Au cours des âges, ceux qui ont guidé les peuples ont dû commencer par leur enseigner la justice. C’était déjà un progrès, et c’est ce qu’a fait Moïse. Quand Jésus est venu, il a dit qu’il existait quelque chose de supérieur à la justice : l’indulgence, le pardon. Mais on ne doit pas non plus s’arrêter là, car le pardon seul ne résout rien. On doit pardonner, bien sûr, mais si quelqu’un vient vous attaquer, est-il interdit d’être plus fort que lui ? Être plus fort que votre ennemi, et par un geste, par un regard, par une vibration divine, lui faire sentir non pas tellement votre supériorité, mais la supériorité de l’esprit. Voilà l’ambition que vous devez avoir. Quand arriverez-vous à la réaliser, c’est une autre question. Mais au moins travaillez dans ce sens, afin de ne pas être toujours tiraillé entre la tendance à riposter par la violence et celle de vous laisser maltraiter. Le véritable chrétien doit être armé, mais armé avec de nouvelles armes. Si on l’attaque, il doit se défendre, mais avec ces seules véritables armes : l’amour et la lumière.
Les humains sont attirés par l’argent, parce qu’instinctivement ils sentent qu’il représente toutes les possibilités que leur donne la vie. Seulement, ils font l’erreur de confondre l’argent et la vie. De même que la vie donne tout, ils croient que l’argent leur donnera tout aussi, et c’est pourquoi ils lui accordent une importance qu’ils sont incapables de donner à la vie. Ils tremblent à l’idée qu’on puisse leur dérober leur argent, et ils prennent des précautions inouïes pour le mettre à l’abri. Regardez les banques : elles sont devenues de véritables forteresses, et rien n’est mieux surveillé et protégé que les coffres-forts. Mais pourquoi les humains ne tremblent-ils pas autant à l’idée de gaspiller leur vie, qui est leur bien le plus précieux car elle est la quintessence de Dieu lui-même ? Cette quintessence contient toutes les richesses de l’univers, et ce sont ces richesses qu’ils acceptent de perdre en se mettant à la poursuite de quelques bricoles. L’argent est l’expression matérielle de toutes les possibilités que nous donne la vie, oui, mais seulement l’expression matérielle. Il faut apprendre à le transposer dans les autres plans : affectif, mental, spirituel, afin d’obtenir dans ces plans-là l’équivalent des richesses matérielles.
Vous avez une migraine, un bouton, une crise de foie… n’essayez pas toujours de vous en débarrasser immédiatement en utilisant un médicament. Il se peut, en effet, que la nature vous donne ce mal pour vous pousser à faire dans le plan psychique un travail que vous n’avez encore jamais fait et que vous ne feriez pas sans cela. Alors commencez par prier et concentrez-vous sur la lumière en tâchant d’oublier ce mal ; au bout de quelque temps, non seulement il se peut qu’il vous quitte, mais vous aurez fait intérieurement de grands progrès. Comprenez-moi bien : je ne dis pas que la prière, la pensée sont des remèdes à tous les maux et remplacent tous les médicaments. Je dis seulement qu’au lieu de choisir toujours la facilité en vous débarrassant des moindres malaises par des moyens extérieurs : des cachets, des pilules… essayez de faire tout d’abord appel à un élément spirituel, travaillez avec la lumière, l’amour, l’harmonie, la pureté. À ce moment-là, non seulement vous pourrez peut-être vous libérer de ce petit inconvénient, mais c’est votre être entier qui en bénéficiera, car le travail que vous faites ainsi ne touche pas seulement quelques cellules de votre corps, quelque part, mais tout votre organisme physique et psychique. Et si vous prenez ensuite des médicaments, n’oubliez pas qu’un travail de la pensée augmentera leurs bons effets.
