Les événements qui se produisent sur la terre sont la conséquence d’événements qui se sont d’abord produits en haut, dans les plans subtils. C’est ce qui explique qu’un clairvoyant puisse prédire l’avenir: parce qu’il a vu ces événements déjà annoncés dans le monde invisible. Il faut un certain temps pour qu’ils arrivent jusque dans le plan physique, mais ils arrivent obligatoirement, parce qu’ils sont déjà inscrits en haut. Regardez un serpent: quelle que soit sa longueur, sa queue passe toujours par où sa tête est déjà passée. La tête représente la pensée, et la queue représente les actes. La queue suit la tête. Le monde physique comme la queue, est toujours la suite, c’est-à-dire la concrétisation de ce qui a déjà eu lieu dans le monde subtil. La conséquence pratique de cette vérité, c’est que celui qui a la patience de nourrir son idéal longtemps, très longtemps, de bonnes pensées et de bons sentiments sans jamais se décourager, arrivera à entraîner la queue, c’est-à-dire à changer ses actes, son comportement, ses instincts, son corps physique.
Dieu a mis dans l’âme des créatures un sentiment d’insatisfaction et de manque qui ne pourra être comblé que le jour où elles parviendront à s’unir à Lui. Tant qu’elles n’auront pas réalisé cette fusion, elles chercheront et feront des expériences, croyant chaque fois arriver à obtenir ce qu’elles désirent; mais elles se trouveront toujours déçues, toujours désappointées. En réalité, cette déception n’est pas si mauvaise, car c’est elle qui pousse les âmes humaines à aller toujours de l’avant, à chercher et à chercher sans cesse pour se rapprocher du Bien-Aimé.
La clef, la grande clef, c’est d’être toujours éveillé... même quand vous dormez! Oui, éveillé. Pourquoi est-il dit: «Veillez et priez»? Même des spiritualistes ne l’ont pas encore compris. Pourquoi être vigilant? C’est tellement plus agréable de se laisser aller à la paresse, mentale et physique! Et voilà pourquoi, ensuite, malgré l’univers étalé devant eux, malgré les étoiles et le soleil, malgré tous les livres et tous les grands Maîtres qui sont là pour les instruire, les humains n’avancent pas. Ils dorment, ils ne font que dormir. Désormais, soyez vigilant, dites-vous: «Je dois veiller à ne pas me surcharger. Que ce soit pour la nourriture, les pensées, les sentiments, je vais choisir les éléments les plus légers, les plus lumineux pour construire mon cerveau, mon cœur, mes poumons. C’est ainsi que je serai toujours actif... même pendant mon sommeil.» Oui, car il y a sommeil et sommeil. Quand on a appris à être vigilant, on reste éveillé même pendant son sommeil. Bien que l’on soit endormi, de l’autre côté on entend, on comprend et on agit.
Lorsque vous arrivez à vivre quelques minutes dans la paix totale, toutes les forces, toutes les entités en vous qui n’ont pas eu jusque-là l’occasion de se manifester, sont mobilisées et vous pouvez alors disposer d’elles. Tant que vous vivez dans le désordre et dans l’agitation, ces forces restent paralysées. Un virtuose doit exécuter un morceau, ou un étudiant passer un examen, ou un équilibriste marcher sur une corde: si toutes leurs énergies ne sont pas là, concentrées et en harmonie, le virtuose fera des fausses notes, l’étudiant bafouillera et échouera à son examen, l’équilibriste tombera et se cassera les reins. Car au moment où s’introduit un trouble, une dissonance, toutes les forces intérieures lâchent prise et s’éparpillent, l’homme n’est plus soutenu. Vous avez fait des milliers de fois ce genre d’expérience, mais vous êtes-vous arrêté pour en tirer une conclusion plus vaste qui embrasse toute la vie?
