Les connaissances livresques sont des matériaux, des richesses, pourquoi ne pas les acquérir ? Mais ce dont vous devez vous méfier, c’est des conclusions. Oui, vous méfier des conclusions qu’ont pu tirer les savants et les philosophes à partir de tous ces matériaux qu’ils avaient à leur disposition. Quand, après des années d’études et de recherches, ces grands penseurs, ces grands professeurs vous disent qu’ils en sont arrivés à la conclusion que l’univers est l’œuvre du hasard, qu’il n’existe aucun ordre dans la création, que l’âme, la religion sont des inventions à rejeter, que la terre est un champ de bataille où chacun doit lutter bec et ongles pour ne pas être dévoré par son voisin, etc. ; écoutez-les par curiosité, si vous voulez, mais ne vous laissez pas influencer. D’ailleurs, combien de fois au cours des siècles, les conclusions des savants et des philosophes ont varié ! Alors, pourquoi aller fonder sa vie sur des bases aussi instables ? Toutes les connaissances doivent nous amener vers Dieu, vers la compréhension du sens de la vie. Si elles nous coupent de Dieu et du sens de la vie, il vaut mieux les laisser de côté.
L’image du cavalier sur son cheval est pleine de sens. Le cavalier représente l’esprit de l’homme et le cheval son corps physique. Chacun d’entre nous est donc tout à la fois le cheval et le cavalier. Et comme le cavalier doit soigner son cheval, nous devons soigner notre corps, le tenir en bonne santé, le faire travailler sans l’exténuer. Connaître l’état de son cheval, savoir si les troubles ou les faiblesses proviennent de lui ou de vous, le cavalier, exige beaucoup de discernement. Vous êtes fatigué ? Demandez-vous si cette fatigue est physique ou psychique. Vous avez bien mangé, votre corps physique est satisfait et pourtant vous avez encore faim. Alors, qui a faim, votre corps ou vous ? Une autre fois, vous n’éprouvez aucune sensation de faim alors que vous n’avez rien mangé et que sûrement votre corps aurait besoin de nourriture. Cette contradiction peut aussi se produire en amour : votre corps ne veut plus rien, mais vous demandez encore ; ou inversement, vous ne voulez plus rien, mais votre corps réclame. Parfois, malgré des coups d’éperon, votre monture vous entraîne malgré vous dans des mésaventures. Ou bien c’est le cheval qui trouve le moyen de sauver son maître, car il a flairé un danger que le cavalier n’avait pas perçu. Oui, voilà un vaste champ de réflexion qui s’offre ainsi à vous.
L’erreur de beaucoup de spiritualistes, c’est qu’ils ne donnent pas à leur activité une base solide. Ils se lancent comme ça, sans aucune préparation, en pensant qu’il suffit d’en avoir le désir pour que le monde invisible se révèle à eux, que les anges viennent les servir et que tous les pouvoirs tombent dans leurs mains. Eh non, malheureusement non. Le véritable spiritualiste passe vingt ou trente ans à se préparer, et peut-être un jour, d’un seul coup, il obtiendra tout ce qu’il souhaite. C’est la préparation qui est longue dans le domaine spirituel. Mais les gens ne se préparent pas, ils continuent à entretenir dans leur for intérieur n’importe quelle préoccupation… De temps en temps, bien sûr, ils méditent un peu, soi-disant, et ça leur suffit. À eux, oui, peut-être, mais en réalité cela ne suffit pas. Car il y a des conditions préalables à remplir, et ce n’est qu’en remplissant ces conditions qu’ils découvriront que le travail spirituel apporte véritablement des résultats.
Chaque jour vous avez la possibilité d’attirer les esprits lumineux. Adressez-vous à eux : « Venez, venez, amis célestes, installez-vous. » Vous pouvez dire encore : « Seigneur Dieu, Mère divine, Sainte Trinité, et tous les Anges et les Archanges, serviteurs de Dieu, serviteurs de la lumière, tout mon être vous appartient, disposez de moi pour la gloire de Dieu, pour son Royaume et sa Justice sur la terre. » Savoir prononcer ces paroles, c’est cela la vraie consécration. Si vous n’apprenez pas à inviter les esprits célestes, ne vous étonnez pas ensuite si ce sont d’autres entités, pas du tout célestes, celles-là, qui viennent s’installer en vous. C’est à vous qu’il appartient de décider par qui vous voulez être « occupé ». Si vous n’invitez pas les Anges chez vous, ils ne chercheront pas à pénétrer ; ce sont les diables qui pénétreront sans même attendre votre invitation.