Lorsque deux personnes sont en conflit, instinctivement elles ont tendance à s’en référer à une troisième, ou bien à une instance supérieure qui doit trouver une solution pour les mettre d’accord ; ce qui est, en principe, la fonction des tribunaux. Si deux personnes finissent devant un tribunal, c’est qu’elles n’ont pas été capables de régler seules leurs problèmes, ceux qu’elles ont entre elles, mais aussi ceux qu’elles ont avec elles-mêmes. Car, le plus souvent, les problèmes que l’on a avec les autres sont la conséquence des problèmes que l’on a d’abord avec soi-même. On ne peut résoudre ses problèmes, et surtout ses problèmes intérieurs, qu’en se concentrant sur une troisième instance, plus élevée. C’est cette instance la plus élevée, la plus puissante, que l’on appelle Dieu, et il faut donc s’efforcer d’aller jusqu’à Lui. Dieu est en nous la lumière, Il est l’unité, et quand nous faisons l’effort de nous élever jusqu’à Lui, les tensions intérieures s’apaisent, les courants s’harmonisent, nous nous réconcilions avec nous-même et avec les autres.
Pensez chaque jour à préparer les meilleures conditions intérieures afin d’être éveillé, disponible, actif, au moment où l’occasion se présentera d’assister à un événement important ou de faire une rencontre qui transformera votre vie : la rencontre d’un être, la rencontre de la beauté, la rencontre d’une vérité. Celui qui s’est laissé aller à des activités ou des états inférieurs qui l’ont vidé de ses énergies n’est pas prêt à vivre pleinement ces rencontres : intérieurement, il se trouve comme devant une porte fermée. Dans une certaine mesure, une pareille situation peut se produire tous les jours. Supposons que vous soyez contrarié, de mauvaise humeur, et voici que, de façon tout à fait inattendue, vous devez faire une démarche ou recevoir la visite de quelqu’un d’important : vous êtes incapable de vous présenter avec le visage et l’état d’esprit qui conviennent, et cela ne se passera donc pas aussi bien que si vous étiez dans de bonnes dispositions. Vous êtes là physiquement, mais vous ne participez pas en pleine conscience à l’événement, parce que vous avez laissé se disperser vos énergies psychiques. Vous ne pouvez conserver ces énergies que si vous êtes toujours attentif à mener une vie harmonieuse.
Tout ce que vous souhaitez ardemment se réalise immédiatement dans les plans subtils. Et si vous persistez dans vos désirs, ces réalisations qui n’existent encore que dans l’invisible, vont de plus en plus descendre et prendre forme dans le plan physique. Que ce soit pour le bien ou pour le mal, d’une certaine manière tous les désirs finissent par se réaliser. Vous devez donc vous préoccuper seulement de la nature de ces désirs, afin qu’en se réalisant ils ne vous entraînent pas à commettre des fautes graves. Vous pouvez désirer être riche, mais alors imaginez-vous en train de partager ces richesses avec ceux qui sont dans le besoin, et non de les faire servir à votre unique satisfaction. Vous pouvez désirer la beauté, mais pas cette beauté qui sème le trouble dans les cœurs : concentrez-vous sur la beauté spirituelle, celle qui inspire les êtres, qui les projette vers le monde divin. Dans tous vos souhaits et vos projets, quels qu’ils soient, veillez à ne jamais perdre de vue le côté moral, sinon, c’est vous aussi qui souffrirez un jour.
Tous les jours les humains doivent se livrer à de multiples occupations qui les obligent à descendre dans la matière. Mais ils doivent seulement descendre, pas tomber, il faut bien voir la différence. La condition pour ne pas tomber est de rester lié à l’esprit qui habite en eux. Ainsi, quand ils passeront intérieurement par des périodes difficiles, ils trouveront les moyens d’échapper au doute, à l’angoisse, au découragement : des escaliers, des échelles leur permettront d’accéder aux régions supérieures de la conscience. Dans la matière on peut trouver tous les biens, mais aussi tous les maux. Pour ne pas se laisser engloutir, il faut prendre soin de descendre sans obstruer les escaliers, sans casser les échelles, sans scier les cordes, afin de pouvoir remonter rapidement et se mettre à l’abri en cas de danger. La foi et un haut idéal sont ces escaliers, ces échelles, ces cordes qui permettent de remonter rapidement aux étages supérieurs.