Dieu a donné l’inertie à la matière, à l’esprit l’impulsion, et l’homme est placé à la limite des deux: il est extérieurement enveloppé de matière, et intérieurement animé par l’esprit. Il reçoit donc leur double influence: tantôt l’esprit le stimule, et tantôt la matière veut le paralyser, l’engloutir. C’est pourquoi l’homme doit toujours lutter, et s’il n’est pas intelligent, s’il n’est pas éclairé, il se laisse aller à l’inertie et devient stagnant comme un marécage plein de miasmes où grouillent toutes sortes de bestioles. C’est ce qui arrive à tous ceux chez qui la matière prédomine: ils ne font aucun travail spirituel, divin, et la stagnation s’installe en eux. Le disciple, au contraire, est celui qui ouvre les portes à l’esprit en lui donnant toutes les possibilités de se manifester; et l’esprit, qui à ce moment-là est roi, commence à tout harmoniser, vivifier et illuminer.
L’imitation est une tendance innée chez l’être humain. Seulement voilà, qui veut-on imiter? Ceux et celles qui ont obtenu la gloire, le succès, la fortune... On ne sait pas qui prendre pour modèle, et surtout on ne sait pas combien cette question du modèle est importante pour la vie psychique. Vous avez un ami que vous voyez souvent. Eh bien, cette fréquentation ne peut pas rester sans conséquences: même à votre insu, vous recevez quelque chose de ses qualités et de ses défauts. Il en est toujours ainsi, c’est une loi. Alors, pourquoi ne pas vous décider à fréquenter celui qui peut être pour vous l’ami le plus extraordinaire, le soleil? En vous émerveillant chaque jour de sa beauté, de sa limpidité, de sa puissance, de toute cette vie qui jaillit, vous vous apercevrez peu à peu qu’il se produit des transformations en vous: quelque chose commence à vibrer autrement et vous devenez plus lumineux, plus chaleureux, plus vivant. C’est pourquoi, si vous voulez avoir une influence bénéfique sur les humains, entrez chaque jour en contact avec le soleil pour recevoir de lui quelques rayons, quelques particules que vous répandrez ensuite autour de vous.
Quelqu’un vient me voir et me demande: «Pourquoi je suis malheureux? Pourquoi je n’ai pas de succès?» Je lui réponds: «C’est tout simplement que tu n’as pas d’amour. – Comment? Je n’ai pas d’amour? – Écoute, si tu avais de l’amour, rien ne te résisterait, car lorsqu’on a de l’amour, on ne reste pas comme ça, inactif sans rien entreprendre. – Mais je suis malade. – Justement, parce que tu n’as pas d’amour. – Mais quel rapport? – Si tu avais de l’amour pour la santé, la santé serait venue depuis longtemps. Si tu es malade, c’est que tu n’aimes pas vraiment la santé. Voilà la réponse.» Quand vous aurez de l’amour pour ce qui est bon, pour ce qui est beau, que vous vivrez jour et nuit avec cet amour, aucune force dans l’univers ne pourra vous résister. Parce qu’il n’y a rien au-dessus de l’amour, c’est l’amour qui a créé le monde, et toutes les forces obéissent à l’amour.
La plupart des humains ne sont pas tellement disposés à se connaître pour s’améliorer: la lucidité ne les tente pas, ils préfèrent se tromper pour pouvoir garder leurs illusions. Ils se sont déjà formé une opinion tellement extraordinaire d’eux-mêmes, que même un Maître préfère parfois renoncer à leur dire la vérité, car il sait d’avance ce qui l’attend s’il ouvre la bouche. On ne lui répondra jamais «Vous avez raison», mais «Non, jamais de la vie, vous vous trompez, je n’ai aucune des faiblesses que vous me dites». Pour eux, bien sûr, c’est le Maître qui se trompe, eux sont impeccables et ne se trompent jamais?... Devant des êtres pareils que voulez-vous que fasse le Maître? Il n’insiste pas, il sait que c’est la vie qui leur donnera des leçons et leur apprendra à se connaître.
