Ne vous abandonnez jamais sans réagir à certaines tendances ou habitudes mentales pernicieuses, car avec le temps vous en deviendrez peu à peu prisonniers. Et ne dites pas: «Oh! le moment venu, je me corrigerai, je redresserai la situation.» Non, vous vous faites des illusions, c’est justement au moment où vous voudrez reprendre la bonne direction que ces tendances se manifesteront le plus puissamment. Oui, c’est le jour où on veut se redresser que l’on se rend compte combien on est ligoté. Tant qu’on n’est pas conscient d’être esclave et qu’on ne veut rien faire pour s’en sortir, on ne se sent pas asservi, mais le jour où on veut se libérer, aïe, aïe, aïe!... Alors faites attention, ne vous laissez jamais aller en vous disant que, le moment venu, vous arriverez à vous ressaisir. Bien sûr, si vous le voulez vraiment, vous y arriverez, mais avec combien plus d’efforts et de peines!
Dans les Évangiles Jésus a dit: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voilà le premier commandement.» Je vous ai déjà expliqué que la force correspond au domaine de l’esprit, car seul l’esprit possède la véritable force. L’homme doit donc aimer Dieu avec son cœur, son intellect, son âme et son esprit, c’est-à-dire avec les quatre principes qui constituent sa vie psychique. De ce commandement, on peut rapprocher le précepte du Maître Peter Deunov: «Ayez le cœur pur comme un cristal, l’intellect lumineux comme le soleil, l’âme vaste comme l’univers, l’esprit puissant comme Dieu et uni à Dieu.» C’est là le plus haut idéal qu’il nous ait donné.
Quand vous vous sentez malheureux, découragé, au lieu de rester là sans rien faire, sauf vous gaver de pilules et importuner les autres en leur étalant vos angoisses et vos cauchemars, pensez à travailler avec votre imagination. Imaginez-vous entouré de lumière, envoyant votre amour à travers le monde entier, résistant aux difficultés et aux tentations... Peu à peu, les images que vous formez deviendront vivantes, elles agiront sur vous, elles vous transformeront en même temps qu’elles travailleront à attirer de l’univers les éléments appropriés pour les introduire en vous. Bien sûr, beaucoup de temps et de travail seront nécessaires. Au début, les effets de ces exercices ne se feront pas sentir très longtemps. Vous devrez souvent les reprendre. Mais un jour, le résultat sera là, définitivement, vous ne pourrez pas en douter: vous sentirez au-dessus de vous une entité vivante qui vous protège, vous instruit, vous purifie, vous éclaire et, dans les cas difficiles, vous apporte le soutien dont vous avez besoin.
Tous les êtres, aussi grossiers et matérialistes soient-ils, ont été créés dans les mêmes ateliers que les plus grands génies, ou les plus grands Initiés; seulement le temps n’est pas encore venu pour eux de manifester les mêmes dons, les mêmes vertus. Mais ce temps viendra pour eux aussi, et ils chercheront la beauté, la pureté, la lumière, l’immensité. Ils comprendront que les activités et les biens matériels ne sont nécessaires que comme un support, un récipient, une enveloppe pour soutenir, abriter ou contenir la vie de l’esprit. Et quand ils commenceront à comprendre que ce qu’ils prenaient pour l’essentiel n’en était en réalité que l’enveloppe, l’écorce, leur regard changera. Oui, seulement leur regard: ils cesseront de regarder les récipients pour s’intéresser au contenu et ce sera pour eux le commencement de la vraie vie.
Pour modifier les formes de votre être intérieur, vous devez chercher à vous approcher de la région du feu, c’est-à-dire la région de l’esprit et, par la méditation, par la prière, vous modeler, vous façonner. Si vous refusez de faire ce travail, ce sont les souffrances qui viendront vous brûler et vous fondre. Car l’Intelligence cosmique n’accepte pas que l’être humain reste là à stagner. Alors, n’attendez pas, décidez-vous à connaître la puissance du feu céleste, à le sentir, à le posséder. Tâchez de comprendre sa nature, comment il vient jusqu’à nous pour nous remuer profondément et comment il peut nous communiquer ses propriétés. Il faut arriver à l’absorber, pour que les vieilles formes déjà durcies en nous fondent à sa chaleur et puissent être remodelées.