Vous ne trouverez vraiment le bonheur dans l’amour que le jour où vous comprendrez que l’amour ne réside pas dans la possession physique d’un être. L’amour véritable, vous ne pourrez le goûter que dans ce quelque chose de subtil qui, à travers un être, vous lie à tout l’univers, à la beauté des fleurs, des forêts, des sources, du soleil, des constellations. Ne vous dépêchez pas de supprimer la distance physique qui vous sépare des êtres, sinon vous perdrez peu à peu tout ce monde subtil, et il ne vous restera que le côté prosaïque, matériel.
Les alchimistes cherchaient la pierre philosophale pour transformer les métaux en or. Oui, mais un alchimiste doit être plus qu’un bon chimiste. Le chimiste n’a besoin, pour réussir son expérience, que de savoir manipuler des éléments matériels ; mais l’alchimiste doit aller plus loin, et pour réussir il a besoin d’introduire dans son travail des éléments spirituels. Certains alchimistes qui connaissaient parfaitement la formule de fabrication de la pierre philosophale ne sont jamais parvenus à rien, bien qu’ils aient soigneusement préparé tous les éléments. Fabriquer la pierre philosophale est moins un processus physique qu’un processus psychique et spirituel, et celui qui veut l’obtenir doit étudier les vertus et les réaliser en lui-même ; ce n’est qu’à cette condition que la matière lui obéira et qu’il deviendra un véritable alchimiste.
La vie présente toutes sortes de tentations, et si le disciple n’a pas encore suffisamment appris à se contrôler pour résister, il succombe et ensuite, bien sûr, il regrette, parce qu’il sent qu’il s’est affaibli, avili. Pour la majorité des gens, c’est normal d’être tenté et de succomber à la tentation, c’est presque pour cela, d’après eux, qu’ils sont descendus sur la terre : pour se précipiter vers tout ce qui les attire. Le disciple a une autre vision des choses : il sait qu’il n’est pas venu sur la terre pour chercher le plaisir, mais pour faire un travail sur lui-même. Alors, pour éviter toutes sortes de déconvenues, avant de se lancer dans une entreprise il se dit : « En faisant ceci ou cela, je satisferai mes désirs, bien sûr, mais quelles seront les répercussions de ma conduite sur moi et sur mon entourage ? » Et il réfléchit… Celui qui ne se pose pas ces questions est ensuite étonné de voir arriver des situations ou des problèmes auxquels il ne s’attendait pas. Eh bien, justement, il ne doit pas s’étonner : ce qui lui arrive était à prévoir. Les conséquences sont toujours prévisibles.
Avec les grandes vérités et les bonnes influences qu’il reçoit, avec l’aide des Anges, le disciple d’une École initiatique commence à se souvenir du monde lumineux d’où il est descendu et vers lequel il doit retourner un jour. La plus grande bénédiction pour le disciple est de se souvenir… Il devra aussi se souvenir de toutes les souffrances qu’il a endurées, et même de toutes les fautes qu’il a commises, de toutes les dettes qu’il a contractées, car il lui faudra retrouver tous les êtres qu’il a lésés afin de se réconcilier avec eux et de réparer ses torts pour liquider son karma. C’est cela qui attend le disciple, c’est cela qui vous attend tous. Vous serez obligé un jour de corriger toutes les erreurs que vous avez commises, de réparer tout le mal que vous avez fait.
La science de l’avenir sera celle de la lumière et des couleurs. Car la lumière, cette substance apparemment si faible et inoffensive, est en fait la plus grande force qui existe dans l’univers : c’est elle qui a mis en mouvement toute la création. Grâce à elle, vivent les pierres, les plantes, les animaux, les hommes, et les mondes tournent. C’est ce qu’expriment les premiers mots de l’Évangile de saint Jean : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Tout ce qui a été fait a été fait par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui. » Oui, tout ce qui a été fait provient de cette lumière originelle, le Verbe.
