Les quatre éléments ont été définis par rapport aux quatre états de la matière: solide, liquide, gazeux, igné. Tout ce qui est solide, les Anciens l’appelaient terre; tout ce qui est liquide, eau; tout ce qui est gazeux, air; et tout ce qui est igné – c’est-à-dire la chaleur, la lumière – feu. On retrouve les quatre éléments dans la nourriture que nous prenons tous les jours, puisque cette nourriture présente les quatre états de la matière: solide, liquide, gazeux, igné. C’est pourquoi les repas peuvent devenir une occasion de communier avec les Anges des quatre éléments à travers la nourriture: l’Ange de la terre pour qu’il nous apporte la fermeté, la solidité, car c’est lui qui donne la base, sans lui rien ne peut subsister; l’Ange de l’eau pour qu’il nous apporte la vie et la pureté; l’Ange de l’air pour qu’il nous apporte l’intelligence, la subtilité, la rapidité; et enfin, l’Ange du feu pour qu’il nous apporte la lumière et le feu de l’amour divin.
Si vous étiez plus attentif, si vous aviez plus de discernement, vous sentiriez qu’avant chaque entreprise importante de votre vie (que ce soit un voyage, un travail, une décision à prendre), une voix intérieure vous conseille. Mais vous ne faites pas attention, parce que vous préférez le tapage et les tempêtes. Pour que vous écoutiez l’être qui vous parle, il faut qu’il fasse beaucoup de bruit. S’il parle doucement, vous ne l’écoutez pas. Pourtant, vous devez savoir que lorsque les êtres supérieurs vous parlent, ils ne vous disent que quelques mots et d’une voix presque imperceptible. Quand, par votre faute, il vous est arrivé un malheur, parfois vous vous dites: «Oui, bien sûr, il y avait bien quelque chose, là, qui m’avait averti, mais c’était si faible, si faible...» Vous n’avez pas écouté parce que vous avez préféré suivre les voix qui vous parlaient beaucoup et très fort pour vous induire en erreur.
L’orgueilleux est celui qui s’imagine qu’il ne dépend de rien ni de personne, exactement comme une lampe qui prétendrait donner de la lumière en oubliant que c’est la centrale électrique qui lui fournit le courant. L’homme humble, au contraire, sait qu’il n’est pas un être isolé, que rien ne dépend de lui et que s’il ne reste pas lié au Ciel, il n’aura ni force, ni lumière, ni sagesse; il sent qu’il est le maillon d’une chaîne infinie, le conducteur d’une énergie cosmique qui vient de très loin et qui, à travers lui, coule vers les autres hommes. L’homme humble est une vallée arrosée par l’eau qui descend des sommets pour fertiliser les plaines, il reçoit les forces jaillissantes de la montagne et il connaît alors l’abondance. Tandis que l’orgueilleux qui croit ne dépendre que de lui-même en oubliant l’origine des courants qui se manifestent à travers lui, finit, tôt ou tard, par tout perdre. On n’a pas encore compris toute la richesse de l’humilité.
Si on fait un barrage sur une rivière sans prévoir d’autres voies d’écoulement, il arrivera un moment où elle va déborder et tout inonder, car le barrage n’empêche pas l’eau de couler. Eh bien, c’est la même chose pour l’être humain: s’il veut refouler ses instincts et particulièrement l’instinct sexuel, les tensions s’accumulent dans le subconscient et il arrive un moment où tout est emporté. Il ne faut pas bloquer les énergies mais il ne faut pas non plus les gaspiller. La solution, c’est de leur donner un chemin pour qu’elles puissent irriguer toute votre terre: comme les Égyptiens dans le passé qui avaient creusé des canaux pour que les eaux du Nil puissent fertiliser leur pays. En réalité, c’est la nature elle-même qui s’est déjà chargée d’installer en l’homme des canalisations grâce auxquelles les énergies sexuelles peuvent être dirigées vers le cerveau. Et ce n’est pas parce que les anatomistes ne les ont pas encore découvertes et décrites que vous ne devez pas essayer de travailler dans ce sens pour devenir chaque jour plus lucide, plus intelligent, plus créateur.
