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Certaines doctrines de l'Inde enseignent que le monde est une illusion, une « maya ». Non, le monde est une réalité. Il n'est pas la réalité, mais il est une réalité. Et la matière aussi est une réalité. Ce qui est une illusion, et même la pire de toutes, c'est cette croyance que nous avons, nous les humains, d'être séparés de la vie universelle,* de cet Être unique dont l'existence remplit l'espace, mais que nous ne pouvons ni sentir ni comprendre, parce que le moi inférieur nous en empêche. Voilà donc le but de nos méditations, nos prières : nous détacher de ce moi inférieur qui nous limite, pour nous rapprocher du Moi supérieur qui vit dans l'immensité, dans l'éternité, dans la plénitude. Quand la communication sera établie, nous ferons le voyage, nous retournerons librement dans notre Moi supérieur, notre Moi cosmique, qui vibre de l'harmonie de tous les êtres.
Étudiez les deux piliers de l'Arbre de la Vie : la clémence et la rigueur...* Pour réussir et être utile, un pédagogue doit savoir travailler avec les deux : tantôt avec l'indulgence, tantôt avec la sévérité. Un Maître doit être capable de manifester beaucoup d'amour et de tendresse, mais pour le progrès et l'avancement de ses disciples, il faut aussi qu'il sache se montrer sévère. Et si les disciples n'acceptent pas cette sévérité, c'est qu'ils n'ont rien à faire dans une École initiatique. Un Maître a besoin d'ouvriers pour le Ciel, et s'ils n'ont que le souci de leur petite personnalité, s'ils sont toujours vexés, ils sont inutiles. Les vrais disciples doivent laisser leur personnalité de côté et se montrer tout esprit, toute intelligence. Alors là, leur Maître peut compter sur eux pour le travail divin.
Vous n'avez pas encore compris pourquoi le cerveau est placé au sommet du corps. Si vous l'aviez compris, au lieu de rester toujours en bas dans le cœur, dans les émotions, à souffrir, à pleurer, lorsque vous rencontrez des difficultés, vous vous efforceriez de vous élever jusqu'à la raison, à l'intelligence, à la lumière. Quand un chagrin,* une déception vous donne envie de pleurer, dites-vous à vous-même : « C'est d'accord, je vais te donner satisfaction, je prépare même des mouchoirs. Mais attends, je vais d'abord réfléchir ». Alors, vous réfléchissez, vous cherchez et vous trouvez une solution beaucoup plus rapidement que si vous vous laissez aller à votre chagrin. Sinon, vous vous lamentez trois, quatre heures... Vous vous arrêtez enfin parce que vous êtes fatigué, et le lendemain vous recommencez. Les pleurs et les lamentations ne résolvent rien. Alors, au lieu d'être toujours occupé avec vos sentiments, pourquoi ne pas déménager et aller vous installer dans la région spirituelle qui est pure raison, pure sagesse, pure lumière ?
Chacun de vous doit décider de ne plus travailler seulement pour lui-même, mais pour la collectivité. C'est votre intérêt, parce que vous êtes une partie de la collectivité : quand celle-ci s'améliore et progresse, vous bénéficiez de ses améliorations. Vous y gagnez, parce que vous avez placé votre capital dans une banque qui s'appelle la famille humaine, la fraternité universelle dont vous êtes un membre. Tandis que lorsque vous travaillez pour vous-même, dans l'intérêt de votre petit moi limité, il ne peut rien vous venir de bon de cette activité. Vous direz : « Mais si, puisque j'ai travaillé pour moi. » Non, votre moi personnel, séparé, égoïste, est un gouffre sans fond, et en travaillant pour lui, vous avez tout jeté dans ce gouffre. Vous devez donc déplacer le but de votre travail et le mettre très haut dans un idéal d'universalité.*
Notre Enseignement contient tout ce dont vous avez besoin pour résoudre vos problèmes, sortir de vos difficultés, de vos chagrins, mais vous ne le voyez pas. Après l'audition ou la lecture de mes conférences vous dites : « C'est beau, c'est magnifique, on se sent heureux, dilaté », et vous restez avec ce sentiment de joie, d'émerveillement, sans rien enregistrer vraiment pour l'appliquer dans votre vie. C'est toujours le sentiment qui prime, la sensation, la joie, le plaisir. Et cela n'est pas seulement préjudiciable à la vie spirituelle ; avec cette mentalité, même si vous passez votre vie à voyager, à lire, à aller au concert, au théâtre, dans les musées, vous resterez toujours ignorant, faible, chétif. Partout où se présente quelque chose d'agréable, une occasion d'éprouver du plaisir, cherchez toujours ce qu'il y a à apprendre, à comprendre,* la quintessence d'une sagesse.
