Paroisse Saint Gaudérique
La paroisse Saint Gaudérique concerne approximativement les quartiers anciens et nouveaux de Perpignan
Est, situés entre le Moulin à Vent, Cabestany, Canet et le Centre Ville.
L'église Saint Gaudérique se trouve au carrefour Bauby, à l'intersection de l'Avenue Mermoz et de la Route
de Canet.
Vie de Saint-Gaudérique
- 1 - Viéville, patrie de Saint-Gaudérique
Le petit village de Saint Gaudérique est situé dans le canton de Fanjeaux et le département de l’Aude. Il se trouve à 8 km de Mirepoix, à 12 km de Fanjeaux et à 30 km de Castelnaudary.
Avant la glorification de son
illustre fils, Saint-Gaudérique, il s’appelait Viéville, Viae villa ( ferme de la route ), sans doute parce que, sur la voie romaine qui allait de Mirepoix à Fanjeaux, s’élevait, à l’origine, quelque domaine rural. Du temps de Saint-Gaudérique, des prairies et des cultures occupaient l’emplacement de la ville actuelle.
Dans ce cadre, Gaudérique vécut sa modeste vie de laboureur. De ses origines ni de sa famille nous ne savons rien, si ce n’est qu’il avait deux frères, ses deux émules en sainteté. Bien que nulle mention de son père et de sa mère ne soit parvenue jusqu’à nous, il semble que nos ancêtres avaient d’eux quelque souvenir. Ils se plaisaient à mettre leur image au-dessus des autels édifiés en l’honneur de leur bienheureux fils. Le retable construit à Saint-Martin du Canigou (en grande partie aux frais de la ville de Perpignan), reçut
sur les deux ventaux mobiles, deux vénérables figures qui ne paraissent autres que les parents de notre laboureur. Ces mêmes figures se retrouvent avec les mêmes caractéristiques sur le très beau rétable de la
chapelle saint-Gaudérique, en l’église de Prades.
La date exacte de la naissance de Saint-Gaudérique est inconnue. On la place communément entre 820 et 840.
- 2 - Son amour de Dieu
Si nous en croyons les étymologistes, Gaudérique (Galderic) descendrait d’une maison fort aisée : Guald ou Wald signifiant en langue franque, puissant et ric, fortuné.
Si ces ancêtres durent leur nom à leur opulence, notre Saint naquit dans une situation modeste, mais libre. Les historiens parlent même d’un domestique attaché au service des trois frères. Gaudérique ne voulut jamais qu’il fut question avec ses frères « du tien » et « du mien » dans leur modeste domaine. Ils possédaient en commun les biens transmis par leurs pères.
La beauté paisible des champs, l’opulente plaine de Mirepoix et les monts pyrénéens qu’ils eurent toujours devant leurs yeux, inspirèrent promptement à nos laboureurs un profond sentiment de la magnificence et de la grandeur du Créateur.
Un bas-relief de l’église de Mirepoix représente Gaudérique agenouillé, près de sa charrue et du sillon à moitié tracé. Les deux bœufs paisibles se tiennent respectueusement à côté de leur maître, attendant, pour reprendre leur marche, que le divin colloque ait pris fin.
Ainsi, très souvent, l’amour de Dieu ravissait son
cœur au milieu même de son labour.
Il avait l’inviolable habitude d’assister chaque jour au saint Sacrifice de la Messe. C’était le moment précieux pour lui où il donnait libre carrière à la ferveur de son âme. Si les travaux des champs lui accordaient plus de loisir, on le voyait prier plus longtemps agenouillé dans l’église.
Au travail de l’agriculture il mêlait constamment l’exercice de la prière. Jamais, un jour de fête, il ne mit la main au manche de la charrue et ne traça de sillon. Et jamais ce manche de charrue il ne le prit dans sa main calleuse avant d’avoir tracé sur lui-même le signe de la Croix, demandant à Dieu de bénir la semence confiée à la terre
- 3 - Son amour des pauvres et le miracle de l’aire
L'amour de Gaudérique pour Dieu ne pouvait aller sans une charité très grande pour les pauvres, sous lesquels se cache Jésus-Christ. Pour eux, il souhaitait d’être riche afin de pouvoir se dépouiller en leur faveur.
Cette charité reçut un jour un merveilleux encouragement.
Ce pauvre laboureur, si riche de vertus, si fidèle au travail des champs qu’il sanctifiait par la patience et l’union à Dieu, si attentif à faire le bien dans l’intérieur de sa maison, si large et même si prodige dans ses aumônes, si pieux et si recueilli dans l’église, reçut de Dieu le don des miracles.