Par combien de révolutions l’histoire a été traversée! Combien de fois les humains ont fait l’expérience des changements! Mais la situation n’a jamais été très profondément améliorée. Pourquoi? Parce que malgré ces changements les humains ne sont pas sortis du cercle vicieux de leurs convoitises et de leurs instincts mal maîtrisés. Tant qu’il n’y a pas d’amélioration dans les mentalités, aucune situation ne s’améliorera vraiment. Il faut sortir de la région des appétits inférieurs, et à ce moment-là, oui, les changements seront de véritables améliorations. Mais avec les mêmes matériaux, avec les mêmes éléments, quelles que soient les combinaisons que vous envisagiez, vous continuerez à vivre les mêmes désordres et les mêmes tribulations.
Les pires difficultés et les souffrances commencent pour l’homme au moment où il se met à penser qu’il est le seul maître de sa destinée, qu’il n’y a ni Providence, ni entités lumineuses pour le diriger, le soutenir. C’est ainsi qu’il coupe tous les liens avec le Ciel. Il n’est plus alors l’enfant à l’abri des soucis, parce qu’il ne compte plus sur son Père et sa Mère célestes, et toutes les souffrances commencent à fondre sur lui: il a cessé de se sentir enfant de Dieu. Pour résoudre vos problèmes, pour être toujours aidé, nourri, éclairé, vous ne devez jamais couper le lien avec le Ciel, car le Ciel ne laisse jamais son enfant pleurer solitaire.
La vie n’est qu’une circulation, un transvasement d’énergies. C’est pourquoi la Science initiatique a donné l’image du fleuve de la vie qui jaillit de la Source divine et descend pour alimenter toutes les régions de l’univers. D’après la Kabbale, ce fleuve coule d’abord dans la première séphira, Kéther. Kéther se remplit, déborde et se déverse dans la séphira suivante, Hohmah. Hohmah se remplit et, à son tour, lorsqu’elle déborde, l’eau est recueillie par Binah. Quand Binah est remplie, l’eau se déverse dans Hessed... De Hessed à Guébourah, de Guébourah à Tiphéreth, de Tiphéreth à Netsah, de Netsah à Hod, de Hod à Iésod, le fleuve de vie descend jusqu’à Malhouth, la terre. Les séphiroth sont les vases sacrés que remplit la source inépuisable de la vie.
En s’efforçant de démontrer qu’il n’existe aucun Dieu, aucune Providence, aucun Ciel, aucun espoir de vie après la mort, les penseurs matérialistes ont nié tout ce qui donne son sens à l’existence humaine: la réalité de l’âme et de l’esprit. Ils ont prétendu que la religion était «l’opium du peuple» et qu’il suffisait à l’homme, pour être heureux, d’avoir de quoi se nourrir, se loger, fonder une famille et étudier. Or, que se passe-t-il en réalité? Même lorsqu’il a donné à son corps, à son cœur et à son intellect tout ce qu’ils demandent, l’homme n’est pas satisfait. Il a négligé de nourrir l’âme et l’esprit et ce sont eux qui réclament! Voilà pourquoi la drogue, qui se répand de plus en plus dans le monde, est un avertissement. C’est l’âme qui essaie de faire comprendre ses besoins: elle étouffe et elle se sert de la drogue pour se libérer. Il fallait se débarrasser de cet opium qu’est la religion? Voici maintenant la marijuana, l’héroïne, la cocaïne... Est-ce préférable?
Vous êtes habitué à des professeurs, des conférenciers dont n’importe qui peut voir et comprendre le travail. Un Maître spirituel au contraire a une activité qui échappe à notre compréhension ordinaire, car elle s’exerce avant tout dans les plans subtils. Même si lui aussi fait des conférences ou reçoit des personnes pour les réconforter, les éclairer, en réalité, c’est dans l’invisible qu’un Maître spirituel agit véritablement avec son âme, son esprit, son verbe. Tout son être se projette dans l’espace comme s’il se pulvérisait, et chaque particule entre comme un élément de lumière et de paix dans la construction de la nouvelle vie.
Vous avez un moment de grande joie? Vous devez vous attendre à rencontrer quelque désagrément de la part des événements ou de votre entourage. Oui, il faut vous y attendre, et si vous êtes insouciant, vous serez pris au dépourvu. Quand vous avez des moments de bonheur spirituel, ne vous endormez pas, restez vigilant, parce que l’autre côté est là qui attend pour vous attaquer, et si vous vous laissez surprendre, vous pouvez perdre tous les avantages que vous aviez acquis. Ce sont des lois: comme tout est lié, un mouvement produit dans une région déclenche un autre mouvement dans la région opposée.