Pour que les humains ne se heurtent pas entre eux, il faut qu’ils aient le même idéal et qu’ils cheminent ensemble vers ce point unique situé à l’infini. L’harmonie ne peut régner parmi les humains que si tous s’unissent dans l’idée de servir le Seigneur, d’aplanir ses chemins et de travailler pour la grande famille de la Fraternité Blanche Universelle. Ainsi, tous se comprendront et s’aimeront parce qu’ils auront cet idéal commun, parce qu’ils seront comme les rayons d’un même cercle qui convergent vers le centre. Le cercle est l’image d’un organisme parfait dont la tête est le centre et dont les membres, les organes, sont les rayons qui convergent vers ce centre.
L’eau est le symbole de la matière universelle à partir de laquelle l’univers a été créé. Il est dit dans la Genèse que Dieu sépara les eaux d’en-bas d’avec les eaux d’en-haut: «Dieu dit: Qu’il y ait une étendue entre les eaux et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. Et Dieu fit l’étendue et Il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi, Dieu appela l’étendue ciel.» Ces eaux d’en-haut, que la Science initiatique appelle aussi «lumière astrale», «agent magique», représentent l’océan primordial dans lequel toutes les créatures sont plongées et où elles trouvent leur nourriture. On dirait d’ailleurs que c’est pour rappeler ces eaux primordiales que l’enfant qui est encore dans le sein de sa mère est plongé dans un milieu liquide. Nous vivons dans l’immensité cosmique exactement comme les poissons dans la mer; si nous ne le sentons pas, c’est que des impuretés obstruent nos pores psychiques. C’est pourquoi tout notre travail consiste à libérer les canaux intérieurs afin que nous soyons abreuvés et vivifiés par cette eau spirituelle qui nous enveloppe de toutes parts.
Jésus a dit: «Construisez votre maison sur le roc». Ce roc est évidemment un symbole, celui d’un état de conscience fait de sagesse et de stabilité. Dans le plan astral, c’est-à-dire le domaine des sensations, des émotions et des sentiments, vous êtes sans cesse exposé aux changements de conditions: un moment le soleil brille pour vous et vous êtes heureux; puis arrivent les nuages et voilà la tristesse. Le monde du sentiment est capricieux, instable. Vous aimez, puis vous n’aimez plus... Il est impossible de se passer du sentiment, c’est entendu, mais au moins que votre abri, votre résidence ne soit pas là. Vous pouvez descendre dans le plan astral pour vous y promener, l’explorer, étudier les agitations et les bouleversements qui s’y produisent, mais n’habitez pas là. Placez votre demeure beaucoup plus haut dans le plan causal, là où règnent la lumière, la paix, la stabilité.
Les gens se demandent souvent comment sera la vie sur la terre dans dix ans, cinquante ans, un siècle... Eh bien, ce sont là des préoccupations trop proches et pas tellement importantes. L’essentiel, c’est qu’ils sachent qu’un jour ils brilleront comme le soleil, que leur présence embaumera l’atmosphère, qu’on sentira le parfum de leur âme, et que partout où ils passeront on entendra des symphonies, car toutes leurs cellules chanteront. Chaque jour, pendant quelques minutes au moins, représentez-vous cet avenir lointain et, d’un seul coup, vous sentirez l’espoir et le courage revenir. C’est la foi dans cet avenir magnifique qui fera de vous un être nouveau. Partout on entend prononcer le mot «nouveau»: une nouvelle philosophie, une nouvelle science, une époque nouvelle, un nouveau type d’homme... Mais comment peut-on s’imaginer que l’on est un homme nouveau tant qu’on reste morose, terne, crispé?
