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Qui était il ?
Comme la femme est plus proche de la matière, elle est plus réaliste, plus concrète, elle a plus de bon sens. Tandis que l'homme, qui est plus à l'aise dans le plan de la pensée et de l'abstraction, a tendance à se perdre dans des théories qui finissent par n'avoir plus beaucoup de rapport avec les réalités de la vie quotidienne. Le comportement, l'attitude de la femme est en rapport avec ses aptitudes à la maternité, et même si elle n'a pas d'enfants, elle manifeste des qualités maternelles : le dévouement, la compassion, la sollicitude à l'égard des êtres plus faibles qu'elle et de toutes les créatures vivantes. Regardez : combien de temps faut-il à un homme pour participer à la création d'un enfant ? Quelques instants, et ensuite il peut ne plus s'en préoccuper, oublier qu'il a fait un enfant, ou même ne jamais le savoir ! Tandis qu'une femme, comment ne saurait-elle pas ou oublierait-elle qu'elle porte ou qu'elle a porté un enfant ? Et quand il est né, comment ne pas s'occuper de cet être si faible et si délicat ? Alors que, souvent, l'homme est déjà parti ailleurs... Qu'on le veuille ou non, le rôle de l'homme et de la femme dans cet acte tellement fondamental de la perpétuation de la vie, influe sur leur tempérament et leur manière de considérer les choses.*
C'est dans la nature que nous prenons tout ce dont nous avons besoin pour notre existence* ; et même si c'est nous qui fabriquons les objets, les produits, nous sommes obligés d'une façon ou d'une autre d'utiliser pour cela les matériaux qui se trouvent dans la nature. Mais la nature n'est pas là pour satisfaire les appétits et les caprices des humains. S'ils continuent à l'exploiter sans compter, à la polluer, à la saccager, c'est eux qu'ils détruiront d'abord, et une fois débarrassée des humains, la nature reprendra le dessus. Elle a des ressources, la nature, elle ne se laisse pas vaincre si facilement. Si l'homme ne fait pas ce qu'il faut pour vivre et travailler en harmonie avec elle, elle se défend et peut même finir par l'éliminer.
Observez-vous et vous constaterez que vous êtes toujours prêt à suivre les conseils de votre nature inférieure. Quand elle vous dit : « Regarde celui-là, il t'a trompé, il t'a lésé, tu dois lui donner une bonne leçon », vous vous précipitez pour lui obéir, en croyant que vous avez pour vous le droit et la justice.* Eh bien, non, et désormais vous devez être capable d'analyser d'où vient chaque impulsion. Vous verrez que c'est le plus souvent votre moi inférieur qui vous conseille. Et à ce moment-là, sachez que les résultats seront toujours mauvais. Il faut des années pour avoir ce discernement, ce n'est pas si facile : c'est même très subtil, parce que la nature inférieure est capable de prendre tellement de voix et d'apparences trompeuses ! Un véritable Initié justement est un être qui s'est exercé toute sa vie à discerner si les impulsions lui viennent de son moi inférieur ou de son Moi supérieur. Vous direz : « Seulement ça ? » Oui, mais tout dépend de ce discernement ! Tant qu'on ne travaille pas pour l'avoir, on sera faible, chétif et malheureux.
