L’être humain, comme l’univers, est régi par des lois, et celui qui va contre ces lois est broyé. Malheureusement, dans le monde entier, on ne voit que des gens qui s’imaginent qu’avec n’importe quelle pensée, n’importe quel sentiment ou projet ils réussiront. Eh non, ils finissent très mal. Vous direz que ce n’est pas de leur faute, que personne ne les a instruits. Dites plutôt que c’est eux qui ne cherchaient pas à être instruits. Quand on cherche sincèrement, la lumière vient. Si vous cherchez un instructeur, il viendra. Mais la majorité des gens cherchent surtout la satisfaction de leurs désirs et de leurs caprices, et dans cette recherche, ils se heurtent à des forces qui les brisent. Jusqu’à présent, personne n’a pu s’opposer aux puissances de l’univers, à ces ondes, à ces rayons qui le traversent. On se dit : « Je braverai toutes les lois, je réussirai, j’aurai ce que je veux. » Non, on sera broyé.
Quelqu’un vient se plaindre à moi : « Je pratique l’Enseignement, je suis toutes ses prescriptions, mais je me sens déséquilibré, nerveux, près de la folie ». Je lui réponds : « Alors, pour moi, c’est la preuve que vous vous trompez en disant que vous suivez bien l’Enseignement. Vous devez probablement laisser libre cours à quelque chose de pernicieux en vous, comme l’orgueil, ou le manque de maîtrise dans l’imagination ou l’exagération. Peut-être forcez-vous les choses en voulant obtenir trop vite de grands résultats spirituels. Tout cela n’est pas conforme à l’Enseignement. Donc, n’accusez pas l’Enseignement : c’est vous qui ne vous y prenez pas comme il faut. » L’Enseignement est conçu pour équilibrer les êtres, les renforcer, les rendre heureux, pas pour les déséquilibrer. Si vous êtes la proie de certains troubles, il faut chercher en vous quelles sont les lois que vous avez transgressées. L’Enseignement bien compris, bien appliqué, ne peut qu’harmoniser toute votre vie.
Il est dit : « C’est la vie éternelle de Te connaître, Toi, le seul vrai Dieu… » Pour connaître le Seigneur, il faut se fusionner avec Lui. Mais la fusion ne peut se faire qu’entre des objets ou des êtres de même essence. Prenez, par exemple, un peu de mercure, éparpillez-le en petites gouttelettes, puis rapprochez ces gouttelettes : elles forment à nouveau une seule goutte. Supposez maintenant qu’avant de les rapprocher, vous laissiez tomber quelques grains de poussière sur certaines d’entre elles, quoi que vous fassiez ensuite, elles resteront séparées des autres. Eh bien, c’est ce qui se produit avec l’homme qui veut se fusionner avec le Seigneur sans s’être préalablement purifié. Tant qu’il reste impur, sombre, méchant, il ne peut pas se fusionner avec le Créateur qui est beauté, lumière, amour. Pour enlever toutes ces couches d’impuretés qui empêchent cette fusion, il doit faire certains sacrifices : apprendre à se dominer, se contrôler… C’est seulement à cette condition qu’il peut se mettre à l’unisson des vibrations et des ondes divines, et un jour il arrivera même à les capter à cause de sa vie pure.
Après avoir été plongé un certain temps dans une atmosphère spirituelle où il s’est senti éclairé, chauffé, le disciple se retrouve nécessairement dans le monde ordinaire où il est obligé d’avoir des contacts avec des personnes de toutes sortes. Au bout de quelque temps, il s’aperçoit qu’il n’a plus la même foi, le même élan ; il se sent redevenir terne et lourd, son ardeur et son amour ont diminué. Que s’est-il passé ? Comme un liquide chaud qu’on a ensuite exposé au froid, il a changé de température. Ce phénomène est tout à fait naturel. L’enseignement que le disciple a reçu auprès d’un Maître ressemble au contenu d’un récipient. Ce contenu est plus chaud que l’air ambiant, et au contact de l’extérieur, il perd peu à peu ses calories et sa température diminue. Mais ce qui se perd peut être remplacé. C’est le but de la prière, de la méditation : aller chercher à la source les éléments lumineux et chaleureux que l’on a perdus.
