du jour où il s’est mis à boire, ces qualités se sont peu à peu émoussées et ont même disparu ; il est devenu grossier, égoïste, brutal. Qu’est-ce qui a changé ? Justement le côté moral, le comportement. Tout cela s’est effrité à cause de l’excès de boisson. Prenons un autre exemple : un homme a la passion du jeu au point de finir par négliger ses obligations, ses devoirs envers sa femme, ses enfants. À l’origine, le jeu était une activité qui n’avait rien à voir avec la morale, et manipuler des cartes est tout à fait innocent, mais c’est finalement le domaine moral qui en a subi les répercussions. Comment ne pas voir les liaisons qui existent entre ces deux plans physique et moral ?
On attend d’un disciple qu’il soit capable de comprendre et d’approfondir les notions élémentaires de la Science initiatique. Dans le passé, celui qui voulait être admis dans une École initiatique était soumis à des épreuves qui devaient révéler ses qualités psychiques. On l’enfermait par exemple dans une pièce après avoir mis devant lui une figure géométrique (cercle, carré, triangle…) et il devait l’interpréter. On le laissait là avec un peu d’eau et de nourriture, et quelques jours après, on lui demandait d’exposer le résultat de sa méditation. Suivant la manière dont il arrivait à interpréter la figure, on l’acceptait ou non dans l’École. Maintenant, les Écoles initiatiques sont ouvertes à tous, ce qui est d’un côté une bonne chose, car chacun, à son niveau, peut, s’il est sincère, trouver au moins une vérité qui lui permettra de progresser. Mais ceux qui ne cherchent pas à approfondir l’enseignement qu’ils reçoivent courent de grands dangers : ils mélangent tout et tombent dans les pires absurdités.
Si les humains rencontrent tellement de difficultés et d’échecs, c’est parce qu’intérieurement ils sont divisés : le cœur tire dans une direction, l’intellect dans une autre, la volonté dans une troisième, l’estomac dans une quatrième, le sexe dans une cinquième… Il existe une histoire qui raconte comment l’aigle, le poisson, la taupe et l’écrevisse s’étaient réunis pour transporter un fardeau : la taupe tirait vers la terre, le poisson vers la rivière, l’aigle vers le ciel et l’écrevisse en arrière… Vous pouvez vous imaginer si ce fardeau a été bien transporté ! C’est exactement ce qui se passe la plupart du temps en l’homme, car rien n’est plus difficile que de faire l’unité de toutes les différentes tendances en soi pour les entraîner dans une direction unique. Il peut arriver de temps en temps qu’on y réussisse, mais si rarement ! Et pourtant, c’est cette unification de toutes les tendances qui donne à l’homme le véritable équilibre, la véritable puissance et la véritable paix.
Dans notre vie quotidienne il est très difficile de faire le partage entre le bien et le mal, de savoir où commence l’un et où finit l’autre, car ils sont inextricablement mêlés. C’est pourquoi il est dit dans la Table d’Émeraude : « Tu sépareras le subtil (le bien) de l’épais (le mal), avec une grande industrie. » Le mal s’agrippe au bien pour y puiser des forces. Et le bien également s’accroche au mal pour se nourrir de lui, et cela lui est permis : la plante a le droit de puiser des éléments de la terre sur laquelle elle pousse, elle se conforme en cela aux lois de la création et de la vie. Mais le sol n’a pas le droit de puiser les forces de la plante.
Dans l’univers, la terre n’est pas considérée comme un lieu privilégié, et ce n’est donc pas un honneur de s’y trouver. La terre est une maison de correction où les humains sont envoyés pour faire… des stages de perfectionnement. Mais il n’en sera pas toujours ainsi, car la terre est aussi un vaste champ que des êtres innombrables labourent et travaillent sous la direction du Seigneur. Pour le moment, ce champ est encore en partie inculte, il faudra encore des siècles et des millénaires pour le rendre productif. Mais les conditions s’améliorent de plus en plus, et un jour la terre sera vraiment un jardin fleuri, un verger divin. Elle sera véritablement le Royaume de Dieu, habité par les enfants de l’amour et de la lumière. Depuis longtemps déjà, des milliards d’êtres travaillent, volontairement engagés dans un travail gigantesque dont très peu peuvent encore se faire une idée.
