Pourquoi avez-vous tel mauvais penchant, telle infirmité physique ou psychique ? Parce que dans vos vies passées vous n’étiez pas instruit et vous vous êtes laissé aller à mener une existence déraisonnable ; toutes ces erreurs se sont accumulées, condensées, solidifiées comme des tumeurs, et maintenant vous vous trouvez devant une matière qui résiste. Alors, que faire ? Utiliser le procédé inverse, en faisant fondre ces tumeurs au feu de l’esprit et en créant d’autres formes et expressions plus pures, plus harmonieuses. Pour nous transformer, pour remodeler notre tempérament, nos tendances, nos habitudes, notre hérédité même, nous devons attirer, appeler le feu céleste, le supplier de descendre, et souffler, souffler sans arrêt sur lui pour qu’il parvienne à nous faire fondre ; et ensuite, par la pensée, travailler sans relâche pour créer en nous de nouvelles formes.
Tout dans la nature est là pour nous instruire et nous faire réfléchir. Prenez un fruit, une pêche, par exemple : elle est faite d’une peau, de chair et d’un noyau. La peau est une enveloppe protectrice, elle correspond au plan physique ; la chair que l’on mange et qui contient la vie correspond au plan psychique (l’âme) ; et enfin le noyau que l’on plante pour faire pousser d’autres arbres correspond au plan divin (l’esprit). Ces trois éléments du fruit correspondent aussi aux trois vertus fondamentales, la sagesse, l’amour et la vérité. La peau du fruit est la sagesse : elle le protège, l’enveloppe, le préserve. La chair du fruit, c’est l’amour qui s’offre pour nourrir les créatures. Enfin, le noyau représente la vérité. Le noyau, c’est ce que l’on plante pour donner naissance à un nouvel arbre, et seul ce qui est vrai est capable de perpétuer la vie.
Lorsque vous montez le matin sur le Rocher pour le lever du soleil, est-ce que seulement vous pensez à lui envoyer votre amour, vos bonnes pensées ? Il faut l’aimer, ce Rocher ! et même le toucher, le caresser : ses vibrations changeront alors à votre égard et vous en ressentirez une grande joie. Oui, caressez-le de temps en temps comme vous caresseriez la main de votre bien aimée. Évidemment, il est rugueux comme la peau d’un éléphant, mais cela ne fait rien, il est, comme cet animal, rempli de bonté. Ne vous laissez pas tromper par les apparences. Vous croyez que le Rocher est mort, qu’il est sans âme… Eh non, une histoire extraordinaire se déroule autour de lui depuis des millions d’années, et il est capable de vous la raconter. Si vous savez l’écouter, il vous instruira. L’époque vient où vous devez savoir communiquer avec toute la nature, sentir que tout est vivant, que vous pouvez parler aux rochers, aux fleurs, aux animaux, à l’eau, à l’air, à la lumière et même aux étoiles, et que, de leur côté, ils peuvent vous instruire.
La majorité des gens attendent les vacances pour se reposer… Mais en réalité ils reviennent de ces vacances complètement avachis, parce qu’ils ont dépensé toutes leurs énergies physiques et psychiques dans la paresse, ou bien dans des occupations inutiles ou avilissantes. Pour bien utiliser ses vacances, il faudrait les consacrer au travail spirituel. Quand on a passé plusieurs mois de l’année dans des travaux fatigants et des obligations de toutes sortes, le meilleur repos est le travail spirituel : prier, méditer, se purifier, vivre dans la paix, admirer la main du Créateur dans toute la nature, occuper ses pensées à des sujets divins. Ne croyez pas que je sois étroit et fanatique au point de vouloir priver les humains de tous les plaisirs de la vie. Au contraire, je veux leur montrer un chemin, les engager dans une voie où ils auront encore plus de plaisirs. La véritable vie spirituelle est tellement riche de joies et de plaisirs qu’on ne peut même pas les énumérer. Or, c’est de tout cela que la plupart des gens se privent en se contentant de quelques plaisirs physiques, sous prétexte qu’ils sont en vacances et qu’ils ont besoin de s’amuser.