Si je vous dis que vous devez apprendre à marcher avec vos deux jambes, vous me répondrez que vous le savez, que vous l’avez toujours fait. Eh bien, non, je vous vois sans arrêt sauter sur une jambe au lieu de marcher : les sentimentaux sur la jambe gauche – ils ne réfléchissent pas – et les intellectuels sur la jambe droite – leur cœur est desséché. Tous des unijambistes ! Vous croyez savoir les choses, mais vous ne les savez pas vraiment, puisque vous ne les avez pas réalisées. Toute la vie vous restez perché sur une jambe, et même vous sortez vous promener comme ça, en sautillant… Mais il faut se poser la question : « Pourquoi la nature nous a-t-elle appris à marcher en avançant tantôt le pied gauche, tantôt le pied droit ? » La réponse est simple : c’est que nous devons agir tantôt avec le cœur, tantôt avec l’intellect. On doit savoir faire alterner dans sa conduite les deux principes masculin et féminin, et sentir à quel moment changer de polarisation. Beaucoup de difficultés et de désillusions viennent de ce qu’on ne sait pas marcher sur ses deux jambes.
Quand un homme méchant, criminel se nourrit, comment se fait-il que cette nourriture qui est divine, puisqu’elle a été donnée par le Créateur, ne le rende pas meilleur ? C’est qu’il a transformé les aliments en sa propre nature. Tandis qu’un Initié qui mange la même nourriture, la transforme en lumière, en amour, en bonté. Tout dépend donc de l’état de l’homme qui mange. Les gens méchants ne sont pas améliorés par la nourriture qu’ils absorbent, ils deviennent même encore plus méchants. Et ceux qui sont bons deviennent meilleurs en mangeant. C’est une loi : chaque créature assimile les aliments à sa propre substance et les transforme. C’est pourquoi les Initiés désirent s’offrir en holocauste au Seigneur pour être absorbés par Lui. Ils savent qu’en les absorbant, le Seigneur les transformera, qu’Il leur communiquera quelques particules de sa lumière.
La matière doit tendre vers l’esprit pour devenir plus pure, plus subtile, et l’esprit tendre vers la matière pour s’incarner et se manifester à travers elle. Ainsi la bien-aimée parcourt la distance qui la sépare de son bien-aimé qui descend des régions célestes ; ils se rencontrent quelque part dans l’espace, et là, ils se fusionnent. Lorsque l’esprit descend dans les profondeurs de l’être humain, il transforme la matière brute de ses passions en beauté, pureté, lumière, noblesse, amour. Tout le travail du disciple est résumé dans ce processus : la descente de l’esprit dans la matière. Quoi que vous fassiez, quelles que soient vos occupations, vos lectures, vos expériences, vos exercices, ils doivent aboutir à ce que je vous résume ici en deux mots : la spiritualisation de la matière et l’incarnation de l’esprit.
On entend souvent dire que le 13 est un nombre qui porte malheur, et en particulier qu’il ne faut jamais être 13 à table. Oui, car le nombre 13 n’aime pas les impuretés, il les combat. Et comme il est aussi très actif, très dynamique, il peut nuire aux créatures qui ne possèdent pas les qualités féminines de bonté, d’amour et de douceur pour équilibrer son influence. Il faut être pur et plein d’amour pour se sentir bien avec le nombre 13. Dans le plan physique, le nombre 13 est lié à la croix (1 + 3 = 4), c’est-à-dire aux souffrances, à la prison. La croix est le développement du cube dans l’espace à deux dimensions, et le cube, schématiquement, représente les limitations, la prison. Le 13 peut donc « porter malheur » comme on dit ; cela ne tient pas à lui, mais à la manière particulière dont chacun reçoit son influence. Cela dépend de la structure physique et psychique, du degré de développement, d’élévation. Certains tombent malades, d’autres se mettent à réfléchir et d’autres encore se sentent stimulés pour agir.
