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Vous faites un feu, une flamme jaillit qui donne de la lumière. Feu et flamme sont presque confondus. Mais quand on dit feu, on entend la cause dont la flamme est déjà une conséquence. Il n’y a pas de lumière sans feu, mais ce qu’est le feu lui-même, on ne le sait pas. On ne peut le connaître qu’à travers ces deux manifestations: la chaleur et la lumière. La Sainte Trinité est une des représentations symboliques de ce grand mystère du feu. Le feu, c’est le Père, et du Père procèdent le Fils, le Christ: la lumière, la sagesse; et l’Esprit saint: la chaleur, l’amour.
Devant des statues, des icônes, les humains prient, chantent, s’agenouillent, brûlent des cierges; ils les embrassent, les fleurissent et les transportent en procession. Mais quel est le pouvoir d’une image sainte? Elle est là, en plâtre, en bois ou en marbre, muette, immobile, et les croyants lui demandent de les sauver. Ils ont foi en elle, et c’est vrai, ils obtiennent des résultats. Pourquoi? Est-ce l’icône, la statue qui a agi? Non. C’est l’intensité des énergies psychiques projetées par les fidèles. Ces énergies se sont accumulées sur la statue qui est devenue un conducteur: elle a transmis leurs prières et leurs supplications, et à cause de l’intensité de leur foi, leurs demandes sont montées jusqu’au Ciel à travers l’icône, qui n’est qu’un intermédiaire. C’est eux qui ont tout fait, pas l’icône. Elle n’a pu quelque chose pour eux que parce qu’ils ont la foi.
Ne vous arrêtez jamais d’aimer et de faire le bien. Même si les autres vous ont trompé des centaines de fois, laissez votre source couler, sinon c’est vous qui perdrez tout. Si vous vous fermez, bien sûr, personne ne pourra plus vous abuser et vous décevoir, mais l’eau de votre source spirituelle ne coulera plus et vous perdrez la vie. Oui, car lorsque vous laissez votre source se tarir, le monde divin se ferme et vous devenez pauvre, vide... S’il est parfois utile, d’un point de vue éducatif, de se fermer envers quelqu’un pour qu’il apprenne à se corriger, il est très nuisible de se fermer envers les humains en général. Que les gens le méritent ou non, laissez quand même couler en vous la source de l’amour. Vous direz: «Oui, mais c’est injuste, ils ne méritent pas que je les aime!» Ça ne fait rien, pratiquez cette injustice, sinon vous deviendrez un désert!
Calculez le temps que vous passez chaque jour à manger, dormir – ce qui est utile, bien sûr – mais aussi à parler à tort et à travers, à vous occuper de futilités. Les années passent ainsi loin de la vraie vie, de la vie avec Dieu. Quel gâchis, quel gaspillage. Et le jour où vous quitterez la terre, vous partirez pauvre et nu. Pénétrez-vous bien de cette pensée qu’en quittant la terre, vous ne pourrez emporter pour toutes pierres précieuses que vos vertus, pour tout or votre seul savoir et pour tous bijoux les seules parures de votre âme. Vous serez comme ces gens chassés de chez eux, obligés de laisser leurs terres, leurs maisons, leurs meubles: ils se précipitent vers les coffres pour prendre l’or et les bijoux, qui sont les seules choses qui leur permettront de survivre. De la même façon, lorsque la mort arrive, on ne peut pas emporter ses possessions dans l’autre monde; on ne peut que se précipiter sur ses qualités et vertus, il faut abandonner tout le reste. Demandez-vous donc dès aujourd’hui si vous avez de l’or et des pierres précieuses véritables.
Pour la majorité des humains, tout ce qui existe dans l’univers est privé d’intelligence et de vie véritable, sauf eux. L’homme enfin, l’homme, ce pygmée, est le seul qui soit vivant et qui pense?... Eh non, c’est faux, et cette idée erronée est la cause que, depuis des siècles, la mort s’installe dans la culture, dans les mentalités. C’est pourquoi, si vous voulez être véritablement vivant et intelligent, vivifiez tout autour de vous: les pierres, les arbres, les montagnes, le ciel, le soleil... Pensez que tout est vivant, que tout est intelligent et même plus que vous, à ce moment-là enfin vous progresserez. Voilà la psychologie des Initiés. Tant que les humains s’imagineront qu’ils sont les seules créatures pensantes et que tout le reste de l’univers ne pense pas, ne comprend pas, n’est pas sensible, ils ne pourront faire aucun progrès. Pensez que le soleil est un être intelligent et vivant, et il vous instruira. Voilà la vérité qu’un jour le monde entier sera obligé de reconnaître.
