La véritable religion enseigne que les humains doivent se rapprocher de la lumière, de la chaleur et de la vie du soleil, c’est-à-dire rechercher la sagesse qui éclaire et résout les problèmes, l’amour désintéressé qui embellit, encourage et console, la vie subtile et spirituelle qui rend actif, dynamique et audacieux, afin de réaliser sur la terre le Royaume de Dieu et sa Justice. Voilà pourquoi personne ne peut combattre cette religion ; si on essaie de la détruire, on se détruit soi-même, parce qu’on se limite. Quand cette compréhension d’une religion universelle pénétrera les esprits, c’est toute l’organisation de la vie qui deviendra universelle : il n’y aura plus de séparations entre les humains, plus de frontières, plus de guerres. Il faut que tous acceptent la religion et la fraternité universelles que nous enseigne le soleil. En connaissant le soleil dans ses manifestations sublimes de lumière, de chaleur et de vie, les humains s’approcheront de plus en plus de la Divinité, et la terre deviendra un jardin de paradis où tous les hommes vivront en frères.
Pour travailler sur l’humanité un grand Maître a besoin d’un corps collectif ; tels de ses disciples sont les yeux, les oreilles ou la bouche de cet organisme, tels autres le cœur, l’estomac, les poumons, les bras, les jambes… Tant qu’il ne peut pas animer ce corps collectif, le Maître est limité. L’esprit d’un grand Maître fait donc des efforts pour s’incarner, non seulement dans son propre corps physique, mais aussi dans le corps collectif d’une communauté spirituelle afin de la développer et de l’améliorer. Mais ce corps collectif doit, en retour, faire autant d’efforts pour aider l’esprit du Maître à s’incarner et se manifester en lui. C’est pourquoi, au lieu de rester fixé sur le corps de Jésus cloué sur une croix, un chrétien doit avoir pour unique préoccupation de se préparer à devenir une parcelle purifiée et lumineuse de ce corps collectif que l’esprit du Christ travaille à animer. II y a deux mille ans Jésus est mort crucifié, c’est un fait, on ne peut pas revenir là-dessus, mais c’est à nous maintenant de renforcer le corps du Christ pour que son esprit continue à travailler sur la terre.
L’homme parfait, l’homme idéal, l’homme tel que l’Intelligence cosmique l’a créé dans ses ateliers est semblable au soleil et tout ce qui émane de lui est de la même quintessence que la lumière du soleil, mais à l’état éthérique. Donc, plus l’homme se rapproche de la perfection, plus ses émanations deviennent semblables à la lumière : comme la lumière, elles se propagent à travers l’espace et ceux qui sont sensibles les reçoivent et en bénéficient. Voilà pourquoi l’homme doit chercher à atteindre la perfection du soleil, parce que c’est toujours cette même force, cette même énergie solaire qui sort à travers son cerveau, ses yeux, sa bouche, ses mains et tout son corps, et, comme la lumière, elle apporte ses bénédictions non seulement aux humains mais aux plantes, aux pierres, à toute la nature.
L’intellect se situe en l’homme entre l’esprit et la matière. Quand il voit que la matière arrive à entraver, à bloquer les impulsions divines de l’esprit, l’intellect peut intervenir pour redonner à l’esprit sa force, lui ouvrir des portes. Du dedans, l’esprit pousse toujours, mais l’homme n’est pas toujours conscient, il ne sait pas qu’il peut faciliter le travail de l’esprit ou, au contraire, s’y opposer en donnant plus de possibilités à la matière. Les Initiés ont ouvert des écoles pour que justement les humains prennent conscience de cette réalité, qu’ils se décident à faire un travail sur eux-mêmes, à se dominer, à se purifier, pour permettre enfin la manifestation de l’esprit. Les grands Maîtres connaissent cette possibilité qu’a l’homme de se déterminer par l’intellect, afin de décider dans quel sens agir ; c’est pourquoi ils insistent pour qu’il prenne conscience de ce rôle qu’il peut jouer dans l’univers, en soutenant le travail de l’esprit sur la matière.