Quelle aventure extraordinaire que celle de l'épi de blé ! Il est coupé par les hommes, lié en gerbes, battu et envoyé au moulin pour y être broyé par la meule. Quand il est réduit en farine, on le mêle à l'eau, on le pétrit longuement et on le place dans le four où le feu le cuit. Et lorsqu'il pense que cette série d'épreuves touche à sa fin, voilà le couteau qui le coupe en tranches et les dents des hommes qui se mettent à le mastiquer. Un grand enseignement est contenu dans la vie de l'épi de blé, et il est bon de le méditer, car l'évolution de l'homme* lui-même se déroule d'après le même processus. D'innombrables épreuves le cuisent et le façonnent jusqu'au moment où, comme le blé, il sera enfin prêt à être offert en sacrifice pour le salut de l'humanité.
Chaque semence reçoit de l'arbre qui l'a produite les éléments nécessaires pour pouvoir, une fois plantée, croître et devenir comme son père, l'arbre. Par son apparence, la graine est différente de l'arbre, mais dans le plan subtil elle porte inscrite en elle l'image de l'arbre. C'est pourquoi, placée dans des conditions favorables (le terrain, la température, l'eau, la lumière), la graine devient en tous points semblable à l'arbre. Ce symbole de la graine nous permet de comprendre les versets de la Genèse où il est dit que Dieu a créé l'homme « à son image et à sa ressemblance ». L'homme est une graine qui a pour prédestination de devenir un jour comme l'Arbre cosmique dont elle est tombée. C'est pourquoi toute son activité doit consister à se rapprocher consciemment de l'image de son Père céleste qu'il porte en lui, à vibrer à l'unisson avec Lui afin de Lui ressembler.*
Ce qui induit les humains en erreur, c'est que les conséquences de leurs façons de penser et d'agir ne sont pas immédiates. Quand ils s'abandonnent au désordre intérieur ou qu'ils commettent des actions répréhensibles, il n'y a pas tellement de catastrophes qui leur tombent sur la tête, ils se sentent comme avant, et parfois même ils se trouvent mieux. Pourquoi le Seigneur a-t-il arrangé ainsi les choses ? Pour donner à l'être humain le temps et les possibilités de réparer, de s'assagir. Au lieu de l'assommer immédiatement, l'amour cosmique lui donne un crédit pour tout arranger et rétablir. Si vous transgressez certaines règles de la vie sociale, dans la comptabilité par exemple, on ne vient pas vérifier tout de suite : c'est quelques mois ou quelques années après que le fisc vous demande des comptes. Et en attendant la venue du jugement, il est encore temps de réparer les erreurs commises. Il en est de même dans la vie intérieure, et cette possibilité de réviser, de corriger, qui a été laissée à l'homme, est un aspect de l'amour cosmique.*
Vous êtes, supposons, envahi par de mauvaises pensées ou par des sentiments de rancune, de jalousie, de malveillance, et quoi que vous fassiez pour les chasser, vous n'y arrivez pas. Alors, que faire ?... Commencez à regarder calmement, à observer toutes ces forces et entités mauvaises, leurs manifestations, leurs manigances ; en les observant, déjà vous vous placez au-dessus d'elles, et alors voilà ce qui se passe : comme elles commencent à sentir la présence de quelqu'un qui les surveille, ça les gêne. Et si à ce moment-là vous projetez sur elles quelques rayons de lumière, elles se dispersent, car elles n'aiment pas la lumière. Évidemment, elles peuvent revenir, et il est même certain qu'elles reviendront ; mais de nouveau vous allez les observer, projeter sur elles un faisceau lumineux, jusqu'au moment où vous arriverez à vous débarrasser d'elles définitivement. Oui, parce que vous serez arrivé à vous maintenir toujours au-dessus.*