À quoi pensez-vous quand vous mangez? À vos problèmes d’argent, à vos chagrins d’amour, à la dernière parole vexante qu’on vous a dite... Tâchez d’oublier tout cela un moment et de penser à la nourriture, mais aussi à votre corps qui reçoit cette nourriture. Qu’est-ce que votre corps? La réunion d’éléments qui se trouvaient auparavant dans l’eau, l’air, la terre, le feu. Ils formaient la matière d’autres corps qui, avec le temps, se sont décomposés. Et lorsque nous mangeons maintenant des fruits ou des légumes en disant: «Ça, c’est une poire ou une pastèque, ça c’est une laitue ou un concombre...» c’est vrai, mais avant d’exister sous cette forme et ces couleurs que nous avons là sous les yeux, à combien d’autres formes animées ou inanimées ces éléments ont-ils appartenu et sous combien d’autres couleurs! Depuis l’origine du monde, ce sont toujours les mêmes éléments qui entrent dans la constitution des minéraux, des végétaux, des animaux et des hommes. Quand le temps ou un accident les désintègre, ils retournent dans les grands ateliers de la nature pour y être transformés, mais les éléments eux-mêmes qui les constituent restent éternellement neufs, purs et inoxydables. Peu importe que toutes les formes vivantes s’usent, moisissent, pourrissent et tombent en poussière: la nature les reprend dans ses ateliers et les redonne comme nourriture fraîche à tous les êtres vivants, ou les utilise pour reconstruire les nouveaux corps des créatures.
Un Maître enseigne à ses disciples la science de la vie. Mais les disciples, qui n’ont aucune idée de la valeur de la vie, pensent: «Qu’est-ce que c’est que cette science-là? Comment vivre, ça n’a aucun intérêt. Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir prédire l’avenir, fabriquer des talismans pour se protéger, retrouver ses réincarnations...» Et ils perdent leur temps à lire des livres d’occultisme, à rencontrer des personnes qui leur font, paraît-il, des révélations. Pendant ce temps, ils négligent leur vie jusqu’au jour où, affaiblis, déçus, n’ayant rien trouvé de ce qu’ils espéraient, ils commencent à comprendre qu’ils sont passés à côté de l’essentiel. Oui, car rien ne peut égaler ni dépasser la vie: ni la science, ni la philosophie, ni les pouvoirs, ni l’argent, rien. Vous devez donc protéger votre vie, la purifier, l’illuminer, car c’est grâce à elle que vous obtiendrez la vraie connaissance, la vraie clairvoyance, les vraies richesses et les vrais pouvoirs.
Quand ils ont des problèmes à résoudre, les humains ne pensent pas à utiliser la méthode de l’amour, car ils ne croient pas à son efficacité. Ils seront pourtant obligés de reconnaître un jour que l’amour est l’arme la plus redoutable devant laquelle tout le monde est obligé de capituler. Devant le véritable amour, l’ennemi n’a aucune possibilité d’échapper: à un moment ou à un autre il est rattrapé. Alors, armez-vous des armes de l’amour, vous verrez que personne ne pourra vous résister, et vous ne serez jamais accusé d’avoir voulu utiliser ces armes. Si vous trouvez qu’elles ne sont pas assez efficaces, c’est en réalité que votre amour n’est pas assez puissant. Renforcez-le, augmentez-le et vous verrez, tous seront obligés de se rendre.