Si on ne sait pas garder la mesure, même les meilleures choses peuvent devenir nocives. Malheureusement, la mesure n’est pas la vertu la plus répandue chez les humains. Au lieu, par exemple, de ne prendre d’une joie ou d’un plaisir que ce qu’il faut pour être stimulés, ils se gavent et tombent malades. Comme ce bonhomme qu’un ami avait invité à dîner : « Attends, dit-il, lundi, je dîne chez un tel, donc mardi je serai au lit… Mercredi, je suis invité par un tel, donc jeudi je serai au lit… Eh bien, vendredi, si tu veux ! » Au moins, lui, il se connaissait ! Que ce soit la nourriture, les boissons, les plaisirs, les humains ont toujours tendance à dépasser la mesure. Pourquoi ne pas se contenter de peu ? Même un poison peut faire du bien, à condition de le prendre à doses homéopathiques. Mais excepté pour les médicaments, les humains ne savent pas ce que c’est que l’homéopathie : ils ne pensent pas que dans la vie psychique aussi il y a des doses homéopathiques et des doses allopathiques, et que les doses homéopathiques sont très favorables, alors que les doses allopathiques, trop fortes, sont parfois nocives.
Si les humains savaient se pencher sur les moindres actes de leur vie quotidienne pour les interpréter, rien qu’en s’habillant et se déshabillant chaque jour, ils comprendraient qu’ils répètent le processus de l’incarnation, la descente dans la matière et de la désincarnation, la remontée vers l’esprit. De même qu’en nous habillant nous commençons par les vêtements les plus légers (tricot de peau, chemise…) pour finir par le gros pardessus, de même pour nous incarner sur la terre, nous entrons dans des corps de plus en plus denses, jusqu’au corps physique. Si l’être humain n’est pas encore arrivé à se connaître dans sa vérité, c’est parce qu’il est couvert de plusieurs épaisseurs. Pour se connaître, il faut qu’il se dépouille de tous ses vêtements, c’est-à-dire qu’il se libère de ses corps physique, astral et mental pour ne plus vivre que dans ses corps divins, c’est-à-dire les corps causal, bouddhique et atmique.
Apprenez à parler aux esprits de la nature afin de les inviter à faire un travail pour le bien de l’humanité. Vous êtes par exemple au bord de la mer ; adressez-vous alors à ses habitants : « Esprits des eaux, réunissez-vous, et à chaque bateau qui passe, inspirez aux hommes qu’il transporte le désir de s’améliorer, de changer quelque chose dans leur vie. » Évidemment, les humains sont coriaces, on ne les influence pas si facilement, mais cela ne fait rien. Toutes ces créatures invisibles que vous avez alertées sont déjà en marche, vous les avez mises au travail, et elles aiment qu’on leur donne du travail. La plupart ne savent pas ce que c’est de travailler pour une idée divine, car les esprits de la nature n’ont aucun sens moral ; ils ne savent pas ce que sont le bien et le mal, ils ont seulement peur d’une force cosmique qu’ils ne connaissent pas très bien. Et comme ils n’ont aucun sens moral, on peut les utiliser pour le mal comme pour le bien. C’est pourquoi, lorsque certains occultistes veulent les employer dans des travaux de magie noire, ils obéissent tranquillement. Alors, vous, au moins, pourquoi ne pas les utiliser uniquement pour le bien, pour la réalisation du Royaume de Dieu ?