La vie se présente à nous comme une succession de problèmes à résoudre. Celui qui, au lieu de s’efforcer de les résoudre honnêtement, cherche à échapper à ces problèmes, se trouvera bientôt devant des difficultés insurmontables. Pourquoi ? C’est très simple. Vous êtes allé à l’école, n’est-ce pas ? Et là vous avez étudié la grammaire, les mathématiques, etc. Pour chaque discipline vous avez eu des exercices à faire. Prenons les mathématiques, par exemple. Imaginez qu’un élève commence par négliger les exercices correspondant à la première leçon, il lui manque les éléments pour aborder les leçons suivantes. Alors, que va-t-il faire ? La situation devient de plus en plus difficile pour lui et le moment arrivera où il ne pourra plus s’en sortir. II en est de même avec les problèmes que la vie nous présente : chaque problème bien résolu nous donne les éléments pour affronter les problèmes suivants dans les meilleures conditions, car les efforts que nous avons faits portent leurs fruits : avec chaque exercice nous devenons plus perspicaces, plus patients, plus résistants. Il faut que tout cela soit bien clair pour vous : ce n’est qu’en apparence que vous pouvez fuir les difficultés comme l’écolier qui fait l’école buissonnière ; en réalité les problèmes non résolus restent là comme autant d’obstacles sur votre chemin, et vous vous trouverez bientôt devant une barrière insurmontable.
Par la méditation, la contemplation, le disciple cherche à se fusionner avec la Divinité. Les Initiés de l’Inde ont résumé cet exercice de fusion par la formule : « moi, c’est Lui » ; c’est-à-dire seul Lui existe, moi je ne suis qu’un reflet, une répétition, une ombre, je n’existe que pour autant que je suis capable de me fondre en Lui. En réalité, nous n’existons pas en tant que créatures séparées du Seigneur, nous faisons partie de Lui. C’est pourquoi la Science initiatique enseigne à l’homme les méthodes qu’il doit employer pour se détacher des images illusoires de lui-même. Quand nous disons : « moi, c’est Lui », nous comprenons que nous n’existons pas en dehors du Seigneur et nous nous lions à Lui, nous nous approchons de Lui jusqu’à devenir un jour comme Lui.
Les humains ont tendance à n’accepter que ce qui leur fait plaisir. Mais le plaisir n’est pas un guide sûr, et quand on s’est laissé aller à ce qui est agréable, la suite est toujours désagréable. C’est tout d’abord agréable de faire des festins dans un restaurant, mais quand on doit payer, c’est un peu désagréable. Pourquoi s’imaginer qu’on pourra manger à satiété sans rien payer ? Dans la vie tout se paie ; d’une façon ou d’une autre, tout se paie. Dans les plans astral et mental comme dans le plan physique, il y a des marchés, des magasins, des vitrines, tout est étalé devant vous pour que vous vous serviez ; mais une fois que vous vous êtes servi, il faut payer. Et c’est là justement, devant la pensée du paiement, qu’on doit se retenir en se disant : « Cela ne vaut peut-être pas la peine, ce sera trop cher, le plaisir est passager, il n’en restera bientôt aucune trace et il me faudra des années pour payer mes dettes. »
Quand tout va bien, les humains ne sont occupés que de leurs affaires, de leurs intérêts, de leurs plaisirs. Et puis, quand ils ont des soucis, des chagrins, soudain ils pensent au Seigneur et se demandent pourquoi Il ne vient pas les aider. Ils voudraient que le Seigneur se rende compte qu’il y a là un pauvre malheureux qui souffre et qu’Il se présente pour le consoler et le sortir de ce pétrin. Évidemment, Il n’a rien d’autre à faire, le Seigneur… Je ne veux pas dire qu’Il ne nous aide pas, si, mais c’est nous qui ne savons pas recevoir cette aide. Prenons l’exemple du soleil. Le soleil est très puissant, il fait tourner toutes les planètes, c’est lui qui les entraîne et les vivifie, mais malgré toute sa puissance, si vous n’ouvrez pas le rideau, il ne peut pas entrer dans votre chambre. Vous laissez le rideau fermé et vous dites : « Entre, entre, mon cher soleil, je t’invite. » Et le soleil répond : « Mais je ne peux pas. – Pourquoi ? – Le rideau que tu as tiré, ouvre-le. » Eh oui, il suffit d’un simple rideau. Alors, celui qui a compris ouvrira le rideau, le soleil entrera et la lumière l’inondera. Le soleil est un symbole du Seigneur. Bien sûr, le Seigneur est tout-puissant, Il fait mouvoir l’univers, mais quand il s’agit de tirer un rideau, Il ne peut pas ; c’est à nous de le faire pour qu’Il puisse entrer et nous aider.