Tous les problèmes peuvent se résoudre, mais à condition de bien connaître l'être humain, sa structure, les forces qui sont en lui et les relations qu'il entretient avec l'univers, telles que la Science ésotérique les a étudiées depuis des milliers d'années. Beaucoup de savants considèrent l'homme comme une machine, certains même continuent à le comparer à une mécanique, sans se douter qu'il existe en lui des forces, des entités et des intelligences encore inconnues qui sont capables, sous certaines conditions, de fabriquer dans l'organisme des éléments qui n'y existaient pas. Ils ignorent qu'au-delà du corps physique l'homme possède d'autres corps de nature subtile : les corps éthérique, astral, mental, causal, bouddhique, atmique. Ils ne savent pas très bien ce que sont l'intellect, le cœur et la volonté... à plus forte raison l'âme et l'esprit ! Et ils s'imaginent qu'ainsi ils pourront guérir les gens ? C'est impossible ! C'est impossible parce qu'ils s'y prennent mal, parce qu'ils ne veulent pas comprendre ce qu'est réellement l'être humain.*
Les abeilles puisent le nectar des fleurs dont elles font ensuite une nourriture délectable, le miel. Symboliquement, ce travail est celui de l'Initié ou du disciple déjà avancé. De même que l'abeille puise le nectar des fleurs sans jamais les abîmer, l'Initié ne s'approche des êtres humains que pour recueillir les quintessences les plus spirituelles, et grâce à ses connaissances alchimiques il prépare dans son cœur, dans son âme, une nourriture au goût et au parfum délicieux dont les anges viennent se délecter. Voilà ce qu'est une abeille, c'est-à-dire un Initié : dans chaque âme humaine, même dans celles des êtres déchus, il arrive toujours à trouver une quintessence divine, et c'est avec toutes ces quintessences qu'il produit un miel qui est la nourriture des entités célestes.*
Chaque élément, chaque objet, chaque situation, chaque créature est une source d'énergies, mais pour que ces énergies se manifestent, il faut les placer dans un état de déséquilibre, c'est-à-dire sur une pente. Considérez l'eau placée sur une surface plane : elle se répand comme une nappe douce et tranquille. Donnez maintenant à cette eau une forte pente, elle emportera tout sur son passage. Et il en est de même pour l'homme. Il existe en lui une pente sur laquelle des forces ne cessent de descendre en cascade, et il est nécessaire de les canaliser pour qu'elles produisent un bon travail. II faut seulement que cette pente soit sans cesse rééquilibrée, car un excès dans un sens finit par produire un excès inverse. C'est ce que l'on voit, par exemple, avec des personnes chez qui alternent des états de surexcitation et d'abattement. Notre vie psychique est fondée sur un certain déséquilibre, et ce déséquilibre, quand il est maîtrisé, apporte richesse, création. Les génies, par exemple, ne sont pas des êtres équilibrés au sens ordinaire du terme (cet équilibre-là n'engendre souvent que la médiocrité). Au contraire même : les génies sont souvent des êtres qui, se sentant menacés par des puissances obscures, essaient de les maîtriser par le travail, par la création, et c'est ainsi qu'ils arrivent à réaliser des œuvres grandioses.*
Nous sommes des créatures, et toutes les créatures ont besoin pour vivre de recevoir des éléments de la création : la nourriture, l'eau, l'air, le soleil, etc., et de se servir de toutes les richesses que peut lui fournir la matière. Seul le Créateur échappe à cette loi : Il n'a besoin de rien d'extérieur à Lui-même. Oui, mais comme Il a laissé quelque chose de Lui dans chaque créature, une étincelle, un esprit qui est de même nature que Lui, grâce à l'esprit, chaque être humain peut lui-même devenir créateur. Au lieu de toujours tout attendre de l'extérieur, nous pouvons agir intérieurement par notre pensée, notre volonté, et capter le plus grand nombre d'éléments dont nous avons besoin pour nous nourrir physiquement et psychiquement. C'est pourquoi l'enseignement des Initiés a toujours été l'enseignement de l'esprit créateur, et celui qui accepte cet enseignement sera toujours fort, libre, au-dessus des circonstances.*