Un aveugle et un cul-de-jatte furent amenés un jour devant le juge, car on les accusait d'avoir dévalisé tous les fruits d'un pommier. Le cul-de-jatte disait : « Mais, Monsieur le Juge, comment pouvais-je faire ? Je n'ai pas de jambes. » Et l'aveugle : « Et moi, Monsieur le Juge, comment pouvais-je faire aussi ? Je n'y vois rien !» Évidemment tout le monde était perplexe. Mais voilà que parmi l'assistance, quelqu'un d'un peu plus avisé que les autres s'écria : « Mais si vous faites monter le cul-de-jatte sur les épaules de l'aveugle, ils peuvent très bien cueillir tous les fruits de l'arbre. » Et c'était la vérité : l'aveugle portait le cul-de-jatte et le cul-de-jatte, qui voyait bien, disait : « A gauche... à droite... un peu en avant... un peu en arrière. » Eh bien, le cul-de-jatte, c'est l'intellect sur les épaules de l'aveugle, le cœur. Le cœur, le sentiment est en bas, il désire, il souhaite. Et le cerveau, l'intellect qui est en haut, l'oriente pour qu'ils puissent ensemble arriver à leurs fins. C'est ainsi que le cœur et l'intellect* travaillent ensemble pour commettre des crimes ou de bonnes actions, suivant qu'ils sont ou non éclairés par l'âme et par l'esprit.
Analysez-vous et vous constaterez que lorsque vous devez contracter des liens, faire une association, c'est la sympathie ou l'antipathie que vous ressentez à l'égard des personnes qui prime le raisonnement. Le raisonnement vient après, quand ça ne marche plus, quand on est déçu ; mais à ce moment-là il est trop tard. Quand un homme et une femme décident de se lier, qu'est-ce qui agit ? La sympathie, l'attraction. C'est seulement après que vient le raisonnement, quand ils constatent qu'ils se sont trompés. Et pour l'antipathie, c'est la même chose : quelqu'un ne vous plaît pas, vous le fuyez ou vous vous acharnez contre lui. Puis un jour, par hasard, vous découvrez que cette personne, antipathique d'après vous, possède des qualités d'honnêteté, de sérieux, de courage, qui manquaient à celui qui vous était tellement sympathique. Alors, faites attention, ne vous fiez pas trop à vos sentiments de sympathie ou d'antipathie. Dès le début, le raisonnement doit aussi dire son mot.*
Il existe une branche de la physique qui étudie la résistance des matériaux. Car il est très important, lorsqu'on doit construire un immeuble, un barrage, un pont, un tunnel, etc., de savoir comment les matériaux vont réagir aux pressions, aux vibrations, aux chocs, à l'usure. Et on fait des recherches pour trouver justement les matériaux les plus solides, les mieux adaptés aux conditions qu'ils auront à subir. De la même façon, la Science initiatique met l'accent sur la résistance des matériaux, pour que vous construisiez en vous un édifice qui résistera à tout, aux vents, aux inondations, aux tremblements de terre, c'est-à-dire aux épreuves et aux difficultés intérieures auxquelles on est fatalement exposé. Ces matériaux résistants sont ceux que vous donne la pratique des vertus : la bonté, la justice, la pureté, la sagesse. L'Intelligence cosmique condamne à une rapide désagrégation toute matière qui n'est pas éclairée par la Divinité.* Vous ne pourrez vous construire un corps résistant qu'en utilisant des matériaux imprégnés de la force divine.
Le mage qui prépare un talisman doit connaître les relations* qui existent entre les objets physiques, les forces de la nature et les êtres invisibles. Car qu'est-ce qu'un talisman ? Un objet qui, grâce aux métaux dont il est formé, aux signes et aux caractères qu'il porte, doit absorber et retenir des forces ; c'est pourquoi le mage le met en liaison avec des entités invisibles, afin qu'il devienne une source d'influences bonnes ou mauvaises, harmonieuses ou chaotiques. Mais le mage blanc est celui qui ne prépare que des talismans susceptibles de produire les meilleures influences. Le travail du mage est en réalité identique à celui de la Nature qui remplit les pierres, les plantes, les animaux, et même les humains, d'une essence particulière qu'il est ensuite possible d'utiliser. On peut ainsi bénéficier de la présence des énergies naturelles en toutes choses, mais il faut connaître les lois et toujours se servir de ces énergies pour le bien de tous.