Il existe deux sortes de savoir. Le premier, le savoir officiel que vous recevez dans les écoles et les universités, vous donne toutes les possibilités matérielles : une situation, de l’argent, du prestige. Mais ce savoir ne vous transforme pas, et vous restez toujours le même avec vos inquiétudes, vos faiblesses. Tandis que l’autre savoir, le savoir initiatique ne vous donne peut-être ni situation, ni prestige, mais il vous transforme. Bien sûr, comme les humains sont plus intéressés par ce qui leur apportera des avantages matériels, c’est le savoir officiel qu’ils recherchent. Malheureusement ce savoir ne dure pas ; on ne peut pas transporter les connaissances livresques dans l’autre monde, on ne les a que pour une incarnation. Et qu’est-ce qu’une incarnation ? Un rêve, un rêve qui ne dure pas longtemps. Tandis que le savoir initiatique qui nous transforme et nous apprend le sens de la vie, s’imprime en nous pour l’éternité.
Quand on voit les différences qui existent entre les êtres humains, comment certains sont toujours poussés à réaliser de grandes choses, alors que d’autres sont uniquement occupés à des futilités et à des mesquineries, on se pose la question : « Mais pourquoi cette différence ? D’où vient-elle ? » Eh bien, c’est simple. Les premiers regardent vers le haut, ils se comparent à tous ceux qui les ont dépassés et les prennent pour modèle, tandis que les autres se contentent de points de comparaison tellement inférieurs qu’ils se trouvent toujours assez bien et ne progressent pas. Pour évoluer, il faut un exemple, un échantillon auquel se comparer ; et cet échantillon, c’est la vie et l’enseignement de tous les êtres les plus purs, les plus sages, les plus nobles.
On peut douter de beaucoup de choses, mais il y a une loi dont les Initiés ne doutent jamais, c’est que l’on récolte ce que l’on sème ; et si on fait le bien, on en récoltera aussi, tôt ou tard, les fruits. Mais ce qu’il faut également savoir, c’est que les lois cosmiques ne sont pas aussi pressées que nous ; elles obéissent à un autre temps, c’est pourquoi les récompenses sont souvent un peu retardées, et les punitions aussi, d’ailleurs ! Si vous vous impatientez, si vous vous révoltez parce que vous estimez ne pas avoir reçu les récompenses que vous méritez, vous compliquez la situation. Pourquoi souffrir, vous tourmenter ? Tôt ou tard ces récompenses viendront, c’est sûr ; alors ne perdez pas votre temps à les attendre, ainsi vous serez libre, dégagé. Puisque vous savez que des cadeaux sont déjà en route pour venir vous récompenser, faites confiance. Si vous êtes aigri, révolté, cela montre que vous ne possédez pas le vrai savoir.
Symboliquement les vallées représentent la bonté, la générosité, la douceur, la fertilité. C’est dans les vallées qu’il y a des arbres, des jardins, des fruits, des fleurs, des villes peuplées d’êtres humains, pas sur les sommets. Sur les sommets on trouve le roc, la glace, la stérilité. Vous vous plaignez d’être solitaire ? Eh bien, descendez dans la vallée où règne l’abondance, où coulent les eaux de l’amour. Le savoir que vous avez acquis sur les sommets doit fondre pour former des ruisseaux, des rivières, et fertiliser les vallées. Vous devez monter sur les montagnes par votre intelligence et descendre dans les vallées par votre amour.
Le bonheur que cherchent les humains est toujours lié à des possessions : des maisons, de l’argent, des décorations ou bien des femmes, des enfants. Tant qu’ils ne les ont pas, ils ne peuvent pas se sentir heureux. Leur bonheur dépend de ce qu’ils possèdent, et s’ils viennent à le perdre, c’est la catastrophe. Mais si vous parvenez un jour à découvrir ce qu’est le vrai bonheur, vous sentirez qu’en réalité il ne dépend d’aucun objet, d’aucune possession, d’aucun être ; il vient d’en haut et vous êtes étonné de découvrir vous-même, sans arrêt, cet état de conscience merveilleux… Vous vous réjouissez sans savoir pourquoi vous êtes heureux. Voilà le vrai bonheur. Le jour où vous arriverez à vous plonger dans l’océan de l’harmonie universelle, vous n’aurez plus besoin d’aller chercher quoi que ce soit pour votre bonheur, vous y serez continuellement plongé. C’est comme une respiration : inspirer, expirer… inspirer, expirer… Oui, le bonheur est comme la respiration de l’âme.