Si vous n'êtes qu'une petite flamme, le moindre souffle vous éteindra. Mais si vous êtes un brasier, au contraire, plus fort soufflera le vent, plus votre feu augmentera. Oui, tant que vous êtes petit, faible, chétif, tant que vous n'êtes pas encore affermi, la moindre épreuve peut vous mettre par terre. Mais si vous êtes solide, résistant, toutes les difficultés ne feront que renforcer votre dynamisme, votre volonté, votre amour. Combien de fois on l'a vu ! À la moindre contradiction ou opposition, les faibles se découragent, ils abandonnent, ils capitulent. Tandis que les forts s'exaltent, ils sont encore plus décidés à continuer et à braver les obstacles. Alors, ne me demandez pas maintenant ce que vous êtes, vous pouvez le trouver vous-même : si vous êtes arrêté par les moindres difficultés de la vie, vous n'êtes encore qu'une petite bougie.*
Celui qui concentre son attention sur le monde visible, matériel, se limite, s'appauvrit et se matérialise lui aussi. Tandis que s'il se concentre sur le monde intérieur, le monde spirituel, il sent que tout ce qu'il est en train de vivre de pur, de lumineux, le lie à d'autres existences, d'autres courants jusqu'à l'infini. Le monde spirituel, c'est la richesse, c'est l'immensité, et si vous travaillez avec lui, vous vous liez à toutes les forces créatrices, à toutes les entités lumineuses qui circulent à travers les étoiles, les constellations, à tous les mondes qui peuplent l'univers, et vous goûtez la vie divine.*
Certains enseignements spiritualistes conseillent à leurs adeptes de faire le vide, en prétendant que dans cet état de réceptivité, de passivité, ils recevront la présence divine. Non, c'est là une méthode dangereuse que nous ne préconisons pas. Lorsqu'on est passif, il n'est pas du tout sûr que ce soit la Divinité que l'on reçoive, mais des entités négatives du monde invisible qui, voyant là un bonhomme tellement faible et sans protection, se réjouissent de trouver une demeure où s'installer.* Celui qui s'abandonne au vide sans avoir mis en action le principe actif afin de faire un travail de nettoyage et de purification, est à la merci des pires entités. On fait le vide en s'imaginant que le Saint-Esprit viendra... Quelqu'un viendra, oui, mais pas le Saint-Esprit ; ce sont des diables qui viendront. Le Saint-Esprit ne vient pas dans un marécage, mais dans une demeure purifiée et illuminée pour lui.
Il était une fois une vieille femme qui mettait de l'argent de côté en prévision des voleurs. Évidemment, un voleur a fini par venir et la femme lui dit : « Ah ! te voilà ! je t'attendais. J'ai préparé quelque chose pour toi...» L'homme était stupéfait, mais il est parti très content. Cette femme ne savait pas qu'en agissant ainsi, c'est elle qui avait attiré le voleur. Sans doute y a-t-il peu de gens comme cette femme, mais beaucoup en revanche mettent de l'argent de côté en prévision des mauvais jours. Eh bien, en faisant cela, ils appellent les mauvais jours ! C'est magique, oui, c'est de la magie noire inconsciente. Il ne faut jamais économiser en prévision des mauvais jours, parce que vous les attirez. Il faut économiser en prévision des bons jours, afin qu'au moment où la princesse se présentera, vous puissiez dire : « J'ai de l'argent pour me marier avec elle. » Évidemment, la princesse, c'est symbolique ; la princesse qui vient, ce sont tous les événements heureux qui se produisent dans la vie.*
Quand on n'a pas l'habitude d'observer et d'approfondir les moindres détails de la vie quotidienne, on ne voit pas ce que peut révéler le comportement des gens. Quelqu'un a fait tel geste ou tel acte surprenant, inquiétant même, on se dit que ce doit être par hasard ou sous l'effet d'une influence subite. Non, en réalité cette personne a commencé il y a longtemps à enfreindre les lois, et voilà maintenant les résultats. Un geste n'est jamais isolé. Un geste est l'aboutissement de toute une histoire qui montre comment cette personne s'est développée, comment elle a vécu, senti, agi.* Pour celui qui sait le mettre à sa place, le lier à un ensemble, un geste est le reflet de tout un monde, la conséquence de tout un enchaînement de pensées, de sentiments et d'actes préalables. Tant qu'ils s'obstineront à ne pas voir le lien entre les choses, les humains ne pourront jamais être bons psychologues.