Les humains savent tout, mais ils ne font rien. Ils savent qu’avec la patience on a plus de chances d’obtenir des résultats durables, mais ils ne sont pas patients. Ils savent qu’avec la douceur on peut faire des merveilles, mais ils se mettent sans cesse en colère. Ils savent, ils savent… mais ils restent faibles, vulnérables, ternes, maladifs et malheureux. Dans l’Enseignement de la Fraternité Blanche Universelle, le disciple apprend que les connaissances n’ont de valeur qu’à condition d’être appliquées dans la vie. C’est le travail qui compte, le travail de la volonté : manifester ses connaissances à travers son comportement. Dans les écoles ordinaires on ne tient compte que de vos connaissances livresques. Peut-être deviendrez-vous un criminel, ça n’a aucune importance : vous avez bien parlé, voici votre diplôme ! Les Initiés, eux, ne regardent pas comment vous exposez vos connaissances, mais comment vous les appliquez, et s’ils jugent l’application insuffisante, ils ne vous donnent pas le diplôme. Ils peuvent même, dans certains cas, ne pas vous accepter dans leur école.
Les instincts ont eu, pendant des siècles et des millénaires, tout le temps de se développer et de se renforcer en l’homme. Tandis que l’intelligence, le raisonnement, la sagesse, qui sont chez lui d’apparition beaucoup plus récente, sont encore très fragiles. En réalité, l’intelligence, la sagesse sont antérieures à toutes les autres manifestations, mais comme elles appartiennent à des régions très éloignées de l’homme, elles doivent faire un long chemin pour venir se manifester en lui et elles ne sont pas toujours bien acceptées. La Sagesse est antérieure à la création du monde. Il est dit dans le Livre des Proverbes : « Moi, la Sagesse, l’Éternel m’a créée la première de ses œuvres. J’ai été établie depuis l’éternité, dès le commencement, avant l’origine de la terre… Lorsqu’Il posa les fondements de la terre, j’étais à l’œuvre auprès de Lui, et je faisais tous les jours ses délices. » La sagesse est donc apparue la première, mais son installation en l’homme ne date pas de longtemps, et c’est pourquoi, alors que l’instinct est là solidement ancré et résistant, elle est encore très fragile.
Pour se transformer, le disciple doit faire un grand travail intérieur : aucune transformation véritable ne peut venir mécaniquement de l’extérieur. Les hindous disent : « Quand le disciple est prêt, le Maître vient. » Cette phrase est très profonde, elle montre bien que c’est toujours le disciple qui doit commencer le travail. Quand les efforts nécessaires sont faits, l’aide vient, c’est certain. Il existe une loi universelle de l’amour et de l’entraide qui ne peut se déclencher que si vous-même commencez le travail. Ne comptez donc plus sur les miracles que votre Maître devrait faire pour vous, et vous avancerez rapidement, car à ce moment-là le Maître peut beaucoup mieux vous aider. Cela vous paraît mystérieux ? Eh non il n’y a rien là de mystérieux : lorsque vous êtes là toujours fixé sur quelqu’un, attendant tout de lui, vous le paralysez, il ne peut rien pour vous. Donc, travaillez, préparez-vous, et au moment où vous serez prêt, vous recevrez l’aide dont vous avez besoin.
Combien d’hommes et de femmes ont-ils conscience qu’ils peuvent faire un travail avec leur amour ? Ils ne le gardent que pour leur plaisir, et c’est pourquoi, à la longue, les énergies de l’amour se transforment en poisons. Il faut comprendre l’importance de cette question et penser à consacrer ses énergies à Dieu en disant : « Voilà, Seigneur, cet amour que je sens bouillonner en moi, je le consacre pour ta gloire et pour la venue de ton Royaume. » Évidemment, cette façon de voir les choses vous étonne : vous ne pensiez pas que l’on pouvait consacrer son amour au Ciel, vous croyiez que vos sentiments, vos sensations ne concernaient que vous, que le Ciel n’a rien à faire là. C’est possible, mais alors, si ce n’est pas le Ciel, c’est l’Enfer qui aura quelque chose à faire. Car, dans ce domaine, quand vous dites « mon amour ne regarde que moi », ce « moi » qui ne pense qu’à goûter égoïstement les plaisirs est déjà une partie de l’Enfer ! Pourquoi dans leur amour les gens suppriment-ils le Ciel, comme s’ils avaient conscience que ce qu’ils font est honteux (mais alors pourquoi le font-ils ?) et comme s’ils cherchaient à se cacher de lui ? Attention, si devant l’Enfer ils n’ont pas honte, eh bien, c’est l’Enfer qui viendra chez eux se régaler.