Essayez de parler le moins possible des défauts des autres, car en les mentionnant vous entrez en contact avec ces défauts, et vous vous faites du mal à vous-même. Lorsque vous parlez contre quelqu’un le Ciel dit : « Combien as-tu dans ta caisse ? Donnes-en la moitié à celui dont tu parles. Puisque tu veux le corriger, c’est que tu es riche, donne-lui donc de ta richesse ! » Mais lorsque vous dites de bonnes choses de quelqu’un, le Ciel lui dit : « Donne-lui un peu de tes trésors, parce qu’il parle bien de toi. » Donc, si vous dites du mal des autres, ce sont eux qui en tirent profit ; tandis que si vous dites du bien d’eux, c’est vous qui en profitez. Admettons que vous ayez été obligé de dire quelque chose de négatif sur quelqu’un, ne terminez pas là-dessus, mais ajoutez une parole positive. Quels que soient les défauts, tâchez de trouver en lui une bonne qualité dont vous parlerez, pour finir sur quelque chose de positif. Il ne faut jamais rester sur le côté négatif.
L’homme ne peut goûter le bonheur et la paix tant que l’ordre hiérarchique en lui n’est pas respecté. Si l’estomac prend la place du cerveau, il est évident qu’il pensera avec l’estomac, et ce ne sera pas fameux !… Vous avez vu ce qui se passe dans un orchestre avant la venue du chef : tous les musiciens vont, viennent, parlent entre eux, accordent leurs instruments, c’est la cacophonie. Mais dès que le chef arrive, la tête, le silence se fait, chacun prend sa place et alors se font entendre des sonorités qui plongent le public dans le ravissement. Il en est ainsi parce que chacun est à sa place, sait ce qu’il a à faire et le fait. Pour que l’ordre hiérarchique s’installe en nous, il ne faut plus que ce soient les désirs, les passions qui dominent, mais la sagesse, la raison et, au-dessus d’elles encore, à la tête, l’Esprit de Dieu. Nous devons donc prier, supplier, jusqu’à ce que cette tête, l’Esprit de Dieu, vienne s’installer au-dedans de nous. À ce moment-là, la divine hiérarchie sera rétablie, et tout sera en nous harmonieux et musical.
Tous ceux qui, dans la religion, mettent l’accent sur des notions, des croyances, des rites qui s’écartent de ces réalités essentielles que sont la lumière, la chaleur et la vie, sont la cause de grands malheurs. Qu’ils commencent à se tourner vers le soleil pour apprendre sa leçon ! Le soleil est large, il est tolérant, il dit : « Croyez à ce que vous voyez, moi je continue à vous distribuer mes richesses. » Les humains, eux, se massacreront jusqu’au dernier pour imposer leur conception d’un Dieu qu’aucun d’eux n’a jamais vu. Vous direz qu’on ne peut pas voir Dieu. Si, justement on peut en voir un reflet dans le soleil ! C’est le soleil qui exprime le mieux la perfection divine. Il continue à donner à tous la lumière, la chaleur et la vie sans s’occuper de savoir qui est orthodoxe, catholique, protestant, juif, musulman, bouddhiste… Pour le soleil, tous sont des enfants de Dieu. Tôt ou tard, on ne pourra plus ignorer ces grandes vérités, le monde entier trouvera la vraie, l’unique religion. Et les chrétiens comprendront que le Christ n’est autre que l’esprit du soleil. Bien sûr, il ne s’agit pas de trouver le Christ dans ce disque solaire physique qu’on voit dans le ciel, il s’agit de sentir que, au-delà du soleil, qui est un symbole, c’est le Seigneur Lui-même qui est là, plein d’amour.