Le soleil n'est pas uniquement ce globe de feu que l'on voit dans le ciel, il est une entité vivante dans laquelle habitent des milliers d'êtres de lumière, des êtres parfaits, d'une évolution bien supérieure à celle des humains.* Si vous pensez que ce sont des inventions, je vous dirai : n'y a-t-il pas des habitants en vous-même ? Combien de milliards d'êtres se trouvent en vous dans votre cerveau, dans votre cœur, dans vos poumons, dans votre estomac !... Leur nombre est incalculable. Chaque cellule est un habitant, un être vivant. Vous les portez en vous et à cause d'eux vous avez un jardin rempli de fruits, un jardin de pensées et de sentiments. Il en est de même pour le soleil, car tout ce qui existe dans l'univers est construit sur le même modèle.
Du point de vue initiatique, les succès ne sont pas toujours souhaitables. Évidemment, si un être est faible et chétif, il vaut mieux qu'il ne rencontre pas de trop grands obstacles sur sa route, parce que s'il tombe, il ne se relèvera plus. Mais s'il est fort, les échecs vont encore le renforcer ; les adversités, les ennemis lui donneront des énergies comme s’ils étaient pour lui une nourriture, et un jour il deviendra invincible. Malheureusement, il n'y a pas beaucoup de gens qui poursuivent courageusement leur route malgré les obstacles et les adversités : la plupart sont vite découragés, anéantis. Pour retirer des forces de l'adversité, il faut être très évolué. Quelquefois même, c'est le Ciel qui envoie des épreuves à certains parce qu'il connaît leur nature : il sait que pour arriver au sommet, il leur faut les plus grandes difficultés. Tandis que les autres, il les ménage, sinon c'en sera vite fini avec eux. Le Ciel agit donc différemment suivant les personnes. C'est pourquoi il est difficile de se prononcer sur la destinée des humains : souvent, leurs malheurs paraissent être une punition infligée par le Ciel, alors que ce sont au contraire de bonnes conditions qu'il leur envoie pour les obliger à monter jusqu'au sommet.*
Les esprits de la nature aiment qu'on leur donne du travail, mais ils ne se préoccupent jamais du but, bon ou mauvais, bénéfique ou maléfique, de ce travail. Quel que soit celui qui leur donne une tâche, ils l'exécutent, ils sont entièrement soumis à cette volonté supérieure qui a réussi à les dominer. C'est pourquoi tant de magiciens et de sorciers les utilisent pour des entreprises abominables. Les esprits de la nature obéissent, car ils sont ainsi faits, ils n'ont aucune conscience morale, ils font de la même façon le bien et le mal. Sachant cela, c'est aux humains de se montrer vigilants et d'apprendre à les engager uniquement en vue d'un travail divin. Cette multitude d'esprits qui sont là en train de contribuer par leur activité à la vie de la nature, demandez-leur de venir apporter leur aide à tous ceux qui travaillent pour l'amour, la lumière et la paix : pour l'avènement du Royaume de Dieu sur la terre.*
Il ne suffit pas de vouloir se corriger de ses défauts, il faut savoir comment s'y prendre. Si vous êtes toujours en train de lutter contre de mauvais penchants dont vous n'arrivez pas à vous débarrasser, vous finirez par vous décourager et vous serez malheureux. Alors, au lieu de vous arrêter sur des faiblesses, des lacunes qui sont le résultat de mauvaises habitudes prises dans le passé, il vaut mieux vous arrêter sur ce que vous avez à faire pour l'avenir, et dire : « Maintenant, je vais tout réparer, tout reconstruire », et chaque jour, avec une foi inébranlable, une conviction absolue, travailler dans ce sens, c'est-à-dire prendre tous les éléments que Dieu vous a donnés, l'imagination, la pensée, le sentiment, et vous concentrer pour projeter en vous-même les plus belles images : vous voir dans la musique, vous voir dans la lumière, vous voir dans le soleil, dans la perfection des formes, avec des qualités, des dons, des vertus : la bonté, la générosité, la possibilité de soutenir les autres, de les aider, de les éclairer. Puisque tout s'enregistre, habituez-vous à enregistrer ce qui existe de meilleur. Si vous commencez ce travail, vous y trouverez une source inépuisable d'inspiration, car vous construirez en vous-même le temple de la Divinité.*