Chaque jour, la Bourse publie le cours des valeurs : certaines sont en hausse, d’autres en baisse, celles qui sont en hausse aujourd’hui seront en baisse demain, et inversement. Les valeurs boursières sont une image très grossie de ce qui se passe dans le monde. À un moment donné de l’histoire, certaines valeurs sont en hausse alors que d’autres sont en baisse. À certaines époques, par exemple, on a exalté le courage physique. Les héros étaient ceux qui savaient se battre dans les tournois, les duels ou les guerres, et qui n’avaient jamais peur du danger. À d’autres périodes, la valeur la plus reconnue a été la sainteté : on a admiré ceux et celles qui étaient capables de tout abandonner pour se consacrer à Dieu dans la solitude et le silence, ou se mettre au service des pauvres, des malades et des persécutés. De nos jours, c’est l’intellect qui est la valeur en hausse : la capacité de raisonner et d’acquérir des connaissances. Mais cela ne durera pas, déjà une autre valeur est en train d’apparaître : la fraternité. C’est elle qui va pousser les humains à se montrer mutuellement de plus en plus compréhensifs et généreux.
Vous vous croyez justifié de suivre vos sympathies et vos antipathies. Eh bien non, car c’est ainsi que vous continuez à alimenter les conflits autour de vous, et à traîner vous-même dans les couches inférieures du plan astral. Car ne croyez pas, comme beaucoup le font, que c’est votre intuition et votre clairvoyance sur les êtres qui produisent en vous des mouvements de sympathie et d’antipathie… Non, ce sont des attractions ou des répulsions qui ont une origine physique, biologique, et pas du tout spirituelle. Une personne possède dans la structure de son corps physique, de son visage, des éléments qui sont en affinité, ou au contraire en opposition avec certains éléments appartenant à votre propre structure biologique, et c’est pour cela que vous vous sentez attiré ou repoussé par elle. Et si vous vous donnez la peine de réfléchir et d’étudier la question, il se peut que vous trouviez de graves défauts chez ceux qui vous sont tellement sympathiques, et au contraire des qualités et des vertus chez certains pour qui vous éprouvez une certaine antipathie.
Lorsque nous chantons en chorale, les voix hautes des sœurs et les voix profondes des frères s’élèvent et se fusionnent au-dessus de nos têtes, où elles se donnent les unes aux autres des éléments d’une extrême subtilité. Votre voix est imprégnée de votre vitalité, de votre parfum, de votre magnétisme. Vous êtes lié à elle comme à un petit cerf-volant que vous tiendriez au bout d’un long fil. Votre voix vous quitte, elle se promène au-dessus de vous ; là elle rencontre les autres voix avec lesquelles elle se fusionne et elle vous revient ensuite amplifiée, enrichie de tout ce qu’elle a reçu dans cette fusion. Donc, quand nous chantons, les deux principes masculin et féminin font tout d’abord un travail en haut, et ensuite ce qu’ils ont créé ainsi nous revient à travers nos oreilles, et nous bénéficions tous d’un échange chaste et divin.
Pour bien comprendre le feu, il faut aussi connaître l’air, car l’air et le feu sont complémentaires. L’air, qui apporte la fraîcheur, a sur le feu un pouvoir régulateur. Nous retrouvons ce même phénomène en nous. Comment ? Nous sommes des voyageurs qui parcourons l’espace ; pour accomplir notre prédestination, nous avons besoin de la chaleur et du froid. La chaleur, nous l’avons en nous, nous apportons avec nous notre poêle avec son combustible, afin de pouvoir nous chauffer au-dedans. Car dehors il fait froid et le chemin est long ; il est donc nécessaire d’entretenir le feu intérieur. Quant au froid, il vient de l’extérieur : c’est l’air qui permet de régler la température. On peut dire que le feu est l’amour et l’air la sagesse. L’amour est en nous, tandis que la sagesse est à l’extérieur de nous, pour que nous puissions l’étudier, la contempler, et réguler ainsi notre feu intérieur.
Souvent, quand les disciples d’un Maître parlent entre eux, ils sont étonnés que leur Maître n’ait pas donné les mêmes conseils aux uns et aux autres. Mais il faut comprendre : les conseils d’un Maître sont différents selon les personnes et selon les périodes de leur existence. Par exemple, tant que vous n’êtes pas malade, un Maître vous dira que, pour être en bonne santé, il suffit de mener une vie pure, intelligente, raisonnable. Mais si vous êtes malade, il vous dira de voir un médecin, de prendre des médicaments ou même de vous faire opérer. Quand c’est trop tard, il n’y a plus qu’à employer ces moyens-là. De même, à ceux qui ne sont pas mariés, il dira : « Préservez le plus possible votre liberté, faites attention, réfléchissez, ne vous engagez pas prématurément. » Mais si des hommes ou des femmes mariés viennent lui demander conseil, il répondra que maintenant qu’ils sont mariés, ils ont pris des engagements et doivent assumer leurs responsabilités jusqu’au bout. Donc, un Maître donne des conseils d’après la mentalité, les besoins et la situation présente de ses disciples.