Vous avez deux coupes remplies de parfum : en tant que récipients, elles sont séparées l’une de l’autre, mais les parfums qu’elles contiennent montent et vont se mêler en haut. Les humains sont comparables à des vases de parfum : leurs corps sont séparés, mais par leurs pensées, leur âme, leur esprit, ils peuvent rencontrer d’autres êtres humains, et aussi des entités du monde invisible à travers tout l’univers. Par leur quintessence ils touchent les esprits qui leur correspondent, ils font des échanges, ils vibrent à l’unisson. C’est de cette façon également que nous pouvons toucher le Seigneur et communier avec Lui, car il s’agit tout simplement d’un phénomène de résonance. Voilà une réalité qu’il faut connaître pour bien comprendre la raison d’être de la prière, de la méditation, de la contemplation, de l’identification. En cherchant à vous élever par la pensée, vous arrivez peu à peu à toucher l’Âme universelle, à vibrer à l’unisson avec elle. Il se produit alors entre elle et vous une fusion : vos faiblesses sont chassées et ses qualités entrent en vous pour vous transformer.
L’esprit de l’homme est fils de Dieu, étincelle immortelle jaillie de son sein. Tous les pouvoirs, tout le savoir du Seigneur sont contenus en lui. Alors pourquoi l’esprit est-il tellement limité dans ses manifestations ? À cause du corps physique qui est encore trop grossier, trop matériel. Mais ce n’est pas là une raison pour mépriser le corps, pour le martyriser, comme l’ont fait des chrétiens pendant des siècles. Dieu a construit notre corps avec une grande science, une grande sagesse, il est le meilleur instrument qui nous est donné, et si nous savons travailler sur lui chaque jour pour purifier et affiner sa matière, nous le rendrons capable de vibrer en harmonie avec l’esprit. L’homme qui méprise et néglige le corps, comme celui qui ne cherche qu’à en tirer toutes les jouissances sensuelles, est dans l’erreur. Seul celui qui a compris que la mission du corps est de manifester toutes les splendeurs cachées dans l’esprit, de devenir un jour le temple vivant de l’esprit, est sur le bon chemin. Comment imaginer que ce corps que Dieu a donné à l’homme ait pour unique fonction de s’opposer à l’esprit, d’éteindre la flamme de l’esprit qui fait justement de l’homme un fils de Dieu ? C’est insensé !
Combien de soi-disant spiritualistes n’ont d’autre but que leur propre intérêt et non l’intérêt de la collectivité universelle ! Ils n’ont pas encore compris que tout ce que l’homme fait en désaccord avec l’ordre universel, non seulement produit des dégâts, mais finit par se retourner contre lui. Il ne suffit pas que ce que vous faites vous convienne à vous, car vous n’êtes pas seul ; il y en a d’autres, dans le monde divin, qui ont à se prononcer sur vos actes, et si vous avez transgressé les lois divines, vous serez puni d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi il est important que vous consacriez plusieurs fois par jour quelques minutes à vous harmoniser avec les puissances lumineuses de l’univers. Ce n’est pas du temps perdu, au contraire, vous gagnez quelque chose de très précieux : vous entrez en contact avec des entités qui viennent vous assister et vous soutenir.
Les situations ne s’arrangent pas depuis le bas, en prenant des décisions dans la matière ; il faut que l’impulsion vienne d’en haut, d’une exigence de l’esprit. Tous ceux qui ne connaissent pas cette loi essaient toujours d’intervenir dans le plan physique pour changer les choses, les déplacer, les démolir ou les reconstruire. Mais voilà, l’histoire nous apprend que ces interventions ne sont pas durables : quelque temps après, une vague survient qui emporte toutes ces réalisations. Seul ce qui est fondé en haut, dans le monde de l’esprit, est éternel ; le reste est passager, transitoire. Donc, quand vous voulez améliorer durablement une situation, vous devez vous élever très haut dans le monde de l’esprit, et là travailler, prier, formuler des demandes, créer des images qui, un jour, se réaliseront dans le plan physique. Si vous savez déclencher les forces lumineuses en haut, un jour tous les obstacles seront balayés et un ordre nouveau d’harmonie et de paix s’installera sur la terre.