Faites votre travail spirituel et laissez ce travail vous recommander auprès des autres. C’est votre travail qui parlera pour vous. Il faut continuer jusqu’au bout, mourir debout, mais ne jamais renoncer au travail. Il n’est pas déshonorant de tomber, le seul honneur c’est de mourir fidèle au poste, comme un capitaine sur son bateau. Puisqu’on doit fatalement mourir un jour, autant mourir comme il faut! Il faut tout sacrifier au travail et c’est le travail qui vous donnera le reste; s’il est bien fait, même la gloire peut venir. Voilà ce qu’on n’a pas encore compris. Tous ceux qui ne cherchent que le gain ou la gloire sans se préoccuper de la façon dont ils feront leur travail, vont au-devant de déceptions. Vous n’avez la richesse et la gloire, les vraies, que si vous faites honnêtement votre travail avec la lumière.
Tant que les humains s’obstinent à transgresser les lois établies par l’Intelligence cosmique, ils ne recevront rien des bonnes influences et des courants célestes. Rien ne peut s’infiltrer en eux, tout coule à côté parce qu’ils sont là, négligents, insoumis, anarchiques. La terre doit s’humilier, la terre doit s’incliner, elle doit se soumettre et accomplir les ordres du Ciel. La terre, c’est nous-mêmes, notre nature humaine; et le Ciel, c’est notre esprit, notre étincelle divine, notre Moi supérieur. Notre terre doit donc s’harmoniser avec cette étincelle, avec cet esprit divin en nous. L’homme ne peut être heureux qu’au moment où se fait en lui l’accord entre sa nature terrestre et sa nature céleste.
Tous ceux qui pensent qu’en entrant dans une confrérie initiatique ils seront asservis et limités sont dans l’erreur. C’est là au contraire qu’ils se trouveront libres et heureux. La vraie réalisation n’est possible que dans cette confrérie, la seule, la vraie, la Grande Fraternité Blanche Universelle qui est en haut et dont ici, sur la terre, notre fraternité n’est qu’un reflet. Et si vous croyez maintenant que cela dépend de vous d’y entrer ou de ne pas y entrer, vous vous trompez. Quelqu’un dit qu’il ne veut pas appartenir à cette confrérie. En réalité, c’est qu’on ne l’y accepte pas; s’il était digne d’être accepté, il n’aurait que le désir d’y entrer. Un autre dit: «Mais je n’ai rien fait et pourtant j’ai été accepté dans la Fraternité Blanche Universelle.» Oui, mais la Fraternité ici, c’est comme une salle d’attente, ce n’est pas encore le Saint des Saints. Pour être accepté là-haut, c’est beaucoup plus difficile, mais une fois que vous êtes accepté, votre nom est inscrit, et vous recevez tous les jours de l’aide et des présents du Ciel.
Ce qui empêche vos facultés spirituelles de s’épanouir, c’est cette très mauvaise habitude que vous avez d’être toujours pressés. Évidemment, la rapidité, l’activité, le dynamisme sont de très bonnes qualités qu’il faut développer car elles sont utiles dans le plan physique. Mais il faut savoir aussi s’arrêter pour introduire en soi un rythme plus lent, plus paisible, plus harmonieux afin de permettre à d’autres forces, à d’autres entités, de nature spirituelle, de se mettre au travail. Il n’est pas nécessaire d’être toujours occupé à droite et à gauche, d’être pressé, de courir. Habituez-vous à prendre de temps en temps un moment de répit et dites-vous qu’au moins pour quelques minutes vous pouvez être, enfin, face à face avec l’éternité, avec le soleil, avec la nature, avec les êtres lumineux, avec vous-même... Vous sentirez les forces divines s’éveiller et s’installer en vous pour vous transformer.
Dans la plupart des mythologies, la montagne est présentée comme le séjour des dieux. Cela peut être considéré comme un symbole, mais c’est aussi une réalité: les hauts sommets des montagnes sont comme des antennes grâce auxquelles la terre touche le Ciel, et c’est pourquoi ils sont habités par des entités pures et très puissantes. Plus l’homme s’élève sur les montagnes, plus il rencontre le silence, et dans ce silence il découvre l’origine des choses, il s’unit à la Cause première, il entre dans l’océan de la lumière divine.