Les nombres sont des puissances cosmiques, des principes actifs qui équilibrent et organisent tout ce qui existe dans l’univers. C’est pourquoi ils sont placés très haut dans la hiérarchie des êtres spirituels. On peut dire que les nombres sont des êtres vivants, mais des êtres désincarnés qui appartiennent au monde des idées. Ces entités intelligentes, douées des facultés et des vertus les plus pures, travaillent auprès de Dieu. Dans le plan physique, les nombres sont symbolisés par des chiffres. Les chiffres sont les représentations géométriques de ces entités, de ces forces qui constituent la structure de l’univers. Toute notre vie, avec nos pensées, nos sentiments, nos actes, n’est rien d’autre qu’un ensemble d’opérations effectuées à l’aide des nombres de 1 à 10.
Le Créateur a prévu que, pour l’équilibre de la création, chaque créature aurait ce dont elle a besoin afin de pouvoir continuer à vivre. C’est pourquoi, quand les humains s’affrontent et se détruisent mutuellement, ils travaillent contre le Créateur. Même si Dieu les a créés différents, ce n’est pas pour que ces différences leur servent de prétexte à se combattre. Et personne n’a le droit de se servir de Dieu pour justifier sa haine d’une race, d’un peuple, ou son désir d’asservir une classe sociale. Tous les êtres vivants sont sortis de Dieu et Il souffre de les voir s’entre-déchirer. Les humains ont adopté la philosophie de la séparativité au nom d’intérêts qu’ils prétendent supérieurs, mais qui ne sont en réalité inspirés que par leur égoïsme. La défense de ces intérêts-là, parce qu’elle va contre ceux de la création en son entier, les entraînera à la ruine. Oui, les véritables intérêts des humains se confondent avec ceux de la Divinité. Seule la rencontre des intérêts de l’homme et des intérêts de Dieu produit des bénédictions pour tous.
Pour la majorité des humains, l’amour est un sentiment, une passion, un délire, une maladie… et même une maladie incurable ! Non, le véritable amour n’est rien de tout cela : c’est un état de conscience auquel parvient celui qui a longtemps marché sur le chemin du perfectionnement de soi. Il est la récompense donnée à celui qui a compris qu’il ne serait véritablement heureux qu’en s’approchant chaque jour davantage du monde de la pureté, de l’harmonie, de la lumière, qui est le monde de Dieu Lui-même. Comme Dieu est la source de l’amour, vous recevez le plus grand cadeau que vous puissiez recevoir : sentir que vous êtes capable d’étendre votre amour au monde entier, à toutes les créatures, à toute la création. Vous êtes capable de ne plus concentrer tous vos sentiments, toutes vos pensées sur une seule créature humaine, en attendant qu’elle satisfasse tous vos besoins, ce qui entraîne nécessairement souffrances et déceptions. Vous vous approchez chaque jour de l’amour divin qui seul peut remplir votre cœur et votre âme.
La vie spirituelle est difficile, c’est même une aventure risquée. Étant donné la nature du but à atteindre, il est impossible de l’atteindre sans effort, d’autant plus que les routes qui y conduisent ne sont pas tellement fréquentées. Ce sont des chemins vierges et abrupts qui côtoient des précipices, et où seuls quelques Initiés ont marché. Mais plus la tâche est difficile, plus glorieux est le succès. La nature ne donne rien sans effort. Regardez seulement les compétitions sportives : les sauts d’obstacles, le ski, la course automobile, est-ce facile ?… Non, ce sont des exercices dangereux. Mais les difficultés que l’on accepte quand il s’agit du sport, pourquoi ne les accepte-t-on plus quand il s’agit de la vie spirituelle ? Là, on veut que ce soit facile. Eh non, la nature a mis des obstacles pour voir quels sont, parmi ses enfants, ceux qui seront capables de se lancer dans cette entreprise et de triompher. C’est elle qui a jalonné le parcours de difficultés. Mais devant la splendeur de la victoire, ces difficultés, au lieu de vous décourager, doivent vous stimuler.