La question de l’incarnation des enfants dans une famille est beaucoup plus complexe et profonde qu’on ne le pense en général. En plongeant parfois leurs yeux dans ceux de leurs enfants, les parents vraiment sensibles pourraient sentir que ce sont comme des visiteurs inconnus auxquels ils donnent l’hospitalité pour un certain temps. Cette âme qui vient chez eux, ils ne l’ont pas créée, ils lui donnent seulement un abri dans le plan physique. Les parents doivent être attentifs et bons avec l’âme qu’ils accueillent et ne jamais oublier que ses véritables parents sont ses parents divins. Comme les parents de la terre qui ont mis leur enfant en pension, les parents divins savent qu’ils doivent quelque chose à ceux qui ont eu la charge de cet enfant ; et s’il a été bien soigné, éduqué, aimé, ils les récompensent généreusement.
Les Séraphins gouvernent les quatre principes de la matière : la terre, l’eau, l’air et le feu. C’est eux qui règnent au sommet de la hiérarchie céleste, dans la séphira Kéther. Mais nous, les humains, quand nous nous adressons aux anges des quatre éléments, nous ne touchons que les serviteurs de ces quatre Entités sublimes. Il ne faut pas faire de confusion. Seuls les Séraphins sont le feu, l’air, l’eau et la terre véritables ; ils sont inaccessibles, et quand ils décident de se manifester, ils le font par l’intermédiaire de leurs serviteurs. S’il arrive qu’un ou plusieurs des quatre éléments se déchaînent sur notre planète, ce sont souvent les humains eux-mêmes qui en sont la cause : par leurs actes, mais aussi par leurs pensées, leurs sentiments, leur conduite déréglée, ils ne cessent de perturber les forces de la nature qui finissent par intervenir pour rétablir l’ordre. Pourquoi ne comprennent-ils pas que rien de ce qu’ils font ne reste sans conséquences ? La nature n’est pas quelque chose d’inerte, d’insensible ; elle est vivante, consciente, et chaque fois que les humains dépassent les limites de ce qu’elle peut accepter, elle réagit.
On se demande d’où vient cette fascination que les humains éprouvent pour l’or. Peut-être sentent-ils confusément qu’il a son origine dans la lumière solaire, si indispensable à leur vie. La vérité, c’est qu’il existe dans tous les plans une relation entre l’or et la lumière, car la lumière est l’or spirituel. De même que l’or est le symbole des richesses matérielles, la lumière est celui des richesses spirituelles. Le jour où les humains comprendront ce qu’est véritablement la lumière et sauront l’apprécier, ils ne s’épuiseront plus dans la poursuite souvent décevante, et parfois mortelle, de ce métal si précieux qu’est l’or. Certains sentent peut-être qu’ils doivent aller vers la lumière du soleil, mais avant qu’ils parviennent à se dégager de l’emprise de la matière, le chemin est encore long : ils s’arrêtent au métal.
Combien de fois vous avez l’impression d’un vide : quelque chose vous manque. Mais au lieu de multiplier les rencontres, de vous demander quel objet acquérir encore ou à quelle situation prestigieuse parvenir, pensez plutôt à changer quelque chose dans vos perceptions. Cultivez la faculté d’éprouver des sensations subtiles, et vous pourrez passer des siècles à contempler le soleil, les étoiles, les fleurs, les visages… sans jamais vous lasser. Maintenant, dans les journaux, à la radio, à la télévision, des publicités cherchent à convaincre les gens que s’ils achètent tout ce qu’elles leur présentent, ils se sentiront comblés. Non, écoutez plutôt les Maîtres spirituels qui vous disent : « Élevez-vous très haut par la pensée, par la prière, vous capterez une particule, un atome imperceptible qui vous donnera le goût des choses. » Dès que vous l’aurez reçu, cet atome produira en vous des vibrations si intenses, si subtiles, que vous vous éveillerez à une vie plus vaste, plus riche, et vous vous sentirez comblé.
Quand ils sont déçus par les événements, insatisfaits de leur sort, les humains ont tendance à se projeter dans l’avenir. L’espoir est sans doute ce qu’ils abandonnent en dernier. Mais en attendant des jours meilleurs, on a besoin de trouver sur quoi s’appuyer pour tenir bon. Or, pour tenir bon, il faut non seulement avoir la foi, mais entretenir aussi la vie en soi, et c’est grâce à l’amour qu’on entretient la vie. Sinon, l’espérance peut n’être qu’une fuite devant la réalité, et alors elle aussi, un jour, nous abandonne. Or, en général, que font les humains ? À la moindre déception, au moindre obstacle, ils perdent leur amour, ils perdent la foi, et alors l'espérance les quitte aussi. Comment leur faire comprendre que les difficultés ne sont vaincues que par la foi, l'espérance et l'amour ? Mais à condition que cette espérance, cette foi et cet amour se tournent vers Dieu. Ces trois vertus peuvent être comparées aux trois faces d'un prisme de cristal : et la présence divine est le rayon de soleil qui tombe sur ce prisme pour se décomposer en sept couleurs.