Le 2 est le nombre de la polarisation, c’est le 1 qui est devenu positif et négatif. La vie est fondée sur l’existence des contraires, c’est-à-dire sur le fait que tout est polarisé. C’est cette opposition qui crée le mouvement. Sans oppositions, aucun travail ne serait possible. Dans le jeu de cartes du Tarot, le nombre 2 est représenté par la Papesse qui tient un livre ouvert sur les genoux. Celui qui sait déchiffrer cet arcane est capable de résoudre dans sa vie le problème du mal. Quand on a compris que l’amour attire la haine, et la lumière les ténèbres, quels que soient les obstacles que l’on rencontre sur son chemin, on continue son travail sans se révolter. On sait qu’on ne peut pas plus lutter contre la nuit, qu’on ne peut lutter contre le jour et l’on apprend comment puiser des forces dans les difficultés et les épreuves pour les transformer en énergies constructives. Car pour résoudre le problème du mal, il faut sortir de la dualité pour retourner dans l’unité, c’est-à-dire savoir utiliser le mal.
Imaginez que vous êtes un hypnotiseur, vous donnez un morceau de papier à quelqu’un en lui disant: «Voilà, c’est une rose, sens-la, quel est son parfum?» et l’autre commence à s’extasier sur le parfum délicieux de cette rose. C’est qu’il est dans un état hypnotique où la pensée se réalise instantanément, non pas dans le plan de la matière, mais dans le plan mental. Il a capté votre pensée, parce que cette pensée, avec les paroles qui l’accompagnent, a déjà formé la rose dans le plan subtil où vous avez réussi à projeter sa conscience, et il respire la rose avec son odorat psychique. En sentant cette rose, il ne se trompe pas. Par la pensée, tout est possible. C’est pourquoi au lieu de vous lamenter sur ce qui vous manque, essayez de le créer par la pensée. Vous avez besoin de la beauté des fleurs, de la pureté des lacs, du silence de la forêt? Vous pouvez les créer instantanément par la pensée. Vous direz: «Mais non, il n’y a rien, je ne les touche pas!» Pour pouvoir les matérialiser, il faut peut-être des siècles, mais dans le plan mental ils existent, et c’est à cette réalité que vous devez vous attacher.
Toute la culture contemporaine nous apprend à vieillir le plus rapidement possible. Oh!, pas physiquement, bien sûr, des quantités de produits et de méthodes sont inventés chaque jour pour entretenir la forme physique, garder la ligne, effacer les rides. Mais intérieurement, psychiquement, les garçons et les filles vieillissent de plus en plus tôt. Comme si le sens de la vie était de se montrer méfiant, calculateur, terne, blasé. Et lorsqu’un adulte se manifeste avec simplicité, spontanéité, confiance, on considère qu’il n’est ni sage ni profond. Eh bien, sachez qu’avec cette philosophie qui tue de plus en plus les bons élans de sa nature, l’homme se détruit. Pour se sauver, il doit garder son cœur d’enfant toujours vivant, aimant, s’intéressant à tout, pardonnant vite, se réjouissant des moindres choses, oubliant rapidement les vexations, les tristesses et les chutes, un cœur constamment disposé à aimer, à embrasser le monde entier, un cœur qui ne se rétrécit pas, qui ne se refroidit pas. Tant que son cœur garde sa chaleur, l’homme ne peut pas vieillir.
Seul celui qui s’identifie à l’esprit sait qu’il est immortel. Il prend conscience qu’il est une entité libre et lumineuse différente de son corps; il voyage dans l’espace, il va, il vient, son corps n’est qu’un vêtement, et parfois même un vêtement usé. Comment comprendre les mystères de l’univers si on s’identifie à sa carapace?.... Quel est l’automobiliste qui s’identifie avec la voiture qu’il conduit? Il ne dit pas: «C’est moi la voiture», car il sait que la voiture ne fait que le transporter. Et quel est le cavalier qui s’identifie avec le cheval qu’il monte?... Jésus disait: «Mon Père et moi nous sommes un.» Jésus s’identifiait à son père, mais pas à n’importe quel père. «Mon Père», c’est cet Être qui est éternel et tout-puissant. Pourquoi ne pas imiter Jésus et s’identifier au Père céleste, à l’Esprit cosmique?