Quels sont les êtres dont l’humanité entière se souvient avec reconnaissance, ceux qu’elle glorifie le plus : ceux qui sont arrivés à se surpasser, ou bien ceux qui se laissent aller à satisfaire leurs besoins de plaisirs et de jouissances ? Quels que soient l’amour et la compréhension que l’on ait pour les humains, on ne peut pas nier qu’il existe une hiérarchie parmi eux, et que certains sont restés proches de l’animal, tandis que d’autres se sont élevés très haut. Ces êtres exceptionnels se sont distingués des autres par leur vie intelligente, belle, et surtout utile à autrui ; personne ne leur aurait donné cette place d’honneur s’ils n’avaient rien fait de bon pour la collectivité. Eh bien, ce sont ces êtres magnifiques, ces bienfaiteurs de l’humanité, avec leur noblesse, leur probité, leur désintéressement, que nous devons suivre et prendre pour modèles ! Quand on étudie tous ces personnages qui sont restés dans l’histoire à cause de leur génie, de leur élévation morale, de leur force de caractère, on est obligé d’admettre qu’il y a une façon supérieure de vivre, de penser, de se développer, et une autre façon qui fait retourner l’homme vers l’animal.
Faites un effort pour voir toujours le bon côté chez les autres. Bien sûr, vous allez me dire que si on se fait des illusions sur autrui, on risque de tomber dans des pièges et de le payer très cher : le fond de la nature humaine est mauvais, même la religion le dit, donc pourquoi se leurrer ? Eh bien, je vous répondrai que votre raisonnement est incomplet et insuffisant. Vous vous êtes arrêté sur le mal, et dans l’homme, c’est vrai qu’il existe. Mais l’homme est fils de Dieu, il a une âme, un esprit, et même si ce n’est pas cette étincelle divine que l’on voit le plus souvent à l’œuvre, elle est là, et quand on lui prépare les conditions favorables, elle est toujours susceptible de se manifester. En tout cas, ce n’est pas en décidant une fois pour toutes que l’homme est mauvais qu’on favorisera les manifestations de sa nature divine.
Tant que vous n’aurez pas compris le secret magique de la loi d’affinité, vous n’obtiendrez jamais de grands résultats dans votre travail spirituel. Chaque sentiment que vous éprouvez est d’une nature déterminée et, en vertu de la loi d’affinité, il va éveiller dans l’espace des forces de même nature que lui qui se dirigent vers vous. Si votre sentiment est mauvais, vous attirerez des forces négatives ; s’il est bon, vous attirerez des bénédictions. C’est ainsi que vous pouvez puiser tout ce que vous désirez des grands réservoirs de l’univers, à condition d’émaner, de projeter des pensées et des sentiments de la nature de ce que vous désirez. Ces pensées et ces sentiments déterminent absolument la nature des éléments et des forces qui seront éveillés très loin, quelque part dans l’espace, et qui tôt ou tard arriveront jusqu’à vous. La loi de l’affinité est la plus grande clé, le plus grand arcane, la baguette magique.
Combien de personnes qui veulent embrasser la vie spirituelle se heurtent au problème de la méditation : elles ne savent pas se concentrer. Pourquoi ? Parce qu’elles n’ont pas appris à choisir les sujets de méditation, elles se lancent à l’aveuglette, sans méthode. La première règle, c’est évidemment de choisir un sujet de nature spirituelle ; et la deuxième, de trouver un sujet que vous aimez. C’est l’amour que vous avez pour un sujet qui vous attache à lui. Si vous n’aimez pas, vous êtes comme un timbre dépourvu de colle : vous n’adhérez pas à l’objet. L’erreur des débutants, c’est qu’ils veulent tout de suite se concentrer sur les questions philosophiques et mystiques les plus abstraites : la vérité, l’éternité, l’infini, l’Absolu, l’Être suprême. C’est une erreur. Commencez par vous concentrer, par exemple, sur une image pure, belle, que vous aimez, une image de la nature ou de l’art. Votre cerveau prendra ainsi l’habitude de se concentrer, et peu à peu vous pourrez méditer sur les sujets plus éloignés de vous. Pour avoir des résultats dans la vie spirituelle, il faut savoir se servir de la force formidable de l’amour.