L'existence n'est qu'une lutte incessante entre deux forces antagonistes : la vie et la mort.* Si on observe les créatures, on voit que ces deux puissances adverses sont là constamment en train de se faire face, et c'est toujours la faiblesse de l'une qui fait la force de l'autre. Quand un royaume est puissant, prospère, tous ses ennemis restent tranquilles, mais quand il commence à s'affaiblir à cause de la négligence des gouvernants ou des citoyens, ses ennemis en profitent pour se manifester et finissent par le détruire. Le même phénomène se produit aussi en nous, où des forces hostiles menacent toujours de nous affaiblir en nous enlevant notre inspiration, notre courage ; nous devons en être conscients pour pouvoir leur résister. Puisqu'on est venu sur la terre pour exécuter un travail, il ne faut pas laisser les forces négatives remporter la victoire. Autant que l'on peut, par la connaissance, la foi, l'espérance, l'amour, on doit aider la vie à se maintenir.
Le savoir officiel est utile, il enrichit énormément l'être humain, il lui donne une situation, du prestige, de l'autorité, de l'argent. Mais ce savoir ne le transforme pas, parce que c'est un savoir qui reste à la surface, il ne le touche pas en profondeur. Vous avez beau accumuler des connaissances en mathématiques, en histoire, en géographie, etc., vous ne changerez pas : si vous êtes craintif, sensuel, coléreux, gourmand, vous restez craintif, sensuel, coléreux, gourmand. Aucune université, par exemple, ne vous donne un enseignement sur l'au-delà, sur la question de la survie et de la réincarnation. Donc, même si vous possédez toutes les sciences, comme vous n'avez aucune notion de ces sujets tellement essentiels, vous ne pouvez avoir ni cette espérance, ni cette conviction, ni cette puissance de la volonté qui vous permettraient de vous transformer. Tandis que si l'on vous enseigne comment les âmes continuent à vivre dans l'autre monde et comment ensuite elles se réincarnent, devant ces révélations, devant ces lois, vous ne pouvez plus rester le même, vous êtes obligé de devenir plus attentif à votre comportement extérieur et intérieur.*
D'après leur nature et la force que vous leur avez communiquée, vos pensées et vos sentiments suivent un chemin déterminé dans l'espace, puis ils reviennent vers le centre qui les a projetés : vous-même. Si ces pensées et ces sentiments sont justes, généreux, ce sont des bénédictions qui vous arrivent, et s'ils sont empoisonnés par le venin sorti de votre tête et de votre cœur, vous commencez à vous rendre compte de leur contenu ! Cela s'appelle le choc en retour,* et c'est une loi qui agit pour le bien comme pour le mal. Bien sûr, même si vous êtes un disciple de la Science initiatique, vous n'arriverez pas à contrôler vos pensées et vos sentiments du jour au lendemain, mais l'essentiel, c'est que vous deveniez un peu plus conscient chaque jour de l'importance de cette question. Après quelque temps, non seulement vous serez maître de votre vie psychique, mais lorsque des influences étrangères nocives tenteront de vous attaquer, vous serez capable de les repousser.
Vous avez tendance à ne voir toujours que le mauvais côté des choses. Tout l'univers vous appartient, mais vous vous plaignez continuellement qu'il vous manque ceci, qu'il vous manque cela. Non, c'est seulement une philosophie divine qui vous manque. Je demande à quelqu'un : « Est-ce que tu connais tes possessions ? – Oui, une mansarde. – Mais non, pauvre malheureux, tu ne sors pas, tu es cantonné dans ta mansarde, promène-toi pour voir ton héritage. Tu possèdes un domaine vaste, immense, viens avec moi, regarde ce qui t'appartient : des forêts, des lacs, des rivières, des étoiles... Et regarde aussi en toi tout ce que tu possèdes,* et tu comprendras que tu es extraordinairement riche, rien ne te manque. » La plupart des humains sont comme celui qui, étant plongé dans l'eau, se plaindrait qu'il a soif : il a de l'eau, il est plongé dans un océan, mais il se laisse mourir de soif.