Lorsque vous êtes victime d’une injustice, ne vous laissez pas grignoter par le chagrin ou le désir de vengeance. Attendez, et continuez à travailler sur vous-même. Tout ce qui est inspiré par le monde divin restera et brillera un jour de tout son éclat; tandis que les entreprises inspirées par des intérêts humains, même si elles réussissent pendant un certain temps, sont condamnées tôt ou tard à l’échec. Laissez donc les gens s’enfoncer, si cela leur plaît, dans leur propre marécage, en s’acharnant à écarter et évincer les autres pour avoir les meilleures places. Ils vont s’appauvrir et s’affaiblir, parce qu’ils ignorent combien les lois sont terribles pour celui qui s’est fait le serviteur de la jalousie, du mensonge et de la haine. Le Ciel arrange tout, sa force et sa puissance sont infinies. Imperceptiblement, mais inlassablement il travaille, et tout tournera pour le bien de ceux qui ont placé dans leur vie un idéal sublime de beauté et d’amour, pour l’avènement du Royaume de Dieu et de la fraternité dans le monde.
La vie et la mort: sur ces deux mots repose toute la création. La vie ne peut se comprendre sans la mort, ni la mort sans la vie, elles marchent ensemble inextricablement liées l’une à l’autre. Dès que la vie apparaît, elle est immédiatement menacée par la mort. Mais la mort elle-même n’a jamais le dernier mot: dès qu’elle a accompli son œuvre, la vie reprend le dessus, mais sous une autre forme. Pris isolément, les mots vie et mort n’ont pas véritablement de sens. C’est la vie qui donne son sens à la mort et la mort qui donne son sens à la vie. C’est pourquoi nous ne comprendrons réellement la vie que lorsque nous passerons un jour par les portes de la mort, qui nous donneront accès à une forme de vie nouvelle.
On peut dire que le genre humain, qui a réussi à apprivoiser par la technique les forces de la nature, a atteint intellectuellement un niveau fantastique. Mais ce n’est pas encore cette perfection-là que le Créateur envisage pour lui. Ce qu’Il envisage est bien au-delà des aptitudes scientifiques ou philosophiques: ce sont des facultés comme la clairvoyance, la compréhension intuitive, la vision directe des choses. Vous direz: «Mais alors, pourquoi les humains ont-ils été poussés à développer leurs facultés intellectuelles?» Parce qu’elles étaient nécessaires; s’ils ne possédaient pas ces facultés préalables, ils ne pourraient pas accéder aux facultés supérieures. Il fallait que l’humanité s’oriente dans cette direction et franchisse des étapes tout à fait déterminées pour arriver maintenant à développer des facultés nouvelles, mais évidemment, sans se défaire de celles qui sont déjà acquises. Les facultés intellectuelles doivent poursuivre leur évolution, mais tout en restant subordonnées à d’autres facultés qui vont naître.
Ce qui est un mal pour les uns peut être un bien pour d’autres. Certains êtres vivent dans le feu sans être brûlés, c’est donc que le feu n’est pas un mal pour eux. Pour l’homme, le poison, le venin de cobra sont mortels, mais il y a des animaux sur lesquels le venin de cobra reste sans effet. Plus simplement encore, prenez un malade dans un hôpital: ses yeux sont irrités et il ne supporte pas la lumière; alors que la lumière est un bien pour tous, pour lui, elle est un mal. On peut donc dire que ce que les humains appellent un mal n’en est pas nécessairement un. C’est un aspect menaçant pour le moment, parce qu’ils sont encore faibles ou malades. Ce qu’ils expriment ainsi ne reflète que leurs conceptions personnelles; d’autres, comme les Initiés, se prononcent différemment, parce qu’étant arrivés à utiliser le mal, il est devenu un bien pour eux.
La plus grande erreur des humains, c’est de toujours s’imaginer qu’il est plus avantageux pour eux de se retrancher de l’harmonie universelle, et qu’en refusant de se soumettre aux lois de la nature ils seront plus puissants, plus libres, plus riches et plus heureux. Eh bien, pas du tout, ils ne savent pas que la véritable puissance, le véritable bonheur, c’est de pouvoir vibrer en harmonie avec l’univers, entendre cette symphonie de la nature entière où tout chante: les forêts, les rivières, les étoiles... C’est cette symphonie cosmique que l’on appelle la musique des sphères. Et pour entendre cette musique des sphères, il faut arriver à harmoniser tout son être, tous ses organes, toutes les cellules de ses organes par un travail assidu et profond. C’est au moment où les moindres particules de votre être vibreront à l’unisson que la symphonie de l’univers se révélera à vous.