Les connaissances que les gens ont acquises au cours de leurs études, au service de qui ou de quoi les mettent-ils? Combien y en a-t-il qui prennent conscience de leur responsabilité et qui se disent: «Voyons, avec toutes ces connaissances, il faut que je fasse le bien, que j’aide les autres, ce n’est pas moi seul qui dois en profiter»? Croyez-vous que ce soit toujours de façon désintéressée que les médecins ont choisi leur métier? Et les avocats? Et les chimistes, les ingénieurs, les économistes, les journalistes, mettent-ils vraiment leurs connaissances au service des autres? Ce que la plupart d’entre eux veulent, c’est le succès, la gloire, le confort, les plaisirs... Les études par elles-mêmes ne rendent pas les êtres meilleurs. Au contraire, souvent elles font d’eux de véritables dangers publics! En revanche, des connaissances dans les mains de ceux qui ont travaillé sur leur caractère et qui sont décidés à ne pas les utiliser pour leur propre profit, mais pour le bien de tous, voilà une source de bénédictions.
L’arbre est une créature vivante qui sait attirer et accumuler l’énergie solaire. Si on le brûle, on constate qu’il est fait d’un peu de terre, d’eau en plus grande quantité, d’air un peu plus encore, mais c’est le feu, la lumière qui entre pour la plus grande part dans sa constitution. Et l’homme est construit à l’image de l’arbre: il est fait de feu, de lumière, il possède la même quintessence que le soleil. Pourquoi égarer les gens en leur répétant qu’ils ne sont que de la terre, qu’ils ne peuvent se nourrir que de matière et qu’ils retourneront à la terre? Les Initiés au contraire nous disent: «Vous êtes faits de lumière, vous pouvez vous nourrir de lumière, et vous retournerez à la lumière.» Oui, l’homme est identique à l’arbre, et s’il connaissait les lois avec lesquelles la nature travaille, il pourrait lui aussi fixer et conserver cette force cosmique, cette énergie du feu céleste, c’est-à-dire toutes ces formes de l’esprit que sont l’intelligence, la lumière, l’amour...
L’homme ne possède encore ni le savoir ni les capacités qui lui permettraient de vaincre le mal. La meilleure solution, c’est de laisser le bien et le mal vivre ensemble et d’utiliser l’activité et les forces extrêmement puissantes contenues dans les éléments du mal, c’est-à-dire de prendre quelques doses infinitésimales du mal pour stimuler les forces du bien. Exactement comme pour une greffe. Que fait le jardinier? Sur la tige d’un jeune poirier sauvage aux fruits immangeables, il fixe, par exemple, le rameau d’un poirier de bonne qualité qui profitera de la vigueur de l’arbre sauvage. De la même façon sur l’arbre du mal, on peut fixer les rameaux de l’arbre du bien. Alors, de même que les forces du mal cherchent toujours à s’emparer des forces du bien pour les faire servir à leurs desseins, de même le bien a tous les droits de puiser et d’utiliser les forces du mal pour son travail.
Tous les pères et les mères qui souhaitent pour leurs enfants la facilité, l’opulence, les succès, y sont évidemment poussés par leur amour; mais c’est un amour aveugle qui n’envisage pas la véritable évolution des enfants. Bien sûr, cela ne signifie pas que les parents doivent souhaiter que leurs enfants souffrent pour évoluer, et ils n’ont d’ailleurs pas à se préoccuper de cela. Leur désir doit être seulement que ces enfants deviennent des bienfaiteurs de l’humanité, et c’est au Ciel de décider par quelles expériences il les fera passer pour les conduire jusque-là. Peut-être leur enverra-t-il des maladies, des ennemis, des opprobres, mais peu importe. Si les parents savent alors comment parler à leurs enfants, comment les conseiller, les soutenir à travers les épreuves, ces enfants iront loin, très loin, tellement loin qu’un jour, il ne restera plus trace de ces difficultés. Les parents aiment leurs enfants, mais que deviendront ces enfants si on leur épargne toutes les souffrances?