Cet élan qui pousse l’homme et la femme l’un vers l’autre et qu’on appelle amour ne peut pas véritablement trouver toute sa satisfaction dans le plan physique. Car ce n’est pas le corps physique qui a besoin d’aimer, mais le cœur, et au-delà encore l’âme et l’esprit. Si on s’arrête au corps physique, on ne peut éprouver que quelques sensations, quelques émotions agréables qui se transformeront bientôt en jalousie, en affrontement et en haine. Dans l’amour, comme dans beaucoup d’autres domaines, le corps ne doit être considéré que comme un instrument et non un but. Tous ceux qui ne font pas l’effort de chercher au-delà du corps physique resteront insatisfaits et s’ils sont mariés, leur vie deviendra un enfer, car ils finiront par ne voir que les mauvais côtés l’un de l’autre. Tandis que ceux qui ont travaillé à faire de leur amour un échange sur le plan de l’âme et de l’esprit goûteront chaque jour un bonheur nouveau. Et même quand ils seront devenus vieux, ils ne cesseront de se redécouvrir, de se réjouir et de se trouver merveilleux. Car ce n’était pas l’enveloppe, le récipient, le corps qu’ils aimaient, mais son contenu, le principe spirituel issu de la Source unique et inépuisable.
Combien se disent : « Je fais des efforts, mais à quoi cela servira-t-il, puisque partout règne la loi de l’égoïsme et du carnage ? Les poissons se mangent entre eux dans les océans, dans les forêts les fauves se dévorent, et dans les sociétés on ne voit partout qu’égoïsme, violence, cruauté. Pourquoi devrais-je faire exception ? Luttons plutôt des griffes et des dents, donnons des coups et de cette façon nous réussirons… » Tout cela est vrai, mais ces gens-là ne raisonnent qu’en se fiant à ce qu’ils voient sur la terre et qui ne représente que la moitié de la vérité. S’ils jetaient un regard vers le ciel, ils verraient qu’il y a aussi le soleil, et le soleil, c’est l’autre moitié de la vérité. Alors que les animaux et les hommes ne font qu’absorber, engloutir, prendre, ravager, le soleil ne fait que briller, rayonner, projeter, donner. Pourquoi ? Pour que nous ayons la vie, la chaleur, la lumière. Aurions-nous encore la vie s’il n’existait pas une autre loi, la loi de l’amour et du sacrifice qui n’est pas la loi de la terre mais celle du soleil ? Non, eh bien, si tout ce que vous voyez sur la terre vous décourage, pensez au soleil, acceptez ses lois et vous vous sentirez encouragé.
Les oiseaux sont l’aboutissement de l’évolution de certains reptiles. Comment cette évolution s’est-elle produite ? Peut-être existait-il parmi ces reptiles quelques individus plus entreprenants, plus audacieux, plus curieux, qui ont donné l’exemple, et certains les ont suivis : ils ont fini par s’envoler… Tandis que les autres, paresseux, craintifs, sans ambition, sont restés accrochés au sol. C’est ce qui s’est passé aussi avec les humains : à travers l’histoire on a toujours vu une minorité d’êtres prêts à suivre ceux qui les entraîneraient sur de nouveaux chemins, alors que les autres, la plupart, stagnaient. Il y a toujours eu des précurseurs, des audacieux, c’est ainsi que l’humanité progresse : grâce aux audacieux. Il dépend de la bonne volonté, de la conscience, de l’intelligence de chacun de nous de suivre ces audacieux pour se transformer et devenir des oiseaux, pour être libres.
La solitude est la plus terrible des souffrances que puisse éprouver l’homme au cours de sa vie. C’est pourquoi chacun cherche celui ou celle avec qui il pourra échanger ses pensées, ses émotions, un être sur lequel il puisse s’appuyer. Mais il est difficile de trouver l’être que l’on cherche. Combien de livres ont expliqué cette angoisse, cette souffrance venant de l’impossibilité de découvrir une âme sœur avec laquelle on aurait des échanges ! Parce que le cœur humain ne peut être rempli définitivement et complètement que par Dieu. Celui qui veut vaincre la solitude, sentir chaque jour qu’il n’est pas seul, qu’il est entouré d’êtres invisibles et qu’il est lui-même rempli d’une immense présence, faite de joie et de bonheur, doit s’unir à Dieu. Mais il doit s’unir à Dieu en tant que manifestation, c’est-à-dire s’unir à la sagesse, à l’amour et à la vérité. Pour celui qui met l’amour dans son cœur, la sagesse dans sa tête et la vérité dans sa volonté, la solitude n’existe plus.