Dans les difficultés, on s’attend de la part des gens instruits et cultivés à des réactions mesurées, raisonnables. Mais le plus souvent, ce n’est pas du tout ce que l’on voit : un rien les met dans des états pitoyables de colère ou de dépression, et ils n’ont aucun pouvoir, aucune volonté pour y remédier. Toute leur instruction, toute leur érudition est incapable de les aider. Quand comprendront-ils que l’essentiel, c’est de vivre, et non d’être professeur, ingénieur ou économiste ? À quoi leur sert-il de se pavaner avec les richesses des autres qu’ils ont prises dans les livres ? Ce qu’ils sont arrivés à réaliser, eux, voilà ce qu’ils doivent montrer. S’ils en sont incapables, qu’ils laissent leurs connaissances livresques tranquilles et qu’ils aillent enfin s’exercer à l’essentiel : travailler sur leur caractère !
Jésus disait : « Si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu. » A-t-on vraiment compris ce que signifie devenir comme un enfant, et pourquoi devenir comme un enfant est la condition à remplir pour entrer dans le Royaume de Dieu ? Un enfant est fragile, vulnérable et confiant, ce qui éveille chez les adultes le désir de le protéger. Jésus voulait dire qu’il faut rester des enfants vis-à-vis des êtres qui sont allés plus loin que nous : les Initiés, les grands Maîtres, car ils peuvent s’occuper de nous, nous guider, nous instruire, nous protéger. Parce qu’on est adulte, on croit n’avoir aucun besoin de parents spirituels. Voilà l’erreur, et c’est à ce moment-là que commencent les malheurs. Nous devons rester des enfants vis-à-vis de ceux qui nous ont dépassés ; c’est à cette condition que nous entrerons dans le Royaume de Dieu, dans la joie, le bonheur, l’espérance. Même si ici, sur la terre, nous sommes obligés de devenir des adultes, nous devons rester des enfants vis-à-vis de nos parents divins.
Quand vous avez pris votre repas, la digestion des aliments dure trois ou quatre heures. Cependant la faim est apaisée beaucoup plus rapidement et, un quart d’heure après le repas, déjà, vous vous sentez prêt à agir et à retourner au travail. Cela prouve que la partie la plus subtile des aliments est absorbée par la bouche pendant la mastication. C’est seulement la partie la plus grossière de la nourriture qui est assimilée par l’estomac et l’intestin. Dans la vie spirituelle, la méditation est comparable à la mastication d’une idée. Quand vous méditez longtemps sur une idée, que vous la « mâchez », vous recevez pendant ce temps dans la superconscience un courant puissant de forces et d’énergies, grâce auquel vous pouvez continuer votre travail dans le champ du Seigneur.
Vous avez fait du bien à quelqu’un, vous lui avez, par exemple, donné de l’argent. Puis, un jour, vous trouvez qu’il ne méritait pas votre aide : vous allez raconter au monde entier ce que vous avez fait pour lui, qu’il n’a pas été à la hauteur de votre bonté, etc. Pourquoi raconter tout ça ? Si vous allez vous plaindre partout en regrettant le bien que vous avez fait, vous démolissez ce bien. Il était inscrit en haut que vous deviez être récompensé, et maintenant en agissant comme vous le faites, vous effacez votre bonne action. Il faut apprendre à fermer un peu les yeux et à pardonner, c’est ainsi que vous grandissez ; et même, ce que vous avez ainsi perdu vous sera rendu plus tard au centuple. Quoi que l’on vous fasse, n’essayez pas de vous venger, mais attendez que le Ciel se prononce en votre faveur, ce qui arrivera obligatoirement un jour ou l’autre.
La croix représente les deux principes masculin (la ligne verticale) et féminin (la ligne horizontale) qui s’unissent pour travailler ensemble dans l’univers. Mais ce travail se fait à partir d’un centre : le point d’intersection des deux branches de la croix. Ce centre réunit les forces ; sans lui tout s’éparpillerait sur le disque dès que la croix commence à tourner. Car la croix tourne, et en tournant ses branches tracent un cercle. La croix en mouvement, c’est le svastika. Ce mouvement peut se faire vers la droite ou bien vers la gauche. La croix qui tourne vers la droite signifie qu’on visse pour empêcher les énergies de se manifester : on les maintient pour les dominer ; c’est le symbole de la spiritualité qui freine le cours des forces instinctives. Si la croix tourne dans l’autre sens, cela signifie qu’on desserre les freins pour déclencher les forces brutes et qu’on ferme ainsi le passage aux puissances sublimes de l’esprit.