La seule méthode vraiment efficace pour être équilibré, dans la paix, c’est d’entrer en contact avec la lumière. Vous direz, bien sûr, que vous n’en êtes pas convaincu parce que vous avez souvent essayé, sans résultat, tandis qu’avec certaines pilules, certaines potions, tout de suite les résultats sont là. Eh bien, sachez que vos constatations sont erronées. Vous n’avez pas encore appris à travailler convenablement avec la lumière, vous vous contentez de penser un peu à elle, comme ça, en passant, alors bien sûr cela ne donne rien. Mais apprenez à vibrer à l’unisson avec elle, à l’attirer en vous, à la faire pénétrer dans la moindre de vos cellules, à la rendre toujours plus vivante en vous, et vous constaterez qu’aucune puissance n’égale celle de la lumière.
Dieu a créé le monde en prenant pour base les deux principes masculin et féminin. La loi de la construction exige toujours des nombres pairs : deux, quatre, six… C’est pourquoi il faut être au moins deux pour travailler. Le travail est une association d’au moins deux êtres, deux principes : chacun projette quelque chose vers l’autre, et il se fait ainsi des allers-retours, un tissage entre les deux. C’est ce qui se passe aussi en nous. Nous avons un cœur et un intellect. L’intellect guide le cœur et le cœur lui communique ses élans. C’est ainsi qu’ils construisent. Il est nécessaire de travailler à deux, mais c’est aussi une chose difficile. C’est pourquoi, pour créer de bonnes associations, il faut être prudent et savoir conserver certaines distances. Croyez-vous qu’un pont serait solide si les piliers de l’arche étaient trop rapprochés ?
Combien de gens se plaignent d’être privés d’amour ! Mais pourquoi ? Ils sont plongés dedans. Car l’amour est répandu partout dans l’univers, dans les océans, les rivières, les montagnes, les rochers, l’herbe, les fleurs, les arbres, la terre, et surtout le soleil. L’amour est une énergie cosmique d’une abondance et d’une diversité inouïes, et il ne tient qu’à vous de capter cette abondance. Comme ces plantes qui n’ont pas besoin pour vivre d’enfoncer leurs racines dans le sol, et qui puisent l’eau et la nourriture dans l’atmosphère, elles possèdent une organisation différente, supérieure aux autres. Les humains ignorent qu’ils possèdent des centres spirituels grâce auxquels ils peuvent puiser l’amour dans l’atmosphère et dans le soleil. C’est dommage, ils ne les développent pas et ils restent pauvres et malheureux. Il faut imiter les Initiés, qui ont travaillé à éveiller en eux ces centres supérieurs, les chakras, et qui arrivent à puiser cette énergie répandue partout dans la nature ; et ils sont heureux, comblés, ils vivent dans la plénitude.
Il est dit dans les Livres sacrés que Dieu est « fidèle et véridique ». C’est-à-dire que tous les efforts que vous faites pour accomplir sa volonté, propager l’amour et la lumière parmi les humains, tous ces efforts s’enregistrent, et un jour vous serez récompensé. Quand ? C’est la seule chose qu’il est difficile de savoir, mais vous ne devez pas vous en préoccuper. Vous, vous devez travailler, c’est tout ; et laissez au Ciel le soin de déterminer quand, où et de quelle façon vos efforts seront récompensés. Il faut tout remettre entre les mains du Ciel. Il est écrit aussi : « C’est à moi qu’appartient la vengeance, dit le Seigneur… » Cela prouve que nous n’avons pas non plus le droit de nous venger du mal que l’on nous a fait. Il faut laisser cela au Seigneur : c’est Lui qui sait quelle punition doit tomber sur ceux qui ont transgressé les lois, ainsi qu’à quel moment et de quelle façon vous serez dédommagé.
La majorité des humains ont tendance à ne travailler que pour leur propre bien. Mais ce n’est pas une bonne solution, car si un malheur touche la collectivité, eux aussi seront atteints. Tant que la collectivité tout entière ne vit pas dans la prospérité et la paix, les individus sont exposés à la misère ou au malheur. Alors que si les affaires de la collectivité marchent bien, tous les individus en bénéficient : même si un malheur les frappe, tous les autres viendront les aider. La stupidité de ne travailler que pour soi coûte énormément : les souffrances, les guerres, les dévastations… Malheureusement, depuis le temps que ça dure, les humains continuent quand même à travailler chacun pour son bien, au préjudice de la collectivité : chacun tire la couverture à soi, chacun pense qu’en s’occupant de soi, son avenir est assuré. Eh non ! Qu’il arrive un malheur à la collectivité, et tout son petit bonheur est par terre, car il fait partie de cette collectivité et il est vulnérable comme elle.