La science s’arrête sur le monde objectif, parce qu’il est immuable, fixe et observable par tous de la même manière, et elle laisse de côté le monde subjectif, parce qu’il est variable, subtil et qu’il est donc moins facile de le saisir pour le mesurer et y opérer des classifications. Bien sûr, pour étudier la vie psychique, pour pouvoir suivre les changements de l’âme et de l’esprit, il faudrait des appareils qu’on n’est pas encore capable de construire, mais ce n’est pas une raison pour nier la possibilité d’une telle étude. En ayant une pareille attitude, les scientifiques se compromettent. Il serait plus sage qu’ils disent : « Il se peut que ce domaine contienne des richesses prodigieuses, que ce soit même la vraie science ; mais dans l’état actuel de nos capacités, de nos moyens d’investigation, nous n’avons pas d’appareils pour l’explorer. Nous tâcherons d’y arriver dans l’avenir, mais pour le moment, nous nous bornons à étudier ce qui est accessible à nos cinq sens. » Voilà ce qu’ils devraient dire s’ils étaient réellement honnêtes et sages.
Au lieu de vous lamenter sur les conditions extérieures, vous devez trouver les moyens de vous renforcer, vous ; sinon, on le voit, la moindre chose dans la vie devient insupportable. La lumière est la chose la plus merveilleuse dans la nature, mais si vos yeux sont un peu irrités, elle vous fait mal. Votre estomac ou votre foie est malade, et la nourriture la meilleure vous paraît indigeste. Quelqu’un vous donne une chaleureuse poignée de main ou une tape affectueuse dans le dos, mais si vous êtes perclus de rhumatismes, vous poussez des cris. Et de la même façon, la visite des amis les plus chers peut vous plonger dans le chagrin, car si vous êtes malade dans le cœur, l’âme ou le corps, les choses les plus belles et les meilleures vous sont alors des causes de douleur. Tandis que si vous êtes bien portant, un croûton de pain, un coup de poing, un mot un peu rude vous paraîtront délicieux, et vous surmonterez les difficultés sans même vous en apercevoir.
Quand je dis que nous devons nous unir et former un seul être collectif, il faut me comprendre. Physiquement nous resterons toujours des individus séparés, avec un corps, un nom, une identité ; c’est intérieurement que nous devons apprendre à vivre la vie collective, la vie cosmique, la vie universelle. Il arrive que deux personnes s’aiment tellement qu’elles sentent qu’elles ne font qu’un… Mais elles ont quand même deux corps différents, pas moyen de les fusionner. Même quand elles s’embrassent, quel que soit leur amour, elles sont quand même deux ; et si elles prennent l’autobus ou vont au théâtre, il leur faut toujours deux billets, deux places. C’est seulement dans leur pensée qu’elles peuvent ne faire qu’un et que tous les humains aussi peuvent ne faire qu’un. D’ailleurs, cette sensation d’unité est indépendante de la distance physique. On peut être séparé par des milliers de kilomètres et se sentir uni, lié. Donc, travaillons à introduire cette idée d’unité dans nos pensées, nos sentiments, nos actes, et tout en restant des individus séparés, nous formerons une seule famille, la Fraternité Blanche Universelle sur toute la terre.
Il y a trop de chanteurs, de chanteuses qui, à travers leur voix, envoient au public des ondes désharmonieuses ou malsaines, et le font ainsi régresser vers des états chaotiques, troubles et passionnels. Où sont ceux qui, par leur voix, inspirent à leur auditoire le désir d’abandonner leur vie terne et médiocre pour embrasser une vie nouvelle, consacrée à la beauté et à la lumière ? Si vous voulez chanter, tâchez de devenir conscient du rôle que vous avez à jouer pour l’éveil de toutes les âmes dans le monde, et apprenez à travailler par la pensée sur vos cordes vocales. Voici un exercice, par exemple : imaginez qu’entouré d’une lumière rayonnante vous chantez devant une foule immense, et pensez qu’à travers votre voix sortent des énergies puissantes, subtiles, qui pénètrent et bouleversent l’âme de tous les auditeurs : leur cœur s’ouvre, leur intelligence s’éclaire, ils décident de travailler désormais pour le bien… Exercez-vous de cette façon pendant des mois, des années, et un jour viendra où votre voix n’éveillera plus chez les êtres que leur nature supérieure, leur nature divine.