Quoi qu’il vous arrive, n’oubliez jamais que Dieu a créé l’homme à son image et que, quel que soit le degré de déchéance ou de désespoir où il puisse tomber, il est impossible qu’il se perde définitivement : il sera toujours retenu sur le bord de l’abîme. Par moments, on peut penser qu’il est en train de se précipiter la tête la première vers le néant, mais en réalité quoi qu’il fasse, quels que soient les dangers auxquels il s’expose, il finira par être sauvé. Car il porte l’empreinte divine inscrite profondément en lui : c’est elle qui, même au moment où on le croit en train de se perdre pour toujours, le retient comme une main puissante et lui donne la possibilité de reprendre le chemin vers la lumière. Retenez bien cela : même si l’homme est la proie de forces qui l’entraînent vers les gouffres, rien n’est jamais irrémédiablement perdu, car le Créateur a mis en lui une sorte de verrou de sécurité, une étincelle qui, pour l’éternité témoignera de son appartenance divine.
Ne croyez pas que vous pourrez accéder au monde divin si vous ne travaillez pas à vous mettre en harmonie avec lui, car alors, au moment où vous allez vous présenter à la frontière, vous serez arrêté par un douanier qui vous dira : « Que portes-tu dans tes valises ? C’est-à-dire qu’as-tu dans ta tête ? Mais ce sont des pensées affreuses ? Je ne vois que des calculs, des manigances, des critiques. Et maintenant, montre ton cœur. Oh là là, qu’est-ce que c’est que cet égoïsme, cette jalousie ? Et voyons ta volonté. Mais ce n’est pas mieux : cette faiblesse, cette paresse… Eh bien, sache que tu ne peux pas passer comme ça. » Oui, de même qu’il y a des pays qui n’acceptent pas l’entrée de certains produits, de certains objets, le Royaume de Dieu est aussi un pays où les faiblesses, les mauvaises pensées, les mauvais sentiments ne sont pas acceptés. Ou vous vous en débarrassez, ou vous n’entrez pas. Seul celui qui remplit les conditions est autorisé à pénétrer dans le Royaume de Dieu.
Pourquoi les épreuves que la vie envoie aux humains sont-elles bénéfiques pour les uns et néfastes pour les autres ? Pourquoi certains succombent-ils ou deviennent méchants, alors que d’autres au contraire renforcent leur volonté, leur amour, leur lumière ? Pour que les épreuves soient bénéfiques, il ne suffit pas d’être costaud ou volontaire, il faut que la pensée, le bon raisonnement puisse venir dire son mot. La première chose que doit faire le disciple devant une épreuve, c’est de l’accepter en se disant que, puisqu’il est fils de Dieu, il possède en lui-même les moyens de la surmonter. Puis il doit chercher ces moyens, qui peuvent être de toutes sortes. Mais la première chose à faire reste d’accepter l’épreuve, ne pas dire : « Comment ? Ce n’est pas possible qu’il m’arrive à moi une chose pareille ! » Eh bien si, justement, c’est à toi, et tu dois essayer d’en tirer les éléments les plus utiles pour ton évolution. C’est pourquoi il faut aimer les épreuves ! Mais les aimer ne signifie pas les chercher stupidement. De toutes façons elles viendront sans que vous les cherchiez. Il faut aimer les épreuves seulement parce que c’est la meilleure façon de les traverser.
Nous avons tous été construits dans les ateliers du Seigneur pour comprendre et vivre les mêmes réalités divines. Or, ce que les humains ont surtout tendance à souligner et à revendiquer, ce sont les disparités, les contradictions, ce qui entraîne toutes sortes de malentendus et d’affrontements. Il reste, bien sûr, quelques besoins fondamentaux en commun : manger, boire, dormir, mettre des enfants au monde, etc., sur lesquels tout le monde est d’accord, mais pour le reste c’est la tour de Babel. Chacun dit : « À mon avis, ça doit être comme ci, d’après moi, ça doit être comme ça… » Très bien, mais il faudrait qu’il pense aussi un peu à l’avis des autres. Chacun de son point de vue a raison, mais la raison de chacun produit la bagarre générale. Ainsi va le monde, comme on dit. Et le monde va de bagarre en bagarre, parce que chacun veut faire triompher « sa » raison.