Interrogez un homme d’affaires qui a fait fortune : croyez-vous qu’il vous dira qu’il est heureux ? Rien n’est moins sûr. Il se plaindra qu’il est surmené, que sa femme profite de ses absences pour le tromper, que son fils est un incapable, ses ouvriers des paresseux, que ses actions ont baissé en bourse, qu’il va être ruiné par ses concurrents, etc. Vous allez l’écouter et, au bout d’un moment, vous vous sentirez aussi accablé que lui. Malgré toutes ses possessions, il ne pourra jamais vous faire sentir combien la vie est belle, car il vit avec la peur de perdre ceci, de perdre cela… Alors, vous voyez, non seulement il ne vous donnera rien puisqu’il a déjà peur, lui, de perdre ce qu’il possède, mais encore il va vous enlever votre paix, votre joie de vivre. Tandis qu’un homme qui a travaillé pour acquérir des richesses spirituelles croit que ces richesses sont inépuisables et que personne ne peut les lui enlever. Il sera donc toujours prêt à vous en faire bénéficier et, grâce à lui, dans quelque condition que vous soyez, vous aurez les meilleures méthodes, les meilleurs remèdes pour trouver l’équilibre, pour goûter la beauté et le sens de la vie.
Vous voudriez bien parfois résister à certaines tentations, car vous sentez que si vous ne résistez pas, vous allez être entraîné dans des aventures déplorables ; mais malgré votre souhait vous n’arrivez pas à vous dominer et vous succombez. Pourquoi ? Parce que vous n’avez pas développé en vous un amour pour quelque chose de plus beau, de plus grand, qui pourrait s’opposer à vos instincts. Si vous possédiez cet amour, c’est lui qui combattrait et vous permettrait de vaincre. La volonté seule n’est pas suffisante pour lutter ; à un moment ou à un autre, elle finit par capituler. Il ne suffit pas de dire : « Je ne me laisserai pas entraîner, je résisterai… » Pour résister à ce qui vous entraîne vers le bas, il faut être aidé par une force qui vous soulève vers un monde supérieur : un haut idéal.
Étudiez les forces que vous avez l’habitude de considérer comme mauvaises et vous vous apercevrez qu’elles ne le sont peut-être pas autant que vous le croyez. Combien d’exemples nous montrent que ce qui est le mal pour les uns n’est pas obligatoirement le mal pour les autres ! Certains animaux résistent extraordinairement au feu, d’autres au froid, d’autres au poison, d’autres à l’absence de nourriture. D’autres ne meurent même pas quand on coupe leur corps en deux… Les idées que les hommes se sont forgées au sujet du mal sont des idées à eux, elles ne sont pas universellement valables. Ils ne peuvent pas savoir ce qu’est le mal tant qu’ils le jugent d’après leurs faiblesses ou leurs limitations. Quand ils se rapprocheront de la perfection, ils changeront d’opinion. Comme les Initiés qui, au-delà de cet aspect terrifiant du mal qui fait peur aux faibles, savent trouver en lui une force bénéfique ou même un ami.
C’est le travail seulement qui compte, et quand le disciple a trouvé le véritable travail, il ne s’arrête plus. Je me souviens que le Maître Peter Deunov avait l’habitude de répéter ces trois mots : « Rabota, rabota, rabota. Vrémé, vrémé, vrémé. Véra, véra, véra… » C’est-à-dire : « Le travail, le travail, le travail. Le temps, le temps, le temps. La foi, la foi, la foi… » Jamais il ne m’a expliqué pourquoi il répétait ces trois mots, mais là aussi cela m’a beaucoup préoccupé et j’ai compris qu’il avait condensé dans ces trois mots toute une philosophie. Donc, voilà : le travail, mais aussi la foi qui est nécessaire pour l’entreprendre et le continuer, et surtout le temps. Il faut du temps. Il ne suffit pas de désirer ardemment quelque chose pour le réaliser rapidement. Eh oui, maintenant, je connais ce que c’est « vrémé ». Des années et des années sont passées et je vois que « vrémé » c’est quelque chose !