Vivez une vie intense, car c’est elle qui chaque jour vous révélera de nouvelles vérités. Vous direz: «Mais comment peut-on faire des découvertes au-dedans de soi? En lisant, en étudiant, d’accord. Mais tout seul, en soi-même, peut-on vraiment découvrir quelque chose?» Oui, grâce à la vie intense, c’est-à-dire la vraie vie spirituelle, vous trouverez les vérités essentielles concernant l’homme et l’univers! Jamais vous ne découvrirez ces vérités si elles n’ont pas leur source en vous, si vous ne les avez pas vécues. Bien sûr, quelqu’un peut vous les révéler, un être que vous aimez et en qui vous avez confiance; mais il faudra pourtant que vous en fassiez vous-même l’expérience. Si les gens sont plongés dans l’incertitude, le doute, c’est parce qu’ils ont cherché la vérité par une voie extérieure à eux et dont ils ne peuvent jamais être sûrs. Seule la voie intérieure rend le doute impossible. Là, même si vous voulez douter, vous ne pouvez pas!
Le disciple véritable est celui qui a conscience d’avoir besoin d’un Maître uniquement pour le stimuler et l’inspirer dans la voie du bien. Et quand il a trouvé ce Maître, il ne doute pas de lui, il ne s’oppose pas à lui, il n’exige rien de lui. Souvent, le Maître ne lui a presque pas parlé, il ne s’est pas occupé de lui, mais le disciple sait que son Maître existe et il est heureux, il fait des progrès parce qu’il l’aime, il croit en lui, il est lié à lui. Même malheureux, pauvre, malade, mourant, il se sent consolé, réconforté seulement à la pensée que son Maître existe, car l’image qu’il a de lui dans sa tête, dans son cœur, est toute-puissante. C’est ce Maître intérieur qui lui ouvre toutes les portes. Il ne suffit pas de fréquenter un Maître pour évoluer. On fréquente le soleil, les sources et on reste le même. Pourquoi? Parce qu’on est fermé. Pour s’ouvrir, il faut la foi et l’amour. La foi et l’amour sont les clés qui ouvrent toutes les portes.
De plus en plus de gens s’intéressent à l’occultisme: ils cherchent les secrets qui leur permettront de devenir des mages puissants. Ils pensent les trouver dans des rituels, des talismans, des formules magiques et, sans rien connaître des réalités du monde invisible, ils se lancent dans l’évocation des esprits. Les pauvres malheureux! Ce qu’ils vont trouver, c’est le déséquilibre psychique et même physique, car ce ne sont pas les esprits supérieurs qui vont répondre à leurs invocations, mais les entités des niveaux les plus bas, les élémentaux et les larves. Oui, voilà la vérité, l’implacable vérité. Et pourquoi? Parce que pour attirer les esprits lumineux, les anges, les archanges, il n’y a qu’une seule méthode, un seul moyen: progresser chaque jour davantage dans la vie spirituelle. Les entités célestes ne viennent aider et soutenir que les êtres qui manifestent la pureté, l’amour, la justice, la vérité. On ne peut pénétrer les arcanes de l’univers en vivant d’une façon ordinaire. Le monde divin ne nous donne ses bénédictions qu’en proportion de ce que nous faisons nous-mêmes. D’autres, bien sûr, peuvent nous donner ce que nous leur demandons, mais à quel prix il faudra le payer!
Une philosophie pernicieuse circule de par le monde, poussant les gens à satisfaire tous leurs désirs et leurs envies, car c’est très mauvais, paraît-il, de ne pas suivre la voix de la nature ou de s’opposer à elle, cela s’appelle du refoulement. Pourtant, si vous êtes lucide et honnête, vous vous rendrez compte que la voix qui parle en vous ne vous pousse pas toujours à chercher uniquement votre plaisir. Quelquefois, au contraire, elle vous conseille d’être plus raisonnable, plus maître de vous-même, elle vous adresse même des reproches: «Pourquoi as-tu fait des folies? Pourquoi t’es-tu laissé entraîner?»... Sans doute, cette voix s’exprime-t-elle plus rarement et plus doucement, mais elle est là, on ne peut pas le nier. Eh bien, c’est tout simplement qu’elle est, elle aussi, la voix de la nature, mais la voix de la nature supérieure, alors que l’autre est la voix de la nature inférieure. Car ces deux natures coexistent en l’homme et les deux cherchent également à se manifester. Voilà un point qui doit être clair pour vous.