La technique fabrique de plus en plus d'appareils et de produits pour remédier à toutes les erreurs et maladresses des humains : réparer, recoller, nettoyer... Et quelle publicité elle fait pour tous ces produits ! Mais l'aspect psychologique et moral de la question, c'est-à-dire rendre les humains plus attentifs à leurs pensées, à leurs gestes, ça, personne ne s'en occupe. Puisque les pharmacies, les hôpitaux, les garages, les blanchisseries, les drogueries... sont là, pourquoi faire attention, être vigilant ? On fait d'extraordinaires progrès dans le domaine extérieur, mais dans le domaine intérieur, c'est déplorable. Et ensuite on parle d'économie ! La véritable économie,* c'est d'être attentif et raisonnable ; l'autre économie, celle des économistes, n'est en réalité que dépenses et ruines. Vous voulez pratiquer la véritable économie, avoir des richesses, des trésors avec lesquels vous pourrez ensuite aider les autres ? Eh bien, il faut devenir attentif, éclairé, maître de soi-même, et raisonnable. C'est tout.
L'Initié dit : « Je me priverai de quelques grains de blé, mais c'est pour en récolter des milliers. » Et au lieu de manger ces grains, il les sème, et il finit par récolter tout un champ. Tandis que l'homme ordinaire dit : « Pourquoi me priver ? Je mangerai tous les grains. » Oui, mais après quelque temps, il n'aura plus rien. Il faut savoir se priver, renoncer à manger quelques grains pour pouvoir les semer, et on sera dans l'abondance. Il est nécessaire de manger, mais un peu, et semer le reste. Évidemment, ces grains dont je vous parle sont symboliques. Ce sont nos pensées et nos sentiments que nous devons apprendre à semer. Les pensées et les sentiments peuvent faire un travail pour le bien de tous, mais à condition de ne pas les manger, c'est-à-dire de ne pas les mettre au service de ses intérêts égoïstes. Celui qui sait se priver fait des récoltes tellement abondantes qu'il peut nourrir le monde entier.*
Il peut arriver que des personnes, qui ont été durant des années des modèles de moralité et de vertu, deviennent un jour la proie d'une passion toute-puissante et se livrent à toutes sortes de débordements et de vices. Et inversement, on a vu des personnes qui avaient commis des crimes ou mené une vie de débauche, devenir des saints, des modèles de bonté, de pureté et de sacrifice. Pour les unes comme pour les autres, cela paraît incompréhensible. Et pourtant cela peut très bien se comprendre si l'on sait que, pour l'homme comme pour l'arbre, le plus haut est lié au plus bas, et réciproquement. Avez-vous observé les arbres pour voir comment les branches sont liées aux racines ? Lorsque les branches croissent, qu'elles deviennent plus longues, plus grosses, les racines se développent aussi en s'enfonçant de plus en plus profondément dans la terre. Si l'homme ignore comment le monde supérieur est lié au monde inférieur,* et s'il n'étudie pas dans la Science initiatique comment fonctionne cette liaison, de nombreux phénomènes de la vie psychique lui resteront longtemps impossibles à maîtriser.
L'argent n'est utile que dans le plan matériel. Dans le plan psychique, spirituel, on ne peut faire aucun bien avec l'argent : là, il faut la lumière, la lumière qui est de l'or fluide.* Si vous aimez la lumière, vous possédez déjà de l'or dans le plan spirituel. Plus vous êtes riche de cet or et plus vous avez de possibilités d'aller dans les magasins célestes « acheter » ce que vous ne pourrez trouver dans aucun autre magasin : la sagesse, l'amour, la joie, l'infini, l'éternité. C'est pourquoi les sages, les Initiés tâchent d'entasser le plus d'or possible dans le plan spirituel, pour pouvoir s'enrichir de qualités et de vertus dont ils feront ensuite bénéficier les autres. Même s'ils n'ont aucun argent dans leur poche, ils continuent grâce à leur lumière à attirer les présents du Ciel et à les distribuer autour d'eux.