Vous êtes au bord de l’océan et avec un petit bâton que vous faites tourner, vous agitez l’eau: peu à peu des brindilles, des morceaux de papier, des bouchons commencent à tourner... Et si vous persévériez, bientôt ce seraient de petits bateaux... de gros bateaux... le monde entier qui se mettrait à tourner aussi. L’océan éthérique dans lequel nous sommes plongés est pareil à l’océan liquide, et par la pensée, à condition de ne jamais nous arrêter, nous pourrions remuer le monde entier. Mais comme on ne s’exerce pas et surtout qu’on n’est pas persévérant, évidemment rien ne se produit. Tant que vous n’avez pas compris ces quelques règles sur lesquelles est basée la vie spirituelle, vous ne pouvez pas devenir un conducteur du monde divin, un ouvrier dans le champ du Seigneur. Alors, continuez le mouvement jusqu’à ce que toutes les particules soient entraînées toujours dans la même direction pour réaliser le travail lumineux que vous avez entrepris, non seulement sur vous-même, mais sur toutes les créatures de la terre, et plus loin encore dans le cosmos.
Combien veulent à tout prix se montrer quelqu’un devant les autres! Et ils s’agitent et ils font des intrigues; ils gaspillent leur vie seulement à se faire applaudir par la galerie sans penser que dans quelques années tout sera oublié. Le véritable sens de la vie, c’est de travailler avec la lumière, pour la lumière, sans même s’occuper de déplaire aux autres ou de se faire applaudir. Un jour c’est eux qui vous chercheront pour vous manifester leur respect et leur admiration. Lorsque votre pensée reste liée avec la lumière et l’amour divins, tous ceux qui vous rencontrent trouvent nécessairement le réconfort et la paix auprès de vous. Tandis que si vous abandonnez le Seigneur, vous ne pourrez plus renouveler vos richesses intérieures. Et alors, quand vous serez devenu pauvre et vide, qui aura envie de vous fréquenter?
Vous voudriez un Maître omniscient, tout-puissant, c’est-à-dire quelqu’un qui vous facilite la vie, qui résout tous vos problèmes. Eh bien, détrompez-vous, un Maître n’est pas là pour ça. Un Maître est là pour vous instruire et vous pousser à vous perfectionner. Et plus un Maître est grand, plus son enseignement est exigeant. C’est vrai dans tous les domaines. Croyez-vous que l’enseignement d’un musicien ou d’un savant de génie serait tellement accessible pour vous? La vérité, c’est qu’ils refuseraient certainement de vous instruire. Vous direz qu’un Maître spirituel n’est ni un musicien, ni un savant, et que son amour, sa bonté, sa générosité enveloppent toutes les créatures. Oui, c’est vrai, mais cet amour, cette bonté, cette générosité le pousseront à vous stimuler sans cesse sur le chemin du perfectionnement, non à faire pour vous tous les miracles que vous attendez.
Il était une fois, dans la Chine ancienne, un sage que sa femme ne cessait de tourmenter par ses récriminations: «Qu’est-ce que tu gagnes avec tes pensées? Nous avons tout juste de quoi vivre et j’use ma jeunesse dans les soucis du ménage. Je veux de beaux vêtements et des bijoux, je veux me distraire comme les femmes de mon âge.» Fatigué de ces scènes, le sage finit par lui dire: «Eh bien, si tu trouves un homme avec qui tu penses être plus heureuse, quitte-moi, je ne te retiens pas.» Et c’est ce qu’elle finit par faire... Or, un jour le vieil empereur mourut. Il n’avait pas d’héritier. Après avoir cherché à travers tout le pays un homme digne de lui succéder, on finit par découvrir ce sage, et on le fit empereur. Quand sa femme l’apprit, elle vint le voir et lui dit: «Je comprends maintenant combien j’ai été sotte et légère en ne sachant pas apprécier tes qualités. Mais j’étais jeune, pardonne-moi. Je veux revenir vivre avec toi.» Lui, calme, sans lui faire le moindre reproche, se tournant vers un serviteur, dit: «Apporte-moi une coupe de la liqueur la plus précieuse.» Lorsqu’il eut la coupe, il la vida par terre et dit à sa femme: «Recueille cette liqueur. Si elle est aussi pure qu’avant, j’accepte de te reprendre.» Et la femme pleura, elle savait que ce n’était pas possible.