Un matérialiste a très peu de pouvoir dans le plan des pensées et des sentiments, parce qu’il s’identifie trop au monde physique, matériel : il n’a pas la foi dans les possibilités du monde intérieur, et il cherche même à effacer les traces de ce monde. Évidemment, le danger pour le spiritualiste, c’est que, du moment où il a des possibilités de changer le courant de ses pensées et de ses sentiments, de transformer son chagrin en joie, son découragement en espérance, il s’imagine qu’il peut aussi facilement changer le monde extérieur. Eh non ! Par nos facultés psychiques, nous pouvons entrer en contact avec le monde spirituel et vivre là dans la lumière, l’amour, la joie. Ce monde est une réalité, mais pas une réalité concrète, matérielle. Le monde objectif et le monde subjectif existent l’un et l’autre, et il ne faut pas les confondre, mais connaître les correspondances qui existent entre eux pour les ajuster.
Au lieu d’étudier les méthodes de notre Enseignement et de les mettre en pratique, beaucoup préfèrent lire des livres occultes auxquels ils ne comprennent pas grand-chose et dont ils ne peuvent rien faire. Il ne s’agit là que de théories – et des théories même pas toujours exactes, ou même contradictoires – dans lesquelles ils ne se retrouvent pas. Il est temps de comprendre que la seule chose qui compte vraiment, c’est la vie, la vie divine qu’ils doivent vivre, car c’est elle qui leur apportera toutes les connaissances du ciel et de la terre. Celui qui se contente de lire des livres, perd son temps ; et même s’il est capable d’en exposer parfaitement le contenu, les autres sentent très bien que, derrière son exposé, il y a le vide, parce qu’aucun amour, aucune lumière n’émane de lui. Les connaissances sont presque inutiles si elles ne sont pas vivifiées par l’amour et la lumière. Si, après vos études et vos lectures, vous n’arrivez pas à être plus fraternel, plus chaleureux, c’est que vous n’avez rien compris à la véritable Science initiatique.
Si on parle de hiérarchies angéliques, c’est qu’il existe entre elles une différence de degré, de niveau. Les Anges sont les plus près des humains, ils sont très grands comparés à eux, mais ils se situent beaucoup plus bas dans la hiérarchie que les Chérubins et les Séraphins. Ces grands Anges, eux, ne connaissent même pas l’existence des habitants de la terre et jamais ils ne recevront la tâche de veiller sur eux ; ils s’occupent des systèmes solaires, des galaxies, et il est rare, très rare que l’un d’eux vienne nous rencontrer. Un Séraphin traverse l’espace à la rapidité de l’éclair. Si vous êtes là, vigilant, prêt à saisir quelque chose de ses radiations célestes, vous aurez un éblouissement, une illumination dont les effets dureront toute votre vie. Mais vous ne l’arrêterez pas, car il continuera sa course à travers l’étendue infinie.
Toutes les religions parlent d’un breuvage d’immortalité que les alchimistes, eux, ont appelé l’élixir de la vie immortelle. Il est vrai que l’on peut trouver cet élixir dans le plan physique, mais pas n’importe où ; on ne le trouve que dans ses régions les plus subtiles, les plus pures. Si certains Initiés préconisent d’assister au lever du soleil, c’est justement parce que c’est le moment le plus favorable de la journée pour s’abreuver de cette ambroisie que le soleil distribue partout et dont toute la création, les rochers, les plantes, les animaux, les humains recueillent les particules. Nous devons tous nourrir notre corps physique, c’est nécessaire, mais c’est insuffisant. Nous devons apprendre à nourrir nos corps subtils, et la nourriture des corps subtils est la lumière.