La croix est un symbole que nous n’aurons jamais fini d’approfondir. Parmi bien d’autres interprétations, on peut y voir une représentation de l’être humain, synthèse des deux principes masculin (l’esprit et l’intellect) et féminin (l’âme et le cœur). L’union de ces deux principes produit un mouvement. Oui, quand on joint la pensée au sentiment, le mouvement, c’est-à-dire l’action, naît. Lorsque l’on met la croix en mouvement, elle engendre un cercle, le soleil ; et plus le mouvement est intense, plus le soleil devient lumineux. Le soleil réunit les deux principes, il est la croix en mouvement.
Notre présent est le résultat de notre passé. C’est pourquoi nous n’avons presque aucun pouvoir sur le présent : il est la conséquence, la suite logique du passé. Les pensées, les sentiments, les désirs que nous avons eus dans nos incarnations antérieures, ont déclenché dans l’univers des forces et des puissances de même nature qui ont déterminé nos qualités, nos faiblesses et les événements de notre existence actuelle. C’est la raison pour laquelle il est presque impossible de changer, au cours de cette incarnation, ce qui a été ainsi déterminé par notre vie passée. La seule chose qui soit en notre pouvoir, c’est de préparer l’avenir. Et préparer l’avenir, c’est ce que les Initiés enseignent aux disciples qui viennent dans leurs écoles.
Avant de se marier, on a le droit de faire son choix, mais quand on est marié, on n’a pas le droit de changer quatre ou cinq fois de partenaire. Une fois marié, il faut être fidèle. De la même façon, avant de suivre un Maître, vous avez le droit de réfléchir, d’étudier la question, d’être méfiant même ; il est normal que vous vous demandiez si ce Maître correspond à votre mentalité, à vos aspirations, à votre idéal, si son enseignement convient à votre nature profonde. Mais quand vous vous êtes engagé auprès d’un Maître, il est très mauvais pour votre évolution de ne pas lui rester fidèle. Que voulez-vous construire intérieurement de solide et de stable en allant une fois d’un côté, une fois de l’autre, au gré de vos caprices ou de votre curiosité ? L’expérience spirituelle ne consiste pas en une série de rencontres que l’on fait une fois avec un Maître hindou, une autre fois avec un Maître soufi, une autre fois encore avec un Maître zen, etc. L’expérience spirituelle, c’est un sillon que l’on creuse en soi et que l’on ne cesse jamais d’approfondir. Or, que peut-on approfondir en changeant continuellement de guide ou d’orientation ?
Même lorsqu’un malfaiteur a réussi à se mettre à l’abri, sa conscience est sans cesse visitée par des inquiétudes. Peut-être quelqu’un l’a-t-il vu, peut-être a-t-il laissé des indices qui permettront de l’identifier ? etc. Il a déclenché certains processus qui se reflètent maintenant sur sa conscience et il ne peut plus être tranquille. Donc, c’est clair, dès que vous commettez quelque malhonnêteté, votre paix est troublée, car votre conscience reçoit de tous les côtés des images inquiétantes. L’homme coupable qui veut apaiser sa conscience n’y arrive pas, car cela ne dépend pas de la conscience, qui ne fait que refléter la réalité de son comportement, mais de la dette qui reste inscrite. Tant que cet homme n’aura pas réparé ses fautes, sa conscience ne sera pas tranquille.