Tant que les humains mettront leur confiance dans les réalisations matérielles, ils éprouveront des déceptions : parce que, étant donné leur nature, ces acquisitions ne sont pas durables. Alors, qu’ils les laissent un peu de côté et qu’ils se mettent au travail afin d’atteindre l’Être le plus inaccessible, Dieu Lui-même, ou leur Moi supérieur, pour qu’il descende se manifester en eux… Et alors là, oui, ils auront les véritables réalisations, des réalisations intérieures, dans la conscience, et ces réalisations sont immédiates et durables. Pour parvenir à de telles réalisations, concentrez-vous sur un idéal sublime dont vous savez d’avance que jamais il ne se matérialisera dans le plan physique, mais intérieurement vous sentirez cette réalisation, vous la vivrez à l’instant même, et elle ne vous quittera jamais.
Si vous arrivez à donner la première place en vous au Moi supérieur, vous participez déjà au travail cosmique du Christ, de Dieu Lui-même. Oui, c’est quelque chose de mystérieux, une activité qui se déploie dans une autre sphère et souvent même à votre insu. Lorsque vous êtes absorbé dans vos tâches quotidiennes, vous ne savez pas ce que fait votre esprit en vous. Mais peut-être qu’un jour, quand votre cerveau se sera suffisamment développé, vous deviendrez conscient de ce travail de votre esprit dans l’univers. Pour le moment, l’essentiel, c’est que vous rétablissiez le lien avec lui. Et c’est justement ce qui doit être votre unique préoccupation pendant les méditations : apaiser les habitants en vous afin de rejoindre votre Moi supérieur qui est la quintessence de Dieu Lui-même.
On dit que les êtres élus portent une marque sur le front. Et c’est vrai, mais ce n’est pas une marque qu’un être visible ou invisible peut venir poser de l’extérieur. C’est l’homme lui-même qui, par son travail, son élévation spirituelle, inscrit un tel signe sur son front. Car combien de fois je vous l’ai dit : tout s’enregistre, et nos actes, nos sentiments, nos pensées, laissent des traces non seulement autour de nous, mais aussi et surtout en nous. Tout notre être est imprégné, modelé, façonné par les manifestations de notre vie psychique. Oui, c’est une loi : chaque fois que nous manifestons la bonté, la justice, la patience, l’amour… ces vertus s’inscrivent en nous, et non seulement elles s’inscrivent en nous, mais elles créent autour de nous une sorte de champ magnétique qui attire de l’espace des forces bénéfiques qui nous protègent.
Maintenant on instruit le monde entier, même les peuples les plus primitifs, mais on ne peut pas ne pas remarquer que cette instruction s’accompagne de troubles et de révoltes. Comment se fait-il que le savoir, le développement intellectuel, qui sont pourtant de bonnes choses, soient la cause de tellement de guerres et de malheurs ? En réalité, la cause n’est pas le savoir, mais la nature du savoir. Quand on ouvre les yeux des gens, ce qu’ils commencent par voir, ce sont les inégalités sociales : les autres sont riches et puissants, tandis qu’eux-mêmes sont pauvres et faibles, alors, évidemment, la révolte, la jalousie s’éveillent en eux. Ils désirent toutes sortes de choses qu’ils n’avaient jusque-là jamais désirées, et comme ils ne savent pas comment les obtenir, ils s’y prennent de la manière la plus simple : la violence. Vous direz : « Mais alors, il faut maintenir les gens dans l’ignorance et l’obscurité ? » Non, les Initiés ne sont pas pour l’ignorance, mais ils ne sont pas non plus pour un savoir qui n’éveille pas l’homme aux aspirations de l’âme et de l’esprit.