Tâchez de ne satisfaire chez les êtres que leur nature divine, leur âme, leur esprit. Ne servez pas leur nature inférieure, égoïste, avide, exigeante... Vous direz: «Oui, mais si je ne satisfais pas ses caprices, ma femme, mon mari sera furieux.» Laissez le mari ou la femme être furieux et servez seulement leur côté divin. Jésus disait: «Laisse les morts enterrer les morts et toi, le vivant, suis-moi!» Si on interprète largement ces paroles, on fera des découvertes très intéressantes. Pourquoi les hommes et les femmes ont-ils tellement de problèmes entre eux? C’est parce qu’ils suivent les morts. Oui, la nature inférieure, la personnalité, est à classer parmi les morts, et si on cherche tellement à la contenter et à satisfaire ses caprices, on finit par mourir aussi soi-même. Jésus ne voulait pas parler des morts des cimetières, ils sont là où ils doivent être, et d’ailleurs leur âme est vivante. Les morts dont parlait Jésus sont les êtres qui n’ont aucune vie spirituelle: ce sont eux les vrais morts.
L’amour est un échange, et les échanges n’existent pas seulement dans le plan physique: deux êtres peuvent faire des échanges à distance, par le regard, par la pensée, par la parole, sans se toucher. Il n’est pas nécessaire non plus de ne faire que des échanges avec les humains. Et si vous n’avez pas encore trouvé un homme ou une femme qui vous inspire, vous pouvez faire ces échanges avec des créatures célestes, des entités belles, pures, lumineuses, et vous sentirez à ce moment-là combien vous vous épanouissez. Au lieu de vouloir embrasser un homme ou une femme, pourquoi ne pas vouloir embrasser le ciel, le soleil, les étoiles? Vous direz: «Quoi? Aimer le soleil, les étoiles, au lieu d’aimer un homme ou une femme? Mais c’est insensé!» Non, c’est seulement vous qui êtes ignorant.
Le mariage, le véritable mariage, tel que les plus grands Initiés l’ont toujours compris, est l’union des deux principes masculin et féminin, l’esprit et la matière, un travail de l’esprit sur la matière pour donner naissance à une vie parfaite. La matière est opaque, inerte, sans forme, et l’esprit va vers elle pour la rendre vivante, lumineuse, expressive. Tandis que l’esprit, lui, est tellement subtil et insaisissable qu’il a besoin de trouver une matière pour se concrétiser et se condenser. Quand l’esprit est parvenu à rendre la matière plus subtile, quand la matière est arrivée à condenser l’esprit, ils réalisent une unité, une fusion extraordinaire, et c’est cela le véritable mariage.
Quand vous avez pris froid, au lieu de commencer par avaler toutes sortes de médicaments, buvez plusieurs tasses d’eau très chaude et prenez aussi des bains de pieds, les plus chauds possible afin de transpirer et d’éliminer les toxines. C’est ainsi que vous irez mieux. D’autant plus qu’en prenant un bain de pieds chaud vous agirez sur votre plexus solaire (car les pieds sont liés au plexus solaire) qui agira à son tour sur l’ensemble de l’organisme. Combien de fois vous avez entendu parler de ces méthodes dont l’efficacité a été vérifiée! Mais vous êtes têtu: à la moindre indisposition vous préférez vous gaver de médicaments; boire deux ou trois tasses d’eau chaude, prendre un bain de pieds, ah non, c’est trop simple, c’est trop bon marché, cela ne peut pas être efficace! Eh bien, c’est là que vous vous trompez.
Une personne vient me demander un conseil pour sa santé: elle est allée consulter tous les médecins, elle a pris tous les remèdes, mais rien ne s’améliore. Je lui dis: «Puisque vous avez tout essayé et que ça n’a pas marché, essayez maintenant un remède auquel vous n’avez pas pensé. Chaque jour mettez-vous en harmonie avec les créatures sublimes dans l’univers, dites-leur: «Je vous aime, je suis en accord avec vous, je veux accomplir la volonté de Dieu...» et peu à peu vous sentirez une amélioration. Si les humains sont malades, c’est qu’ils ont dérangé quelque chose de l’ordre intérieur que la nature avait installé en eux; c’est pourquoi ils reçoivent des leçons: pour apprendre à rétablir l’harmonie. Car tout l’univers chante cette harmonie et celui qui ne la respecte pas est brisé.