Lorsqu’ils décident de fonder une famille, de se lier d’amitié ou de s’associer pour le travail, combien de gens ont tendance à se diriger d’après la première impression de plaisir ou de déplaisir, de sympathie ou d’antipathie! Ils pensent: «Oh, celui-là me dit quelque chose» et, sans raisonner, sans approfondir, ils se lancent, sans voir qu’en réalité ils ont affaire à un malfaiteur. Et ils s’éloignent d’un autre qu’ils trouvent moins sympathique, alors qu’en réalité c’est un homme juste, honnête et bon. Tant que vous vous dirigerez d’après la sympathie ou l’antipathie, qui sont des impressions du moment, et non d’après la sagesse qui voit beaucoup plus loin, vous rencontrerez des désillusions et des échecs.
Faire le bien, c’est être capable de donner des fruits. Nous sommes tous venus sur terre pour donner des fruits, c’est-à-dire des pensées, des sentiments et des actes beaux, nobles, grands. Voilà pourquoi il faut toujours surveiller dans quel état intérieur on rencontre les autres. Si vous rendez visite à quelqu’un sans vous préoccuper des effets que vous allez produire sur lui par vos gestes, votre regard, vos paroles, vous allez lui donner une indigestion ou l’empoisonner. Agir ainsi prouve que vous n’avez jamais compris la science du bien. Et ne vous étonnez pas ensuite si votre vie est solitaire et triste... Pourquoi n’avez-vous pas appris à donner des fruits? Quand on donne, on n’est jamais seul. Donnez donc un fruit, c’est-à-dire un travail, un sacrifice, une pensée, un bon regard, un sourire...
Renoncer à certains plaisirs sensuels n’a de signification que si c’est pour les remplacer par des acquisitions et des joies spirituelles. Les religieux, les moralistes ont très mal fait leur travail: ils ont imposé des règles sans vraiment en expliquer l’utilité, donnant ainsi aux gens l’impression de vouloir les brimer, les faire vivre dans les privations et le désert. Mais le moment est venu maintenant d’expliquer. Les gens ne sont pas tellement stupides et bornés, ils peuvent comprendre. En tout cas, cela ne sert plus à rien d’imposer des règles sans en présenter l’utilité. La Science initiatique vous explique que le renoncement n’est pas une privation. Dans la vie spirituelle, le renoncement ne s’accompagne pas d’une perte. Renoncer, c’est remplacer, transposer, déplacer un plaisir sur un plan supérieur. Il s’agit de la même activité, mais avec des éléments plus purs, plus subtils, un but plus désintéressé.
Quelqu’un se plaint à moi: «Vous nous parlez du monde divin, des entités lumineuses avec lesquelles nous pouvons entrer en contact par la pensée. Mais combien de fois j’ai essayé de faire ce travail et je n’ai pas de résultats, je ne sens rien.» Que vous n’ayez pas de résultats ne prouve pas que mes paroles soient mensongères; mais à cause de l’épaisseur de la matière qui vous enveloppe, vous n’arrivez pas encore à sentir cette présence du monde divin et de ses habitants qui sont là, réels. Vous ne sentez rien, vous ne voyez rien et vous vous imaginez qu’il n’y a rien. Si, il y a quelque chose, continuez... Eh oui, il faut persévérer. Au fur et à mesure qu’il fait des efforts, le disciple sent un chemin s’ouvrir devant lui, un pont se rétablir avec les régions supérieures et il commence à vivre la vie divine. Un jour même, il lui suffira de se concentrer quelques minutes sur ces régions pour qu’il sente aussitôt les bénédictions du Ciel se déverser sur lui.
Les sacrifices d’animaux dont parlent la Bible et les Livres sacrés de toutes les religions s’expliquent par cette connaissance qu’avaient les Anciens concernant la libération des énergies et leur utilisation comme support dans les cérémonies magiques. Lorsqu’il est écrit dans l’Ancien Testament que l’odeur des victimes était agréable aux narines du Seigneur, c’était une façon de dire que les énergies libérées par le corps des animaux et utilisées par les prêtres, rendaient leurs invocations efficaces. Ce qui est d’ailleurs aussi, depuis des siècles, le rôle symbolique donné à l’encens. Puis Jésus est venu et il a voulu amener les humains vers une conception supérieure du sacrifice. Au lieu d’immoler de pauvres animaux qui n’ont rien fait de mal, il leur a appris à immoler leurs animaux intérieurs: leurs convoitises, leurs passions, etc., car le sacrifice de ces animaux-là libère des énergies encore plus précieuses qu’il est possible d’utiliser pour le travail spirituel.