Vous ne savez pas vous-même ce que vous cherchez. Vous croyez chercher l’amour d’un homme ou d’une femme, mais au fond c’est l’amour de Dieu que vous cherchez et dont vous avez besoin: l’immensité, l’infini, toute la beauté de la nature et des êtres... Mais avant d’arriver jusque-là, combien de «boutiques» vous essaierez de visiter: «Donnez-moi l’amour... Donnez-moi la plénitude...» Mais aucune boutique ne les possède. Seul le Seigneur Lui-même les possède et il faut aller les chercher auprès de Lui. Regardez ce qui se passe avec tous ces êtres qui se sont arrêtés auprès d’une «boutique». Boutique, évidemment, cela veut dire une jolie femme... ou un joli monsieur! Au bout de quelque temps tout est épuisé, et ils vont vers une autre boutique beaucoup plus récemment ouverte: la marchandise est plus fraîche, la publicité est mieux faite, la vitrine est mieux présentée, il y a plus de lumière, plus de couleurs... Mais là encore, au bout de quelque temps, tout se ternit, tout s’effrite, parce que ce n’était pas divin. N’est divin que ce qui est inépuisable et éternel. C’est vers l’amour divin que vous devez vous diriger.
Certaines personnes sont venues me demander conseil pour le choix d’une profession. Elles hésitaient: devaient-elles s’engager dans telle voie où elles gagneraient beaucoup d’argent, ou bien choisir un métier moins lucratif mais qui leur laisserait plus de temps pour faire autre chose?... En tant qu’instructeur, je n’ai pas à dire à quelqu’un qu’il doit faire ceci ou cela, mais seulement à lui expliquer les conséquences de ses choix; ensuite, c’est à lui de décider. Alors, voici ce que je réponds: vouloir gagner beaucoup d’argent n’est pas mauvais, mais tout dépend de ce que vous voulez réaliser. Si votre idéal est ce que l’on appelle habituellement «réussir dans la vie», c’est-à-dire avoir du pouvoir, de l’influence, eh bien, gagnez beaucoup d’argent! Mais si vous avez pour idéal de progresser dans la voie de la vie intérieure, vous n’aurez pas besoin de beaucoup d’argent, mais surtout de liberté, de temps pour des activités spirituelles. Alors, à vous de choisir!
Quand le professeur n’est pas là, tous les élèves chahutent, crient, se chamaillent... C’est normal, «quand le chat n’est pas là, les souris dansent». Mais voilà que le professeur arrive dans la classe: en quelques secondes tous ont trouvé leur place parce que la tête, le chef est entré. Eh bien, ce sont les mêmes lois qui existent au-dedans de nous. Le Seigneur, c’est la tête, le chef, le centre, et tant que nous ne Le laisserons pas pénétrer en nous, ce sera la pagaille. Quand j’entends quelqu’un dire: «Je n’ai pas besoin du Seigneur, moi, je me débrouillerai sans Lui», je peux lui répondre qu’en effet il se débrouillera, mais dans quel désordre et avec quelles pertes! La tête, le Seigneur, introduit l’ordre parmi les cellules de notre organisme; quand Il est là toutes travaillent dans l’harmonie et dans la paix, et la vie circule. Vous n’avez pas encore compris pourquoi il est essentiel d’avoir en soi le Seigneur comme centre; et voilà, je vous le dis: parce que c’est ce point-là, au centre, qui organise et harmonise tout.
Puisque Jésus parlait du Royaume de Dieu et de sa Justice, c’est que le Royaume de Dieu a une justice spéciale qui n’est pas celle de la terre. Sur la terre, dès qu’un homme porte plainte, même si c’est pour trois fois rien (on a empiété sur son terrain... on ne l’a pas payé exactement... on lui a dit des injures...) toutes les lois sont avec lui et l’autre est condamné. Mais celui qui est bon, généreux, qui apporte la paix autour de lui, aucune justice humaine ne vient le récompenser. Sur la terre, la justice sert souvent à protéger ce que les humains ont de plus égoïste et mesquin. La nature supérieure de l’homme, elle, n’est pas reconnue, elle est même bafouée, piétinée. Un homme honnête, désintéressé, intègre, est gênant et tous essaient de se débarrasser de lui pour continuer à faire tranquillement leurs trafics. Mais voilà ce qui n’est jamais accepté dans le Royaume de Dieu!