La nature a créé ces deux pôles masculin et féminin que sont les hommes et les femmes, afin qu’ils puissent créer en faisant des échanges. Ces échanges se réalisent dans le plan physique, mais aussi par la parole, la pensée, le regard, et ils sont, dans le plan spirituel, tout aussi indispensables que la nutrition ou la respiration. Si les humains savaient comment faire ces échanges, ils seraient toujours heureux et bien portants. Mais combien, qui ne le savent pas, s’empoisonnent… Tandis que d’autres, qui s’arrêtent de faire ces échanges, meurent psychiquement, spirituellement. Il faut faire des échanges, mais exactement comme vous en faites avec le soleil. Le soleil est loin là-haut dans le ciel, et les échanges avec lui se font dans le plan subtil, avec sa chaleur, sa lumière. Si vous allez embrasser le soleil (en admettant que ce soit possible !) vous serez brûlé ; vous devez donc l’embrasser seulement par le regard, par la pensée. Si pour aimer les hommes ou les femmes on se contentait aussi de les embrasser de loin, on connaîtrait une autre vie, subtile, poétique.
Combien de gens dans la société sont intelligents, entreprenants, volontaires ! Mais ces qualités qu’ils ont reçues pour la gloire de Dieu et le bien du monde entier, ils les détournent pour les faire servir à leur seul intérêt. Et c’est ainsi qu’ils coupent le lien avec Dieu. Évidemment, dans un premier temps, la coupure de ce lien ne les prive pas de leurs facultés : il leur reste des réserves, quelques boîtes pleines, quelques caisses, des appareils… Tout cela ne disparaît pas d’un seul coup, pas plus que la poutre ne s’effrite immédiatement quand un ver commence à la ronger. Ils ne reçoivent plus de nouvelles marchandises, ils ne reçoivent plus d’eau fraîche, mais comme ils ont encore quelques stocks, ils continuent à vivre dessus, et ils ont de bons résultats. Seulement cela ne peut durer qu’un temps ; étant donné que de nouvelles forces ne viennent pas les alimenter, la fermentation, la pourriture, les microbes, les vers commencent à les détruire, et un jour, il va se produire un effondrement, ou une perte, ou une maladie : parce qu’ils ont cessé de puiser à la Source.
Vous voulez méditer mais vous ne savez pas comment maîtriser votre pensée. Supposez que vous vouliez arrêter un cheval au galop : si vous vous dressez devant lui, il vous écrasera ; vous devez donc courir avec lui en le tenant par la bride, ou par la crinière, et le tirer en arrière… Il en est de même avec la pensée. Si vous voulez brusquement arrêter son cours pour vous concentrer sur un sujet précis, la pensée, qui est en train de courir, ne s’arrêtera pas, et si vous insistez trop, vous n’arriverez qu’à bloquer votre cerveau. Pour vous concentrer, vous devez d’abord dompter le cheval emballé qui est en vous, et pour le dompter, tâchez d’abord de ne pas vous opposer à lui, sinon c’est votre système nerveux qui recevra des chocs. Laissez donc ce cheval courir un moment, et quand vous sentirez qu’il a assez gambadé à droite et à gauche et qu’il ne se méfie pas, sautez sur son dos et conduisez-le dans la direction que vous avez choisie.
Tous les humains possèdent en germe des corps spirituels (les corps causal, bouddhique et atmique) qui doivent un jour se développer pleinement. Il est certainement arrivé à chacun de vous de le sentir. Vous entendez une musique, ou vous apercevez un visage, et vous avez des frissons, un élan pour travailler au bien du monde entier : c’est une manifestation du corps bouddhique qui commence à vibrer en vous… Ou alors, vous êtes traversé d’une force spirituelle à remuer toute la terre : c’est le corps atmique qui arrive à se frayer un chemin… Ou encore vous ressentez une telle illumination que l’ordre de l’univers se révèle à vous, vous comprenez ses lois, son fonctionnement : c’est le corps causal qui se fait une place dans le cerveau. Si ces manifestations se reproduisent souvent, c’est que les trois corps causal, bouddhique et atmique commencent déjà à prendre possession de tout votre être.