Certaines nuits où le ciel est clair, arrêtez-vous un moment à contempler les étoiles. Imaginez que vous quittez la terre, ses luttes, ses tragédies, et que vous devenez citoyen du ciel. Méditez sur la beauté des constellations et la grandeur des êtres qui les habitent... Au fur et à mesure de cette ascension dans l'espace, vous allez vous sentir allégé, libéré, mais surtout vous découvrirez la paix, une paix qui s'introduira peu à peu dans toutes les cellules de votre être. En méditant sur la Sagesse qui a créé l'univers et les créatures dont il est peuplé, vous sentirez que votre âme déploie des antennes très subtiles qui lui permettent de communiquer avec les régions les plus éloignées. Ce sont là des moments sublimes que l'on ne peut, ensuite, plus jamais oublier.*
Le serpent se meut en décrivant une sinusoïde. Or, la sinusoïde est le mouvement de la lumière. C'est pourquoi, quand les Initiés veulent expliquer ce qu'est l'agent magique, ce médium universel grâce auquel les ondes se propagent à travers l'espace et qu'ils appellent la lumière astrale, ils se servent de l'image du serpent. Cet agent par lui-même est neutre, il possède seulement une fonction de transmission, et il transmet le mal comme le bien. Le serpent astral a donc une double nature, lumineuse et ténébreuse, et c'est pour exprimer cette double nature que les Initiés ont placé deux serpents autour du caducée. Ils représentent les deux courants positif et négatif de la lumière astrale. Le premier est lumineux et chaud, le second obscur et froid ; l'un est blanc, l'autre est noir. Le serpent a deux aspects, mais il est unique. On doit vaincre ses mauvais aspects, et une fois qu'on les a vaincus, il se met à notre service, il nous donne ses énergies. Oui, mais tout d’abord, nous devons le dominer.*
Une des plus grandes sources de chagrin pour les hommes et les femmes, c'est de disparaître sans laisser d'enfants. Dans le passé, une famille qui n'avait pas d'enfants était vraiment perdue dans l'opinion des autres. Lisez l'Ancien Testament ! La plus grande joie d'un père et d'une mère, même au moment de mourir, c'est la pensée de laisser après eux des enfants nobles et intelligents. Ils sont fiers, et de l'autre côté ils pensent : « Nous avons laissé des successeurs ! » Pour un arbre aussi, la plus grande tristesse est de ne pas donner de fruits. Tous les arbres qui ne sont pas des arbres fruitiers se trouvent à un degré inférieur d'évolution, et si vous voulez faire plaisir à un arbre, dites-lui : « Mon cher arbre, je te souhaite de tout mon cœur de devenir un arbre fruitier. » En vous entendant l'arbre frémira de joie, parce que son idéal est de devenir un arbre fruitier. À plus forte raison est-ce la même chose pour un Maître spirituel. La plus grande joie d'un Maître est d'avoir des disciples bons et intelligents avec lesquels il pourra se présenter devant les chefs de la Grande Fraternité Blanche en haut en disant : « Voici mes fils et mes filles ! »*
Par un beau soir d'été, des paysans étaient en train de danser sur la place du village en martelant joyeusement le sol de leurs bottes. Il y avait là un jeune paysan très pauvre qui ne pouvait pas danser car il n'avait pas de bottes ! Mais il avait tellement envie de se joindre aux danseurs qu'il demanda à un ami de lui prêter les siennes. Heureux de pouvoir enfin entrer dans la ronde, il se mit à taper vigoureusement du pied. Voyant cela, l'ami lui cria : « Hé ne frappe pas si fort, tu vas abîmer mes bottes » Le danseur se sentit honteux de ce que tout le monde apprenait ainsi qu'il avait dû emprunter des bottes. Un autre ami, voyant sa confusion, lui dit tout bas : « Quitte ces bottes, je vais t'en