Un mage blanc est un être qui a d’abord travaillé à organiser son monde intérieur afin que toutes les cellules vibrent à l’unisson. Les vibrations qu’il a ainsi créées en lui l’accompagnent, et où qu’il aille, il introduit dans tout ce qu’il touche des éléments fluidiques qui, possédant les mêmes qualités que lui, rétablissent partout l’ordre et l’harmonie. En souhaitant toujours faire le bien, consoler, apaiser, éclairer et vivifier les créatures, chacun peut se préparer à devenir un mage blanc, un fils de Dieu. Tant que vous ne serez pas instruit de cette réalité, inconsciemment vous serez poussé à vous montrer nuisible et malfaisant.
Consciemment ou inconsciemment, chaque être humain cherche son âme sœur. En réalité notre âme-sœur, c’est nous-même, l’autre pôle de nous-même qui vit en haut auprès de Dieu dans la perfection et la plénitude. C’est pourquoi, dans toutes les Initiations, le Maître enseignait aux disciples comment se retrouver. Dans l’Inde, le Jnani-yoga donne des méthodes grâce auxquelles le yogi parvient à s’unir à son Moi supérieur, car c’est en s’unissant à son Moi supérieur qu’il s’unit à Dieu Lui-même. En Grèce, on retrouve la même idée exprimée dans la formule inscrite au fronton du temple de Delphes: «Connais-toi toi-même». Cette phrase n’a pas du tout le sens qu’on lui donne en général: connais que tu es un homme et qu’en tant qu’homme tu es limité. La vraie connaissance est une fusion des deux principes. C’est le sens des paroles de la Genèse: «Et Adam a connu Ève» ou «Abraham a connu Sarah»... «Connais-toi toi-même» signifie donc: trouve l’autre pôle en toi-même. Si vous êtes un homme, l’autre pôle est le principe féminin; si vous êtes une femme, c’est le principe masculin, avec lequel vous vous fusionnez dans la pureté et la lumière.
À quelque race qu’il appartienne, chaque être humain représente une cellule du grand Être cosmique. Mais la plupart de ces cellules en sont restées à un niveau de conscience tellement inférieur qu’elles se sentent étrangères les unes aux autres, et même hostiles, elles ne sont pas capables de concevoir cette unité à laquelle elles appartiennent, et donc leurs réactions, leur comportement ne sont pas en harmonie avec le tout. Le jour où elles accepteront d’admettre que l’humanité entière n’est en réalité qu’une seule et même entité, chacune d’elles n’aura que le désir d’entrer en harmonie avec toutes les autres cellules qui représentent l’Être sublime, Dieu Lui-même.
La descente de l’homme dans la matière n’est ni une erreur, ni un accident dans son évolution: elle était prévue par l’Intelligence cosmique. Pour parvenir à la totalité de la connaissance, l’être humain avait besoin de développer ses facultés intellectuelles, et pour les développer, il devait être placé dans des conditions où sa perception du monde invisible serait affaiblie, afin qu’il puisse s’appliquer à l’exploration de la matière. Voilà pourquoi les humains en sont aujourd’hui à ce stade de leur évolution: en plein matérialisme. Mais ce n’est pas le stade définitif: un jour l’humanité retournera de nouveau vers les régions de l’âme et de l’esprit qu’elle a quittées, et elle y retournera enrichie de toutes les expériences qu’elle aura faites dans la matière grâce à l’intellect.