Le mariage, le véritable mariage, est un phénomène cosmique : il se célèbre tout d’abord en haut, entre le Père céleste et son épouse, la Mère nature. Quant aux humains, qui sont à l’image de Dieu, ils répètent inconsciemment cet événement cosmique. Voilà une vérité que le christianisme est encore loin de comprendre ; les chrétiens présentent Dieu comme un célibataire. Eh non, c’est une erreur. L’homme, qui a été créé à l’image de Dieu, ne peut rien faire d’autre que ce que fait Dieu Lui-même. Si l’homme cherche une femme pour s’unir à elle et créer, c’est que Dieu a Lui aussi une épouse à laquelle Il s’unit pour créer. Cette épouse, c’est la Mère divine. Le christianisme n’accepte pas la Mère divine. Toutes les autres religions l’acceptent, excepté le christianisme. Mais ce christianisme-là n’est pas le véritable enseignement du Christ. Les chrétiens pensent que cela diminue le Seigneur, de dire que Lui aussi est marié. Alors pourquoi a-t-Il permis aux hommes de le faire ? D’où ont-ils pris cette idée du mariage ? En réalité, tout ce qui se fait en haut, se fait aussi en bas.
Je vous ai toujours dit qu’il fallait prendre des leçons chez les amoureux. Un jeune garçon fait la connaissance d’une jeune fille. Mais ils ont dû se séparer, car elle habite très loin. Il ne peut donc plus la voir, mais depuis leur première rencontre elle est dans son cœur, dans son âme, il vit avec elle, et elle est sans cesse pour lui un lien avec le monde de la poésie, de la beauté, de l’inspiration. Eh bien, intérieurement, ce garçon fait déjà l’expérience du disciple, car une idée, une image, une pensée lui suffit ; il n’a pas besoin d’une présence physique pour être heureux, inspiré. C’est qu’en réalité l’idée que l’on se fait des choses et des êtres peut être plus puissante que les choses et les êtres eux-mêmes. Il faut connaître cette vérité et savoir l’utiliser, c’est très important pour votre perfectionnement spirituel.
Quand vous rencontrez des femmes, des hommes, est-ce que vous cherchez d’abord à savoir s’ils ont un cœur et une intelligence solides, s’ils ont un idéal spirituel ? Non. Si vous êtes sincère, vous reconnaîtrez que tout cela ne compte pas tellement pour vous et que vous regardez plutôt s’ils ont un physique assez agréable pour vous donner envie de les embrasser, ou s’ils sont assez riches pour vous en faire profiter. Eh oui, c’est là l’attitude du monde entier. Mais maintenant, dans un enseignement spirituel, comprenez que c’est une attitude dont vous devez vous débarrasser, car c’est seulement avec ce qui est honnête, bon, sage et pur chez les êtres que l’on peut former une véritable fraternité et travailler. Que vont faire la beauté et la fortune si elles ne sont pas encore des servantes du monde divin ? Elles ne serviront qu’à soulever des passions qui détruiront la Fraternité. Et ne me comprenez pas mal. Je ne dis pas que la misère et la laideur sont seules souhaitables, je dis qu’il faut se garder des séductions que peuvent exercer sur vous l’argent et la beauté physique, car elles vous feront oublier des qualités beaucoup plus importantes pour ce que nous voulons construire ici.
Lorsque je critique les intellectuels et l’importance donnée aux études universitaires, ce n’est pas parce que je trouve les intellectuels tellement ridicules ou malfaisants, ni les études tellement inutiles ou nocives. Non, ce que je critique, c’est cette tendance à croire que les études et les travaux intellectuels représentent le summum de la connaissance et de la pensée. Comme s’il n’y avait rien au-delà ! Si l’Intelligence cosmique a donné un intellect à l’homme, c’est pour qu’il l’utilise, et qu’il l’utilise en faisant des recherches, des analyses, des mesures, des comparaisons. Mais l’intellect est un instrument insuffisant, le domaine que les humains peuvent explorer grâce à lui est limité, et même souvent contradictoire ; c’est pourquoi ils doivent poursuivre leurs investigations plus loin, dans le domaine de l’âme et de l’esprit, sinon ils se sentiront ballottés à droite et à gauche, toujours incertains, insatisfaits.