Le temps était venu du dépiquage du blé. Au jour fixé, nos trois frères et leur domestique, de grand matin se
levèrent. Gaudérique se mit à genoux imité par ses compagnons, car jamais il ne mit la main au fléau sans se
marquer du signe de croix et sans recommander, son travail au dispensateur de tout bien. Jusqu’au milieu du jour, dura la fête des fléaux. Pendant l’heure de repos, Gaudérique rendit grâce à Dieu de cette riche couche de froment où ses pieds nus s’enfonçaient jusqu’à la cheville.
Tout faisait prévoir une fin de journée heureuse, lorsque sur les hauteurs du Plantaurel, se forma un nuage noir. Bientôt le ciel se fit menaçant : c’était l’orage qui s’abattait sur le plateau de Viéville et se rapprochait de l’aire ou ils travaillaient. Gaudérique se dit que la trombe d’eau emportera la couche de grain et que lorsque les pauvres frapperont à sa porte pour recevoir un morceau de pain, vide sera la huche !
N’écoutant que sa charité, Gaudérique se précipite au-devant de l’orage, ses mains levées au ciel, comme un rempart dressé contre la dévastation ; Il supplie Dieu d’écarter de ses frères et de ses pauvres une telle ruine. On vit alors l’orage se diviser en deux comme un fleuve devant un écueil, les cataractes se rejoignirent plus loin et
longtemps elles firent rage à l’entour.
Témoins d’un tel miracle les habitants de Viéville furent unanimes à reconnaître l’éminente sainteté de Gaudérique et la récompense de sa charité. Mais lui, expliquait cette sauvegarde par les caprices du vent. Il fut élevé de tous autant qu’il voulait s’abaisser lui-même. A partir de ce jour il est devenu le protecteur spécial des fruits de la terre. Depuis en Languedoc Roussillon on invoque son crédit tantôt pour écarter une
pluie trop abondante, tantôt pour la ramener sur les sillons.
- 4 - Sa dévotion à la très Sainte-Vierge
La piété de Gaudérique se caractérisait par une dévotion toute spéciale à la Sainte Vierge. Il aimait à couronner de fleurs ses statues dressées à la croisée des chemins et dans les oratoires champêtres. Un jour, alors qu’il priait agenouillé, la Vierge descendit du ciel tenant son fils entre les bras. Elle cueillit une brassée de fleurs des champs et en fit un élégant chapel que l’Enfant Jésus prit pour en couronner le front du laboureur. Cette dévotion de Gaudérique et la tendresse que la Sainte Vierge lui témoignait en retour se
montrèrent dans une circonstance mémorable que les sculptures de nos rétables ont rendue populaire. (Prades et Espira de Conflent) Telle était la fidélité de Gaudérique à la récitation de l’Angélus, que, dès les premières vibrations de la cloche, il se mettait immédiatement à genoux, en quelque lieu qu’il se trouvât.
Un jour, alors qu’il traversait avec ses deux bœufs à gué le lit d’un torrent, la sonnerie de la prière à la Vierge parvint à ses oreilles. A l’instant il se mit à genoux dans le lit du cours d’eau. A ce moment là, les eaux inférieures s’écoulèrent, laissant à sec le lit du cours d’eau, tandis que s’arrêtaient les eaux supérieures, n’osant toucher à celui qui ne vivait qu’en Dieu. Il y eut un témoin du miracle qui ne fut pas modérément étonné. Le sacristain de Viéville avait remarqué la promptitude de Gaudérique à s’agenouiller sans délai à l’endroit même où le surprenait la sonnerie de la cloche. Il voulut savoir ce qu’il ferait surpris par la cloche au milieu du cours d’eau et, posté en observation dans le clocher, il donna le signal de la prière au moment le us critique bien que ce ne fut pas encore l’heure de la sonnerie. (Dans certains retables on voit le carillonneur malin, penché à la fenêtre du clocher, bayant d’étonnement à la vue du prodigue)
La procession qui a fait tomber la pluie à Perpignan
Vous qui avez autrefois arrêté miraculeusement la pluie qui menaçait vos auditeurs
et prouvé ainsi la puissance que Dieu vous accorde sur les éléments
obtenez-nous aujourd’hui cette même pluie devenue nécessaire,
préservez-nous du fléau de la sécheresse,
rendez la fécondité à la terre en danger de stérilité.
Faites que les hommes touchés par cet éclatant bienfait
reviennent par la pratique des devoirs chrétiens
à celui qui est le principe de tous les biens
dans le temps et dans l’éternité.
Ainsi soit-il.