Si vous voulez vraiment votre salut, vous devez comprendre combien il est important d’être guidé par les grands Esprits qui vivent ou qui ont vécu sur la terre. Ces êtres qui ont fait beaucoup plus d’expériences que nous, qui ont su résoudre de nombreux problèmes de la vie intérieure, sont comme des livres vivants qui nous communiquent les connaissances qu’ils possèdent. Nous vivons, nous agissons, et grâce à eux quelque chose d’autre vient se joindre à nos propres expériences, quelque chose de supérieur, de plus riche que nous et qui nous aide.
D’un Maître, vous ne pouvez demander qu’il ait tous les savoirs et tous les pouvoirs. Vous n’avez le droit de lui demander qu’une chose: qu’il soit pour vous un lien avec le Ciel, qu’il vous montre le chemin vers Dieu, qu’il vous guide sur la voie de la lumière. Un Maître ne vous gardera pas avec lui, il vous amènera vers Dieu. Et si vous insistez pour rester auprès de lui, il vous dira: «Non, non, ne comptez pas tellement sur moi, je ne peux pas tout vous donner, seul le Seigneur peut vous combler. Moi, je peux uniquement vous aider à trouver le chemin. Je suis, si vous voulez, comme une cabine téléphonique qui vous permet de communiquer avec le monde divin, avec les hiérarchies célestes, c’est tout.» Voilà ce que dira un vrai Maître. Maintenant, bien sûr, si ce n’est pas un vrai Maître, il vous racontera toutes sortes d’autres choses, et c’est donc à vous d’avoir du discernement.
Il est dit dans le livre de la Genèse: «Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Et la terre était informe et vide. Et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.» Pourquoi au-dessus des eaux? Parce que l’eau représente la matière cosmique originelle que l’esprit de Dieu, le feu primordial, a pénétrée pour la fertiliser. Contrairement à ce que l’on croit en général, ce n’est pas l’élément terre qui exprime et manifeste le mieux les propriétés et les qualités de la matière, c’est l’eau. Ces qualités sont la réceptivité, l’adaptation, la malléabilité. L’eau est donc le symbole de la matière première qui a reçu les germes fertilisateurs de l’esprit. C’est elle la matrice de la vie. La vie est sortie de l’eau grâce au principe du feu qui a mis cette matière en mouvement. Par elle-même, l’eau, la matière, ne possède pas la vie, c’est le feu qui la lui infuse.
Supposons que la vie vous amène un être qui vous irrite: du point de vue spirituel, cet être est une matière brute que votre bouche – symboliquement parlant – ne peut absorber. Mais si vous avez en vous cette chaleur qu’est l’amour et cette force qu’est la lumière, vos glandes spirituelles commencent à fonctionner et cette personne finira par vous paraître mangeable, elle ne perturbera plus votre état psychique. Tant que vous persistez à vouloir «digérer» quelqu’un sans la lumière et sans la chaleur, il vous donnera une indigestion, des aigreurs d’estomac. Avec votre amour et votre intelligence, vous pouvez changer tout ce qui vous parvient à l’état brut, que ce soit la nourriture, les êtres humains, les situations, les événements, etc. Tant que vous ne serez pas rempli de lumière et de chaleur, votre bouche spirituelle trouvera ces corps bruts détestables; mais grâce à la chaleur et à la lumière, vous pourrez les accepter et les assimiler.
Vous pouvez faire toutes sortes d’exercices et de travaux psychiques pour obtenir les résultats que vous désirez, mais si vous avez enfreint pour cela les lois de la nature, qui sont les lois de l’harmonie cosmique, à la fin c’est le cosmos lui-même qui met son veto, et vous échouez. C’est pourquoi beaucoup d’occultistes, de spiritualistes, qui travaillaient pour arriver à certaines réalisations, sans se préoccuper de savoir s’ils agissaient en harmonie avec les projets de l’Intelligence cosmique, ont mal fini. Les livres occultes proposent un très grand nombre de techniques, de rituels, mais outre que beaucoup d’entre eux sont dangereux, aucune de ces pratiques ne vaut celle qui consiste à se mettre en harmonie avec l’ordre cosmique. Et même, les choses vont encore plus loin: si vous n’êtes pas vigilant pour conserver cette harmonie, si vous laissez les tendances anarchistes en vous prendre le dessus, même les pratiques les plus inoffensives peuvent se retourner contre vous et vous nuire.