Tous les spiritualistes qui gardent leur regard fixé au Ciel et méprisent la terre sous prétexte qu’elle est le lieu de la perdition et que le corps physique est un instrument du diable, n’ont rien compris. Ils s’effritent, se dessèchent, se momifient, on ne sent aucune vie en eux. Vous rencontrez ces personnes : elles sont soi-disant quelque part en haut, mais ici, il n’y a plus rien, et en haut il n’y a pas grand-chose non plus ! L’ère du Verseau qui vient apporte une autre philosophie. Le Verseau enseigne que l’homme doit regarder le Ciel, mais pas pour se détourner de la terre. Il doit regarder le Ciel pour en faire descendre tout ce qui est beau, pur, lumineux, éternel. Lui-même deviendra alors un miroir du Ciel, un conducteur du Ciel, un jardin, un verger, un soleil. Pourquoi faut-il que le Paradis soit seulement en haut, et ici, sur la terre, toujours la misère, la pauvreté et la laideur ? Non, désormais ce sera différent, c’est la beauté qui descendra sur la terre, et tout sera rayonnant : les pierres, les plantes, les animaux, les humains.
C’est un bonheur pour le disciple de rencontrer un Maître qui n’abusera jamais de son amour. Car grâce à cet amour il va avancer, s’enrichir. L’amour fait des miracles chez le disciple parce qu’il produit des échanges, une osmose entre son Maître et lui. Mais à condition, bien sûr, que ce soit un amour désintéressé. Combien de disciples disent qu’ils aiment leur Maître ! Ils l’aiment, c’est-à-dire qu’ils le harcèlent, ils le surchargent. Quelles bénédictions votre amour va-t-il vous apporter si vous ne savez pas comment aimer votre Maître ? Vous allez vous ronger parce que le Maître ne pourra répondre à vos exigences, et lui sera écrasé par les fardeaux dont vous le chargez. Eh bien, ce n’est pas cela, aimer. Tous les disciples qui prétendent aimer leur Maître, est-ce qu’ils ont pensé au moins une fois à lui apporter quelque chose de bon avec leur amour ? Eh non, toujours des fardeaux. Le véritable amour doit apporter à celui que vous aimez la lumière, la beauté, la paix. Et c’est à cette condition que cet amour vous fera vous aussi progresser.
Toutes les créatures sont obligées de manger et de boire, mais ensuite elles doivent éliminer les déchets. Et que sont ces déchets ? Tous les éléments qui ne sont plus utiles à leur organisme. Pourtant ces éléments se trouvaient dans une nourriture et des boissons qui étaient bonnes, puisqu’elles leur ont permis de continuer à vivre. Oui, voilà un fait de la vie quotidienne sur lequel il vaut la peine de s’arrêter. Quelle que soit la qualité de la nourriture que nous mangeons, il y a des déchets à éliminer et ces déchets sont expédiés dans un endroit déterminé. Ce phénomène se retrouve dans tous les plans et à tous les niveaux de l’univers. C’est pourquoi on peut dire que l’Enfer avec ses habitants doit être considéré comme l’endroit où s’entassent les impuretés de toutes les créatures. Cet Enfer dont la chrétienté a tellement parlé depuis des siècles et qu’elle a dépeint sous les formes et les couleurs les plus fantastiques, est en réalité le réservoir où se déverse « le mal », c’est-à-dire les impuretés rejetées par toutes les créatures.
Comment les hommes et les femmes s’y prennent-ils pour gagner l’amitié et l’amour les uns des autres ? Ils savent instinctivement qu’ils doivent user de paroles agréables, de compliments, offrir des cadeaux, etc., c’est-à-dire flatter la vanité. En faisant cela, ce n’est évidemment pas à la nature supérieure de la personne qu’ils s’adressent, mais à sa nature inférieure ; c’est elle qu’ils caressent, qu’ils nourrissent. Comment s’étonner ensuite si une relation née dans des conditions pareilles se poursuit au milieu des malentendus, des tensions, des affrontements ? Cet amour humain, trop humain, ne peut s’exprimer que d’une façon instinctive. Et cela durera jusqu’à ce que les hommes et les femmes apprennent à tenir compte de la nature supérieure qui est aussi en eux, à s’adresser à elle, afin de susciter des manifestations véritablement nobles et lumineuses. Aimer un être, ce n’est pas vouloir l’attirer dans un but intéressé, mais chercher sans cesse à l’éclairer, à le renforcer, à le rendre de plus en plus conscient de sa prédestination divine.