Quand on dit d’un homme qu’il est un saint ou d’une femme qu’elle est une sainte, on pense généralement à ses qualités comme la bonté, la patience, l’abnégation, le pardon des offenses. Ces qualités sont celles d’un cœur qui ne nourrit aucun sentiment égoïste ou agressif, donc d’un cœur pur. Mais la véritable sainteté appartient à un monde supérieur, celui de l’intelligence éclairée par la lumière divine. C’est pourquoi seul l’esprit est saint. Dans la tradition kabbalistique, Dieu est appelé « le Saint ». Combien de fois, au lieu de dire « Dieu », les kabbalistes emploient l’expression « le Saint, béni soit-Il » ! Et dans le livre de l’Apocalypse les Séraphins qui se tiennent devant le trône de Dieu ne cessent de répéter jour et nuit « Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-puissant. » Il est important de faire la différence entre pureté et sainteté. La pureté est la condition de la sainteté : pour parvenir à la sainteté de l’esprit, il faut avoir d’abord purifié son cœur.
L’être humain, créé à l’image de Dieu, est habité par une entité qui en est l’émanation : son Moi supérieur. Mais cette entité divine ne demeure pas dans son corps physique. Si elle y avait sa demeure, elle y réaliserait des prodiges. Suivant le degré d’évolution d’un être, son Moi supérieur vient prendre plus ou moins souvent et longuement contact avec son cerveau. Mais comme, pour le moment, aucun cerveau humain n’est prêt à supporter la puissance de ses vibrations et à se mettre à l’unisson avec lui, le Moi supérieur ne s’y attarde pas. Longtemps encore, et si nous lui en donnons les conditions, il devra travailler à distance sur notre cerveau pour le préparer. C’est seulement le jour où notre cerveau sera capable de l’abriter que notre Moi supérieur prendra entièrement possession de lui.
Les croyants de toutes les religions ont pour premier article de foi que Dieu est le créateur du ciel et de la terre. Ils le récitent dans leurs prières et le chantent dans leurs cantiques, puis ils retournent à leurs occupations habituelles. Dans le ciel, le soleil, la lune et les constellations se lèvent et se couchent ; sur la terre, les fleurs fleurissent, les fruits mûrissent, les ruisseaux coulent… Toute la nature ne cesse de glorifier le Créateur en célébrant son œuvre. Et pendant ce temps que font les humains ? Ils se rencontrent pour glorifier telle ou telle personne qui manifeste quelques talents, qualités ou vertus, ou pour se glorifier eux-mêmes. Rendre gloire à Dieu ne fait pas partie de leurs préoccupations. Même ceux qui l’ont un moment glorifié dans leurs prières ou leurs cantiques, pensent ensuite davantage à Lui adresser des plaintes et des réclamations. Est-ce qu’ils prennent quelquefois conscience de cette contradiction ?
Les relations qu’entretiennent l’esprit et le corps sont, depuis l’origine, une des questions que l’être humain a beaucoup de peine à résoudre. Combien de soi-disant spiritualistes considèrent que le corps est « le tombeau de l’esprit ». Ils doivent apprendre à mieux raisonner. Si le corps était une telle prison, s’il s’opposait à ce point à l’évolution des humains, pourquoi l’Intelligence cosmique les enverrait-t-elle s’incarner sur la terre ? Ils devraient rester en haut, de purs esprits… Or, chez ceux qui négligent leur corps physique sous prétexte de se consacrer aux nobles fonctions de l’intellect, de l’âme et de l’esprit, ces fonctions elles-mêmes finissent par s’affaiblir et péricliter. En réalité, ce qui empêche la manifestation de l’esprit chez les humains, ce n’est pas tellement leur corps physique, mais plutôt cette carapace fluidique faite des désirs, des convoitises et des tiraillements de leur nature inférieure. Si elle n’était pas en train de créer continuellement toutes sortes de miasmes et de fumées, leur corps deviendrait un parfait instrument pour l’esprit.