Il règne sur les sommets des montagnes des conditions physiques et spirituelles qui les rendent propices à certains travaux, et c’est donc là, sur les sommets, que vous devez monter pour formuler vos désirs et vos projets les plus chers. Si vous n’avez pas les possibilités d’aller à la montagne, exercez-vous à la visiter et à faire des ascensions par la pensée. Vous pouvez vous concentrer tantôt sur un sommet, tantôt sur un autre: ainsi vous préparez les conditions pour entrer en contact avec les plus grands esprits qui sont descendus sur la terre. Car il existe un lien entre les sommets des montagnes et tous les êtres d’élite venus au cours des âges apporter la lumière aux humains. C’est par les sommets que nous entrons en communication avec eux.
Quand vous voulez faire un feu, vous apportez du bois «mort» comme on dit: ce sont des branches ternes, tordues, sans aucune beauté, mais une fois enflammées, quelle splendeur, quelle lumière! Grâce au feu, ces branches qui auraient pu rester quelque part abandonnées, inutiles, se transforment en lumière, en chaleur, en énergie. Vous direz: «Oui, c’est entendu, nous avons vu cela. Mais en quoi ces branches mortes nous concernent-elles?» Elles vous concernent parce que, symboliquement, elles existent aussi en vous. En vous aussi vous avez accumulé des tas de branches sèches et noires qui n’attendent que d’être brûlées... Toutes les tendances égoïstes, passionnelles, toutes les manifestations de la nature inférieure sont comme du bois mort. Mettez-les au feu, elles produiront, elles aussi, chaleur et lumière.
«Que ton Nom soit sanctifié», disait Jésus dans la prière dominicale. La sanctification est liée au monde de la pensée. C’est dans nos pensées tout d’abord que nous devons sanctifier le Nom de Dieu. Le nom représente, résume, contient l’entité qui le porte, donc, quand nous prononçons le nom de Dieu, nous L’appelons, nous Lui permettons de s’introduire en nous, nous Le rendons présent. D’après la Kabbale, le Nom de Dieu est multiple, il est composé de 72 noms dont la connaissance demande une étude très longue et très difficile. Celui qui connaît ces 72 noms est tellement imprégné de la sainteté et de la lumière de Dieu que, rien qu’en les prononçant, il est capable de L’attirer, de Le faire descendre dans chaque chose, de sanctifier tous les objets, toutes les créatures, toutes les existences. Les Initiés ne se contentent pas de demander «Que ton Nom soit sanctifié!», mais ils Le sanctifient réellement en eux-mêmes.
Ce qui empêche les humains d’évoluer, c’est de penser que les difficultés ou les malheurs qui leur arrivent sont le résultat d’une injustice: le destin est injuste et même le Seigneur est injuste, ils mériteraient mieux. Et comment peuvent-ils savoir qu’ils mériteraient mieux? Ils ne se connaissent pas, ils ne connaissent ni leur passé, ni leur présent... et à plus forte raison leur avenir! Alors comment peuvent-ils se prononcer? Même lorsque dans un procès les juges condamnent un innocent – combien de fois il y a eu dans l’histoire des erreurs judiciaires! – derrière cette injustice, en réalité, il y a une justice. Cela a même pu arriver avec des saints, des Initiés, des grands Maîtres: certains ont été emprisonnés, brûlés, crucifiés... En apparence, c’était injuste, mais en réalité, non. Ces épreuves étaient justifiées, et ils devaient les accepter soit pour payer une dette, soit pour comprendre certaines vérités qu’ils n’auraient pas comprises sans cela, soit pour devenir forts, puissants, invincibles. Cette pensée d’une injustice divine empêche les humains d’évoluer. Il faut maintenant qu’ils se disent que leurs épreuves sont justes, et ils feront un grand pas en avant.