Tout ce que les humains pensent, sentent, désirent, se déverse dans le monde invisible et y déclenche des forces et des puissances, bénéfiques ou maléfiques. Mais comme la plupart d'entre eux ne le savent pas, il y a donc sur la terre sept milliards d'individus qui, chaque jour, sans arrêt, sont en train de provoquer inconsciemment des forces destructrices. Si on essaie de les éclairer, ils ouvrent des yeux étonnés en se demandant ce qu'on leur raconte : les pensées et les sentiments ne se voient pas, ne se touchent pas, comment peuvent-ils déclencher des événements ?... La vie intérieure,* la vie de la pensée est essentielle pour la construction de notre avenir et celui de l'humanité. C'est pourquoi la première chose que l'on apprend dans une École initiatique, c'est à surveiller ses pensées, ses sentiments, ses désirs : quel est leur but, leur direction, pour pouvoir justement se lier aux forces bénéfiques de la nature et travailler ainsi à sa propre évolution et à celle du monde entier.
Dieu a voulu que les créatures humaines soient libres* de choisir leur destinée, et les esprits d'en haut n'ont aucun droit d'intervenir dans ce choix : si les humains décident de se casser la tête, ils sont obligés de les laisser faire. La preuve, regardez, depuis des millions d'années que les humains sont là à se battre, à souffrir, ils n'interviennent pas dans leurs affaires, ils sont patients, ils attendent, ils savent qu'un jour ou l'autre, même les plus entêtés finiront par comprendre, ils ont l'éternité pour cela. Celui qui veut devenir un saint, ils le laissent devenir un saint. Celui qui veut devenir un criminel, ils le laissent aussi, mais ils savent qu'il y a des lois, et ils disent : « Le pauvre, il va souffrir, il va se casser la tête. » Ça, ils le voient d'avance, mais ils laissent chacun faire ses expériences et tirer des conclusions. Nous sommes donc libres d'agir comme nous voulons. Il existe des lois qui viendront nous punir si nous agissons mal, et nous récompenser si nous agissons bien, mais nous sommes libres d'agir bien ou mal.
Les parents doivent essayer de comprendre les relations subtiles que leurs très jeunes enfants ont avec les mondes visible et invisible, car les enfants ont une sensibilité que leurs parents, en tant qu'adultes, ont perdue. Cette sensibilité vient d'un lointain passé où les humains avaient conscience d'appartenir totalement à cet organisme vivant qu'est la nature ;* c'est pourquoi les animaux, mais aussi les plantes, les pierres et les objets apparaissent à ces enfants comme des êtres très proches d'eux : ils leur parlent, ce sont leurs amis. Certains enfants entrent même en contact avec les esprits de la nature, ils les voient, ils leur sourient, ils ont avec eux des conversations, écoutant et répondant. Mais peu à peu, à cause de leur éducation, du langage et de l'attitude des adultes, ils perdent ce contact. Pour le bien de leurs enfants, mais aussi pour leur propre évolution intérieure, les parents doivent donc se pencher sur cette question. Qu'ils observent leurs enfants dans les premières années, afin de lire dans le livre de leur âme les véritables secrets de la vie.
La bonne attitude* est le secret de la magie blanche ; si vous trouvez la bonne attitude, vous possédez le verbe magique grâce auquel vous pouvez vous comprendre, non seulement avec les humains mais aussi avec les animaux, les plantes, les pierres, les objets. Cette attitude, chacun de vous doit la trouver tout seul, pour lui-même. La seule règle que je peux vous donner, c'est que pour trouver cette attitude, vous devez cultiver en vous le respect à l'égard de tout ce qui existe. Il faut cesser de croire qu'en se montrant tellement négligent et irrespectueux, on manifeste sa puissance et son indépendance. Non, ce défaut, tellement répandu maintenant parmi nos contemporains, contient le germe de tous les malheurs.
L'amour est implacable envers la haine, la lumière est implacable envers les ténèbres, le bien est implacable envers le mal. Si vous avalez du poison, il fait en vous des ravages spectaculaires ; mais on vous donne un puissant antidote et vous voilà rétabli. Évidemment, les effets de cet antidote paraissent moins frappants que ceux du poison, mais ils sont aussi puissants. Le bien est aussi puissant et formidable que le mal, mais comme il nous convient, on trouve ses manifestations normales et on ne lui accorde pas beaucoup d'attention ni d'importance. Mais allez demander au mal son opinion, il vous dira : « Oh là là !, le bien, ne m'en parlez pas ! Qu'est-ce que j'ai reçu comme coups ! » Demandez aux esprits ténébreux l'effet que produit sur eux le passage d'un esprit de lumière : ils hurlent, ils s'enfuient terrorisés. Ça, vous ne l'avez pas vu et vous ne réfléchissez pas. Pour comprendre la puissance du bien,* c'est le mal que l'on doit interroger.