C’est sur la terre que se fait véritablement l’évolution de l’homme, pas ailleurs. Même celui qui, à cause de ses crimes, est allé souffrir longtemps en enfer, doit revenir sur terre pour réparer le mal qu’il a fait. Car il ne suffit pas de souffrir, la souffrance n’est pas une réparation pour le mal que l’on a commis. Puisque c’est sur la terre qu’on a commis des crimes, c’est sur la terre qu’il faut venir réparer. Ce n’est d’ailleurs qu’à cette condition que la réincarnation a un sens. Sinon, pourquoi devrait-on redescendre sur la terre puisqu’on a déjà expié ses fautes dans le plan astral? En réalité il existe une loi d’après laquelle l’homme doit réparer ses erreurs dans toutes les régions de l’univers où ces erreurs ont produit des dégâts.
Il y a un conte bulgare qui a pour titre «Tsar Troïan». C’est l’histoire d’un roi qui, un matin, en se réveillant, découvrit qu’il avait des oreilles de bouc. À partir de ce jour-là, bien sûr, il fit tout pour les cacher et personne ne savait rien, excepté son barbier qui le rasait tous les jours et qui avait promis de ne rien dire. Mais il était difficile pour lui de garder un secret pareil, et un jour, n’y tenant plus, il alla dans la forêt, se coucha, et confia son secret à la terre: «Tsar Troïan a des oreilles de bouc». Enfin, soulagé, il rentra chez lui. Quelque temps plus tard un arbre poussa. Cet arbre était bizarre; les enfants fabriquaient des sifflets avec le bois de ses branches, mais quand ils sifflaient, on entendait ces paroles: «Tsar Troïan a des oreilles de bouc! Tsar Troïan a des oreilles de bouc!» Le roi finit par l’apprendre; il appela le barbier qui essaya de se disculper en disant qu’il n’avait confié ce secret qu’à la terre. Oui, sans doute, mais à la terre non plus il ne fallait rien dire. C’est ce conte initiatique que l’on retrouve en Grèce dans la légende du roi Midas qui avait, lui, des oreilles d’âne. Il montre que tout s’enregistre et se transmet. On dit aussi que les murs ont des oreilles... Chaque pensée, chaque sentiment s’enregistre d’abord sur vous-même, mais aussi sur tout ce qui vous entoure, et peut donc être un jour connu de tous.
Ne vous identifiez jamais à votre corps physique, sinon c’est l’idée de la mort qui prendra le dessus. Le corps est vulnérable, il s’affaiblit, il tombe malade et meurt, et si vous vous identifiez à lui, si vous ne cherchez rien au-delà de lui, toute la vie vous resterez faible, maladif, obscur, jusqu’à disparaître. Identifiez-vous à votre esprit, car l’esprit est puissant, lumineux, indestructible, immortel, et grâce à cette identification vous commencerez à devenir comme lui, invulnérable. Voilà l’avantage d’adopter une philosophie spirituelle. Tout est là, dans la façon de comprendre. Malheureusement depuis des siècles on nourrit les humains avec des conceptions qui les affaiblissent, les anéantissent, et on appelle cela l’éducation! Il faut remplacer ces vieilles idées par d’autres idées, nouvelles, qui donnent la vie, la puissance, la force, l’élévation, afin que nous nous approchions de plus en plus de la Divinité.
Vous ne trouverez le sens de la vie qu’en vous décidant à participer à la réalisation du Royaume de Dieu et de sa Justice. Car là, quoi qu’il vous arrive, vous savez que vous êtes un ouvrier dans le champ du Seigneur et vous vous sentez comblé, heureux, soutenu, car vous participez à un immense travail. Vous n’êtes pas seul, vous n’êtes pas abandonné. Chacun de vous peut trouver dès aujourd’hui le sens de la vie car, dès aujourd’hui, au lieu de travailler pour lui-même, pour la satisfaction de ses besoins, il peut dire: «Désormais, je veux travailler pour le Royaume de Dieu et sa Justice.» Et même si vous êtes inconnu sur la terre, votre nom est écrit dans le Livre de la Vie et vous êtes comblé par les bénédictions du Ciel. Rien n’est plus glorieux que de s’engager dans ce travail. Oui, il faut aller toujours plus loin, avoir des aspirations toujours plus larges, plus vastes: c’est cela véritablement qui donne un sens à la vie.