Dans le passé de nombreux artistes recevaient l’enseignement d’une École initiatique où on leur révélait comment s’élever vers les régions supérieures pour y capter des formes, des couleurs, des sons. Lorsqu’ils arrivaient à exprimer dans leurs œuvres ce qu’ils avaient reçu au cours de leurs méditations, leurs contemplations, ces œuvres agissaient sur les humains, les entraînaient à prendre le même chemin vers les hauteurs. C’est pourquoi, depuis des siècles, ces créations agissent encore sur nous. Maintenant les artistes sortent des Académies avec toutes sortes de diplômes, mais ils ne connaissent aucune loi initiatique et ils font toutes sortes de théories pour expliquer que leur art abstrait contient une philosophie, une pensée que la foule ne peut pas comprendre. Vous regardez un tableau, vous le tournez dans tous les sens... Que contient-il? Qu’exprime-t-il? Rien, des idioties, des absurdités. Les artistes eux-mêmes ne savent pas ce qu’est l’art, son rôle, sa mission. Et pourtant, c’est simple, cela peut se résumer en deux mots: la mission de l’art, c’est de faire retourner les humains vers leur patrie céleste.
Il est inutile d’aspirer à de grandes réalisations spirituelles tant que vous ne parviendrez pas à interrompre le cours bruyant et désordonné de vos pensées et de vos sentiments, car c’est eux qui empêchent que s’établisse en vous le vrai silence, celui qui répare, apaise, harmonise... Quand vous êtes arrivé à réaliser ce silence, vous communiquez imperceptiblement à tout ce que vous faites un rythme, une grâce. Vous vous déplacez, vous touchez des objets et c’est comme si tout en vous n’était que danse et musique. Ce mouvement harmonieux qui se transmet à toutes les cellules de votre organisme non seulement vous fait du bien, mais il agit aussi bénéfiquement sur tous les êtres qui vous entourent: ils se sentent allégés, libérés, éclairés, et ils sont ensuite poussés à faire des efforts pour retrouver ces sensations qu’ils ont vécues auprès de vous.
Les humains ont amené jusqu’à la perfection la vie des cinq sens. Ils s’imaginent que, de cette façon, ils sauront tout, ils connaîtront tout. Ils connaissent beaucoup de choses, c’est vrai, mais l’activité des cinq sens dévore toutes leurs énergies psychiques et il ne leur reste plus rien pour éveiller d’autres facultés de perception. Trop de sensations! De plus en plus, c’est évident, les humains courent à la poursuite de sensations fortes: voir, entendre, goûter, s’amuser, se bagarrer, crier... Ils s’imaginent que toute la vie est là. Non, ce n’est qu’une partie seulement. On vit, ça c’est vrai, on vit, mais c’est un degré de vie qui cache la vraie vie! On cherche toujours trop bas... alors que c’est en haut qu’il faut chercher. Celui qui arrivera à comprendre cela, s’efforcera d’éliminer beaucoup de sensations qui empêchent la véritable compréhension, la véritable vision; il cherchera à s’élever par la pensée afin d’avoir des sensations d’une autre nature, d’une autre qualité, qui lui ouvrent les merveilles du monde spirituel.
Un homme doit aimer toutes les femmes, et une femme doit aimer tous les hommes... Mais cela ne signifie pas que chacun doive être infidèle à sa femme ou à son mari. Non, il faut être fidèle, mais savoir qu’un seul homme, une seule femme ne pourra jamais tout vous donner, et donc, que vous-même vous ne pouvez pas non plus tout donner à votre mari ou à votre femme. C’est pourquoi le mari et la femme doivent vivre ensemble, travailler ensemble, mais laisser l’autre libre d’aimer le monde entier. Oui, qu’ils s’aiment, qu’ils restent ensemble, qu’ils ne se séparent pas, mais qu’ils élargissent leur conception de l’amour, car ce n’est qu’à cette condition que leur amour pourra durer.
De plus en plus de gens se plaignent qu’il leur manque «quelque chose». Bien sûr, il leur manque quelque chose, mais ils ne savent pas quoi, et ils pensent qu’ils le trouveront toujours dans des acquisitions matérielles ou quelques expériences nouvelles: une liaison, un voyage, un changement dans leur profession... Non, ce dont ils ont besoin vient de l’âme et de l’esprit, mais comme ils n’ont qu’une très vague idée de ce que sont l’âme et l’esprit, c’est toujours le corps, le cœur ou l’intellect qu’ils essaient de satisfaire. Or, la nourriture du corps, du cœur ou de l’intellect n’est pas la nourriture de l’âme et de l’esprit. Tant que les humains refuseront d’explorer les domaines de l’infini (qui est celui de l’âme) et de l’éternité (qui est celui de l’esprit), au fond d’eux-mêmes ils se sentiront toujours insatisfaits.