Quel que soit votre âge, efforcez-vous d’être des enfants confiants, se réjouissant des moindres choses, oubliant rapidement les vexations et les échecs, des enfants avec un cœur constamment disposé à aimer. Ainsi vous ne vieillirez jamais. Si l’Intelligence cosmique fait nécessairement passer l’être humain de l’enfance à la vieillesse, c’est que le grand âge apporte aussi de très bonnes choses. Symboliquement, on peut dire que l’enfance et la vieillesse correspondent aux deux principales vertus que nous avons à développer : l’enfant représente l’amour qui veut agir et manifester toutes les possibilités de la vie ; le vieillard représente la sagesse qui analyse et tire les conclusions de toutes ses expériences. L’enfant et le vieillard, l’amour et la sagesse, il faut que les deux apprennent à marcher ensemble : l’amour dans le cœur et la sagesse dans l’intellect. Le cœur doit rester éternellement jeune, et l’intellect devenir très vieux.
Tant d’abominations ont été commises au nom de l’amour de Dieu, que de plus en plus de gens abandonnent cette Divinité lointaine qui n’a été qu’un prétexte pour mener des guerres « saintes », et ils insistent désormais sur le respect de la personne humaine. C’est très bien. Mais en réalité, celui qui n’a pas de considération pour quelque chose de supérieur qui habite en chaque être ne peut pas respecter vraiment les humains : sa nature inférieure l’empêchera de les respecter. C’est seulement quand il aura du respect pour quelque chose de bien plus grand que « la personne humaine », qu’il respectera aussi son prochain. L’être humain ne doit pas faire tellement confiance à ce qui sort de sa tête et de son cœur, car s’ils contiennent certainement de bonnes choses, ils contiennent aussi l’avidité, la violence, la possessivité. C’est pourquoi, même lorsqu’il veut le bien des créatures, il ne doit jamais oublier le Créateur, afin de conserver la bonne orientation. Sinon, ses pensées, ses sentiments seront tellement peu éclairés qu’il fera souffrir les autres, et se fera du mal à lui-même.
Dans notre corps physique, chaque cellule de nos organes possède un double éthérique porteur de mémoire. Toutes nos cellules, et particulièrement celles qui constituent la matière grise et la matière blanche du cerveau et du plexus solaire, enregistrent nos actions, nos désirs, nos sentiments, nos pensées. Ces enregistrements sont des sortes de clichés, et une fois gravés, ils ont tendance à se répéter ; c’est ainsi que naît l’habitude. Donc, si vous voulez remplacer de vieilles habitudes par de nouvelles, meilleures, vous devez changer les clichés en vous efforçant d’agir conformément à la nouvelle orientation que vous souhaitez prendre. Cela nécessite une vigilance de tous les instants, mais dites-vous que la vigilance est le secret du succès. Veillez donc à ce que chaque geste, chaque parole, chaque pensée, chaque sentiment devienne l’occasion d’imprimer en vous les clichés de la nouvelle vie. Ces nouveaux clichés vous feront entrer en relation avec les régions lumineuses de l’univers. Et parce que ces régions vous habitent aussi, vous recevrez d’elles les courants les plus purs, les particules les plus précieuses pour former en vous ce corps que la tradition initiatique appelle le corps de gloire.
Quand vous mettez une graine en terre, elle établit déjà des liaisons, puisque de nombreux éléments contenus dans le sol vont contribuer à la nourrir. Mais elle entre aussi en relation avec le ciel : la pluie l’arrose, le soleil lui envoie sa lumière et sa chaleur, et elle commence à germer. Vous avez simplement planté une graine ou un noyau, et par ce geste vous avez engagé le ciel et la terre à participer à sa croissance. Des processus analogues se produisent aussi en nous. Par exemple : quand nous introduisons une graine (de la nourriture) dans notre terre (l’estomac), tout de suite notre ciel (le cerveau) envoie vers l’estomac des courants pour qu’il se mette au travail et transforme cette nourriture en énergies. C’est donc le corps entier qui en bénéficie, y compris le cerveau lui-même. Lorsqu’on lie la terre et le ciel, le bas et le haut, grâce à ces liaisons il se fait des échanges ; lorsqu’on les délie, ces échanges s’interrompent. Lier et délier… on retrouve ces deux opérations dans tous les domaines de l’existence.