L’amour supérieur est un état de conscience dans lequel tous les êtres doivent apprendre à vivre un jour. Cet état de conscience ne peut se décrire et on ne peut pas non plus l’expliquer à celui qui n’est pas prêt à le vivre ; tout ce que l’on peut faire, c’est essayer de l’y amener peu à peu. Cet état de conscience permet à l’homme de se sentir intérieurement lié avec l’univers ; il est alors comme un instrument vibrant à l’unisson de tout ce qui existe, il ressent une paix profonde et surtout une immense bienveillance à l’égard de tous les êtres. Il ne sait pas d’où provient cette bonne disposition, il sent simplement qu’elle a envahi tout son être et le pousse à se manifester avec amour et compréhension. Il voit la nature et les humains sous un jour nouveau, il est heureux.
Imaginez que vous souffliez violemment sur une branche fleurie : les pétales s’envolent dans tous les sens ; il ne reste plus rien de cet ordre, de cet agencement qui en faisait toute la beauté. Eh bien, c’est ce que vous faites aussi lorsque vous vous laissez aller à la colère, la jalousie, la cupidité, la sensualité : vous produisez un souffle, un courant qui trouble la disposition des atomes et des électrons en vous, et c’est la perturbation de cette organisation intérieure qui est à l’origine des maladies psychiques, ou même physiques, et qui vous coupe du monde spirituel. C’est pourquoi, lorsque vous éprouvez un trouble, un malaise, parlez à vos cellules, dites-leur : « Allons, apaisez-vous, je vous envoie des ondes d’harmonie et d’amour, soyez obéissantes, reprenez votre travail. » Ne laissez jamais un état négatif s’installer en vous, tâchez d’y remédier immédiatement.
Ce sont les humains souvent qui sont responsables des conditions difficiles dans lesquelles ils vivent. Mais ils ne s’en rendent pas compte et ils accusent toujours les autres de ne pas leur avoir donné ceci, facilité cela. En réalité, même si on leur donne ce qu’ils réclament, cela ne changera pas grand-chose, car lorsqu’on est faible, paresseux, ignorant, on n’est pas plus heureux et surtout on ne s’améliore pas, au contraire. Combien de fois on a vu que lorsqu’on satisfait tous ses désirs, l’homme ne fait que s’avilir. Avant, au moins, les difficultés l’obligeaient à réfléchir, à faire des efforts. Mais au moment où les obstacles tombent, on peut dire que le chemin de l’enfer est largement ouvert devant lui. Évidemment, cela ne signifie pas que l’on doive maintenir les humains dans les privations et les difficultés, non, mais il est dangereux de donner de grandes facilités matérielles à tous ceux qui ne savent pas se maîtriser et qui font passer la vie matérielle avant la vie spirituelle, car c’est les exposer aux pires tentations.
L’homme ne peut rien améliorer sur la terre s’il ne sait pas s’élever pour contempler d’autres régions peuplées d’entités plus évoluées qui peuvent lui servir d’exemples et de modèles. Il ne peut rien créer de plus beau, de meilleur, s’il n’a pas perçu quelque part une réalité qui dépasse la nôtre. Et c’est cela justement le travail du disciple. Dans ses méditations, ses contemplations, ses extases, il arrive à percevoir cette perfection qui est en haut, et ensuite il s’efforce de la reproduire ici sur la terre. C’est là la seule méthode de transformation véritable. Et si malgré leurs efforts les humains n’arrivent pas à améliorer grand-chose sur la terre, c’est qu’ils ne savent pas s’élever pour contempler un monde qui les dépasse.