Tout ce que vous pouvez faire de bon, que ce soient des actes, des paroles, des sentiments, des pensées, faites-le, et laissez ensuite le temps accomplir son œuvre. Même si vous l’avez oublié, même si vous ne le voulez pas, un jour tout ce bien vous poursuivra pour vous récompenser. Et j’ajouterai encore ceci: apprenez à faire le bien sans en parler, sans vouloir qu’on sache que c’est vous qui l’avez fait. Ainsi, non seulement vous éprouverez une joie secrète mais vous éveillerez chez les autres quelque chose de bon: ils seront obligés de se demander qui est cet être magnifique qui ne veut pas se montrer, et cela les poussera à agir de même envers d’autres créatures.
Tout le monde s’intéresse à la question de l’éducation, même les enfants: ils veulent éduquer leur poupée ou leur chien... En réalité personne ne peut éduquer personne. Les discours, les explications, les commandements ne servent à rien. Lorsqu’un Initié vient sur la terre pour aider les humains, il ne cherche pas à les changer, car il respecte leur prédestination, mais par son savoir, ses vertus, son comportement, il anime, vivifie, arrose les bonnes graines, c’est-à-dire les dons et les vertus qui sont là enfouis en eux. Alors, toutes ces graines commencent à croître, à se développer, à fleurir... L’éducation est la science la plus difficile, car il faut commencer par posséder soi-même les qualités que l’on veut développer chez les autres. Seuls les Initiés, qui ont déjà fait un immense travail sur eux-mêmes, parviennent à éveiller chez les humains les qualités les plus sublimes que le Créateur a déposées en eux.
Combien de disciples se plaignent: «On ne comprend pas: auprès d’un Maître tout devient facile, mais quand on est loin, toutes les complications recommencent.» Eh bien, pourquoi cela? C’est simple à comprendre. Si les difficultés commencent quand ils sont loin, c’est qu’ils ne devaient pas s’éloigner, ils ne devaient pas abandonner leur Maître. Le quitter physiquement, évidemment, c’est nécessaire, il faut bien que chacun retourne chez soi. C’est dans la tête que les disciples ne doivent pas abandonner leur Maître. Mais voilà que dans leur tête, d’un seul coup le premier venu prend sa place, le Maître est congédié et, bien sûr, il ne peut plus rien faire. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les choses deviennent soudain si difficiles: c’est tout simplement parce que le Maître n’est plus là. Sans s’en rendre compte, le disciple a trouvé quelqu’un ou quelque chose d’autre pour le remplacer.
Chaque maladie a pour origine une faiblesse ou un vice dans l’homme lui-même. D’une certaine façon on peut donc dire que ce sont les hommes qui créent les maladies. Quand la nervosité augmente, une maladie apparaît... Quand la sensualité augmente, c’est une autre maladie... Quand la désharmonie augmente, c’est une troisième maladie... Toutes les maladies sont la conséquence d’un désordre déterminé, et le cancer est la conséquence de l’anarchie. Pour vous prémunir contre lui, la seule méthode est de travailler sur l’harmonie. Pensez chaque jour à l’harmonie, restez toujours conscient, vigilant, afin de ne jamais accepter longtemps en vous un état de désordre; sinon cet état qui se propage jusque dans les cellules, coupe toutes les communications, tous les courants, jusqu’au moment où l’organisme ne peut plus remédier.