Pour vivre la vie spirituelle, il faut avoir l’esprit libre. Or, il est difficile d’avoir l’esprit libre quand on possède toute une fortune à conserver… et même à accroître ! Sans parler des tentations que cela représente. Comment renoncer aux plaisirs, quand on a tellement de moyens de satisfaire ses envies ? Mais pour vivre la vie spirituelle, il ne suffit pas d’abandonner ses possessions. Il ne sert à rien de renoncer aux biens matériels si on ne se débarrasse pas aussi des pensées, des sentiments et des désirs qui obscurcissent le regard intérieur. Ceux qui ignorent ce qu’est la vraie spiritualité peuvent s’imaginer qu’en abandonnant leurs biens matériels ils trouveront le salut. Alors, ils fuient la société pour se réfugier dans des monastères, ou ailleurs… Et voilà qu’ils ne trouvent que le vide. Et même pire : privés de tout ce que le monde extérieur apporte comme activités, distractions, au lieu de rencontrer des présences lumineuses, ils sont confrontés à leurs propres démons. Avant de renoncer aux biens matériels, il faut s’assurer qu’on possède suffisamment de richesses intérieures pour être capable de vivre la vie de l’âme et de l’esprit.
À l’époque où on s’éclairait à la lampe à pétrole, il fallait souvent nettoyer le tube de verre pour faire disparaître la couche de fumée qui s’y était déposée. Sinon, même si la mèche était allumée, l’éclairage n’était pas suffisant. Depuis, heureusement, il y a l’électricité. Pourquoi je vous parle de la lampe à pétrole ? Parce que l’être humain est aussi une sorte de lampe. S’il alimente sa flamme avec du pétrole, c’est-à-dire s’il se laisse aller à des sentiments grossiers, vulgaires, ils se déposent comme de la fumée, de la suie dans son corps astral, et la lumière en lui, les rayons de son Moi supérieur ne peuvent pas traverser cette couche opaque. Cet être reste donc dans l’obscurité, aveugle au monde divin. Jusqu’au jour où il apprendra à brûler de meilleurs combustibles, des sentiments qui ne dégagent aucune impureté. Si les Initiés, les sages voient des choses que les autres ne peuvent pas voir, c’est qu’ils ont longtemps travaillé à rendre leur matière psychique transparente : leur Moi supérieur, dont les rayons se projettent au loin, rend visible pour eux tout un monde subtil.
Chacun sait combien il est important d’être attentif, mais l’attention a plusieurs aspects. L’aspect le plus connu est cette application soutenue qui est nécessaire pour faire correctement son travail, comprendre ce qu’on nous dit, étudier, etc. Mais il existe aussi une autre forme d’attention qui s’appelle observation de soi. Elle consiste à prendre conscience à chaque moment de la journée de ce qui se passe en nous, à discerner les courants, les désirs, les pensées qui nous traversent, les influences, les tiraillements que nous ressentons. C’est cette attention-là qui n’est pas suffisamment développée. S’il vous arrive d’être visité par des pensées et des sentiments qui vous enlèvent votre courage, votre confiance, votre joie, c’est que vous n’êtes pas attentif, vigilant. Et ce qui endort la vigilance, c’est le goût de la facilité, des plaisirs. En effet, comment être vigilant quand on a seulement envie de se laisser aller à ce qui est facile et agréable ? C’est comme une humidité qui se dépose sur les ailes de l’âme et l’empêche de voler. Et quand votre âme ne peut plus voler, n’importe quelle entité ténébreuse du monde invisible peut se saisir d’elle et vous enlever la paix, la joie, l’espérance.