Il est dit dans les Psaumes : « Je marcherai devant l’Éternel sur la terre des Vivants. » Cette terre des Vivants est un état de conscience. D’une certaine façon c’est aussi notre terre, mais dans le plan éthérique. Car la terre n’est pas seulement ce que nous voyons d’elle, c’est aussi un monde subtil où vivent les êtres lumineux, les Anges, les Divinités. Jésus se trouve sur cette terre aussi. Jésus n’a pas quitté la terre puisqu’il a dit : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. » Bien sûr, il a quitté la terre physique, mais il vit sur la terre éthérique, vivante, lumineuse, divine. Et lorsqu’un homme, ici, sur notre terre, arrive à se purifier, à s’élever spirituellement, il commence lui aussi à habiter cette terre des Vivants, il entre en communication avec les grands Maîtres, avec les Anges, avec les Divinités, avec le Christ.
Vous devez surveiller vos pensées, car ce sont des entités vivantes. Certaines sont comme des enfants qu’il faut nourrir, laver, instruire ; à votre insu elles sont accrochées à vous, vous prennent vos forces et vous épuisent. D’autres s’en vont dans le monde pour voler, piller, saccager, mais comme il y a une « police » spirituelle, elle vient vous trouver pour vous accuser des dégâts que vos enfants ont commis. Vous êtes alors traîné devant les tribunaux invisibles et vous êtes condamné à payer des dommages et intérêts : vous avez des chagrins, des tristesses, des amertumes. Il faut donc désormais travailler à former par nos pensées, par nos désirs, des enfants angéliques, divins, qui nous entoureront et nous apporteront des bénédictions.
Si vous attendez toujours d’être aimé, vous ne serez jamais heureux, parce que vous comptez sur des choses trop incertaines. Un moment on vous aimera, mais le moment suivant vous ne savez pas ce qui va se passer. Il ne faut pas compter sur l’amour des autres. Il peut venir, bien sûr, il peut venir même sans arrêt, et s’il vient, il est le bienvenu, mais mieux vaut ne pas compter sur lui. C’est pourquoi je vous dis : « Voulez-vous être heureux ? Ne demandez pas d’être aimé, mais aimez, vous, jour et nuit, et vous serez sans arrêt dans le bonheur. » Peut-être recevrez-vous un jour un amour formidable… Oui, pourquoi pas ? Cela peut venir, mais n’attendez pas. Voilà comment un sage résout ce problème : il compte sur son amour, il veut aimer, et si les autres ne veulent pas aimer, c’est leur affaire, ils seront malheureux ; mais lui, il est heureux.
L’homme n’est libre que lorsqu’il parvient à vibrer en harmonie avec l’Esprit cosmique. Seul l’Esprit cosmique, le Seigneur, est libre, absolument libre, et c’est donc dans la mesure où il se fusionne avec Lui que l’homme devient véritablement libre. Car c’est la liberté du Seigneur qui pénètre en lui. Qu’il s’éloigne du Seigneur, qu’il se sépare de Lui, c’est fini, il n’est plus libre. Il peut, lui, se croire libre, mais en réalité il est esclave d’autres forces, d’autres volontés, d’autres influences : ce sont elles qui le dirigent à son insu. Nous devons donc supplier le Seigneur de ne pas nous laisser libres, mais de nous prendre à son service. Car la liberté de Dieu s’infuse dans le cœur de celui qui veut être son serviteur. Et alors, presque à notre insu, nous sommes poussés à n’accomplir que des actes éclairés, justes, nobles, car ce sont d’autres qui nous inspirent : des entités divines.