En général, on ne pense pas combien il est essentiel de cultiver le contentement. Les humains vivent dans un état de critique, d’insatisfaction, de révolte, sans savoir que ce mécontentement est en réalité l’expression d’un manque d’amour. Pourtant, le contentement ne peut être basé sur le sentiment, car le cœur n’est heureux que lorsqu’il a tout ce qu’il désire, ce qui n’arrive que de temps à autre, et pour un moment. Le sentiment n’est donc pas une base très sûre. Tandis que si vous prenez comme base du contentement l’intelligence, la raison, la pensée, même si vous êtes mécontent, vous saurez que vous devez être content et en peu de temps votre raisonnement chassera les nuages. Il faut savoir qu’un mécontentement prolongé, conscient ou inconscient, désagrège, abîme quelque chose dans l’être et le pousse à agir négativement. La meilleure méthode pour anéantir les mauvaises conséquences du mécontentement (que certains entretiennent, nourrissent inconsciemment durant des années), c’est de remercier sans arrêt plusieurs fois par jour, même s’il n’y a pas de raison de remercier. Le remerciement est tout simplement comme un antidote contre le poison provoqué par le mécontentement.
Dans leurs relations les uns avec les autres, les humains sont toujours poussés à résoudre les problèmes par la force. Et voilà qu’au contraire tout se complique, tout s’envenime, car, par cette attitude, c’est la nature inférieure qu’ils provoquent chez les autres, c’est-à-dire un désir de leur tenir tête, de riposter, ou même de les exterminer. La force suscite toujours l’hostilité, et il s’ensuit des années et des siècles de bagarre sans qu’on n’arrive jamais à rien résoudre. La solution, c’est de faire preuve de bonté, d’amour, d’humilité. Bien sûr, tout ne s’arrange pas immédiatement, car si vous vous montrez gentil et humble, les autres commencent par penser que vous êtes faible, stupide, et ils en profitent pour continuer à vous piétiner. Mais après quelque temps, quand ils s’aperçoivent que votre attitude n’est pas dictée par la faiblesse, mais, au contraire, par une grande puissance spirituelle, ils en arrivent à se montrer plus conciliants, et tout s’arrange.
Le bien n’est pas encore Dieu Lui-même; il est une manifestation de Dieu, mais il n’est pas Dieu. Dieu est au-dessus du bien et du mal, nous ne pouvons savoir ce qu’Il est. Mais puisque le bien est une manifestation de Dieu, en pensant au bien nous nous lions à Lui: notre conscience se déplace, elle sort de la région des ténèbres où sont les souffrances, les angoisses, les terreurs et elle va rejoindre le Centre, le Principe créateur. Puisque c’est Dieu qui a tout créé, Il connaît les propriétés de tous les éléments, de toutes les forces, de toutes les créatures et Il nous donnera les moyens de remédier à nos lacunes. Nous, nous ne pouvons pas tout savoir – c’est tellement vaste et immense! – mais Lui a toutes les possibilités, et c’est donc à Lui qu’il faut recourir pour demander de l’aide, car Il est au-dessus du bien et du mal.
Nous vivons dans une culture qui exige que nous sachions lire et écrire, et c’est très bien, il sera toujours nécessaire de lire et d’écrire, mais ce sont deux activités qu’il faut savoir exercer sur d’autres plans. Dans la Science initiatique, lire, c’est être capable de déchiffrer le côté subtil et caché des objets et des créatures, d’interpréter les symboles et les signes placés partout par l’Intelligence cosmique dans le grand livre de l’univers. Et écrire, c’est marquer ce grand livre de son empreinte, agir sur les pierres, les plantes, les animaux et les hommes par la force magique de son esprit. Ce n’est donc pas seulement sur le papier qu’il faut savoir lire et écrire, mais dans toutes les régions de l’univers.
Penser, c’est d’abord être capable de se dégager des préoccupations quotidiennes afin de se concentrer de façon désintéressée sur un sujet de nature philosophique, spirituelle. Penser doit nous servir à progresser dans la voie de la compréhension de l’être humain, de l’univers, de Dieu Lui-même. Et cette compréhension ne s’obtient pas par la lecture des livres et les discussions. C’est dans le silence que le savoir immémorial, enfoui au plus profond de nous-même, parvient peu à peu à la conscience.