Les exercices spirituels comme la prière, la méditation, sont une forme de communion. Mais tout le monde n’a pas nécessairement le temps, les conditions, ni même le goût et les dons pour la pratique spirituelle. Tandis que chacun est obligé de manger chaque jour. Il est donc possible de commencer par apprendre à communier pendant les repas, en ayant davantage de considération pour la nourriture. Qu’est-ce que communier ? Faire un échange : vous recevez une chose et vous en donnez une autre. Si vous ne donnez rien, ce n’est pas une véritable communion. La véritable communion est un échange divin. Si en échange de ce que vous donne la nourriture, vous lui donnez votre attention, votre amour, elle se transformera en vous non seulement en énergies physiques, mais aussi en énergies psychiques et spirituelles, car vous entrez en relation avec la nature elle-même, qui est le corps de Dieu. Si au moment où vous allez commencer à manger, vous prenez conscience que Dieu a mis sa vie dans la nourriture, les cellules de votre corps recevront à travers vous la véritable communion, c’est-à-dire un élément spirituel qui les aidera dans leur travail pour le bien de tout votre organisme.
La terre est une école, un centre d’apprentissage où nous descendons pour plusieurs raisons, et principalement pour nous acquitter des dettes que, par nos fautes, nous avons contractées dans nos précédentes incarnations. Nous avons aussi à comprendre les conditions qui nous ont été données pour cette existence, et enfin nous devons chercher à nous perfectionner dans tous les domaines. La plupart des humains, qui ne savent pas pourquoi ils sont sur la terre, se contentent de rechercher tout ce qui peut assurer leur bien-être, satisfaire leurs désirs. Tandis que celui qui est éclairé, sait qu’il est là pour réparer les erreurs commises dans ses vies antérieures. Il tâche aussi de comprendre pourquoi il s’est incarné dans tel pays, dans telle famille, et ce que cette situation exige de lui. Enfin, il s’efforce de développer tous les germes des qualités et des vertus que le Créateur a déposés en lui depuis l’éternité. Voilà pourquoi une École initiatique est tellement indispensable : il n’y a rien au-dessus de la lumière qu’elle apporte au disciple sur le sens de sa vie terrestre.
Celui qui travaille pour le bien de la collectivité devient un ouvrier dans le champ du Seigneur. Les esprits lumineux s’approchent de lui pour le marquer de leur sceau. Et une fois qu’il est marqué, c’est comme s’il était inscrit sur un registre : à côté de son nom est noté ce qui lui est dû, et chaque jour il reçoit un courrier, on peut dire aussi un « salaire ». Ce salaire prend diverses formes : force pour l’esprit, dilatation pour l’âme, lumière pour l’intellect, chaleur pour le cœur, santé pour le corps physique. On peut prendre une autre image et dire que cet être est branché sur une sorte de centrale électrique : par les fils subtils qui le relient à cette centrale, descendent des courants qui le pénètrent et mettent en marche ses appareils psychiques et spirituels. Dans une maison, toutes sortes d’appareils se mettent à fonctionner dès qu’on les branche sur des prises électriques. Il en est de même dans l’être humain. Combien d’émetteurs, de récepteurs chaque être humain possède dans ses différents corps ! S’il veille à leur bon état de fonctionnement, quand le courant céleste le pénétrera, toute une vie nouvelle s’éveillera en lui et commencera à circuler.
Seule la fusion, l’union, l’extase permettent à l’homme de connaître Dieu. Pour éclairer ce processus par lequel un être humain se fond dans la Divinité, on peut utiliser le symbole de l’hexagramme. Cette figure géométrique que la science spirituelle appelle sceau de Salomon est faite de deux triangles équilatéraux entrelacés : l’un avec une pointe tournée vers le haut, l’autre avec une pointe tournée vers le bas. Ces deux triangles représentent les deux processus universels de l’évolution et de l’involution : l’évolution de la matière qui tend vers l’esprit (le triangle avec la pointe tournée vers le haut) et l’involution de l’esprit qui descend vers la matière pour la vivifier (le triangle avec la pointe tournée vers le bas). Ces deux figures nous apprennent comment nous pouvons nous élever jusqu’à la Divinité pour nous fondre en elle, et en même temps que nous nous élevons, il se produit un mouvement inverse, la Divinité descend pour vivre et se manifester en nous.