prêter une paire avec laquelle tu pourras danser librement. » Il changea donc de bottes et rentra dans la danse. À peine avait-il commencé à sauter que l'autre lui cria : « Vas-y ! Frappe autant que tu veux ! Si tu abîmes ces bottes-là, je t'en prêterai une autre paire. » Le pauvre garçon devint rouge de honte car, pour la seconde fois, tout le monde apprenait qu'il ne possédait pas de bottes. Comme les deux amis de ce garçon, la nature inférieure en l'homme se manifeste en criant bien fort les services rendus. C'est secrètement qu'on doit accomplir les bonnes actions. Jésus disait : « Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite », c'est-à-dire que ta nature inférieure ignore ce que fait ta nature supérieure, sinon elle va en tirer vanité et elle embrouillera tout.*
Quoi que vous fassiez, dites-vous bien qu'il y a toujours une force qui vous pousse et une autre qui vous surveille et fait des calculs. Lorsque vous faites du bien, c'est que le bien vous a poussé, mais le mal vous surveille, attendant le moment de se manifester lui aussi. Et surtout, si vous voulez aller plus loin qu'il n'est nécessaire, sachez que le mal va ronger le surplus, et parfois même il avalera tout ! C'est pourquoi, dans le bien non plus il ne faut pas dépasser la mesure, sinon on déclenche des forces contraires. Pourquoi dit-on parfois que « le mieux est l'ennemi du bien » ? Parce qu'en voulant pousser le bien plus loin qu'il n'était utile, on a provoqué le mal. Mais ce qui doit vous encourager, c'est que, lorsque vous faites du mal, le bien surveille aussi et cherche le moyen de vous sauver. Si vous êtes honnête, sincère, même les erreurs que vous commettez finiront un jour par compter comme des expériences qui auront contribué à votre enrichissement spirituel.*
Le travail spirituel est un travail sur notre propre matière.* Au moment où nous décidons d'entreprendre ce travail, inconsciemment, nous nous séparons de nous-même, et au fur et à mesure de ce travail, la séparation devient plus consciente. De plus en plus nous voyons la différence entre la partie qui fait le travail, l'esprit, et celle qui est l'objet, la matière de ce travail. Nous finissons même par nous rendre compte que les pensées, les sentiments grâce auxquels nous exécutons ce travail, ne sont que des instruments à notre service, nous comprenons que notre moi véritable est au-delà des pensées, des sentiments et des actes. Mais s'éloigner de soi ne signifie pas qu'il faut se quitter définitivement. Ce moi par rapport auquel nous prenons des distances, nous ne l'abandonnons pas, au contraire : nous le gardons bien en vue, et après nous être élevés jusqu'au Ciel par la pensée, nous redescendons pour mieux l'orienter et affiner sa matière. De nouveau nous nous éloignons, de nouveau nous nous rapprochons, et chaque fois nous lui rapportons plus de force et plus de lumière.
Beaucoup de gens refusent d'admettre qu'ils peuvent résoudre leurs problèmes grâce aux méthodes très simples que leur donnent les sages, ils trouvent que ce sont des méthodes trop simples.* Ils ont besoin de formules kabbalistiques, de tours de prestidigitation. Si, pour les libérer de leurs tourments, un sage, un Initié leur dit : « Fermez les yeux... apaisez-vous... respirez... envoyez votre amour à toute l'humanité, à toute la nature, mettez-vous en harmonie avec l'univers...» ils ne l'écoutent pas. Au lieu de mettre ces méthodes en pratique pour éprouver leur véracité, ils iront chercher de prétendus mages pour qu'ils leur préparent des talismans ou leur révèlent quelques secrets hérités des Tibétains ou des Aztèques. Et voilà que ces talismans et ces secrets n'ont aucune efficacité ! Pour obtenir des résultats et acquérir de grandes richesses spirituelles, il faut avoir une profonde considération pour des méthodes et des règles insignifiantes en apparence, mais qui sont efficaces parce qu'elles sont fondées sur une grande connaissance de l'être humain.