À la moindre vexation que vous recevez de quelqu’un, votre nature inférieure vous dit : « Mais donne-lui une leçon, mords-le, rends-lui les coups ! » Tandis que la nature supérieure vous dit : « Ne t’en fais pas, mon vieux, c’est comme ça, et au lieu de ruminer et de chercher à te venger, essaie plutôt d’utiliser et de transformer cette vexation. Tu es un alchimiste, tu en feras de l’or. » Si c’est cette voix que vous écoutez, vous vous lancez dans un travail formidable de transformation et vous grandissez. La nature supérieure dit encore : « Pourquoi pleurer des heures entières quand tu as une occasion de te mettre au travail ? Tu dois même remercier le Ciel, parce que cette personne était envoyée pour te donner des possibilités de te surpasser. Et tu restes là à pousser des cris ? Mais tu es trop bête ! » Le vrai disciple n’écoute pas les conseils de sa nature inférieure qui le maintient dans la faiblesse et la sensiblerie ; il suit les conseils de sa nature supérieure, car il veut devenir fort.
Tant que les humains ne seront pas assez évolués pour comprendre les vérités essentielles de la vie spirituelle, ils auront besoin de l’aspect matériel, tangible, de la religion. Mais le jour où ils arriveront enfin à se développer, à éveiller en eux certains centres subtils – ceux que la philosophie hindoue appelle les chakras – ils parviendront à une compréhension supérieure des choses et ils commenceront à abandonner les formes extérieures, car ils ne les trouveront pas aussi vivantes, intenses et puissantes que ce qu’ils vivent intérieurement. À ce moment-là ils n’auront même plus besoin de temples ni d’églises. Il existe d’innombrables temples dans le monde, et ils ont leur raison d’être. Grâce à la ferveur de tous les fidèles qui sont venus y prier depuis des siècles, les églises, les temples sont imprégnés d’une atmosphère sacrée. Mais même les plus belles basiliques, les plus splendides cathédrales ne peuvent se comparer à un corps humain qui a été purifié, sanctifié et qui est devenu un véritable temple. Quand l’homme a fait de son corps un temple, et prie dans son propre temple, le Seigneur l’écoute et l’exauce.
Les organes de notre corps s’accordent à travailler ensemble, en harmonie, pour le bien de notre être tout entier. C’est pourquoi, au moment où s’introduit dans l’organisme un élément étranger qui n’obéit pas à cette loi de l’harmonie, il s’ensuit toutes sortes de troubles. Qui ne sait pas cela ? Mais alors, pourquoi ne pas comprendre que c’est ce qui se produit aussi dans le domaine psychique ? Quand, par nos pensées, nos sentiments, nos désirs, nous introduisons des éléments nocifs, discordants, qui sont contraires à l’harmonie de tout notre être intérieur, ils produisent toutes sortes de malaises. C’est pourquoi, quand vous vous sentez troublé, tourmenté, au lieu de chercher à votre état des causes compliquées pour vous justifier, comprenez seulement que vous avez laissé entrer des éléments étrangers (des pensées, des sentiments chaotiques et ténébreux) dans votre tête ou votre cœur, et tâchez de les éliminer.
Vous sentez un malaise intérieur, ne le laissez pas se prolonger sans rien faire. Arrêtez-vous et examinez cet état : qu’éprouvez-vous exactement, quelle en est la cause ? Essayez de vous souvenir de ce que vous avez vu et entendu ou de ce que vous avez vous-même fait, dit ou pensé. Car il y a nécessairement une cause qu’il est bon de connaître et d’élucider afin d’en tirer un enseignement pour l’avenir. Si vous ne la trouvez pas, ne restez tout de même pas là sans réagir. Concentrez-vous et tâchez de vous dégager de ce malaise en vous liant au monde de la lumière, qui est notre seul salut. Plongez-vous dans la lumière, imaginez que vous nagez dans ce fluide purificateur, vivifiant, et bientôt vous vous sentirez dégagé, allégé, et vous pourrez continuer votre travail.