Autant il est vrai que les humains ont besoin d’instructeurs afin de ne pas errer à l’aventure, autant il est vrai aussi qu’une fois instruits et éclairés, c’est à eux de travailler et de faire leurs expériences. Prenons un exemple très simple. Vous avez la recette d’un plat qui vous a été donnée par un excellent cuisinier et vous avez aussi tous les ingrédients achetés dans les meilleurs magasins; si vous ne vous décidez pas à aller dans votre cuisine pour préparer ce plat, vous n’aurez rien à manger. Et si vous continuez longtemps comme ça, vous finirez par mourir de faim. Il en est de même dans la vie spirituelle. Une fois que vous avez trouvé le chemin et que vous avez devant vous les meilleurs exemples, vous ne devez compter que sur vous-même; les acquisitions des autres restent aux autres, c’est à vous maintenant de faire vos propres acquisitions.
Toutes les pensées que vous formez, les plus faibles, les plus insignifiantes soient-elles, sont une réalité. On peut même les voir, et il y a des créatures qui les voient. La pensée est un être vivant. Évidemment, dans le plan physique, on ne peut ni la voir agir, ni la saisir, mais dans sa région, avec les matériaux subtils dont elle est formée, elle est un être vivant et agissant. L’ignorance de cette vérité est la cause de beaucoup de difficultés et d’épreuves. Les humains ne voient pas, ne sentent pas que la pensée travaille, qu’elle construit ou détruit, ils se permettent de penser n’importe quoi, et ensuite ils sont étonnés de ce qui leur arrive. La pensée est une réalité vivante, c’est pourquoi vous devez vous surveiller pour n’émaner et ne projeter que les meilleures pensées, des pensées pleines d’amour, de bonté, de lumière, d’harmonie. Le vrai savoir commence là: dans la conscience que la pensée est une réalité.
L’esprit est le principe créateur par excellence. Tout ce qui existe est sorti de l’esprit et est animé par l’esprit, mais tout n’est pas esprit. Notre corps, par exemple, possède quelque chose de l’esprit, mais il est loin de posséder tous les pouvoirs et les qualités de l’esprit. Pour qu’il soit de plus en plus imprégné par les éléments de l’esprit, c’est à nous de faire un travail. Quand nous mangeons, par exemple, nous devons faire en sorte que l’esprit participe à cet acte, afin qu’il imprègne la nourriture et pénètre ainsi notre propre matière. La nourriture contient la vie, mais elle ne possède pas encore l’esprit. C’est à nous, quand nous mangeons, de nous concentrer sur la nourriture pour que l’esprit intervienne, car sa présence apportera des éléments si nouveaux, que tout en nous sera transformé, embelli, ressuscité.
Dans l’être humain, le principe masculin, le père, est représenté par l’intellect; le principe féminin, la mère, est représenté par le cœur... Et l’union du principe masculin et du principe féminin donne naissance à l’enfant: l’action. Toutes nos actions sont le fruit de nos pensées et de nos sentiments. On rencontre des personnes très actives dont l’intellect et le cœur ne sont pas tellement développés, mais chez elles aussi l’action est nécessairement l’enfant de l’intellect et du cœur, ou plutôt de l’absence de lumière dans leur intellect et de l’absence de chaleur dans leur cœur. Agir avec intelligence et sensibilité, ou étourdiment et sans aucun sentiment, c’est toujours donner naissance à une activité qui est le fruit de l’intellect et du cœur. La nature de l’enfant dépend du degré d’évolution et de culture des parents. Lorsque nos pensées sont bonnes et que nos sentiments sont bons aussi, nos actes, qui sont la conséquence de la sagesse de notre intellect et de l’amour de notre cœur, sont des actes constructifs. La puissance de notre action est la conséquence d’une liaison correcte entre la sagesse et l’amour.