Certains jeunes épris d'aventures veulent partir dans des pays lointains pour vivre parmi les peuplades indigènes, parce que soi-disant ils se sentent limités, brimés par la société occidentale, la société de « consommation ». Mais quel est leur véritable objectif ? Ont-ils vraiment le désir de soigner les gens, de les aider à mieux se nourrir, de les instruire ? Ou bien partent-ils seulement pour l'aventure ? Dans le premier cas cette expérience pourra être très intéressante, utile et salutaire pour eux et pour les autres. Dans le deuxième cas, comme leur but n'est pas désintéressé, ils ne feront aucun bien aux autres et eux-mêmes ne gagneront rien du tout ; au contraire même, ils reviendront appauvris et déçus. En réalité, très peu de gens sont capables de comprendre assez profondément des peuples de mentalité très différente de la leur, pour leur apporter une aide efficace. On peut arriver à se rendre utile partout où l'on se trouve, et il n'est pas nécessaire de partir au bout du monde pour cela.*
Toute l'aventure humaine n'est que la recherche d'une moitié perdue. Les hommes cherchent les femmes, et les femmes cherchent les hommes... Ils ne savent pas même pourquoi ils se cherchent, mais ils se cherchent, c'est instinctif, une voix leur dit que c'est ainsi qu'ils retrouveront leur intégrité primordiale. De temps à autre, pour quelques minutes, quelques secondes, ils goûtent quelque chose d'un bonheur indescriptible, d'une dilatation mystérieuse, mais cela ne dure pas, et fatalement arrivent les déceptions, les chagrins. Mais comme ils ne perdent jamais espoir, ils continuent à chercher... Alors, pourquoi cela ? Pourquoi l'être humain n'arrive-t-il pas à réaliser ses aspirations les plus profondes ? Parce que ce n'est pas dans le plan physique que doit se faire d'abord cette union. Le plan physique ne doit être que l'aboutissement d'un travail qui a été préalablement accompli dans les plans psychique et spirituel. Sinon, on ne trouve, au mieux, que des plaisirs et des jouissances éphémères. Si certains, très rares, sont parvenus à réaliser durablement cette unité en se fusionnant dans le plan physique, c'est parce qu'ils avaient fait préalablement tout un travail intérieur. Les deux principes, c'est chaque être humain qui doit chercher à les unir d'abord en lui-même. Voilà la philosophie de l'androgyne, et c'est la plus haute philosophie qui existe.*
La clairvoyance des médiums se limite toujours plus ou moins au plan astral. Quand on demande à un médium d'atteindre des régions très éloignées pour répondre à des questions d'ordre spirituel, cosmique, la plupart du temps il n'en est pas capable. Eh bien, cette clairvoyance qui ne peut pas servir à l'élévation de l'être humain n'a aucun intérêt pour les Initiés. C'est pourquoi ils ne s'y arrêtent pas, et c'est même en fermant les yeux qu'ils traversent ces régions du plan astral. Un véritable Initié ne cherche pas à développer des facultés médiumniques. Il travaille seulement à se purifier, à développer la sagesse, l'amour, la maîtrise de soi, afin d'atteindre le sommet. Et une fois qu'il est arrivé au sommet, la matière de son être est tellement épurée qu'elle s'imprègne de la quintessence même de l'Âme universelle. Cette quintessence sur laquelle tout s'enregistre lui donne la possibilité de voir et de sentir ce qu'il désire connaître. C'est ainsi que, par son travail, il a non seulement obtenu la puissance, mais aussi la clairvoyance.*
Observez un être encore très jeune : à la moindre occasion il est le théâtre de bouleversements, de révolutions, de déchaînements de toutes sortes. C'est pourquoi son Moi divin ne peut pas encore s'épanouir en lui. Mais des années après, peu à peu il s'assagit, le calme se fait, le silence s'installe en lui et toutes ses qualités commencent à apparaître. Auparavant, elles ne pouvaient pas, il n'y avait pas les conditions. Regardez ce qui se passe dans la nature avec la végétation : il arrive parfois que certaines plantes poussent prématurément, avant la fin de l'hiver, et si par malheur une tempête se déchaîne ou s'il gèle très fort, elles sont déracinées ou meurent de froid. Une plante ne peut pas vraiment s'épanouir tant que les conditions ne sont pas favorables. Eh bien, c'est ce qui se produit aussi avec l'être humain : tant qu'il est exposé aux tempêtes ou à des températures extrêmes, il ne peut pas entendre la voix intérieure de la sagesse, la voix de son Moi supérieur. Il faut que les passions s'apaisent, à ce moment-là toutes ses bonnes qualités auront des conditions pour se manifester.*