Vous attendez toujours des événements sensationnels; mais même si ces événements se produisent, vous les oubliez vite et vous retournez à votre vie prosaïque. Il y a eu dans le passé des Initiés qui faisaient des prodiges. Bien sûr, pendant quelque temps ceux qui y avaient assisté étaient impressionnés, mais cela ne les empêchait pas de continuer à s’amuser, à commettre des crimes, ou même de brûler celui qui avait fait ces prodiges. Jésus faisait des miracles devant une foule émerveillée, et après l’avoir accueilli triomphalement dans Jérusalem en criant: «Hosanna au Fils de David!», peu de temps après, cette même foule criait: «Crucifiez-le!» Donc, souvent, faire des miracles ne sert qu’à amuser le public. Il faut chercher les vrais miracles dans le soleil qui se lève, une fleur qui s’ouvre, un enfant qui sourit, ou dans la façon dont l’être humain lui-même est construit... Mais le plus grand miracle, c’est la transformation du cœur humain, parce que c’est là la chose la plus difficile.
Si vous lisez la vie des Maîtres et des Initiés, vous verrez qu’ils sont tous passés par de terribles épreuves. Certains comprenaient le sens de ces souffrances, ils ne se révoltaient pas, ils ne se décourageaient pas: ils savaient que grâce à elles, ils deviendraient des divinités. Mais d’autres, qui n’étaient pas encore tellement éclairés, étaient accablés, et même quelquefois se révoltaient. Ils ne comprenaient pas pourquoi le Ciel était si cruel; ils lui avaient tout sacrifié et il ne les récompensait pas!... Ce qui manque souvent chez les spiritualistes, c’est le vrai savoir. Ils pensent que parce qu’ils ont consacré leur vie à Dieu, ils vont voir couler des ruisseaux de lait et de miel, marcher sur des pétales de roses et recevoir des couronnes. C’est vrai que l’on trouve dans la Bible de pareilles promesses, et c’est vrai aussi que cela arrivera... mais seulement quand ils auront passé toutes les épreuves! En attendant, celui qui possède la vraie lumière doit apprendre, quoi qu’il lui arrive, à l’utiliser pour son évolution.
L’existence d’une fraternité, d’une collectivité spirituelle est utile, bénéfique pour de nombreuses raisons, et en particulier parce qu’elle donne aux humains les meilleures conditions pour se transformer et progresser. Souvent, quand on est seul, on n’a pas la volonté de faire des efforts pour s’améliorer, tandis que dans une collectivité, on est stimulé, poussé, c’est donc plus facile. Oui, l’exemple agit énormément. Que ce soit la débauche, l’alcool, la drogue ou le crime, on sait combien de gens ont fait des bêtises parce qu’ils se sont laissé entraîner. Alors, si on peut comprendre qu’une collectivité est puissante pour entraîner les êtres vers le mal, pourquoi ne pas comprendre qu’elle peut l’être aussi pour les entraîner vers le bien?
Les humains sont tellement influencés par l’ordre des choses actuel que s’ils se trouvaient dans le Royaume de Dieu, ils se mettraient à tout critiquer: «Oh, mais ce n’est pas du tout comme chez nous. Ça, ce n’est pas juste... Ça, ce n’est pas normal...!» Exactement comme dans l’histoire de cet homme qui faisait partie d’une tribu où l’on n’avait qu’un œil. Il part en voyage et tombe un jour chez une peuplade où tous avaient deux yeux. De retour chez lui, il dit à ses compatriotes: «J’ai vu des monstres, des êtres épouvantables: ils n’ont pas un œil comme nous, mais deux. Il faut les attaquer pour leur arracher leur second œil!» C’est à peu près ainsi que les choses se passent dans le monde; dès qu’un être manifeste des facultés ou des vertus inhabituelles et que les gens s’en aperçoivent, ils se liguent contre lui en disant: «Ce n’est pas normal, ce n’est pas naturel.» Parce que la norme, c’est la majorité. Alors, si la majorité est animale, il faut se niveler à elle et rester animal. Et si les gens rencontrent par hasard un ange, une divinité, ils les combattront au nom de leur norme à eux.
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