Le soleil est le meilleur restaurant qui existe, c’est pourquoi nous allons le visiter chaque matin. Mais pour y recevoir de la nourriture, il faut avoir de l’or : pas de l’or dans les poches, cela ne sert à rien, mais de l’or dans le cerveau. Et quand le restaurateur, l’esprit solaire, voit que vous avez quelques louis d’or au-dedans de vous, tout de suite il envoie des plats et des plats, les plus succulents. Autrement vous restez là à bailler, à vous gratter en soupirant : « Je ne sens rien, je ne reçois rien, ce n’est pas la peine de venir dans ce restaurant. » Vous attendez le service, mais on va servir les autres et pas vous. À vous, on vous dit : « Attendez, attendez, allez d’abord ramasser de l’or, quand vous aurez cet or, on vous servira. » Avoir de l’or, c’est comprendre la sagesse divine, l’apprécier, l’aimer, la chercher. Quand les esprits du soleil voient que vous avez cet or, ils s’occupent immédiatement de vous.
Il faut être capable de transformer toutes les impuretés que nous recevons de ce qui nous entoure, de la nourriture, de l’air et même des pensées et des sentiments que les humains dégagent. Et même, plus loin encore, tout ce que l’on reçoit des autres comme critiques, haine, ingratitude, il faut le transformer. Qu’est-ce que les Initiés n’ont pas reçu comme pierres de tous les côtés… des montagnes de pierres ! Mais ils ont trouvé le moyen de les transformer en pierres précieuses. Tous ces trésors qu’ils nous ont laissés sont des pierres qu’on leur avait jetées et sur lesquelles ils ont travaillé. C’est cela la véritable alchimie. Puisque la terre est capable de transformer la matière brute en pierres précieuses, pourquoi pas nous ? L’essentiel est d’y penser. Un être humain possède toutes les forces et les puissances ; même la pierre philosophale est là en lui qui transforme tout en or. Tant que les humains n’auront pas cette philosophie, ils se sentiront malheureux, écrasés, la moindre critique qu’on leur fera les mettra par terre.
Les humains sont extraordinaires : ils écoutent les conseils du premier venu qui leur dira comment réussir dans la vie, quoi penser sur la politique, la religion… qui fréquenter, comment retrouver la santé, etc., sans se demander si cette personne possède réellement les éléments pour les conseiller. Ils ressemblent à cet homme qui, perdant ses cheveux, va dans un magasin acheter une lotion. « Voilà un produit très efficace, dit le marchand, c’est de la pilocarpine : faites une friction tous les soirs, vous verrez, c’est miraculeux. » Il achète le produit et rentre chez lui enchanté sans avoir remarqué que le bonhomme qui lui faisait la réclame de ce produit n’avait pas un cheveu sur la tête. Si ce produit était efficace, pourquoi est-il encore chauve ? Les gens se laissent embarquer par n’importe qui sans réfléchir, sans remarquer les indices qui prouvent que cette personne qui leur fait des beaux discours est incapable de les aider en quoi que ce soit. Et malheureusement cela est vrai dans tous les domaines.
La plupart des mariages finissent sur un échec et pourtant, instinctivement, subconsciemment, l’homme et la femme qui commencent à s’aimer ont l’espoir que cet amour sera merveilleux, divin, qu’enfin ils auront trouvé leur âme sœur, qu’ils goûteront la plénitude. Alors, d’où leur vient cette espérance ? D’un souvenir du passé lointain, d’une connaissance profondément enfouie en eux, qu’en haut, dans le monde divin, l’union du principe masculin et féminin se réalise dans la plus grande splendeur, dans la plus grande plénitude. C’est parce que l’homme et la femme se cherchent trop bas qu’ils ne trouvent pas la même plénitude. Le vrai mariage, c’est l’union que l’homme et la femme réalisent avec leur âme et leur esprit. S’ils sont déçus, c’est qu’ils n’ont pas su réaliser ce mariage. Le bonheur n’est possible que lorsqu’ils parviennent à s’unir en haut.