Il est normal que vous ayez des ambitions, que vous fassiez des projets… Mais attention, soyez vigilant, car ce sont vos aspirations qui déterminent votre avenir. Au moment où vous commencez à nourrir un projet, c’est comme si vous vous mettiez en route vers un lieu déterminé, et avant de parvenir au but, vous devez savoir que vous passerez nécessairement par certaines stations déterminées. C’est pourquoi il est très important de connaître les relations, les affinités que vos désirs ont avec tel ou tel aspect du monde physique et du monde psychique. Un projet, c’est déjà comme si vous mettiez votre train sur des rails, et si vous n’avez pas été lucide et vigilant au moment de la décision, ce train vous amènera souvent où vous ne pensiez pas, et surtout où vous ne souhaitiez pas aller. C’est ainsi qu’on trouve les ténèbres, les conflits et les tribulations, là où l’on croyait trouver la lumière, la paix et le bonheur.
Si un Maître se permet d’instruire des disciples, c’est parce que, pendant des années et des années, et dans d’autres incarnations déjà, il a longuement travaillé sur lui-même. Vous aussi, un jour, vous pourrez instruire des disciples, mais quand ? Quand vous serez arrivé à vous dominer et à vous corriger de toutes vos faiblesses. En attendant, faites tout ce que vous pouvez pour vous améliorer, afin d’avoir la meilleure influence sur les personnes auxquelles vous avez affaire. Et cela concerne non seulement les instituteurs, les professeurs, les directeurs, les parents, mais aussi les patrons et tous les responsables quels qu’ils soient.
Les Initiés ne lisent pas tellement de livres écrits par les humains. Pour eux, le véritable livre est le grand Livre de la Nature Vivante, c’est sur ce Livre qu’ils sont sans cesse penchés pour en interpréter les symboles, les structures, les formes. Et le Livre de la Nature Vivante, ce n’est pas seulement l’inventaire des minéraux, des plantes, des insectes, des animaux, non, mais la vie tout entière chez toutes les créatures et dans tous les mondes. Ce n’est pas le côté extérieur de la nature qu’il s’agit de connaître, mais la vie dans son jaillissement, son écoulement, et ses correspondances subtiles d’un plan à l’autre de l’univers.
L’être humain possède un corps physique, c’est entendu, mais ce n’est pas une raison pour s’arrêter à regarder seulement ses organes : l’estomac, les intestins, etc. Qu’est-ce que cela vous apportera ? Bien sûr, vous direz que l’estomac, les intestins ne vous intéressent pas, que vous recherchez la beauté chez les êtres, et que cette beauté, on peut la trouver dans le regard, le visage, les mains, etc. Oui, mais ne vous arrêtez pas là non plus, essayez d’aller plus loin, sinon vous vous exposez à des déceptions, car vous vous limitez à des détails purement matériels. Si vous voulez vous sentir sans arrêt inspiré et heureux, tâchez de vous réjouir de la présence et des émanations subtiles de tous les êtres qui vous entourent, en pensant qu’une divinité invisible demeure cachée en eux. Au-delà du corps physique d’un homme ou d’une femme, il y a tout ce qui émane de son âme, de son esprit, et c’est cela le plus important.