Le Ciel regarde qui vous servez. S’il voit que vous servez votre propre dieu, votre égoïsme, votre nature inférieure, il se détourne de vous. Il ne distribue pas sa richesse à des gens qui ne pensent qu’à vivre leur vie de malhonnêtetés et de plaisirs. Et si le Ciel vous abandonne, qui vous aidera, qui vous sauvera? Votre argent? Votre gloire? Votre célébrité? Pour le Ciel, il existe seulement deux catégories d’êtres: ceux qui travaillent uniquement pour eux, pour assouvir leurs propres désirs, et ceux qui font des efforts pour aider leurs frères, pour participer au travail de milliards et de milliards d’entités, dans le monde invisible, qui se sont attelées à la réalisation du Royaume de Dieu sur la terre. Ceux-là sont inscrits dans le grand Livre de la Vie comme des bienfaiteurs de l’humanité et le Ciel ne les abandonne jamais.
Pour résoudre ses problèmes, l’être humain possède en lui-même des facteurs extrêmement efficaces: la pensée, la volonté, l’imagination... Mais comme il est habitué à n’avoir recours qu’à des moyens extérieurs, évidemment ces facultés ne se développent pas. Combien de gens disent: «La pensée, la pensée... mais j’ai essayé et il n’y a pas de résultats!» Pourquoi?... Supposez que vous vouliez remédier par la pensée à une faiblesse physique ou psychique: pour la former, vous avez peut-être mis des siècles, plusieurs réincarnations; alors comment pouvez-vous imaginer qu’en vous décidant maintenant à vous concentrer dessus pendant deux ou trois minutes, vous allez vous en débarrasser? Peut-être faut-il de nouveau des siècles! Il existe une justice dans l’univers et lorsqu’on n’a cessé d’accumuler des erreurs, beaucoup de temps et d’efforts sont nécessaires pour les réparer. En réalité la meilleure solution est de joindre les moyens extérieurs aux moyens intérieurs pour accélérer les choses; mais il faut commencer à travailler tout d’abord avec l’âme, l’esprit, la pensée, et ajouter ensuite s’il le faut un élément physique pour faciliter le processus.
La situation d’un Maître est très compliquée. Son travail est d’aider le disciple à libérer son esprit: car son esprit est comme un roi qui s’est laissé détrôner par des sujets révoltés, et maintenant le roi est enfermé dans un cachot et le royaume est livré à l’anarchie. Malheureusement, bien qu’il se sente dépossédé, brimé, le disciple ne comprend pas toujours l’aide que veut lui apporter son Maître: il a l’impression que par ses conseils, par son attitude, le Maître veut limiter sa liberté. Alors, que doit faire le Maître?... Attendre patiemment que le disciple comprenne la nature de son travail. Ce que le Maître veut limiter en lui, ce sont les manifestations de sa nature inférieure, les instincts, les passions qui ont fini par réduire au silence sa nature supérieure, son esprit. Et si, au lieu de comprendre que le Maître ne veut que son bien, le disciple pense qu’il fait tout pour l’entraver, le tourmenter, le chagriner, c’est tout simplement parce qu’il ne sait pas encore où est son vrai bien. Comme les enfants, ce disciple aime les bonbons et celui qui les lui offre. Et voilà que le Maître lui propose de la quinine...
Habituez-vous à avoir une attitude intérieure correcte vis-à-vis des situations et des événements de l’existence. Par exemple, au moment où vous subissez un échec, pourquoi réagir comme si vous aviez tout perdu, comme si le monde entier s’écroulait? Essayez au contraire de prendre conscience de tout ce que vous possédez encore: la santé, une famille, des amis... et remerciez le Ciel pour cette richesse. Imaginez ce que cela peut être que d’être paralysé ou privé de maison, de nourriture, de parents... Alors, au lieu de souffrir toujours de ce qui vous manque, apprenez à vous réjouir de ce que vous avez. Que vous soyez chagriné un moment pour une vexation, une déception, un insuccès, bon, c’est normal. Mais vous êtes inexcusable de rester là à ruminer vos chagrins en oubliant toutes les raisons que vous avez d’être heureux et reconnaissant. Secouez-vous, mon Dieu, sinon il arrivera un jour où vous ne pourrez plus vous débarrasser de cette tendance au découragement et vous serez écrasé.