Il a été dit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, de toute ta force. » Oui, parce que tout est dans l’amour pour Dieu : la santé, la beauté, la lumière, l’intelligence, la puissance, la liberté. Si nous aimons Dieu de tout notre être, si Dieu est pour nous à la première place, si nous faisons des efforts quotidiennement, trois fois, quatre fois, dix fois par jour pour sortir de nous-mêmes et nous fondre dans cette immensité d’où nous viennent la vie, le bonheur, les forces et toutes les bénédictions, nous comprendrons qu’aucune créature ne mérite notre amour autant que Dieu. Oui, car personne, ni parents, ni femme, ni mari, ni enfants, ni amis, ne peuvent nous donner quelque chose d’aussi essentiel, personne ; ils nous donnent quelques objets, quelques sourires, mais c’est loin, loin de pouvoir se comparer avec la vie et les bénédictions qui viennent de la Source divine.
Ce qu’il faut comprendre une fois pour toutes avec le travail spirituel, c’est qu’il concerne une matière extrêmement subtile qui échappe à nos moyens d’investigation habituels. Mais les résultats qu’il est possible d’obtenir dans le plan spirituel sont tout aussi réels que ceux qu’on peut obtenir dans le plan physique. Autant, dans le plan physique, il est réel que vous sciez du bois ou que vous préparez un potage, autant dans le plan spirituel, il est réel aussi que vous déclenchez des forces, orientez des courants, éclairez des consciences : un jour ou l’autre les résultats sont là. Tant qu’on ne connaît pas ces lois et qu’on s’attend à voir tout de suite les résultats concrets de son travail spirituel, on se décourage et même on démolit quelquefois ce qu’on a déjà construit.
Pour sortir des limites de sa conscience, le disciple doit apprendre à se projeter très haut jusqu’à cet Être qui embrasse tout et qui nourrit toutes les créatures : il se demande comment Il voit le devenir de l’homme, quels sont ses projets pour lui, pour son évolution dans un avenir proche et lointain. C’est ainsi que le disciple arrive à sortir de lui-même : parce qu’il essaie de plus en plus de se rapprocher de cet Être immensément grand, lumineux et parfait. Un travail se fait au-dedans, dans la subconscience, la conscience, la superconscience, et ce qu’il vit comme sensations et expériences est inexprimable. Cette pratique est une des plus salutaires pour le disciple ; en s’y adonnant chaque jour, il arrive à s’éloigner de son moi limité pour se fondre dans cet océan de lumière qui est Dieu. C’est là qu’il trouve les vrais gages de la connaissance, de la libération et du bonheur.
Si nous savons nous renforcer et aller plus loin dans notre compréhension des choses, un mal qui terrasserait ou anéantirait les autres nous rendra, nous, plus forts, plus nobles et en meilleure santé. Il ne faut donc pas chercher à supprimer le mal, mais se renforcer pour lui résister. Contre la pluie, la neige, la tempête, que fait-on ? Est-ce qu’on sort de sa maison pour ordonner aux forces de la nature de s’apaiser ? Oui, peut-être dans les contes c’est ainsi, mais dans la vie courante on s’occupe de sa maison, on la consolide, on vérifie l’isolation, on installe un bon chauffage, et ça suffit, on est tranquille. Alors, pourquoi ne pas faire intérieurement la même chose ? Pourquoi s’occuper de lutter contre le mal au lieu de s’occuper seulement de devenir plus fort, plus résistant, afin de mieux comprendre et d’agir mieux ?
Les humains sont rarement conscients de leurs mauvaises habitudes mentales. L’un, quand il doit entreprendre un travail, est tout de suite crispé, il s’énerve ; un autre devant chaque situation nouvelle, a pour première réaction de se montrer négatif ou affolé, un autre se révolte, un autre se décourage… Mais comme ce sont des attitudes dont ils ne se rendent même pas compte, ils ne peuvent pas y remédier, et dans n’importe quelle situation ils trouvent toujours un prétexte pour retomber dans les mêmes travers. La première chose à faire est donc de vous étudier pour vous connaître. Dès le moment où vous voyez clair en vous, vous avez déjà les moyens de remédier à la situation : tout de suite vous recevez un élan pour mobiliser toutes les possibilités que Dieu a mises dans votre subconscience, votre conscience, et votre superconscience : c’est ainsi que chaque jour vous progressez à cause de cette habitude que vous avez prise de vous étudier et d’être lucide sur vous-même.