Vous avez l’habitude de manger en pensant à tout autre chose qu’à la nourriture, c’est pourquoi vous n’arrivez pas encore à capter toutes les énergies qu’elle contient. Vous êtes distrait, dispersé, vous avalez machinalement, et même si votre organisme se sent soutenu, renforcé, en fait il n’a reçu que les éléments les plus grossiers et les plus matériels. Vous n’avez aucune idée de toutes les énergies dont vous pourriez bénéficier si vous saviez vraiment manger dans le silence, en vous concentrant sur la nourriture pour en retirer les particules éthériques. Essayez désormais, pendant les repas : ne pensez à rien d’autre ; au moins pour une demi-heure, laissez tout de côté, et concentrez votre attention sur la nourriture, pour en retirer les énergies subtiles qui contribueront à alimenter votre vie psychique.
La vie est faite d’échanges entre votre monde intérieur et le monde extérieur, mais vous devez toujours mettre l’accent sur le monde intérieur, car c’est en lui que vous êtes continuellement plongé. Vous n’êtes pas toujours en train de regarder, d’écouter, de toucher, de goûter quelque chose à l’extérieur de vous, tandis que vous êtes toujours avec vous-même, avec vos pensées, vos sentiments, vos états de conscience. Tant que vous donnez la prépondérance au monde extérieur, vous courez au-devant de déceptions. Peut-être, pour un moment, vous pouvez vous imaginer que vous tenez quelque chose, mais quelque temps après vous ne tenez plus rien, tout vous a échappé. Les humains sont à la recherche du bonheur, à la recherche du grand amour, à la recherche de la plénitude, mais ils doivent savoir que c’est en eux-mêmes, d’abord, en organisant leur monde intérieur, qu’ils parviendront à les trouver.
« Si vous ne mourez pas, vous ne vivrez pas », a dit Jésus. Mourir, cela signifie renoncer à son moi humain, limité, afin de céder la place au Seigneur, et que ce soit Lui qui vienne régner en vous. Vous ne tenez plus à votre existence, vous voulez disparaître, mais à une seule condition : que ce soit le Seigneur qui prenne votre place. Si vous insistez vraiment, si vous L’appelez de toute la force de votre amour, Il est obligé de céder parce que vous utilisez des puissances de même nature que Lui : les puissances de l’amour. Il ne peut pas dire : « Voyons, on va réfléchir, on va étudier comment il a vécu dans le passé. » II n’y a plus de passé, il n’y a plus rien ; devant un désir pareil tout le reste est effacé, il n’y a plus que votre décision et votre supplication d’aujourd’hui : vivre de la vie de Dieu.
Lorsque l’âme quitte le corps pendant le sommeil, elle ne reste pas inactive : elle voyage, elle contemple l’immensité, elle communie avec les esprits célestes, elle se renforce dans la connaissance de l’amour, de la sagesse et de la vérité. Quand elle retourne dans le corps, elle rapporte le souvenir de toutes ces richesses qu’elle tâche d’imprimer dans le cerveau. Et même si l’homme n’en est pas tout de suite conscient, comme toutes ces grandes vérités laissent en lui une empreinte éthérique, un jour ou l’autre il finit par en prendre connaissance. Voilà pourquoi il arrive que vous receviez soudain, comme dans un éblouissement, la communication de certaines vérités sublimes que votre subconscient portait certainement déjà en vous depuis longtemps. Jusque-là, le moment n’était pas encore venu pour vous d’en être conscient, mais il y a eu tout à coup un instant propice où votre cerveau se trouvait dans de bonnes dispositions, et cette vérité a jailli. Si vous voulez que ces expériences soient de plus en plus fréquentes, vous devez introduire une grande discipline dans votre vie, car c’est à partir du moment où l’homme s’habitue à travailler sur son corps physique pour le purifier et le rendre sensible, que son âme peut enregistrer plus facilement les vérités sublimes.