Seuls ceux qui ont de l'amour pour les autres devraient être autorisés à leur préparer la nourriture, afin de n'y introduire que des vibrations harmonieuses. Vous direz : « Mais si les aliments sont frais, sains, s'ils ne contiennent pas de produits toxiques, ça suffit. » Bien sûr, il est extrêmement souhaitable que la nourriture ne soit pas polluée, mais il est important aussi que les personnes qui la préparent soient conscientes qu'en passant entre leurs mains, elle reçoit leurs émanations et elle les transmet à ceux qui vont s'en nourrir. La nourriture se prépare avec les mains, et les mains d'une personne sont les agents magiques qui transmettent toujours quelque chose de sa propre quintessence. Les cuisiniers, les boulangers, les pâtissiers et toutes les personnes qui font chaque jour la cuisine pour les membres de leur famille, doivent connaître cette loi chimique, magique. Ainsi, ils s'habitueront à toucher les aliments avec la conscience que ce qu'ils ont là, entre leurs mains, va contribuer à l'édification du corps de personnes proches ou lointaines, connues ou inconnues. C'est là une immense responsabilité : cela vaut donc la peine de préparer la nourriture dans le meilleur état intérieur, avec des pensées de santé, de paix et de lumière pour ceux qui la mangeront.*
Connaître, c'est pénétrer au cœur d'un objet ou d'un être, et cela ne peut se faire que par l'identification,* c'est-à-dire la fusion avec l'être ou l'objet que l'on veut connaître. Pour un moment, au moins, il est nécessaire de devenir un autre. Oui, mais vous ne pouvez pas devenir un autre si vous restez là, à l'extérieur, en vous contentant de le regarder ; vous devez entrer en lui et sentir les moindres vibrations de son existence. Mais cela, l'intellect ne peut pas le faire, seul l'esprit le peut. Alors maintenant, voici l'application pratique : si par votre esprit, par votre amour, vous vous exercez chaque jour à vous identifier avec l'Être suprême, Celui qui est la source de la vie, la Cause première, le Père de tout, un jour vous sentirez que Dieu commence à vivre au-dedans de vous, avec sa splendeur, sa puissance, sa sagesse, son amour.
Lorsqu'un enfant vient dans une famille, est-ce que les parents savent d'où il vient, quelle est son histoire et pourquoi il naît là, chez eux ? Souvent, les enfants entrent dans une famille parce que dans une incarnation antérieure, ils ont eu certaines relations avec leurs parents. Si c'est un garçon, il avait peut-être connu comme fiancé, mari, amant, etc., celle qui est maintenant sa mère. Et il en est de même de la fille à l'égard du père. Ils ont ainsi connu l'amour sous une certaine forme et maintenant, pour évoluer, ils doivent s'aimer autrement. L'amour physique ordinaire doit évoluer. Si aujourd'hui un homme et une femme éprouvent l'un pour l'autre une attirance sexuelle, ils reviendront, peut-être, pour s'aimer comme parents et enfants. Ils s'embrasseront à nouveau, mais leurs baisers seront ceux de la mère ou du père, et de l'enfant : plus évolués, plus spirituels...*
S'il existait des laboratoires équipés d'appareils assez perfectionnés, on pourrait vérifier que certaines émanations fluidiques des humains sont capables d'asphyxier de petits animaux. Et on pourrait faire aussi la constatation inverse : que les émanations d'un être spirituel sont bénéfiques pour toutes les créatures. La présence d'un tel être désintéressé et plein d'amour agit favorablement sur ceux qui l'entourent. Même les esprits qui ont quitté la terre viennent auprès de lui pour se nourrir de ses émanations, car il a vaincu les faiblesses humaines, il ne pense qu'à répandre autour de lui la paix et la lumière.* C'est grâce à des êtres pareils que l'atmosphère de la terre n'est pas encore devenue tout à fait irrespirable.
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