Les gens s’imaginent qu’en cédant aux tentations, c’est eux-mêmes qu’ils satisfont. Pas du tout, c’est pour d’autres qu’ils travaillent. Malheureusement, ils ne s’en aperçoivent qu’à la fin, quand ils se sentent appauvris, affaiblis, vidés. À ce moment-là ils comprennent que toute leur vie, ils ont travaillé pour d’autres et non pour eux-mêmes, c’est-à-dire pour cette partie d’eux qui doit sans cesse s’enrichir, grandir, s’épanouir. Et quels sont ces « autres » ? Des entités ténébreuses du plan astral, qui viennent sans cesse se nourrir et s’enrichir à nos dépens ! Mais il existe aussi d’autres créatures du monde invisible, des créatures lumineuses pour lesquelles nous pouvons travailler sans cesser de gagner nous-mêmes, parce qu’à chacun de nos efforts pour les contenter et les satisfaire, c’est notre patrimoine, notre richesse, notre force qui augmentent.
L’amour est une énergie cosmique qui est répandue partout dans l’univers. On peut trouver l’amour dans la terre, dans l’eau, dans l’air, le soleil, les étoiles… On peut le trouver dans les pierres, les plantes, les animaux… Et on peut aussi le trouver chez les humains, bien sûr ; mais justement, pas seulement chez eux. C’est pourquoi vous ne devez pas vous sentir privé d’amour parce que vous n’avez pas un homme ou une femme à tenir dans vos bras. Ce n’est pas le corps, ce n’est pas la chair qui vous donnera l’amour, car l’amour ne se trouve pas là. L’amour peut se servir du corps physique comme support, mais lui, il est ailleurs : il est partout, c’est une lumière, un nectar, une ambroisie qui remplit l’espace.
Le moment où l’homme va quitter la terre pour l’autre monde est d’une importance capitale. C’est pourquoi l’Église, qui ne se préoccupe pas toujours d’assagir les humains pendant leur vie alors qu’ils commettent des péchés et des crimes, a institué ce qu’on appelle les derniers sacrements, l’extrême-onction, afin de préparer le chrétien au grand voyage qu’il va entreprendre. Le prêtre essaie de le ramener vers les questions essentielles : il lui explique qu’il est temps de faire un retour sur sa vie, de retrouver au plus profond de lui-même sa foi dans le Créateur et de Lui demander pardon de ses péchés. A-t-il raison ? Oui, car il se conforme ainsi à une tradition extrêmement ancienne, même s’il n’en connaît pas la raison exacte. Ceux qui quittent le corps physique sans s’y être jamais préparés ni avoir cru en l’existence de Dieu et des autres mondes, souffrent beaucoup par la suite et errent dans les régions obscures de l’au-delà. C’est pourquoi il est très grave d’entretenir les gens dans l’erreur qu’il n’y a rien après la mort. Sous prétexte de les avoir libérés de croyances absurdes, on prépare souvent pour eux des épreuves encore plus terribles que celles qu’ils ont eues à affronter sur la terre.
On a souvent comparé Dieu à un feu, mais on ne sait pas grand-chose de ce feu, sauf qu’il est d’une intensité impossible à supporter. C’est le feu de l’Esprit pur : à son contact, toutes les formes se fondent et s’anéantissent. Tous ceux qui ont reçu le baiser de ce feu se sont fondus en lui dans une même flamme. Beaucoup de spiritualistes ont écrit des livres très compliqués sur les expériences des mystiques. En réalité c’est très simple. L’expérience des mystiques est l’expérience du feu, du feu sacré que l’homme alimente en lui, en y jetant chaque jour des morceaux de sa nature inférieure, exactement comme on jette du bois mort dans la cheminée. Regardez un feu brûler : tous ces morceaux de bois qui étaient jusque-là séparés, dispersés, il les réunit dans une même lumière, une même chaleur, et ils sont obligés de penser et de sentir comme lui, le feu.
/image%2F1484001%2F20240302%2Fob_46b1f2_michael-aivanoff.png)
/image%2F1484001%2F20240206%2Fob_1a0ebc_michael-aivanoff.png)
/image%2F1484001%2F20240103%2Fob_37a37e_michael-aivanoff.png)
/image%2F1484001%2F20231203%2Fob_037415_michael-aivanoff.png)