On entend toujours prôner la « vérité scientifique ». Mais plus importante que la vérité scientifique, il y a la vérité de la vie. Et la vérité de la vie, c'est d'apprendre à situer toutes les existences dans l'édifice cosmique pour voir comment elles vibrent en harmonie et participent à la vie du Tout. Il ne suffit donc pas d'observer et d'étudier avec précision tous les éléments de la nature, il faut aller plus loin et voir les liens qui existent entre eux, pour comprendre comment circule de l'un à l'autre ce quelque chose qu'ils ne possèdent pas séparément : la vie. Le véritable savoir se trouve dans la vie. Séparez les éléments, la vie n'est plus là. Savoir qu'un minéral ou un végétal a telle propriété, telle odeur, telle saveur, telle couleur, n'est pas l'essentiel, car tant que vous les prenez isolément, vous les coupez de la vie. Liez-les à tous les autres éléments de la terre et du ciel, la vie apparaît et vous possédez le vrai savoir.*
Si les humains apprécient tellement l'or et le recherchent, c'est que subconsciemment ils connaissent un secret. Ce secret, c'est que l'or est une condensation, une matérialisation de la lumière solaire, et que cette lumière contient la vie, la force, tout. Avant de chercher l'or il est plus important de chercher la lumière, car la lumière représente pour ainsi dire la tête, tandis que l'or représente la queue. La lumière c'est l'âme, et l'or c'est le corps. Si vous touchez le corps sans toucher l'âme, en réalité vous ne touchez rien. Si vous possédez le corps sans posséder l'âme, vous n'avez qu'un cadavre. Et même vous devez comprendre que vouloir posséder l'or avant de posséder la lumière est dangereux. Vous savez ce qui arrive à celui qui prend un serpent par la queue : il se fait mordre. Il faut prendre le serpent par la tête, alors non seulement on sera en sécurité, mais la queue suivra la tête.
La nature inférieure et la nature supérieure sont si inextricablement liées en l'homme qu'il est impossible de dire où finit l'une et où commence l'autre. La Divinité habite chez tous les humains, même les moins évolués ; la différence est dans la conscience. Dieu habite de la même façon et avec la même plénitude chez l'homme le plus ordinaire et chez un Maître spirituel, mais l'homme ordinaire, qui ne parvient pas à sentir que la Divinité est au-dedans de lui, l'empêche de se manifester. Ainsi, il est des êtres et des lieux où la présence divine ne se manifeste pas, parce qu'ils ne la reçoivent pas, ils ne l'acceptent pas. Dieu existe en nous et Il veut se manifester dans toute sa beauté, sa puissance, sa lumière, son amour. C'est donc à nous de prendre conscience de cette présence et de travailler à la faire vivre en nous dans toute sa splendeur.*
Il n'existe rien qui ne reçoive avec le temps quelques poussières ou quelques saletés. Une maison, la plus belle soit-elle, finit par être envahie de poussière et de toiles d'araignées, si on néglige de la nettoyer régulièrement. Il en va de même pour notre corps qui doit être nettoyé, purifié, afin que les poussières et les toiles d'araignées de toutes sortes ne s'opposent pas au travail des entités supérieures qui viennent nous apporter la vie du monde divin. C'est pourquoi régulièrement, chaque jour même, nous devons penser à libérer notre estomac, nos poumons, notre cerveau, mais aussi notre cœur, notre volonté, notre intellect, de tous les éléments qui produisent des putréfactions et nous empêchent de vibrer en harmonie avec les régions célestes.*
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