Beaucoup de chercheurs reconnaissent avoir trouvé pendant leur sommeil la solution de problèmes qui les préoccupaient. En effet, pendant le sommeil l’âme voyage et entre en contact avec d’autres mondes. Lorsqu’on entend parler des recherches scientifiques, on imagine seulement des gens, dans des laboratoires, occupés à manipuler des appareils et à couvrir des pages entières de calculs. C’est vrai qu’ils manipulent des appareils et font beaucoup de calculs, mais si on étudiait bien leur cas, on apprendrait que souvent leur inconscient a une grande part dans leurs découvertes. La constance, l’intensité des efforts que font certains chercheurs les mettent parfois dans des états proches du dédoublement ; ils sont projetés dans des régions inconnues qu’ils ne soupçonnent même pas, c’est pourquoi au moment où ils s’y attendent le moins, comme un éclair la solution leur apparaît. Et cela peut se produire pendant le sommeil. Alors, soudain, ils se réveillent, notent rapidement quelque chose, puis se rendorment ; c’est à peine s’ils se souviennent le lendemain de ce qui leur est arrivé. Et vous-même si vous savez comment vous préparer au sommeil, vous pourrez aussi avoir certaines révélations.
Qu’est-ce qu’un talisman, et qu’est-ce qu’un pantacle ? Un talisman est un objet (pierre, fleur, insecte, bague, bracelet, etc.) que la nature elle-même, ou un être puissant psychiquement a imprégné d’une énergie. Un pantacle est une figure qui a été gravée dans le métal, la pierre, ou peinte sur un parchemin, ou encore brodée sur une étoffe, et des lettres y sont aussi inscrites. Beaucoup de pantacles portent des mots écrits en hébreu, puisque d’après la Kabbale chaque lettre de l’alphabet hébraïque est en relation avec une forme géométrique existant dans la nature, et qu’à travers chaque forme géométrique agissent des forces déterminées. Donc, celui qui sait comment chaque lettre est en relation avec les puissances invisibles peut déclencher des courants cosmiques : en inscrivant ou en gravant certaines formes, il établit une communication avec les entités correspondantes de l’au-delà. Quand un Initié cherche à connaître les relations entre les forces, les formes et les lettres, ainsi que leur maniement, c’est pour établir un lien bénéfique entre la terre et le Ciel, entre le monde d’en bas et le monde d’en haut.
Dans le plan physique les quatre éléments ont la propriété de se renforcer mutuellement ou de se neutraliser. L’air attise le feu ou l’éteint. L’eau aussi éteint le feu, mais le feu peut la transformer en vapeur. Quant à la terre, elle absorbe l’eau. On retrouve l’équivalent de ces phénomènes dans le plan psychique. Je vous ai indiqué des exercices à faire avec la terre, car dans le plan psychique la terre a aussi le pouvoir d’absorber les mauvais courants qui sont comparables à une eau. Lorsque vous vous sentez troublé, irrité, vous pouvez faire un petit trou dans la terre, y placer un doigt et demander aux entités qui travaillent dans ses entrailles d’absorber ces états négatifs. À l’heure actuelle, les changements qui se produisent dans la société font que les humains sont de moins en moins en contact avec la terre ; c’est dommage, car ces contacts sont toujours bénéfiques pour le psychisme. À plusieurs reprises j’ai conseillé à des personnes qui souffraient d’angoisses, d’obsessions, de travailler la terre. Piocher, creuser, désherber, planter peut être pratiqué comme une thérapie.
Chaque mois, nous voyons la lune croître et décroître dans le ciel. Comme elle, notre conscience s’éclaire et s’obscurcit, se remplit et se vide. Nous sommes soumis aux mêmes alternances que la nature, et il est donc nécessaire d’être conscients de l’époque où chaque phénomène risque de se produire. Supposez qu’une période difficile approche : si vous ne le sentez pas, vous prenez imprudemment des engagements ; alors, quand vient le moment d’agir, vous n’avez plus ni inspiration ni goût et vous échouez dans votre entreprise. Vous auriez pu éviter cet échec si vous aviez su prévoir que viendrait fatalement la période où vous y verriez moins clair. Car toutes les erreurs se commettent dans les ténèbres, au moment où la conscience s’est obscurcie. En vous, comme en dehors de vous, vous ne pouvez pas échapper à cette alternance du jour et de la nuit, de la clarté et de l’obscurité. Mais si vous apprenez à vous observer, vous découvrirez chaque fois certains signes avant-coureurs qui vous avertiront que la période d’obscurité approche. Alors, soyez vigilant. Préparez les éléments spirituels qui continueront à entretenir la lumière en vous.